Récit de la course : L'Ultra-Trail des Coursières - 110 km 2022, par AlexP33

L'auteur : AlexP33

La course : L'Ultra-Trail des Coursières - 110 km

Date : 7/5/2022

Lieu : St Martin En Haut (Rhône)

Affichage : 2048 vues

Distance : 112km

Matos : - Slab ultra 3 (bof vu mes pieds)
- sac olmo 2l sème génération (bof vu mes cotes mais très bien pour tout le reste)
- pour la tenu : du tout venant de chez DKT et le maillot du club de vélo (VCB)

Objectif : Faire un temps

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Premier ultra : des aléas pas trop mal gérés

Je suis plutôt sportif de défi que compétiteur acharné. Mon dernier dossard à pied remonte à la STL 2018 et je m’étais dit que je tenterai bien un premier ultra.

Simple il y a les coursières à 1/2h de la maison, après 2 années ou j’aurai attaqué la préparation et que le COVID ait annihilé nos espoirs sportifs, me voilà donc en 2022 prêt à en découdre. 

Ce premier ultra c’est un peu comme bouquin à plusieurs chapitres. 

 

La course

St Martin en haut, France. Lieu de RDV bi annuel pour l’hivernal et l’ultra. Au menu 112 km, 4860 m de D+ sur des chemins que j’aime bien même si quelques passages en sous-bois au milieu de nulle part me paraitront bien inutiles. Les montées et descentes sont fidèles à ce que je connais dans le coin : du faux-plat à des raidards au milieu des pierres et racines, il y a de tout.

Au niveau de l’organisation ça sent l’association bénévole très bien huilée, on fera un départ aux flambeaux. Les ravitos étaient au top. Merci ATOS ! Pour ne rien gâcher le lendemain à 11h les nombreuses photos sont déjà en ligne. 

 

Mon avant course

La préparation courra sur plusieurs mois pour m’y remettre proprement puis commencer à avaler du volume. Tout va se passer selon le plan établi à l’exception de la récup ou comme d’habitude je n’arrive plus à dormir et rogne une partie du capital si durement acquis pendant les heures à courir ou pédaler. On ne se refait pas et je n’ai pas la solution, il faut faire avec.

Soyons clairs l’objectif est de passer sous les 15h et sait-on jamais un grand jour si les astres sont alignés les 14h ne sont pas exclus.

 

Ma course

Pour résumer je dirai plutôt un jour moyen globalement bien géré.

Un jour moyen car : 

  • au niveau cardio j’ai vite compris que le stress et/ou manque de sommeil allait rogner un peu ma vitesse. Ca monte vite et je sue pour pas grand-chose.
  • autour du 30ème j’ai mal au-dessus des pieds. J’ai beau retoucher le laçage ça ne change rien. Je ne comprends pas d’où cela peut venir. J’ai fait toutes mes sorties longues avec ces chaussettes et chaussures pour éviter les mauvaises surprises et là c’est insolubles. Mystères.
  • A cause des pieds qu’il faudra soulager en descente je vais me flinguer les quadriceps bien plus vite que prévu.
  • Mon sac m’aura littéralement labouré les cotes pendant 14h ! J’ai eu la malchance de péter mon sac historique pendant la dernière sortie longue, j’ai donc du improviser en prenant un sac que je ne connaissais pas et que je n’aurai pas pu tester sur des séances longues. Deuxième sources de souffrance, je n’étais plus à ça prêt.

 

Malgré ça je ne m’affole pas, je n’ai pas mangé 5 mois de préparation pour abandonner aujourd’hui ni faire n’importe quoi. Je rentre vraiment en mode gestion de course autour du 30ème. Mais le mal est fait. J’ai eu beau essayer de ne pas suivre le troupeau il m’a quand même happé et entrainé à des vitesses que je sais trop hautes pour les tenir sur la distance.

Un peu plus tard un deuxième piège m’attend. Au ravito du 60ème je repars 5’ avant que les gars du 54 soient lâchés. Je me fais donc reprendre ce qui en soit est normal mais m’entraine à nouveau dans un rythme qui n’est pas le mien. Je vais voir les étoiles justes avant le ravito de 78ème. Heureusement mon ami Coca-Cola est là pour que les fils du cerveau se reconnectent. La fin ne sera qu’une longue gestion de mes pieds, mes quadris, mes cotes et de la fatigue. Pas grand-chose à raconter. Forcement la vitesse tombe mais l’objectif de moins de 15h prend forme, le fol espoir des 14h s’éloigne, tout va bien quand même. 

Je franchirai la ligne 15ème en un peu moins de 14h30. C’est parfait. Sur le coup cette expérience du long ne m’a pas spécialement donné envi de recommencer… mais ne jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. 24h après j’ai presque envi de rempiler, pas pour faire un meilleur chrono, simplement pour capitaliser sur cette expérience et en boucler un en gestion totale, un peu comme ce que j’étais arrivé à faire lors de la STL 2018. 

 

Les hommes

Un ultra c’est long, on croise du monde ! Bien sûr il y a les bénévoles, encore merci à eux mais le « premier » c’est mon coach à distance, Jul, copain bien plus performant et expérimenté que moi, qui me distille volontiers ses tuyaux. Après il y a Fabien (dit ptigeorges sur ce forum), contacté grâce au kivaou, et qui me servira de chauffeur jusqu’à St Martin en Haut au petit matin. Merci.

Pendant la course il y a les coureurs avec qui tu fais le yoyo et tu papotes. Pour deux d’entre eux ça a duré de longs km (Yves Blancheteau et Ryan Hogben). Je croise aussi un collègue venu m’encourager autour de 85ème : Eric, à lundi au café pour le debrief.

On finit par le meilleur : la famille qui m’attendait à l’arrivée. Madame et les « gônes » sont sous l’arche pour récupérer celui qui va rapidement se muer en pingouin vu sa démarche. On ira fêter ça avec un burger bien gras, des frites et une bière !

 

Le mot de la fin

Oui tout n’a pas été parfait, il y a eu de la douleur dont je me serai bien passé mais l’essentiel est là : objectif atteint. Malgré un gros trou physique et donc moral autour du 70ème j’avais la quasi certitude de finir dans les temps après le ravito du 80ème. Quand la tête va, le corps suit !

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