Récit de la course : Le Clair de Lune 2007, par thunder

L'auteur : thunder

La course : Le Clair de Lune

Date : 27/10/2007

Lieu : Bourg De Peage (Drôme)

Affichage : 1124 vues

Distance : 50km

Objectif : Balade

8 commentaires

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Sur un goût d'inachevé...

De la banalisation de l'effort.

En un an mon nombre de passage ADDM se compte sur les doigts des deux mains. Cette nuit là je suis partie vraiment serein.  


Tout avait bien commencé par un « premier baisers « qui nous martelait les oreilles dans la voiture de Biru... et ça se finit dans la douleur, dans le doute... mais place au CR


La journée avait bien commencé. Un réveil presque tranquille avac ma chérie sans réveil ou presque. Ensuite un bon petit déj puis une aide pour le déménagement d'un poto. Le midi un bon couscous où j'avais évité l'harrissa mais forcé sur les pois chiches et la semoule. J'étais fin prêt.


J'astiquais déjà mon Biru à l'idée de le pourrir . Depuis plus de 24 heures mon genou me laissait tranquille, un vrai miracle. Au point que je commence à recroire à l'enchainement des kilomètres, à aller accompagner mon prés de club à Grigny pour le semi du dimanche matin.



Un aprem tranquillou. Le temps passe et je fais rapidement un sac. Vraiment gros touriste de base je prend le sac de l'athlé et quelques bricoles en plus. Vraiment impro totale et j'ai pas de piles pour la frontale et tous les autres gadgets.

Départ vraiment à la rache, les sacs sur l'épaules. J'ai jamais été aussi relax et en même temps il y a une légère euphorie. Un an après la pleine lune me fait toujours le même effet. Après quelques galères avec les bus finalement j'arrive presque à l'heure chez Pierre. Je rencontre pour la première fois le petit Aymeric. He be vigoureux le petit. J'essaye d'avaler de la purée mais ça ne passe pas le couscous n'est pas descendu. Par contre on se marre toujours autant de se retrouver entre vieux de la gaz team.


20 h et des grosses poussières en route pour Bourg de Péage en me glissant dans la voiture j'ai sommeille. Et là dans l'autoradio MFM passe une chanson qui nous plonge dans une nostalgie profonde et de grands éclats de rire

 

 



Je me souviens surtout d'un premier amour avec la nuit, l'ultra. Oui premiers émois d'un coureur nocturne. Bon on va arrêter de faire dans les émois de midinette.


On roule vers Bourg de péage. La nuit avance, l'angoisse d'arriver en retard. Le ruban de bitume et on avance dans la nuit.


Bourg de péage on retrouve Rodo qui récupère doucement. Un vrai plaisir de le retrouver un an après. Et puis cette envie commune d'avancer dans la nuit, d'aligner les kilomètres car plus c'est long plus c'est bon et plus on découvre.


On file s'inscrire. Tout se passe bien. On dirait qu'il y a plus de coureurs cette année Confused peut être un effet de nos cr .


Retour à la voiture, on se prépare vite fait et dans la précipitation j'oublie ma pochette de ravito (enfin avec tout ce que j'ai dans le sac ...


Retour à la salle pour finir de s'équiper mais déjà le départ. Je bourre le sac (enfin je m'assoie dessus ), n'ai pas remplacé les piles de la frontale, j'ai rien strappé, pas noké d'ailleurs j'ai oublié la nok . Bref grosse grosse impro, même pas peur de partir pour plus de 50 km dans la nuit. Comme quoi ça devient dingue, il y a un an j'angoissais un peu aujourd'hui je pars en totale impro un peu comme une simple sortie longue.

En parlant d'impro cette fois ci on est super mal placé, on se trouve bloqué dès la sortie de la salle et on doit remonter la troupe de marcheurs (ce qui n'est pas génant si on fait abstraction des jolies demoisselles et aussi des dames ainsi que de l'effet soufflant du couscous de Chacha ).


Pas grave on part au trot. Ça déroule tranquillement les jambes répondent bien, le genou suit le cœur tranquillou, l'allure correct. Bref tous les signaux sont au vert même si je joue du frein moteur pour rester avec Pierre. Je suis bien, même si on bouffe du bitume avec les chaussures de trail. J'ai pas mal, les pieds rasent le sol, tout va bien. On sort de la ville, toujours du goudron, une bosse puis c'est presque plat, tout va bien.


Les kilo s'enchainent on quitte le goudron pour des chemins. DJ biru assure l'ambiance avec des bon vieux tubes des 80's le genre de truc qui piquent les oreilles . Pour ma part j'assure l'irrigation. C'est dingue je bois un verre et j'en ressors 3.


La balade se continue. On entre dans les bois. Tranquillou billou on monte qui va piano va sano en plus ça devient presque technique alors on savoure. Je pense à une tite crosswoman qui doit être sous sa couette alors que nous on fait du cross au milieu d'un trail. C'est super ludique .

On se promène dans les champs à nouveau, on passe vers un silo, et aussi des pigeonniers. Je pense à Kanardo, souvenir de l'ultra100, ça pue pareil . Autre souvenir mon pied. Je me souviens d'un coup de fil à patate lors de cette belle balade. Ça va passer il suffit d'attendre.


On attaque une belle colline mais ça passe, je laisse biru mener le train et hop on monte. Première longue descente et là premiers signaux, le genou devient douloureux et le pied aussi. Nb penser à strapper son pied avant la course pas pendant .

La descente est très sympa et j'ai qu'une envie envoyer du gros. Mais ce soir ça passe pas Sad . Alors on descend piano. J'ai presque les boules.

Premier ravito annoncé vers le 17ème km pourtant j'ai pas loin de 22 km au compteur Confused et plus de deux heures trentes d'effort.

De l'optimisation du temps de ravito, on passe à profiter maximum de la pause pour être d'attaque pour la suite.


On pointe, on ravitaille et on se laisse 15 minutes.


Hop changement les piles, je strappe et on me demande si tout va bien et si je veux pas prendre le bus. Non ça va.


Il y a déjà des abandons. On repart mais le pierrot prend vraiment son temps. Maintenant on ressort, ça caille. Alors en avant Guingamp et gaz. Et aussi gaz mais ça c'est depuis qu'on a quitté le gros du peloton de marcheurs. D'ailleurs les ognons de la bolo de Biru ne semblent pas d'une efficacité renversante . Par contre le couscous de chacha ça dépote sec .

 

Nous rejoignons les collines.

Nous avons les buffs jusqu'aux oreilles. On se pèle je remonte les manchettes et descend les manches. Encore un arrosage de noyer et un vieux nous passe en marchant à vive allure. Une vrai trottinette Shocked . D'ailleurs après 3h heures de course si Biru me cherche des noix, il ne faut pas croire qu'il est désagréable.


Après la grimpette, vue sur la vallée dans le fond


 

 

 


Je m'enivre de la nuit et j'aimerais partager ces instants magiques sous le Clair de Lune. Petite pause texto. Malgré le genou bien sensible mon coeur bat paisiblement. La nuit est mienne et peut être que dans quelques années la nuit sera notre. Je me souviens d'un instant calme, le regard dans le lointain. Cette nuit la paix est là.


C'est pas tout mais il faut repartir. Alors en avant on rejoins le Biru.


Feu de camps des bénévoles avec la bouteille comme tous les ans.


Passage dans les vergers du dévers de l'herbe humide miam que c'est bon. Puis descente dans les bois aïe ouille aïe, pourtant en lachant les jambes ça roule alors je lache et craque cheville droite, pas grave ça roule.



Direction le deuxième ravito qui arrive vers le 37ème kilo.


Encore une fois nous allongerons la pause pour se refaire une santé. J'étire longuement la jambe gauche. Je fais le plein des niveaux en solide et soupe. Tout va presque bien. Le genou me laisse tranquille.


On repart dans la nuit.


Vache ça caille Mad . Vite vite on relance. Mon genou me laisse tranquille, les faux plats montant et le plat me permettent d'avancer sans trop de douleurs. Première descente ouille et voilà c'est repartit. Puis encore du plat j'avance tant que je peux. Et soudain au 40 km le genou se bloque. Pas grave on met les warning et on passe en mode marche.


Maintenant ça va avancer moins vite mais c'est pas grave. Il s'agit de rejoindre le prochain poste d'abandon. Depuis quelques kilomètres déjà le pierrot à opter pour le mode profiteroles à l'air. Il n'en revient pas de l'état de son collant, et oui quand on a des cuisses de musclor faut assumer. A charge défendante pour le haut du corps il est aussi taillé en Y mais pas dans la largeurs, dans la profondeur Mr. Green . Lui aussi à zappé la nok. Ça sent le gars qui va marcher comme robocop au boulot, sans compter les gémissements Mr. Green. Je me fout de sa gueule mais il y 15 jours je faisais pareil avec mon collant Kanergy.

 

Bon ça monte et on monte piano maintenant même la montée devient douloureuse, enfin le plat c'est douloureux, la monté ça fait mal et la descente c'est profondément jouissif. Bref que du bonheur.


On passe en mode un pied devant l'autre dans ma bulle et je mets un pied devant l'autre car avec des milliers de petits pas on avance quand même. Ça va être long. Je cogite, plein de chose me passe par la tête dans ce genre d'instant. Je repense à un article sur le site de Bruno Heubi sur la part du mentale et du physique. Quand le physique va le mental va. Et là je broie du noir.


Tout y passe mon entrainement (les bons comme les mauvais souvenirs), mon orthoet ses semelles, mon coach moins disponible et puis avec honnêteté je sais que si cette nuit je suis dans la merde je suis le seul responsable alors j'ai un vague sourire.


Mais en plus de l'abandon de cette courses d'autres abandons arrivent. Je broie du noir. Les larmes trainent dans le coin. La déception,, le sentiment de gâchis, je m'en veux d'avoir foiré la prépa. Je tire les leçons. Pour l'instant je ne peux pas provoquer deux piques de formes dans l'année. Un gars me passe, « on cours plus maintenant » intérieurement « espèce de connard  » extérieurement «  non ça risque pas avec un genou qui bouge pas »L'image “http://www.yelims.com/IPB/Invision-Board-France-536.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. .


Maintenant que je sais que je vais abandonner, je veux savourer toutes ces foulées au delà du marathon. Je ne sais pas quand il y aura d'autre ultra. Alors je profite de chaque respiration. Je songe aussi au verdict du médecin que je n'ai pas envie de voir. J'ai peur du diagnostique. Je repense à mon grand père. Je profite la vie est tellement belle. Une pensée pour ma chérie qui doit dormir paisiblement. Sentiment de solitude profonde au fond de la nuit et aussi sentiment de bien être, de paix, j'ai envie que la nuit de s'arrête pas.


Je rejoins Pierre, il m'annonce une grosse descente. Effectivement c'est frustrant. Je déconne encore mais c'est juste pour donner le change. La descente un calvaire mon genou prends des mouvements latéraux de gauche à droite. J'ai mal. En bas Pierre m'attend, il doit se cailler, d'ailleurs j'ai aussi froid. Petite pause on se couvre. Je me renferme sous mon buff. Maintenant c'est marche et avance. De toute manière tu vas pas déclencher des secours pour un genou HS alors on avance doucement. Tant bien que mal on arrive au ravito.


On rentre dans la salle, je pointe et je coupe le cardio. Fin de la séance.


Après prise de renseignement pour les bus c'est pas gagné. Limite on m'encouragerait à continuer à pied.


Ravitaillement j'avale pas mal de citron, du thé puis je vais me coucher.


Les secouristes veulent quand même me voir. Puis m'envoient voir le médecin. La monté d'escalier finger in the nose J'ai beau faire celui qui a mal mais qui balise pas, je me retrouve allongé devant le toubib. Tripotage de genou, antécédents, pratiques sportives. Et le diagnostique tombe. Ouf j'ai eu peur pour l'instant c'est 3 semaines d'arrêts. La situation n'est pas terrible, mais ça devrait aller. Un peu de ketum et hop au lit par contre descendre les escaliers c'est pas facile facile.

 

Pierre est parti finir car le bus sera trop long.


Je m'allonge, j'ai chaud, j'ai froid et puis j'ai qu'une envie que tout ça se finisse.

J'essaye de dormir. Les secouristes se marrent, se moquent du toubib.



Baladeur sur les oreilles je somnole. Coup de fil de mon pierrot éveil en sursaut, « je suis arrivé » « ok » je remballe mon matos je ressors, « pour continuer c'est pas la bonne sortie » « non monsieur pour moi c'est retour en voiture ». Pas de Pierre par contre j'ai froid. Retour à l'intérieur. Pierre au tel «  non je suis à Bourg de péage, la fin quelle merde ! » Dans le fond, un bénévole « la fin c'est tranquille, c'est roulant » J'ai envie de rire.


Retour sur mon charriot la nuit continue. Le doc demande si on peut ramener un autre abandon. Normalement c'est bon.

Pierre arrive dans la salle on y va je récupère d'autres abandon. Un gars va rentrer dans la salle « ouais ici normalement y a pas à abandonner » «  ben des fois c'est plus prudent »

On rentre sur Bourg de Péage. On discute un peu. Puis retour sur Lyon, le someille, je m'endors par à coup.

Retour à Lyon l'effondrement sous la couverture, j'ai chaud, j'ai soif et j'ai mal au genou.


« Premier chagrin un matin, à l'heure des au revoir, »

8 commentaires

Commentaire de nicnic38 posté le 28-10-2007 à 21:28:00

sale soirée...

mais bon... la blessure fait partie de la vie du sportif... je sais pas ce que tu as mais y a pas de raison que cela ne se soigne pas... aucune!!!

Le tout c'est d'etre patient.

Allez courage et bonne récup!

Commentaire de Gibus posté le 28-10-2007 à 21:57:00

Salut Mathieu,
ton récit avec la musique nous met l'arme à l'oeil (le gauche)
Après le point mort, on remet la première et ça repart
Soigne toi bien.
A+ sur un parcours (de nuit)

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 29-10-2007 à 07:32:00

Houlà, ça se digère difficilement ? Fais comme moi, abandonne régulièrement, tu t'habitueras...
Bon, je déconne, c'est pas marrant mais inévitable dans la vie d'un trailer, on ne court pas des 10 km, non plus ! Soigne-toi bien et à plus... pourquoi pas à la RTT ?

Commentaire de philkikou posté le 29-10-2007 à 08:59:00

Noir le clair de lune cette année !!!
Je n'ai pas encore eu a abandonné un trail et redoute ce moment là!!!(car ca m'arivera bien un jour ou l'autre..)
"Banalisation" tu disais ..c'est bien vrai qu'en voyant des extra-terrestres enchainer utmb et grr on se dit parfois qu'une sortie de 50kms, ca roule tout seul...bon courage et recup
à bientot sur les trails

Commentaire de rodo26 posté le 29-10-2007 à 10:55:00

Salut Mathieu
j'ai bien pensé à vous 2, après vous avoir quitté après le départ. Soigne toi bien, et j'espère que tu ne garderas pas un mauvais souvenir du Clair de Lune (rapelle toi l'an dernier). En tout cas, je t'attends l'année prochaine, je serais d'attaque.
A+

Commentaire de Tortue géniale posté le 29-10-2007 à 19:49:00

Oh l'enfoiré ! t'as osé Emmanuelle ! heureusement que tu n'as pas eu accès à toute ma lecture du mp3 sinon je devais changer de pseudo !
Toujours un bonheur de courir avec toi jeune fou.
Pour le reste, il te reste à patienter pour que tout revienne en ordre, je sais ce que c'est, mais d'une autre manière ...
On a chacun vécu dans notre bulle par moment cette nuit- là, sauf que mon dénouement a été plus sympa, sauf des 10 derniers p""=?ain de kilomètres !
Mon CR est à venir et il se nommera " destins croisés " comme Playtex !
Retape- toi bien mon ami.
Un fan.

Commentaire de Khanardô posté le 30-10-2007 à 14:53:00

Ah ben alors, je comprend mieux, pourquoi tu étais pas jouasse au tél. dimanche matin...
On le sait tous, tu l'as toi même écrit (CR d'un certain 100 bornes), la blessure est la pire ennemie de l'UFO, car elle l'oblige à s'arrêter...
Maintenant, tu te soignes (je t'appelerai pour savoir ce que tu as exactement), et tu prépares ton 24h. Normalement on se verra avant la fin de l'année. On causera de 2008. J'ai des projets en commun avec toi. Fais du jus. Et arrête d'écouter de la musique de taf, le hard, bon dieu !
Biz

Alain

Commentaire de Fimbur posté le 30-10-2007 à 16:31:00

Bon courage ! bonne récup, en fonction du diagnostic, faut laisser du temps au corps. Et après reprise en douceur, avant de repartir sur des 50 bornes et +,

Fimbur

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