Récit de la course : La Hamster Classique 2022, par poucet

L'auteur : poucet

La course : La Hamster Classique

Date : 21/5/2022

Lieu : Strasbourg (Bas-Rhin)

Affichage : 727 vues

Distance : 400km

Matos : Specialized Aethos

Objectif : Terminer

3 commentaires

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HAMSTER CLASSIQUE #4

 

Hamster Classique #4

Espèce emblématique de la région, le grand hamster d'Alsace est en danger critique d'extinction. Il paraît que ce petit rongeur est un animal solitaire. L'épreuve éponyme organisée par Nicolas Schaeffer avec sa compagne Anais et le soutien des Randonneurs de Strasbourg n'a rien a voir avec le plan de réintroduction en cours et s'affiche plutôt comme l'antithèse du triste constat conséquence de l'urbanisation galopante. Organisation confidentielle a ses débuts la Hamster Classique s'est imposée comme un modèle dans le petit monde de ce que l'on nomme aujourd'hui le bikepacking. Je n’aime pas ce mot, encore un bidouillage franglais qui s’est incrusté dans notre vocabulaire. Mais bon, il faut bien se mettre à la page . Et pis si je parle de vélo sacoches les d’jeunes ne vont rien comprendre. Et faut bien reconnaitre qu’ils étaient largement majoritaires dans le peloton des hamsters.

Sur un format raisonnable le parcours proposé chaque année demeure néanmoins un sacré défi à relever. C'est une belle porte d'entrée vers l'aventure au long cours, quand la convivialité est plus importante que la performance pure. C'est bien sur Nicolas qui exprime le mieux la philosophie de la Hamster Classique : "gravir un col ou atteindre le sommet d'une montagne, c'est le plus beau moyen de se surpasser : on ne roule pas pour être meilleur que les autres, on confronte son mental à la longueur du trajet et aux difficultés rencontrées en chemin".

Après une édition 2021 exclusivement française pour cause d'incertitudes liées au covid, le programme 2022 est revenu a son principe originel : un départ depuis les cycles Manivelles à Strasbourg, six points de contrôle placés au sommet des montagnes avec un aller par la Forêt Noire, le retour coté vosgien et l'arrivée à la Brasserie Mercière de Cosswiller. Entre ces passages imposés le parcours est libre, représentant environ 400 km et 6500 d+ en version optimisée et a boucler dans un délais de 36h pour mériter le bel écusson finisher.

J’avais initialement projeté de me rendre au départ à vélo, comme l’an passé. Mais avec l’accumulation de grosses épreuves ces dernières semaines je n’ai pas hésité longtemps quand Bridou m’a proposé de partager la soirée du Vendredi soir au Formule 1 le plus proche du départ. Ça fait bien longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion d’une bonne discutaille en se gloutonnant une assiette kebab. Par contre la nuit ne nous laissera pas un souvenir impérissable, sortis du pays des rêves par une altercation entre des clients excités et le gardien de nuit, nécessitant l’intervention de la police … Bref, un petit déjeuner plus tard il était temps de rejoindre le point de rassemblement des aspirants hamsters à quelques hectomètres de là. Ambiance très détendue, formalités réduites au minimum, plaisir de serrer des louches et de faire des bises aux amis / amies retrouves. Les photographes s’en sont donné a cœur joie avant que Nicolas ne libère la meute par groupes d’une vingtaine de riders, un peu après l’horaire officiel (normal).
Je suis parti avec le premier paquet, rapidement décroché par les aléas urbain et pas mécontent de trouver le tempo moderato qui convient a ma petite cylindrée. J’ai vu remonter les groupes de costauds, Bridou un peu plus tard et enfin le duo Bretzel Alex alors que nous attaquions les sévères premières rampes du Zuflucht . Plan logistique un peu a l’arrache pour les deux gaillards, Laulau pourtant équipée de sa magnifique sacoche souvenir de Normandie (voir l’épisode "Bretzel et Poucet chez les normands") nous a même fait le coup du sac Intermarché oublié dans la bagnole a deux minutes du départ …

Le Zuflucht se mérite et j’y ai laissé quelques gouttes de sueur. Mais j’étais au contrôle pile poil dans le timing que je m’étais fixé. Après quelques kilomètres sur la route des crêtes allemande (moins jolie que la nôtre), une longue descente nous menais à Bad Petersal. De là il fallait rejoindre le CP2 au sommet du Kandel en passant par deux petits taquets, pas bien longs mais avec des pourcentages à faire fricasser la viande sur l’os. J’ai perdu les gaillards dans le second pour les retrouver comme il se doit à l’heure de la bouffe … Normal Alex a une horloge branchée directement sur l'estomac; D’ailleurs il y avait un petit regroupement a ce moment-là et on a même retrouvé Olivier qui avait choisi une trace différente. Puis globalement nous avons fait cause commune jusqu’au pied du Kandel. Celle là je la connaissais bien et c’est celle que je redoutais le plus de par-là longueur et une pente toujours prononcée n’offrant que très peu de répit … Par bonheur l’affaire s’est déroulée pour le mieux et je n’étais pas loin des copains au sommet.

Surprise de retrouver Alex le roi du Garmin, arrêté en pleine descente. Lancé pleine balle mais sans trace il a avait perdu Laulau au niveau d’une bifurcation qui quittait la route principale pour aller vers une voie secondaire bucolique a souhait, cheminant a travers les fermes opulentes et les vertes prairies et offrant des vues extraordinaires sur le Feldberg. Un moment du pur bonheur avant de dévaler sur Sankt Peter et de retrouver notre Bretzel a l’arrêt un peu plus loin. Alors nous avons traversé Fribourg par les belles pistes cyclables locales, très agréables malgré la fréquentation importante en ce début d’après-midi. Puis j’ai été ravi de prendre le sillage des costauds pour rejoindre le Rhin, repasser la frontière à Fessenheim et s’engager sur les interminables lignes droites de la plaine alsacienne. Pas la partie la plus réjouissante de la randonnée.
A Soultz nous avons quittés la trace, en quête d’une supérette pour remettre les estomacs a niveau avant d’aborder la nuit. Dans l’affaire nous avions perdu Laulau, victime d’un nième arrêt pipi. Notre choix s’est porté sur la première enseigne trouvée, dont j’ai oublié le nom. Un genre de Grand Frais en plus petit, moins achalandé et bien plus cher … Tout pour mettre notre Bretzel, retrouvé après une assistance smartphone et un temps de retard, sur les nerfs. Si si, c’est possible. Quant a notre Alex cyclogourmand s’il avait pu accrocher un caddy rempli de victuailles a son biclou il l’aurait fait. Les gaillards ayant l’habitude de trainer à table (même lorsque la table c’est le bitume et que le trottoir fait office de siège), j’ai pris congé de la bande dans l’espoir de me faire le Grand Ballon avant la nuit, obligé par les horaires airb&b réservé à Munster.



Le col Amic abordé par Wuenheim est parfait pour une digestion facile. Peu après le carrefour avec la route principale qui conduit au sommet j’ai aperçu la silhouette de notre baroudeuse préférée. Geraldine maitrise parfaitement la gestion des arrêts pour optimiser sa progression. C’était vraiment super de se retrouver a cet instant pour échanger nos impressions. Au sommet c’est Nicolas et Anais, déjà emmitouflés dans les doudounes, qui assurait le tamponnage des cartons. Il était un peu plus de 21h, l’heure était venue d’enfiler la garde-robe nocturne, de passer un SMS au airb&b et de rentrer dans la nuit par la Route des Crêtes. La nôtre, la plus belle, surtout quand elle est déserte et que le soleil embrasse la silhouette des montagnes. Le temps de dégringoler sur Munster est j’étais accueilli par mon hôte tout au bout d’une petite ruelle dominant le cimetière … Plus calme c’est pas possible. Looooongue douche bien chaude (Mmmmm), goinfrerie de tout ce qui restait dans la sacoche en pianotant sur le smartphone, un petit coup sur le râtelier et hop, j’étais sous la couette à minuit tapante pour 5 heures d’un bon gros sommeil réparateur.

Des la sortie de Munster la très belle montée du Hohrodberg était idéale pour se mettre le cœur en joie. Cerise sur le gâteau , le sourire de Géraldine m’est apparu à nouveau en traversant le village d’Hohrod. Alors nous avons déroulé les lacets ensemble, devisant sur la belle journée qui s’annonçait et nos projets à venir. Dessert avant l’heure, bonheur absolu s’élevant au-dessus de la Verte Vallée. Nos chemins se sont séparés au contrôle du Linge, Geraldine ayant choisi de descendre par Ammerschwihr, l’option la plus logique alors que je m’étais programmé un retour par l’intégrale du Welche : Bermont, Chamont, Freland … pas le chemin le plus court, ni le plus plat, mais assurément le plus bucolique. Mais bon, je l’avoue j’ai zappé le premier car Mr. Google m’avait indiqué une boulangerie ouverte au bas du village d’Orbey. Mon estomac n’a pas résisté a la tentation. C’était un peu absurde de remonter tout le village alors j’ai rejoint le pied du Col de Chamont en passant par Lapoutroie.

J’ai commencé à revoir quelques hamsters en retrouvant la route des vins après la dégringolade sur Ribeauvillé. Ma mémoire me joue des tours, je n’ai pas retenu tous les prénoms mais nous étions un bon petit groupe autour de la belle table ravito au contrôle du Haut Koenigsbourg. Avec Geraldine, évidemment. Et Pierre Jean que je n’avais plus vu depuis le Zuflucht. Au passage à Chatenois un peu avant midi je me suis accordé un détour par la maison pour une pause prolongée. Le temps d’engloutir une assiette de pates et de me poser sur un transat en dégustant un Magnum. J’étais largement dans le timing, la météo impeccable, les gambettes nickel, il n’y avait donc aucune raison de ne pas suivre mon plan retour par le Champ du Feu. Là non plus pas le plus simple, mais ça me plaisait bien … De toute façon, en arrivant trop tôt j’aurais abusé des bières. Donc en fait c’est un choix de raison. Symboliquement j’ai suivi la trace inverse de ce que nous avions fait l’année passée, en passant par Grendelbruch. En quelque sorte pour une revanche sur le fameux pétard de Mulbach qui nous avait bien fait souffrir. Mais bon, finalement ce n’est pas une descente très intéressante, trop raide, trop directe, sur un revêtement bien pourri … Bref, j’étais content d’être au pied et de retrouver la piste cyclable en direction d’Urmatt.



Un dernier coup de tampon en haut du paisible Col des Pandours, un gobelet de coca et une poignée d’Haribo et il n’y avait plus qu’a rejoindre la terre promise après un ultime petit bonus par la petite route forestière de la Tirelire que nous avait fait découvrir Marguerite l’an passé. Nous étions alors passés devant la Brasserie la Mercière, un peu frustrés par les contraintes covid de ne pouvoir en profiter … Cette année c’était parfait, quel plaisir de boucler un second Hamster Classique conforme à la Légende. Et quel bonheur de partager la soirée en commun, en dégustant les bonnes bières locales et en abusant des délicieuses tartes flambées maison.



La nuit allait tomber lorsque je me suis résolu a quitter les amis pour rejoindre le airb&b reservé à Romanswiller, a deux kilomètres de là … Sauf que je n’avais pas enregistré la trace et que le réseau était inexistant (bon, on ne peut pas tout avoir …). Un peu galère cette affaire, j’ai du demander mon chemin a un gus qui sortait d’un bar avec visiblement quelques apéros dans le buffet. J’ai eu un peu de mal a m’en débarrasser. Bref, me voilà enfin au cœur du village, devant le numéro 3 … Je sonne, une fois, deux fois … un mec sort la tête par la fenêtre, visiblement bien dans le gaz aussi. Ah mais oui, c’est bien le numéro 3, mais pas la bonne rue. Oups, excusez-moi Monsieur. Le bon numéro 3, celui de la rue des forgerons n’était pas très loin et tout est rentré dans l’ordre avant la nuit. Une belle grande chambre, des hôtes sympas et un bon gros dodo. Comme un bébé bienheureux.
C’est l’orage qui m’a réveillé Lundi, des seaux d’eau déversés sur le velux. Heureusement ça c’est calmé, j’ai pu dévaliser la boulangerie du village avant que Bridou ne me rejoigne au point de RV convenu. Alors nous avons pu faire route commune pour rentrer tranquillement par les belles pistes de la Mossig et de la Bruche. Soit une belle journée de blabla bike pour terminer un super WE.

Bilan :

Hamster Jour 1 = 270 km et 4090 d+

Hamster Jour 2 = 163 km et 3410 d+

Hamster retour = 111 km et 1117 d+


La Hamster Classique c’est vraiment trop bien. IMMENSE MERCI à Nicolas, Anais et tous les bénévoles.

 

 

 
 

3 commentaires

Commentaire de philkikou posté le 30-05-2022 à 15:49:57

Toujours un régal tes sorties et tes récits !! Bonne continuation de ta saison déjà bien amorcée !

Commentaire de philkikou posté le 30-05-2022 à 15:50:15

Toujours un régal tes sorties et tes récits !! Bonne continuation de ta saison déjà bien amorcée !

Commentaire de bobsup posté le 30-05-2022 à 16:43:06

Ca fait une sacrée belle sortie avec du gros D+ quand même; bravo !

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