L'auteur : Khioube
La course : La Foulée des Monts d'Or
Date : 27/1/2019
Lieu : St Romain Au Mont D'Or (Rhône)
Affichage : 1250 vues
Distance : 25km
Objectif : Se défoncer
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Il y a tant à éliminer, en ce début d'année, que mes amis et moi décidons de participer à la Foulée des Monts d'or. Histoire de rendre la reprise plus ludique, nous nous inscrivons au relais. Pour ma part, j'ai l'honneur de courir avec le grand Baptiste, un p'tit jeune qui va vite et avec qui il fait toujours bon ricaner à l'entraînement. Il y a aussi mon copain Charles, qui décide à quelques jours de la course de prendre un dossard (on ne saura jamais quelle mouche l'a piqué), je le rencarde avec un de mes copains-fusées de la Team, Adrien. Et puis il y a Clément, la machine ardéchoise, qui fait équipe avec Sylvain, une autre machine. Voilà qui promet...
Baptiste, Julie (la plus courageuse) et Adrien
Baptiste et moi avons reconnu le parcours, nous savons donc à quoi nous attendre : à du béton, du béton et encore du béton ! Cela ne fait pas rêver mais ce n'est pas si gênant, surtout pour moi qui aime bien la course sur route.
Clément, Charles et moi sommes les deuxièmes relayeurs de nos équipes, nous filons donc aux Montagnards pour nous échauffer et attendre nos vedettes. Nous trottinons une vingtaine de minutes, faisons les vidanges d'usage et opérons les choix vestimentaires de dernière minute. L'échauffement n'est pas de trop, parce que suite à une gamelle monumentale à l'escalade, j'ai un gros hématome/brûlure à la cuisse, ce qui rend chaque impact bien douloureux.
Les premiers coureurs finissent par passer. L'allure du premier force le respect, il survole la course avec bien deux minutes d'avance au bout de 12.5km. Il y a du niveau ! Quelques solos le suivent, et voici le premier relayeur : c'est Sylvain ! Bordel, Clément va partir en tête, c'est énorme. J'avais dit à Charles que Baptiste et Adrien se valaient et qu'ils arriveraient vraisemblablement deux ou trois minutes après Sylvain, j'avais peut-être été ambitieux... mais pas tant que cela, puisque Baptiste me transmet son magnifique dossard (qu'il a décoré pour honorer le nom de notre équipe, à savoir C'est où le ravito ?) alors qu'il n'est que 8ème.
Art contemporain
Je file, direction une longue descente qui tape bien. Je suis avec un coureur solo, je n'essaie pas trop de le suivre parce que je sais que c'est un piège. Au bout d'une ou deux bornes, il y a un bon coup de cul. Sur 12km, pas question de marcher, alors je monte régulièrement en trottinant. Les sensations ne sont pas bonnes, mais on fait avec. Derrière, il faut relancer, et puis monter jusqu'au Mont Cindre. Là encore, c'est laborieux, je me fais déposer par des coureurs solo, ce serait vexant si seulement je ne m'y étais pas préparé. De temps en temps, je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule, mais pas de Charles en vue. Dommage, j'aurais aimé courir avec lui, on en avait plaisanté à l'échauffement ; je l'avais prévenu que je lui volerais la course à la dernière seconde, au sprint.
Après le Mont Cindre, on repart pour une loooongue descente (avec un tout petit bout de chemin entre deux routes). Normalement, je vais vite et j'aime ça. Mais aujourd'hui, fiou, c'est compliqué ! J'ai la cuisse gauche qui fait mal, un début de pointe à la fesse droite, et une espèce de point de côté sous les côtes. Dans ces conditions, on laisse rouler ! De toute façon, on va relativement vite quand-même, ce n'est pas là que la différence se fera. J'essaie de bien respirer, de faire redescendre le coeur, mais ce n'est pas d'une grande efficacité.
Ensuite, vient une partie très glamour, le long de la voie ferrée. Je tente de positiver en me disant que je suis normalement plutôt à mon avantage sur le plat, et puis il y a deux filles devant moi sur qui je reviens progressivement. A ce stade d'une course, on ne crache jamais sur un lièvre ! J'ignore à quelle allure je vais, mais j'ai vraiment l'impression de me traîner.
Les kilomètres défilent, il n'en reste déjà plus que trois. En cet instant, je prie pour que le parcours ne remonte pas, mais je vois au loin les coureurs qui retraversent la voie ferrée et qui remontent dans les hauteurs de Saint-Romain. Bon... le début se fait en trottinant, mais ensuite la route se fait bien raide. Je suis à côté d'un autre relayeur, nous courons encore mais l'allure est si faible que je me mets à marcher pour mieux relancer ensuite. Je tente de me faire croire que je gère bien, que tout le monde met plus ou moins en oeuvre la même stratégie, mais cette douce illlusion est brisée en une fraction de seconde :
- Eh, faignasse, t'as fini de marcher ?!
Je me retourne quand-même pour en avoir le coeur net, mais je sais pertinemment que c'est l'ami Charles, qui a fini par me rattraper. Je ne suis pas vraiment surpris, parce que mon petit doigt (à moins que ce ne soit Strava) m'a dit qu'il courait bien en ce moment, et aussi parce que je fais une course bien laborieuse ; cela n'empêche que je suis un peu vexé quand-même, non seulement parce que je suis censé être un meilleur routier que lui mais aussi parce qu'il m'explique être parti avec environ une minute et demie de retard sur moi. Autant dire qu'il m'a bien défoncé !
Nous échangeons quelques mots, mais pas beaucoup : après tout, c'est la guerre, nous nous entendons parfaitement et serions sans doute partants pour une arrivée commune si seulement il ne fallait pas faire honneur à nos relayeurs respectifs qui, eux, ne se sont pas ménagés !
J'essaie de m'accrocher à Charles mais je sens bien qu'il est plus fort que moi aujourd'hui. Dans la montée, soit, mais sur le plat c'est pareil, et même dans la descente je n'arrive pas à le suivre ! Je commence à me faire une raison, mais en même temps je n'ai pas envie de perdre sans avoir lutté. Je demande à un bénévole ce qu'il nous reste à parcourir, il me dit qu'il n'y a plus que 400 mètres de descente au menu. Bon... fini de rigoler. Charles doit avoir dix mètres d'avance sur moi, j'accélère un peu. Nous passons à côté du cimetière de Saint-Romain, il reste un dernier virage et une ligne droite de cent mètres environ. J'aborde le virage dans sa foulée, Baptiste et Adrien nous gueulent dessus, les spectateurs nous encouragent, sans doute amusés d'assister à ce duel. Juste après le virage, j'effleure la chaussure de Charles, je m'écarte un peu et j'accélère. Il m'a évidemment senti venir, alors il ne se laisse pas piéger et accélère à son tour. Il reste cinquante mètres et nous sommes à bloc, la ligne est proche... impossible de savoir qui est devant à ce stade !
La langue ne compte pas, Charles, seule la puce fait foi...
Nous nous congratulons, je salue la superbe performance qu'il a livrée à titre individuel, et nous allons rejoindre nos camarades. Clément et Sylvain ont finalement terminé à la 5e place. Clément avait tout à perdre, il n'aura doublé absolument personne pendant 51 minutes. Voilà ce qui arrive quand on court avec une fusée ! Charles et moi avons été départagés, il semblerait que je l'aie devancé de quelques dizièmes. Baptiste et moi finissons à une chouette 10e place, Adrien et Charles sont juste derrière.
Pas mal de rouge, on a fait ça bien
La Foulée des Monts d'Or, ce n'est clairement pas la course du siècle, le parcours ne fait vraiment pas rêver. Mais cette édition, en revanche, je ne l'oublierai pas de sitôt ! Rien que pour cela, merci à l'organisation et aux copains !
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3 commentaires
Commentaire de Jean-Phi posté le 30-01-2019 à 16:46:53
Dommage qu'elle est tant changée parce que le parcours était sympa avant. Sinon bravo pour ta perf qui est loin d'être dégueu.
Commentaire de Khioube posté le 30-01-2019 à 22:46:37
Merci, Jean-Phi ! J'ai l'impression que les autorisations pour fréquenter les chemins valent cher dans les Monts d'or. Au moins, en faisant de ces Foulées une course sur route avec dénivelé, ils ont un positionnement clair et assumé. Pour les sentiers, il faut vraiment compter sur la Nuit des Cabornes !
Commentaire de tidgi posté le 31-01-2019 à 08:22:17
Le parcours n'a que peu changé et reprend celui où le départ est à Collonges (2013, 2018).
C'est plus le manque de bénévoles et le changement d'orga qui fait le changement... Peu à voir avec les autorisations qui concernent surtout les chemins à l'intérieur des MdO.
Perso, j'ai été surpris de voir peu de personnes connues... Une autre époque...
Bravo à toi en tout cas :)
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