Bon eh bien voila je me lance pour mon premier récit sur kikou, je vous préviens tout de suite ça risque de ne pas être très détaillée vu que je n’ai pas de GPS, ni d’altimètre et que j’ai une mémoire de poisson rouge.

 Me voici donc à Méaudre en ce beau samedi 30 juin pour la première édition des foulées méaudraises.Je n’avais pas prévu de participer a cette course, car j’ignorais tout simplement son existence avant de lire un post de cyril_d'orient'alp sur notre bien aimé forum, du coup vendredi soir j’ai fait une sortie vélo sur les balcons de Belledonne et je crains fort que les jambes ne soient un peu lourdes, mais comme je viens d’acheter une paire de chaussures trail en solde et que le parcours est a 95% chemin, l’occasion est trop belle. 

Le départ est prévu a 17H00, horaire inhabituel pour une course mais comme on dit chez nous : le dénivelé y’a pas d’heure pour en manger. 

Avant le départ je fais la connaissance du sus nommé Cyril que je ne pouvais pas rater avec sa jolie casquette kikourienne et son maillot jaune. 

3-2-1 partez : ça commence par une portion de bitume en descente, ça part donc assez vite.

Personnellement je me cale dans la première moitié mais en essayant de garder un rythme tranquille jusqu’a la première difficulté, je me dis que j’aviserai à ce moment-la en fonction de mes sensations.La route a fait place a un chemin agricole assez large depuis environ 2 km quand justement la première difficulté se présente sous la forme d’un large chemin caillouteux qui monte droit face a la pente. 

Et la ! Oh divine surprise! je me sens plutôt bien ; je commence doucement a dépasser quelques concurrents sans avoir a accélérer violemment. On bifurque ensuite sur un chemin en terre plus étroit mais toujours aussi raide, je garde une allure correcte, j’ai le maillot jaune de Cyril en ligne de mire… 

Enfin on arrive sur une portion moins raide, un large chemin forestier un peu gras voir boueux (’tain mes godasses neuves ), comme je me sens toujours bien je relance un peu et j’en profite pour dépasser Cyril qui s’accroche un peu avant de perdre progressivement du terrain. A partir de maintenant on enchaîne courtes montées très raides et faux plats + ou – montants, toujours dans les bois de sapins, dommage pour le paysage mais au moins on est a l’ombre et les chemins sont ’’confortables’’.

Je me retrouve avec 2 coureurs que je vais essayer de lâcher, non sans difficulté car si je vois bien que je les fais souffrir dans les parties très pentues, ils relancent encore très bien sur les faux plats.

 Enfin arrive la première descente, et la le miracle se produit !!!

Moi qui jusqu’ici était toujours tétanisé a l’approche du moindre dénivelé négatif, v’la ti pas que je me lance là-dedans comme un furieux sans la moindre appréhension alors que même le jeune chamois intrépide y regarderait a 2 fois (j’exagère a peine).

Est-ce l’effet de mes sublimissimes NB907, les conseils avisés de miss Titifb sur un post du forum(mille mercis) ou un monstrueux coup de bol? Toujours est-il que non seulement j’en sors vivant mais en plus l’un des 2 autres a décroché et comme le second va exploser dans la montée suivante me voila seul dans les bois comme un grand.

Enfin pas vraiment seul car y en a encore 2 devant, en fait plus de 2 mais les autres sont trop loin maintenant.Je maintiens mon allure et finis par les rejoindre, une fois a leur hauteur j’accélère un peu pour voir, le plus jeunes des 2, un junior, est cramé, il décroche très vite, par contre le second semble bien et on fait un bout de chemin ensemble.

Apres une longue et difficile descente qui nous a ramenés a notre altitude de départ, on recommence a grimper dans une prairie, des les premiers mètres mon compagnon de course décroche et me laisse a nouveau seul. C’est la que les choses se gâtent car très vite je me sens beaucoup moins bien et comme en plus je suis seul et que la pente est a nouveau forte, j’ai beaucoup de mal a garder une allure correcte, je me retourne pour voir que les deux premiers coureurs que j’ai lâchés dans les bois ne sont pas si loin et m’ont en ligne au milieu de cette belle prairie. 

Arrivé en haut je me retrouve a nouveau dans les bois sur un chemin presque plat qui sillonne sur une petite crête, je me sens un peu mieux et je regarde en arrière de temps en temps -> personne

Au bout de la crête j’hésite un peu car le fléchage est invisible, je finis par comprendre qu’il faut prendre un virage en épingle pour redescendre par une autre prairie. 

La, horreur ! a peine ai-je passe l’épingle que j’entends les 2 autres juste au-dessus, ils sont 20 mètres derrière !

Malgré tout je ne panique pas, je fais une bonne descente sans prendre trop de risques, puis on arrive sur une partie plus roulante au milieu des champs de foin (les odeurs de mon enfance), ça me met du baume au cœur, je résiste pas mal mais ils reviennent doucement car je n’ai plus trop les jambes. 

J’aperçois le clocher du village, on ne doit plus être très loin (peut-être 2 km), juste avant de rejoindre une petite route bitumée, l’un de mes 2 poursuivants me rejoint, son compagnon n’a pas pu suivre jusqu’au bout. Le coureur qui m’a rejoint est très sympa, il m’encourage et me propose de prendre des relais, ce que j’accepte.

On avance bien ensemble jusqu’a une petite cote qui est la dernière difficulté avant le village, l’autre coureur semble un peu dans le dur, je me propose de l’attendre, il me fait « non vas-y fais toi plaisir », je lâche ce qui me reste dans les jambes, c-a-d pas grand-chose. 

Je passe la ligne en 12ieme position et en 01H03, je suis super content car même si la perf n’a rien d’exceptionnel, je ne pensais pas faire si bien en venant sur cette course, mais surtout je me suis vraiment fait plaisir car c’était une vraie belle course avec un parcours varié et exigeant et on a pu se tirer la bourre dans un excellent esprit. 

Cyril arrive peu après moi, il a l’air un peu déçu, il ne sait pas encore qu’il est le premier junior.

Bravo a lui !