Récit de la course : Raid du Golfe du Morbihan - 87 km 2018, par kilkenny84

L'auteur : kilkenny84

La course : Raid du Golfe du Morbihan - 87 km

Date : 29/6/2018

Lieu : Vannes (Morbihan)

Affichage : 4912 vues

Distance : 87km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

88 autres récits :

Raid du Morbihan 87km

Je n'ai pas voulu faire mon récit à chaud, je voulais faire retomber l'euphorie et digérer l'ensemble des commentaires d'après course (même si ca touche principalement le 177km, le 87km a subit en partie les même maux).

 

Il y a 14 jours je me lançais sur le 87km. Une première "longue" distance pour moi, l'inconnu, plein de questions en têtes, comment gérer l'alimentation, l'eau, les crampes, le mental, la nuit, la chaleur. Finalement le jour J la seule chose qui me stress c'est d'être à l'heure au départ. En effet je n'ai pas voulu arriver la veille, et je me mets finalement la pression pour arriver à l'heure entre la route, le repas du midi, le dossard àrécupérer. mais comme toujours, j'ai vu large et je suis au départ 1h30 avant........madameest contente de la pression mise depuis le matin 6h Embarrassé

Commence une longue attente, je profites de mes filles qui sont là, ma grande me fait un gros calin, j'en profite, ca fait le plein de bonne sensations. Certains ont du la croiser plusieurs fois aux toilettes, avec sa casquette rose, à demander pourquoi tout le monde va aux toilettes en même temps Cool. 14h58, Kavinsky retentit, désormais cette chanson n'a plus la même signification pour moi. J'en attrape des frissons. un dernier bisous à ma femme, mes filles, et c'est parti.

Je commence àme connaitre. Départ euphorique, et des crampes après 20 bornes, systématiquement. Je me cale donc plutôt à la fin avec un rythme lent. Mais pour le coup trop lent. Ca bouchonne, je ne trouve pas de rythme, je n'ai pas d'air au milieu de la foule. Je décide dons de remonter. J'accélère dès que les chemins me le permettent, mais veille toujours à ne pas me mettre dans le rouge. Je trouve que je gère bien. Etant senseible aux crampes j'essaye de beaucoup boire. J'ai 3L sur moi (trop avec le recul). 1er ravito, je refais le plein des flasques, boit un peu de St Yorre, denrée rare à ce que j'ai pu comprendre. J'en vois remplir les flasques avec, mais... je me disque non je continue comme ca. Les sensations sont bonnes, et ca continue jusqu'au ravito de Sarzeau. Là je commence à ressentir vraiment les effets de la chaleur et je ressens le besoin de m'asseoir 2 min. Je repars, et là après quelques kilomètres je sens de l'eau dans mon dos, sur mes jambes, ca coule fort. Et une gendarme traileuse derrière moi qui me prévient que mon sac fuit. Ma poche à eau vient de lâcher, je venais de refaire le plein. Top!! 30°, je dois être à 38km, et je me retrouve sans poche, juste avec mes 2 flasques (achetés la veille en prévision de la chaleur). Gros coup au moral, avec en même temps les effets de la chaleur de plus en plus présents. Je casse ma vitesse et commence à faire des portions en marchant. 

Je commence à avoir aussi des difficultés pour m'alimenter, le solide ne passe plus du tout. Je ne le sais pas encore, mais ce coup de moins bien va durer comme ca pendant quelques heures. mais je m'accroche. Je compte sur la base de vie pour récupérer. 

J'arrive au Hezo, il fait encore chaud, et je n'y retrouve pas grand monde, du moins j'imaginais ca avec beaucoup plus de monde. Mais, je n'arrive pas à manger, pas de pates pour moi, et rien de solide. Je teste la soupe, ca passe, j'en reprendrai un 2eme verre. Je discute avec un gars qui n'a pas l'air plus frais que moi. Je vois les commissaires avec des paquets de dossards dans les mains. Je me disque les concurrents doivent tomber comme des mouches. je suis seul, mais je vois les gens avec leur famille se faire masser, on leur remplis les gourdes. Voir que tout le monde est dansla même galère me remonte le moral. Je repars, et au checkpoint je demande ma position. 124eme! Et là ca me rebooste le moral. J'ai mal, mais je me dis qu'il y en a 1000 derrières moi qui doivent encore avoir plus mal. C'est peut être méchant de penser ca, mais ca me permet de repartir, du moins mentalement. Il reste un marathon à courir, mais je sais à ce moment que je finirai la course.

Si la tête va mieux, j'ai du mal à relancer, mais, point positif, je n'ai toujours pas de crampes. Du jamais vu pour moi! Juqu'au ravito de Séné au 67eme km j'avance tant bien que mal. 2 personnes essayeront de me tirer, mais sans succès, je dois les laisser partir, je ne tiens pas le rythme. Mais, je trouve mon rythme. Pas idéal, mais il me permet d'avancer. 150m de course, 150m de marche, et tous les 5km je me couche 5min dans l'herbe en fermant les yeux. Ca ne me fait pas avancer vite, mais j'avance, c'est peut être le principal. A Séné je me rallonge 15min.....dans le gymnase, je verrais qu'une fois en quittant le gymnase qu'il y avait une salle de repos. Les jambes en l'air je récupère, et j'arrive à manger un yaourt de semoule. Ca me fait du bien. Je repars, il reste un semi, le rythme est meilleur, du moins les sensations sont meilleures. 

Dernier point d'eau aux alentours du 80eme, une personne de l'organisation nous annonce 40% d'abandons. Les autres coureurs autours de moi sont épuisés aussi. Je repars mais nouveau coup de moins bien, je décide de marcher. Arrive Dominique, un pompier avec qui je me mets à discuter. Il m'accompagne en marchant. 2, puis 3km, et on décide de relancer. Et là magie, j'ai presque des jambes neuves. Ca relance plutôt fort, on remonte du monde, ca motive, on se tire l'un l'autre jusqu'à Vannes. Un pompier qui fait 1 tête de plus que moi et qui me crie dessus pour motiver ca fait de l'effet je peux le dire. Vannes, le port, on accélère encore et encore, je peux plus le suivre, mais je ne lâche pas des yeux l'arche! je regarde ma montre 4'40 du km. Merde j'ai bien relancé!, l'euphorie peut faire faire des choses! 12h17 de course, fin du chrono! merci Dominique! 

Jesuis heureux, et bizarement moins fatigué que pendant la course. La chaleur m'aura épuisé, avec un gros coup de moins bien à l'approche de la nuit, mais après minuit ca aura été mieux, vive la fraicheur.

 

A froid, je suis satisfait. pas de crampes, j'ai réussi à faire la course avec 2 flasques suite à ma poche à eau défaillante, mais ca a suffit. Du coup je pense basculer avec uniquement des flasques pour les prochaines course. L'alimentation est à revoir. Il faut que je teste les compotes vu que le solide passe pas. 

Ma relative fraicheur à la fin me rassure sur ma condition ausis, et même après course j'ai vite récupéré. 

l'organisation, et bien je n'ai rien à redire personnellement, si ce n'est peut être un manque de robinets aux premiers ravitaillement, quand il y a une forte densité de coureurs. Mais, j'étais plutôt parmis les premiers, mon point de vue pourrait être totalement différent suivant ma position, et je comprends les nombreuses remarques sur ce sujet. 

L'année prochaine je pense que je tenterai le 177km, malgré l'ensemble des remarques négatives. ce 87km à complétement changé ma perception, et me donne vraiment envie d'en faire plus, d'en voire plus!

2 commentaires

Commentaire de neofoxy posté le 12-07-2018 à 11:54:29

Bravo, tu as bien géré.
Tu as essayé d'être prudent et je pense que sur cette course ça a payé.

Commentaire de kilkenny84 posté le 12-07-2018 à 13:47:57

Oui, par rapport à toutes les courses que j'ai pu faire avant j'ai toujours essayé de me raisonner, et encore je pense être parti trop vite du fait de la chaleur. Et effectivement ca a fonctionné.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.13 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !