Communauté des sports d'endurance

Samedi 23 Juin : Bidarray, Pays Basque

La journée s’annonce belle : soleil et température modérée  au programme pour accompagner pas loin de 600 traileurs ou randonneurs sur les pentes de trois (hiru) sommets (kasko) dominant Bidarray : Iparla pour l’apéro, Irubelakasko pour le plat de résistance et enfin Arztamendi en guise de dessert…

 

Cette course est en fait au départ une rando par équipe de 2 organisée depuis 17 ans par les associations Ibaïalde et Goxoki, pour défendre la langue basque. Au fil des années, des coureurs se sont greffés dessus, et depuis ça bataille ferme aux avant-postes pour le podium.

 

Pour ma part je ne suis pas dans une condition physique optimum depuis le mois de mai (grosse fatigue physique et morale), je viens pour faire une bonne sortie de « décrassage », en courant sur mes acquis, et aussi pour m’amuser avec ma copine Virginie !

 

 

 

7h30, le départ est dans ½ heure, Virginie et moi rencontrons tout le petit monde des traileurs du coin, bonjour par-ci, une bise par-là, jusqu’à se retrouver sous l’arche du départ.

 

8h : c’est parti, tranquillement pour nous 2 car nous n’avons pas fait d’échauffement, et surtout moi j’ai besoin d’un petit moment avant de me sentir bien.

La montée à Iparla se fait en file indienne, un coureur derrière moi ironise sur les Landais (vieille rancœur entre basques et landais !) je lui dis que j’en suis une, il répond qu’il préfère largement être derrière une landaise qu’un basque à moustaches !!!

Il nous baptisera Virginie et moi les « gazelles landaises », allez il se rattrape bien le bougre !

Virginie est un peu devant, j’ai du mal à me mettre dans le rythme, mais je sais que j’ai de la ressource, je m’accroche.

A l’approche du sommet je commence à être mieux, le souffle est moins court, quant aux jambes pour l’instant c’est nickel.

Nous croisons les 1eres équipes qui redescendent avant de bifurquer dans la vallée du Baztan.

Pour une fois qu’on peut voir la tête de la course, c’est cool !

A notre tour de pointer au sommet (1044m) puis de dévaler le sentier technique et glissant… Oups, Virginie se tord la cheville… et moi également quelques secondes après… décidément on est en phase toutes les 2 !!!

Un peu refroidies, nous décidons de lever le pied pour assurer et d’arrêter de discuter, mais ça ne nous empêchera pas de nous retordre ces satanées chevilles à plusieurs reprises (et de re-papoter), heureusement sans aller jusqu’à l’entorse.

 

Attaquons maintenant Irubela, le plus redouté des 3 sommets…

Sa réputation est méritée, la pente est sacrément raide !

Pourtant nous le gravissons à un très bon rythme, doublant pas mal d’équipes, j’ai de supers sensations, les jambes répondent très bien, ça y est je suis dans le rythme  (il était temps)!!!

Dès lors, Virginie et moi serons constamment ou presque à la même allure, menant à tour de rôle sans avoir besoin de se le dire, c’est une affaire qui roule !

Les vautours fauves nous toisent de là-haut, certains approcheront un peu plus, planant majestueusement dans un léger vrombissement…

Sommet d’Irubela (959 m), nous entamons la descente prudemment et plusieurs équipes nous redoublent, tant pis, on préfère assurer, nous « les chevilles folles » !

Après avoir rejoint en fond de vallée la piste menant à l’ancien village de Bidarray et discuté avec une équipe de gars, nous arrivons sur LE ravito de la journée, celui auquel succombent les randonneurs et auquel nous devons rester indifférentes !!!

Des tables sous tentes accueillent les randonneurs qui ont fait l’impasse sur Irubela, les effluves de nourriture sont tentantes !!!

Avec Virginie on s’octroie une tranche de melon tout en remplissant nos camels, et c’est reparti ! 100m plus loin je crois avoir perdu le carton de contrôle, je repars au ravito, je cherche, finalement un copain le retrouve… accroché à l’arrière de mon sac !

Allez ça suffit de se trouver des excuses pour traîner au ravito, maintenant il faut y aller, Artzamendi nous attend !!!

 

Nous voici reparties, et les péripéties recommencent : Virginie se re-tord la cheville, et moi je découvre que la poudre énergétique obstrue mon tuyau de camel, obligée de le sortir et de le secouer comme un prunier !

Bon allez, fini les conneries, on y a va sérieux maintenant !

Les 1eres pentes sont sévères, de nombreuses équipes commencent à flancher, des équipiers attendent leur partenaire, d’autres pas (ce que j’ai du mal à comprendre)…

Pour nous tout va bien, on ne faiblit pas, on double, encore et encore, on aperçoit la 3e équipe mixte pas très loin, on revient dessus petit à petit mais ce ne sera pas suffisant pour la rejoindre car elle nous reprend de la distance sur le replat qui précède le sommet (926 m).

Pas grave, on se trouve un autre challenge : boucler le tout en moins de 6h, Virginie avait fait 6h20 l’an dernier avec son équipier.

Nous dévalons Artzamendi sans qu’aucune des 4 chevilles ne parte en live, déjà ça c’est cool !!!

La dernière partie de la descente est un bain de boue, dont on ressort sans trop de gamelles (tant pis pour le triple lutz) avant de rejoindre le bitume, qui va nous mener à l’arrivée.

 

Mais avant il y a quand même environ 3 km à avaler, une grande ligne droite depuis le Pas de Roland le long de la Nive… Nous doublons une équipe masculine qui craque sur cette dernière portion…

Le panneau « Itxassou », allez on aperçoit l’église, on y est presque !

Et là mauvaise surprise, l’arrivée n’est pas à l’église, il faut emprunter une petite route , pentue (sinon c’est pas drôle) ! Aaaaaargh !

Dans un dernier effort, nous voici en haut de cette foutue côte, on se donne la main, on voit l’arche d’arrivée, on la franchit en levant nos mains serrées, yeeeeees !!!

Le chrono s’arrête : 6h01 !!! Une minute de trop ! (Par contre je pense que les 40 km et 3000D+ annoncés n'y sont pas tout à fait).

Mais quel bonheur, cette journée d’effort commun dans une telle complicité ! Et 1ere équipe « neska » (féminine) quand même !

 

  

Pour l’heure, nous allons nous chercher une bonne binouse pour nous remettre de tout ça !

Virginie doit repartir rapidement, nous recevons notre « xapela » (béret) ainsi qu’un superbe bouquet de fleurs tropicales, que j’offrirai à la copine qui m’a gardé les enfants pour que je puisse vivre cette journée à fond : merci Nathalie !

Par contre j’ai eu des courbatures de folie, conséquence d’un entrainement tronqué depuis le mois dernier : bonjour la démarche de cow-boy pour aller chercher mes enfants à l’école !

Allez, RV à Espelette le 7 juin pour un petit 27 km avant la dernière ligne droite jusqu’à la CCC… Adio !