Récit de la course : Vaincre Parkinson TrailTour 2022, par truklimb

L'auteur : truklimb

La course : Vaincre Parkinson TrailTour

Date : 2/4/2022

Lieu : Pollionnay (Rhône)

Affichage : 934 vues

Distance : 80km

Objectif : Se dépenser

9 commentaires

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La prière universelle du coureur

Pas facile de raconter une épopée si particulière, à mi-chemin entre le trail, la course horaire et le Téléthon. Du coup c’est plutôt à « tier-chemin » en fait, mais je ne sais pas si ça existe. Enfin bref, mon laïus va prendre la forme d’une prière universelle où chaque tour sera dédié à quelqu’un ou quelque chose. En cette fin de Carême, ce sont certainement mes origines catholiques qui ressortent inconsciemment. Une sorte de louange, mais en mode course à pied, et adressée au dieu Kilian et ses quatre évangélistes : Saint Jim, Saint François, Saint Pau et Saint Xavier (pas moi, le jurassien…)

1er tour, pour la découverte du parcours

En vrai je ne découvrirais pas vraiment l’itinéraire sur la première boucle car j’avais fait une reconnaissance début février avec Kikourou et quelques personnes de l’orga, mais on va faire comme si… Donc ça se passe à Pollionnay, dans les monts du Lyonnais, et le camp de base est installé à la salle d’escalade Lionel Daudet, le petit cousin d’Alphonse. Le début de la boucle est une montée très raide, d’abord sur route puis sur un sentier. Au sommet, on bascule sur une petite partie en monotrace vallonné, puis un grand chemin relativement plat jusqu’à la Croix du Ban et le col éponyme. S’ensuit un autre monotrace, majoritairement descendant avec quelques petites bosses. Fait étonnant : plus les tours avanceront, plus les bosses paraitront hautes et abruptes. La loi de la relativité appliquée au trail j’imagine. Arrive alors LA descente, sur une petite trace bien pentue qui serpente entre les arbres, une relance jusqu’à « l’arbre mort », une courte descente jusqu’à la passerelle bricolée par l’orga et la camionnette si chère à Tidgi, puis une dernière partie un peu usante, en montée douce bien qu’entrecoupée d’une ultime descente, et c’est le retour au bercail.

« Attends mais ça fait pas 80 bornes ça ?! » m’interrompt judicieusement ma collègue qui passe par là. « Tu nous aurais pas pipeautés quand tu nous as raconté ton weekend l’autre jour à la machine à café ? »

Très juste, cela représente à peine sept kilomètres et trois cent mètres de dénivelé. Mais en fait c’est un format « Backyard », je t’explique au prochain tour…

2e tour, pour le principe de la course

L’idée d’une course Backyard, c’est d’avoir un temps limité, mais confortable, pour faire un tour. A la fin du temps imparti, soit tu repars, soit tu es éliminé. Il faut donc bien gérer son allure pour ne pas se cramer tout en ayant un petit matelas temporel pour s’offrir une pause. Aujourd’hui, la durée autorisée pour une boucle est de 1h15. En tournant en une heure environ, cela laisse donc quinze minutes pour se ravitailler et se poser un peu. Ça parait large, mais en fait non. Le temps d’attraper un truc à manger, de se mettre au chaud dans la salle, de retirer sa veste, son bonnet et ses gants pour ne pas surchauffer au risque de prendre un énorme coup de froid en ressortant, de s’étirer un peu, de se rhabiller et de rejoindre la ligne de départ, ça passe vite. Alors quand on veut changer le haut, le bas, les chaussures pleines de boue, les chaussettes trempées, et faire caca, et bah ça prend quatre tours.

« C’est super con comme principe de course ! » Encore une remarque pertinente de ma collègue (appelons la Sophie, c’est suffisamment neutre et courant pour ne froisser personne). Elle est brillante, Sophie.

Après c’est pas plus con que de chevaucher un canasson et lui faire sauter des obstacles ou vouloir lancer le plus loin possible un boulet attaché au bout d’un câble. Et surtout, c’est pour la bonne cause…

3e tour, pour la cause et l’orga

La course est organisée par l’antenne Auvergne Rhône-Alpes de l’association Vaincre Parkinson, dont le beau slogan est « Courir avec le cœur pour atteindre des sommets ». Grâce à la course, ce seront presque cinq mille euros qui seront récoltés au profit du CHU de Lille et de son équipe spécialisée dans la recherche contre la maladie de Parkinson. Rencontrer les membres de l’orga (pour ceux que je connais : Pascale, Joseph, Alexandre et Gérald) en février m’avait vraiment incité à m’inscrire. Une équipe sympa, motivée, dynamique… Mille mercis à eux ainsi qu’à tous les autres bénévoles présents tout au long de l’itinéraire. En somme, participer à cette course, c’était aussi allier l’utile à l’agréable.

« Si c’était pour la bonne cause, tu pouvais te contenter de faire un don et rester au chaud dans ton lit. » me lance Sophie, qui a toujours réponse à tout quand il s’agit de ne rien faire.

Certes, mais je n’aurais pas pu profiter du retour de l’hiver au printemps alors que c’était l’été la semaine précédente. Vous suivez ?

4e tour, pour la météo et les conditions

Le weekend avant la course, je monte au Buet à ski de rando en conditions estivales : Iso 0°C à plus de 3000 mètres, manteau neigeux archi-déficitaire en moyenne montagne pour la période, pas la moindre précipitation depuis plusieurs semaines… Cinq jours plus tard, Lyon est recouvert de neige et je ne suis pas mécontent d’avoir encore les roues hiver sur mon bolide pour me rendre au départ. Il neige toujours et un vif vent du nord nous accueille. Alors ok on va se les cailler, mais ça donne une ambiance Reine des Neiges des plus plaisantes. Jusqu’à ce que les quelques centaines de baskets ne transforment, au fur et à mesure des passages, ce joli sentier blanc en ruisseau de boue.

« Y’a plus de saison mon bon monsieur ! » résume Soso (je l’appelle comme ça maintenant, on est devenu proche avec le temps…), qui se trouve être également philosophe à ses heures perdues.

5e tour, pour Kikourou

Pour l’occasion, une partie de l’armada lyonnaise Kikourou s’était motivée pour courir :

  • Papakipik, par qui tout a commencé puisque c’est lui qui a lancé l’idée de faire un off de reconnaissance et qui en a informé l’orga. Pris par une autre obligation le jour J, il est quand même venu faire une bouclette avec nous, histoire de patauger un peu dans la boue et se dégourdir les jambes avant sept heures de voiture pour se rendre dans le sud. La classe.
  • Rico, en mode reprise post-blessure. Du coup il n’a fait qu’un marathon ; une reprise en douceur à la sauce Kikourou.
  • Mazouth, comme toujours en mode reporter photos et vidéo, et avec qui j’ai covoituré à l’aller comme au retour.
  • Le Coach, qui nous guidera pendant plusieurs tours parcourus précisément entre 1h00’58 et 1h01’15. C’est pas possible d’être aussi précis, cet homme contrôle le temps. Quitte à contrôler le temps, s’il avait pu le ralentir pendant les pauses, ça aurait été plus malin…
  • Fildar, avec qui nous bouclerons le 12e tour avant de rendre notre tablier.
  • L’écureuil, arrivé avec la nuit, vêtu de son costume de Spiderman. A tous les offs il faut partir à 5 heures du mat’ si on veut qu’il se joigne à nous, et là allez savoir pourquoi, il a décidé de venir le soir. Une énigme…
  • Xian, inscrit deux heures avant la course parce qu’il s’ennuyait chez lui. Pas d’ambition précise, le but est de faire quelques bornes sans se faire mal, en dilettante. Le Grand Timonier, loué soit-il, a alors déployé sa foulée divine, non pas pour courir mais bien voler pendant trente heures. Quelques mécréants avancent qu’il aurait ingurgité jusqu’à trois gorgées d’eau et se serait délecté d’une demi-cacahuète sur l’ensemble de la course, mais nous n’avons aucune preuve qui confirmerait une telle orgie. Une chose est sûre : il n’a pas piétiné le sentier mais le respect.
  • Tidgi, venu pour faire 24 tours parce que c’était le maximum autorisé, il a fait ses 24 tours, le tout avec la régularité d’une montre suisse. Simple, sobre mais efficace, et surtout tellement facile. « Juste un entrainement pour la Backyard de Dijon » précisera-t-il pour s’excuser de ne monter que sur la deuxième marche du podium. J’espère qu’en Côte-d’Or ils auront de la patience, ça risque de durer un peu…

Mon interlocutrice se contente d’un laconique « Ok. », signe qu’elle n’est nullement impressionnée par toutes ces péripéties. Et pour cause, son héro de mari a vaincu la Spartan Race l’an passé sur le 5k, ça c’est un vrai défi. Je m’empresse de regarder la page d’accueil pour y lire « Spartan est une véritable institution qui aide les gens à devenir la MEILLEURE version d'eux-mêmes. ». Ma vie est sur le point de basculer, je me déteste intérieurement en réalisant à quel point je ne suis qu’une version médiocre de moi-même…

6e tour, pour la distance marathon

Après un moment d’intense réflexion, alors que je pensais l’avoir définitivement perdue, Soso s’exclame : « Dis donc si je compte bien tu as déjà fait plus de quarante bornes. C’est plus long que le marathon de Paris non ? Je me rappelle jamais, c’est lequel le plus long de marathon, Paris ou Londres ? Ah mais non que je suis bête, c’est le marathon de New-York… » marmonne-t-elle en lançant une recherche Google sur « le plus long marathon du monde ».

Bon elle y connait rien en course à pieds mais au moins elle sait compter. On s’approche effectivement d’une grosse quarantaine de kilomètres, toujours dans la joie, la bonne humeur et un mélange de boue et de neige : de la beige (ou de la bouge, en fonction des proportions). Le peloton s’est quelque peu aminci mais reste néanmoins conséquent.

« C’est fou ça, tous les marathons font 42,195 km ! » finit-elle par découvrir, avant de s’éloigner pour fumer sa clope un peu à l’écart. Et oui, tous mes collègues ne sont pas aussi sportifs que Ned.

7e tour, pour Ned

Ned, c’est ce collègue qui fait des dix kilomètres sur route et que j’ai forcé à s’inscrire. Il est aussi footballeur, nageur, et s’il avait un vrai vélo il pourrait enfin se lancer avec succès dans le triathlon. Une sorte d’homme-orchestre, version sportive. On ne sait pas exactement ce qu’il vaut en saut à la perche ni sur l'épreuve du « paresseux » à Koh Lanta, mais nul doute qu’il gagnerait. Par contre, il n’a pas la moindre idée d’où il met les pieds. D’ailleurs ses pieds sont dans des chaussures de route, c’est dire. Avec ses pneus lisses, il nous gratifiera de plusieurs belles figures de style lors de ses glissades, et même de quelques chutes, le nombre de chutes par boucle étant directement proportionnel au nombre de boucles parcourues… Et pourtant, malgré son inexpérience, du matériel inadapté et plus de temps passé sur ses fesses que sur ses pieds à la fin, il alignera sept tours avec une aisance déconcertante. Si la piscine municipale avait été ouverte ce jour-là, il aurait enchainé avec 4500 mètres de crawl, « juste pour oxygéner les muscles et accélérer la récup’ » comme il dit. Les enfants présents ce jour-là furent traumatisés devant une telle boucherie.

8e tour, pour le gratin dauphinois

Le tour précédent a laissé des traces, je ne m’alimente pas assez depuis le début et je prends un petit coup derrière les oreilles. Et j’ai commis l’erreur de ne pas manger du gratin dauphinois à la pause, à l’inverse de tous les kikous qui repartent à mes côtés. Pendant bien dix minutes, je ne vais entendre parler que de ce fameux gratin, avec force détails et formules dithyrambiques, tout ça alors que je suis à deux doigts de crever d’inanition ; ces gens n’ont aucune pitié ! Arrivé à bon port, je file me remplir la panse avec ce qui restera, je dois bien l’avouer, comme un grand moment de gastronomie. D’une manière générale, ce qui est appréciable, c’est que plus les tours passent et plus le ravito se diversifie pour atteindre un niveau de qualité inégalable grâce à des bénévoles toujours aux petits soins. Aux traditionnels fromages, charcuterie, soupe et chips se sont maintenant ajoutés entre autres des pâtes de coing, un brownie aux noix monstrueux et un gâteau au miel fait maison à tomber par terre. Et donc le gratin dauphinois. Rien que pour ça, il fallait faire quelques kilomètres supplémentaires. Les vaillants qui y sont restés la nuit entière furent même récompensés au lever du jour par des viennoiseries en guise de petit-déjeuner.

9e tour, pour la chance d’être là

Xian me fera remarquer que j’étais toujours souriant au moment de rentrer me mettre au chaud dans la salle. Pourquoi ne le serais-je pas ? Ça peut paraitre bizarre vu de l’extérieur, mais tourner en rond comme ça me plait. Je suis bien entouré, il règne une ambiance bienveillante, je fais une activité qui m’amuse… Mais surtout, sans vouloir tomber dans le sentimentalisme niais ou la moralisation déplacée, je veux surtout profiter de la chance que j’ai d’être ici à ce moment-là. Ce sentiment est toujours en moi lors de mes courses, et c’est même l’un de mes ressorts psychologiques les plus précieux quand l’effort devient dur sur un ultra. Interdiction de se plaindre quand j’ai le privilège de prendre du bon temps alors que d’autres connaissent des situations bien moins enviables et donneraient tout pour être à ma place.

Et puis l’avantage de ce type de format, c’est qu’on passe la ligne d’arrivée à chaque tour. J’en suis donc à ma neuvième petite victoire, qui sont autant de motifs de satisfaction. Après tout, ce n’est pas si fréquent d’être content de soi neuf fois dans la même journée, en tout cas pour moi !

10e tour, pour atteindre l’objectif

Dix tours, c’était l’objectif annoncé. Dix tours c’est bien, c’est un compte rond, ça fait déjà une sortie correcte, surtout vu mon manque d’entrainement actuel. J’emmagasine un maximum de plaisir sur cette boucle : je me sens bien, le gratin dauphinois magique fait son effet, le parcours de nuit est superbe avec les reflets des frontales sur la neige, il y a moins de monde, l’ambiance est un peu plus intime. C’est donc ravi que je retrouve pour la dixième fois le petit espace réservé aux coureurs. A partir de maintenant, le reste ne sera que du bonus, pour profiter encore un peu plus de cette belle course.

11e tour, pour le classement

Comme Mazouth l’analyse intelligemment, il y a fort à parier que pas mal de coureurs décident de jeter l’éponge après dix tours. Un de plus, et c’est un bond en avant assuré dans le classement. Il n’en faut pas davantage pour appâter notre égo surdimensionné. Nous voilà donc repartis pour gratter, houlà, au moins trois places. La neige se remet à bien tomber, ce qui va recouvrir la trace d’une mince couche blanche rendant la lecture de terrain encore un peu plus ardue. Je commence à avoir les guibolles un peu détruites, la boue pèse de plus en plus lourd, la première grimpette semble toujours plus escarpée et plus longue, la lassitude pointe le bout de son nez, je m’enferme un peu plus dans ma bulle, la fin est proche. Je ne vais pas tarder à mettre le clignotant, mais il me faut encore un tour...

12e tour, pour Papa

La semaine prochaine, nous aurions dû fêter tes 71 ans, mais en ce début d’année le sort en a décidé autrement. Je ne sais pas ce que tu aurais pensé de cette course ; à n’en pas douter, tu aurais apprécié la cause mais aurais certainement tiqué devant l’absurdité d’un tel format. Puis tu serais parti pour grimper en direction d’Agy pour la quatrième fois de la semaine ; comme quoi, les ascensions répétitives ne t’étaient pas si absconses. Tu m’as enseigné le respect et l’amour de la montagne, me laisses en héritage ton goût de l’effort et ta ténacité, et je garde en mémoire les innombrables projets sportifs que tu as su mener à leur terme. Chaque col traversé, chaque sommet gravi, chaque ligne d’arrivée franchie, c’est en partie à toi que je les dois…

9 commentaires

Commentaire de Mazouth posté le 19-04-2022 à 18:01:04

Et une douzaine de lignes d'arrivée pour le m'sieur ! Bravo !! Belle course, beau récit, bel hommage, belle glissade en arrivant à Pollionnay ^^
NB : penser à inscrire Ned à Koh-Lanta et à Interville !

Commentaire de Arclusaz posté le 19-04-2022 à 22:13:01

Super récit comme d'habitude.
Avec bien sur une mention spéciale pour le 12eme tour, je ne savais pas et cet hommage est vraiment beau.

Commentaire de Lécureuil posté le 20-04-2022 à 07:42:42

Très bel hommage en effet, et il doit être assez fier quand il doit voir que tu gardes toujours le sourire même après 70K d'effort dans la neige et gadoue ( j'avoue que je m'attendais plus à vous voir sur les rotules après 10 tours )
NDLR : toute nouvelle journée démarrant à 0h01, il était donc normal que je démarre de nuit pour terminer comme à mon habitude vers 9h max, j'ai certes avancé un peu l'horaire pour arriver au 11eme pour être sûr de croiser quelques kikous . Donc morale de l'histoire, si les offs commencaient plus souvent à partir de minuit, tu m'y verrais plus souvent ;-) CQFD :-D

Commentaire de jazz posté le 22-04-2022 à 09:46:44

merci Xavier, toujours en mission ; heu.... saint Xavier si si depuis l'été dernier quoi qu'il me doit une bouffe :)))
il faut que je pense à m'inscrire à interville alors !
une formule de course très attirante ; les retours sont tous très positifs

Commentaire de tidgi posté le 22-04-2022 à 21:36:05

Chouette récit l'ami :)
Ou l'art de rendre une boucle monotone en un film captivant, avec une belle fin...

Commentaire de Papakipik posté le 23-04-2022 à 14:38:10

Hello, récit très sympa avec une conclusion pleine d'amour !
Et merci pour le clin d'oeil, l'année prochaine, j'en serai pour tenir les 30h !

Commentaire de xian posté le 24-04-2022 à 17:00:03

continue à prendre des dossards, si à chaque fois, tu ponds un récit encore mieux que le précédant :)
c'est une perle, ta collègue Sophie ! (j'ai adoré le coup du marathon le plus long du monde...)

Commentaire de jazz posté le 25-04-2022 à 18:55:30

.... la distance d'un marathon, c'est pas si simple :)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/le-marathon-de-montpellier-etait-trop-long-2510799.html

Commentaire de Benman posté le 26-04-2022 à 23:49:53

Je crois qu'on peut dire que ta collègue fait des sophismes.
Merci pour ce récit sophistiqué et ce bel hommage final.

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