L'auteur : laulau
La course : Grand Raid des Cathares - 161 km
Date : 27/10/2022
Lieu : Carcassonne (Aude)
Affichage : 1332 vues
Distance : 161km
Objectif : Pas d'objectif
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J’ai en tête de venir sur ce Grand Raid des Cathares depuis plusieurs années mais sans vraiment concrétiser. Les retours surtout sur Kikourou, pas forcément élogieux sur le parcours et l’orga, ne me poussent pas à m’inscrire. Après un printemps mi-figue mi-raisin en trail et un été à randonner, je zieute de plus en plus sur ce 160km. Je viens même voir le secteur lors d’une randonnée de 3 jours à vélo en passant par les petits villages lieux des ravitaillements. Je prends un dossard 4 jours avant le départ après consultation des bulletins météo ! Quelques sorties montagne avec des copains, eux en prépa de la Diagonale des Fous, mixées avec des sorties autour de la maison ont fait une préparation courte mais assez intense pour moi ! Tout juste Master 5, la machine se fatigue plus vite et la récup plus longue !
Arrivée en tout début d’après-midi, je récupère le dossard vers 14h pour pouvoir faire une sieste dans le van ensuite mais bien évidemment je n’arrive pas à m’endormir, juste à me reposer. Je m’apprête à aller au départ lorsque je me rends compte que j’ai perdu mon téléphone, je retourne tout, rien à faire, pas de téléphone. Sur le site de départ, j’en emprunte un à un coureur pour prévenir la famille de la situation !
21h c’est le départ avec environ 130 partants. Ambiance sympa, pas la grande foule mais suffisamment pour rendre ce départ agréable. Jusqu’au premier ravitaillement, c’est un enchaînement de petites routes, chemins, pistes et sentiers. A l’abri du vent, il fait tout de suite assez chaud et je transpire un peu trop à mon goût donc je ralentis encore l’allure et marche même dans les faux-plats montants. J’arrive au 1er ravito de Molières, 19èmekm, superbe endroit, maisons ruelles ponts en pierres sèches, je ne sais pas que je suis 45ème à ce moment, Je remplis mes poches de bananes et compotes avant de repartir puisque le prochain ravito complet est au 50ème, à la base-vie. J’avoue que je n’ai pas trop de souvenirs de la suite, je pense que c’est dans cette section que l’on passe par des sous-bois où il n’y a pas vraiment de sentier bien marqué et que l’on se dirige de balise en balise en évitant les ronces et branches sur le sol. Après le ravito simple de Caunette (km33), on attaque une vraie grosse bosse à travers forêts et prés sur des crêtes ventées. On est dans la brume, c’est même un peu humide et le seul endroit de la course où j’aurais eu un peu froid mais sans penser à sortir la veste. On commence les passages d’échelles pour passer des clôtures. Je cours seul depuis un moment mais avec des frontales visibles devant et derrière. J’essaie de rester concentré sur les prochains km et pas sur le nombre de km jusqu’à l’arrivée pour me rassurer !
Le château d’Arques apparaît enfin, bien éclairé, lieu de la première base-vie. J’y arrive après quasi 7h de course à la 39ème place (source Livetrail). Tout est installé sous des tentes dans la cour du château, de nombreux bénévoles nous accueillent avec gentillesse. J’y reste 15mn, le temps de bien récupérer de ce premier petit tiers de course, les jambes vont bien. Je suis focus maintenant sur le Pech de Bugarach même s’il reste une trentaine de km avant de l’atteindre et ne pense pas à la suite.
Le prochain ravito de Fourtou n’est très pas loin mais une bonne bonne montée nous en sépare. Et toujours cet accueil génial des bénévoles dans ce tout petit village. Je passe à la 35ème place, j’ai dû repartir du ravito précédent plus rapidement que d’autres car je ne me souviens pas avoir doubler du monde. Arrive la section suivante jusqu’à Cubières où rien de spécial n’était prévu, juste avancer encore et toujours mais arrive le premier grain de sable dans la chaussure ! En courant sur un chemin, je sens d’un coup une vive douleur sous le pied droit, j’ai peur que l’aponévrose ait cédé et je continue à trottiner avec cette douleur en essayant de changer d’appui pour avoir moins mal. En même temps, je sens qu’un caillou s’est coincé sous la chaussure, bruit caractéristique ! Je frotte la chaussure par terre sans m’arrêter mais rien n’y fait, obligé de stopper et d’enlever la chaussure. Un coureur arrive et m’aide, je tiens la chaussure, il enlève avec difficulté le caillou. Un joli caillou pointu apparaît. Il a réussi à percer complètement la semelle de la Hoka et même en partie la semelle de propreté. Je comprends mieux la douleur ! Puis arrive ce fameux secteur où, je pense, le baliseur a découvert en même temps qu’il posait les balises le chantier laissé par une coupe de bois .
Il nous fait passé par un fouillis inextricable de branchages au sol, je passe dessus, dessous, de branche en branche, à droite à gauche sur au moins 300m. Puis c’est encore un sentier encombré de branches où un gros tapis de feuilles cachent les pierres. C’est devenu la Barkley depuis un moment ! Je double un coureur au ralenti. Enfin, j’en ai fini, je vois des lumières et pense être arrivé au ravito suivant...Déception, c’est une voiture aux phares allumés qui attend un concurrent. Il faut encore quelques kilomètres pour arriver à Cubières où le jour commence à se lever. Je suis 34ème après presque 11h20 de course. Il y a quelques coureurs qui prennent le temps de se reposer avant l’attaque de la grande Difficulté de ce GRC. Je pensais qu’on allait monter rapidement, en fait pas du tout, plusieurs kilomètres de sentiers à plat et de petites montées nous amènent au pied d’une bonne pente bien raide. Peu à peu on arrive sur une ligne de crête dans la brume où je pense avec erreur que le sommet n’est plus très loin. Tout d’un coup les nuages se déchirent et apparaît la partie terminale où un sentier doit passer au milieu de grandes falaises blanches plutôt verticales. Un signaleur est là pour nous bipper et surtout nous donner les conseils pour finir l’ascension. Je ne suis pas inquiet car j’ai l’habitude de ce terrain mais c’est vraiment escarpé et les mains sont plusieurs fois indispensables pour grimper. Effectivement, les trailers des plaines peuvent ne pas être à l’aise du tout sur ces passages . Plusieurs cordes fixes sont là pour aider s’il le faut, elles ne sont pas indispensables mais peuvent rassurer. Des passages sont presque verticaux. Avant le sommet, on bifurque à gauche pour prendre un petit sentier aérien avant de redescendre. C’est raide, glissant sous les pieds (nombreux petits cailloux sur les rochers) On passe à côté de la fameuse fenêtre, falaise trouée de part en part, ça continue d’être raide avant enfin de se calmer. La suite vers le village de Bugarach est très jolie avec ces immenses falaises qui dominent. C’est un petit ravito sans solide, il faut aller jusqu’à Sougraigne au 90ème km pour avoir un ravito complet. Il commence à faire chaud dès que l’on quitte l’ombre des arbres. Mais le vent toujours présent fait du bien. A Sougraigne, je suis passé 29ème, je l’ai su une fois revenu à la maison ! Un gentil bénévole nous indique que la suite jusqu’à Arques est simple, montée facile, plat, longue descente... sauf qu’il avait oublié une bonne patate bien raide ! Et au moment où en a presque fini avec elle, la jeune concurrente qui m’avait doublé dans la section avant et qui avait 100m d’avance revient vers nous (je suis avec un gars à ce moment-là) à toute vitesse en ayant lâcher ses bâtons et enlever casquette et lunettes. Elle se frotte dans tous les sens et nous apprend affolée qu’elle vient de se faire attaquer par des frelons. Effectivement, on en voit quelques-uns qui tournoient. On ne sait pas trop quoi faire et finalement on est deux à contourner le nid en passant bien au dessus puis en redescendant sur le chemin plus loin. La jeune dame décide de récupérer ses affaires et tout doucement les prend mais au lieu de continuer à ce rythme, elle s’affole et repart en courant. Quelques frelons viennent la piquer à nouveau et l’autre coureur est piqué au front. Un peu plus loin, on appelle l’orga pour signaler le danger. 2 personnes viendront neutraliser la zone et indiqueront le contournement à faire. En arrivant à Arques, on apprend qu’un coureur avant nous s’est fait piqué et qu’il est obligé d’abandonner au vu du nombre de piqûres ! La jeune a bien du courage de continuer et finira même 24ème ! Je prends le temps de me changer les chaussettes et chaussures et de repommader les pieds. Je mange bien notamment les morceaux de patate douce proposés. 17H46 de course, 29ème mais encore 50km à faire avec cette fois-ci les coureurs du 105km qui seront sur le même parcours. On aborde la dernière « grosse » montée avec 600m+ et 14km pour arriver à Villardebelle, ce n’est pas énorme mais les jambes commencent à être lourdes. Pas trop de souvenir de cette section et je repars assez vite vers Greffeil car cette portion est courte et roulante. Les 2 acolytes avec qui j’étais avant Villardebelle déroulent sans problème et rattrapent même des coureurs du 105 ! Je les laisse filer, le tendon releveur du pied droit devient de plus en plus douloureux et je sens que la fin va être difficile ! A Greffeil, mes 2 compagnons m’attendent pour repartir mais en sortant la frontale, je m’aperçois que le support sur le front est cassé et que la lampe ne tient plus ! J’en parle aux bénévoles et en 5mn ils me rafistolent ça avec élastiques et ficelle… des gens en or ! On repart mais je fais la montée suivante au ralenti, c’est raide mais la descente derrière est courte pour arriver à Ladern sur Lauquet, l’avant-dernier ravito de ce GRC. Il reste autour de 25km qui, sur le profil, ont l’air plutôt simples et roulants. La fatigue est bien là et surtout, chaque pas devient assez douloureux. Je vais trouver cette section très longue, j’ai l’impression qu’on emprunte tous les monotraces du coin, ça monte ça descend sans arrêt, je cours vraiment très peu et je fais doubler par pas mal de concurrents du 105km. Là j’en ai marre !De nombreux talus très raides à monter et descendre même certains équipés de cordes ! Et miracle, dans la nuit noire, je vois une grande lumière apparaître, c’est la grande tente du dernier ravito. Il reste 9km de « descente » vers Carcassonne ! Erreur, il y a quand même quelques petites remontées et des plats dans les vignes qui m’ont paru très long. Je sais qu'il faut passer l’autoroute mais je mets du temps à y arriver. Arrive la fameuse barrière avec de la rubalise... un groupe de coureurs du 105km remonte à droite vers des balises réfléchissantes et on remonte encore et encore sur une petite route à l’opposé de Carcassonne !! Je les suis comme un abruti alors que j’ai vu les croix au sol. Puis je les vois redescendre en râlant, on a fait effectivement dans les 2km (A/R) de trop, je me maudis d’avoir été aussi nul ! Enfin, la cité apparaît, on la traverse et je m’égare un peu car le balisage est un peu clairsemé. Mais c’est fini, traversée du pont sur l’Aude, 200m et c’est l’arrivée ! 27H53 de course, 27ème...et 1er M5 devant les M4Enfin, après plusieurs échecs sur des ultras(100 miles) d’été où la chaleur me ruinait, j’ai réussi à en finir un et de manière assez satisfaisante pour moi.
Quasiment que des points positifs sur cette orga : possibilité de s’inscrire très tardivement, site de départ (porte de la Cité) et surtout d’arrivée (salle du Dôme) très bien, un parcours globalement assez roulant mais avec quand même une sacrée succession de montées et descentes plutôt raides, beaucoup plus de sentiers que je ne pensais et même des tout petits sentiers et du hors sentier quelquefois, des ravitaillements assez nombreux et bien équilibrés sur le parcours, du solide et du liquide copieux, variés et servis par des bénévoles partout adorables, un balisage excellent, des soins et des douches directement sur le site d’arrivée et j’en oublie sûrement
S’il faut des points négatifs, un tarif d’inscription un peu trop élevé pour les tardifs comme moi, correct si on s’inscrit rapidement. Sur le parcours, des secteurs auraient mérité un nettoyage avant le balisage et un passage de débroussailleuse (mais ça passait quand même!)
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1 commentaire
Commentaire de SupermanEnTrail posté le 02-11-2022 à 10:41:25
Bravo pour ta perf' et ravi de t'avoir rencontré.
Super récit :)
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