L'auteur : happy runner
La course : Le Tour des Fiz - Huit Refuges
Date : 28/7/2019
Lieu : Passy (Haute-Savoie)
Affichage : 2110 vues
Distance : 61km
Objectif : Terminer
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Les vacances se déroulant cette année en Savoie, je me suis mis rapidement à la recherche d’un trail sur lequel je pouvais m’aligner pendant celles-ci. Je me suis souvenu avoir participé à la petite distance (15 kms) du Trail du Tour des Fiz il y a quelques années, alors en vacances à Chamonix. Une recherche rapide sur internet me permet de voir que la prochaine édition est programmée le 28 juillet, soit 3 semaines après mon arrivée en Savoie. Ça me permettra alors de pouvoir bien me préparer.
Début janvier, mon inscription est validée. Le nombre maximum de coureurs est de 400 pour la course phare du trail du Tour des Fiz, à savoir Le Tour des 8 refuges (64 Kms et 4 700 D+). Le massif des Fiz est situé au-dessus de Passy, à côté de Sallanches. Cette épreuve me permettra ainsi de pouvoir commencer à glaner de précieux points pour pouvoir prétendre à m’inscrire à la DIAG 2020.
A l’approche du jour J, des conditions climatiques compliquées sont annoncées pour la course. La veille, au moment de retirer le dossard, on nous annonce que la course est maintenue et non modifiée car le risque d’orage est inexistant. La pluie est plutôt une alliée pour moi, la forte chaleur étant plutôt à l’origine de grosses défaillances, la dernière datant du dimanche précédent lors de l’Etape du Tour où la montée finale en direction de Val-Thorens fût un long chemin de croix.
Levé à 2h15 (le départ est à 5h mais j’ai 35mn de trajet et un système de navettes est mis en place pour acheminer les coureurs sur la zone de départ depuis Passy à 3h50), la nuit a été courte et je n’ai pas forcément bien dormi (la nuit précédente non plus…). Dehors, c’est le déluge….
Arrivé une ½ avant le départ, la pluie s’est calmée. La température est douce. Je prends un café et écoute le briefing. On nous annonce qu’à la fin de la nuit, le froid se fera ressentir. Je décide de mettre une casquette pour me protéger de la pluie prévue sur le parcours et de rester en T-SHIRT pour le moment.
Sur la ligne de départ, je me situe dans la première moitié des concurrents. Le départ est donné à 5 heures.
Le début du parcours est assez roulant, essentiellement en descente et sur du chemin carrossable. Cela permet ainsi de ne pas se retrouver dans des bouchons. Le brouillard nous enveloppe et une pluie fine commence à tomber. Les sensations sont bonnes mais j’ai l’impression de courir endormi. Au 1er ravitaillement, qui arrive au 10ème kms, j’espère qu’il y a du café. Ce n’est malheureusement pas le cas.
A partir du 12ème Km, les choses sérieuses commencent avec une forte montée jusqu’au col de la Portette. Le paysage doit être magnifique puisque nous sommes au cœur du désert de Platé (plateau recouvert par un des plus grands lapiaz d’Europe). Mais voilà, le brouillard nous empêche de le voir. Par chance, j’ai découvert ce lieu 15 jours auparavant dans le cadre d’une reconnaissance partielle du parcours en rando et j’imagine alors le paysage qui aurait dû s’offrir à nous. Juste en dessous du col, le refuge de Platé accueille le 2ème ravitaillement. La montée jusqu’au col s’effectue par lacets de plus en plus resserrés. Les sensations sont toujours bonnes et je pense à boire et à m’alimenter régulièrement. Au fur et à mesure que nous approchons, nous entendons de plus en plus distinctement le son des clarines agitées par des bénévoles.
Une fois le col passé, nous entamons une longue descente de 13 Kms et 1 500m D- jusqu’au hameau de Salvagny, au-dessus de Sixt-Fer-à-Cheval. Technique au départ, elle devient de plus en plus roulante avec la traversée d’un plateau magnifique. Il faut néanmoins être vigilant car la pluie a rendu les pierres, les roches en schiste très glissantes. Au tiers de la descente, je suis rattrapé par les premiers concurrents du trail de 30 Kms. Je suis impressionné et admiratif par leur technique de descente.
Une fatigue générale commence à se faire ressentir pendant cette descente. Le passage au 3ème ravitaillement au refuge de Sales me fait du bien. Le café n’est toujours pas proposé contrairement au thé qui me réchauffe. La descente rejoint ensuite une route que nous poursuivons à travers un chemin qui coupe ses lacets. De magnifiques cascades jalonnent notre parcours dont celle impressionnante du Rouget (surnommée la reine des Alpes).
Arrivé à Savigny, soit au 30ème km, je sais qu’il s’agit du seul endroit où nous pouvons abandonner sans avoir le souci du rapatriement. Je vois d’ailleurs le car où des concurrents commencent à s’entasser. La fatigue, l’humidité et la difficulté à m’alimenter correctement commencent à altérer mon moral. Une soupe est proposée à ce 4ème ravitaillement et cela me convient parfaitement car avaler du solide devient compliqué : je mâche, je mâche mais impossible d’ingurgiter.
Arrive maintenant la principale difficulté du parcours, à savoir avaler 1 200 m D+ sur 5.5 Kms. La pluie est toujours présente. D’ailleurs, le début de cette montée consiste à gravir un large sentier forestier qui part tout droit devant soi tel le démarrage d’un km vertical. 400m plus loin, le sentier devient une monotrace qui monte en lacets réguliers mais sans la possibilité de souffler. Nous traversons ainsi tous les étages alpins pour arriver au refuge du Grenairon. La montée s’est réalisée avec un petit groupe de concurrents que je n’ai pas pu suivre jusqu’en haut, par manque de jus. Je n’arrive plus à avaler du solide. Le simple fait de penser à une pâte de fruit me dégoûte. La partie finale de cette ascension est une bagarre avec le terrain où, avec la pluie, le sentier s’est transformé en une véritable patinoire : on avance d’un pas, on recule de deux…. C’est une véritable galère pour avancer. Dans cette situation, je mesure toute l’utilité des bâtons. J’opte néanmoins pour sortir légèrement du sentier et ainsi être sur une partie herbeuse, en parallèle mais ce n’est guère mieux. Le terrain est instable avec de nombreux trous, bosses et je ne vais guère plus vite.
Pour la 1ère fois, le ravitaillement au refuge propose du café que je prends volontiers car j’ai toujours l’impression d’être endormi. J’avale également un potage. Une bénévole trouve que je ne suis pas suffisamment couvert. En effet, ne craignant pas trop le froid, j’étais resté en T-SHIRT dans la montée. Je décide donc par prudence de mettre ma veste imperméable et repars dans une descente de 5 kms sur un chemin de 4x4. Techniquement, il n’y aucune difficulté et cela me va très bien.
Le chemin prend ensuite de l’altitude pour prendre la direction du refuge des Fonts. Je réalise la montée avec 2 autres coureurs avec lesquels nous discutons. Le temps passe plus vite et la douleur se fait moindre. Une fois le refuge passé, nous ne sommes qu’au tiers de la montée. Je sais qu’au sommet, cela sera pratiquement gagné. Il restera alors 15 kms. Je me fais régulièrement doubler et je suis dans l’incapacité de suivre. Le fait de ne plus pouvoir m’alimenter en solides m’handicape fortement. A partir de maintenant, la tête prend vraiment le relais des jambes. Le brouillard nous empêche de voir le sommet. A chaque détour du chemin, j’ai l’impression que le col est juste au-dessus mais je suis vite rattrapé par la réalité…. Cette ascension devient un long chemin de croix. Enfin, arrive le col tant convoité. A partir de maintenant, je connais parfaitement l’itinéraire jusqu’à l’arrivée suite à ma reconnaissance 2 semaines auparavant. Je gagne en confiance.
Une courte descente nous amène au dernier ravitaillement, au refuge de Willis. Par chance, une soupe avec vermicelles est proposée qui me fait du bien.
Je repars pour une nouvelle ascension, assez courte, mais qui fait tout de même mal. On aperçoit tout juste le lac d’Anterne qui se trouve en contre bas. Arrive enfin le col d’Anterne. La fin du parcours n’est alors qu’une longue descente de 7 Kms. Celle-ci débute par un sentier transformé en patinoire avec la boue. La vigilance est de mise si je ne veux pas me retrouver avec les 4 fers en l’air. A de nombreuses reprises, je me rattrape in-extremis grâce aux battons pour ne pas tomber. Nous rejoignons ensuite un large sentier de 4x4 qui paraît interminable jusqu’à l’arrivée. Je continue à me faire doubler par des concurrents sans pour autant en dépasser. Je suis dans un état de grande fatigue. D’ailleurs, à plusieurs reprises, je suis obligé de m’arrêter pour vomir de la bile. Un coureur s’arrête pour savoir si tout va bien : je le rassure, je me connais et je sais qu’il n’y a rien d’inquiétant. Un bénévole lors du dernier point de contrôle m’informe qu’il reste encore 3 Kms. J’alterne course lente et marche.
Enfin, la ligne d’arrivée approche. Elle n’est qu’à quelques dizaines de mètres mais impossible de la voir dans le brouillard. C’est la voix du speaker qui devient de plus en plus forte qui m’indique que je suis sur le point de franchir la ligne. A part lui, personne. Ça fait vraiment bizarre d’arriver dans une indifférence générale.
Je termine 177ème sur 364 partants et 277 finisher après 13h d’effort donc très satisfait. Il s’agit d’un trail dont c’était la 10ème édition que je recommande. L’organisation est sans faille. Déçu forcément de ne pas avoir pu profiter du paysage qui est magnifique et très varié.
Maintenant, il s’agit de trouver la raison pour laquelle j’ai très souvent des difficultés à m’alimenter correctement sur les épreuves longues distances.
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1 commentaire
Commentaire de Shoto posté le 19-08-2019 à 07:47:53
Bravo à toi. Finir dans ces conditions n'est pas facile. Tu as un gros mental.
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