Récit de la course : Marathon des Causses 2011, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : Marathon des Causses

Date : 22/10/2011

Lieu : Nant (Aveyron)

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Distance : 37km

Objectif : Terminer

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Mon premier festival des Templiers

Samedi 22 octobre 2011. J’ai participé pour la première fois au Festival des Templiers à Millau, sur le Marathon des Causses d’une distance de 37,5 km pour 1670m de dénivelée, grâce au bouche à oreille. Le départ de la course est à 13h15, c’est pourquoi on nous a recommandé des lampes frontales car certains vont probablement terminer au début de la nuit. Auparavant, j’ai été chercher une sorte de pain au chèvre à l’espace gourmand où sont vendus des produis locaux. Il se situe à côté du salon du trail où tous les organisateurs de trail tiennent des stands. Il y a beaucoup de monde sachant que d’autres courses plus courtes se déroulent aujourd’hui et que le Festival des Templiers s’étale de vendredi à dimanche.

Je suis rentré dans le sas de départ dans les dernières minutes donc il va falloir composer avec les bouchons au départ. Mais je remonte un peu plus devant dans les premières montées et faux-plats. L’allure devant commence à être soutenue. C’est donc avec soulagement que j’accueille la première véritable montée, sur un sentier monotrace avec une pente très rude, un véritable long mur où les positions restent figées. Tout le monde est à la marche, les uns derrière les autres mais au moins le rythme se calme. Aussi, on domine désormais nettement Millau est son viaduc.

Dans les deux derniers kilomètres avant l’arrivée sur le causse, la pente est moins dure et on se remet à courir. C’est alors qu’un coureur inédit nous double, un chien blanc à long poil…Et il n’a pas du tout l’air essouflé l’animal ! Un coureur à ce propos dit ironiquement : « il n’a pas de dossard celui-là ! ». La suite est vallonée jusqu’au ravitaillement de Lauglanou/Betpaumes avec descentes et montées jamais trop longues. Je profite de la petite montée dans la forêt avant ce premier ravitaillement du km 11,2 pour gagner des places devant où l’écart semble se creuser. Au ravito où il y a du pain d’épice et des pâtes de fruit, après 1h17 de course, je prends un gel Eafit Myocramp, pas terrible. Les coureurs passent pour la plupart très vite à ce ravitaillement et je revois des concurrents que j’avais doublé un peu plus tôt passer devant sans s’attarder. Disons aussi au passage que certains concurrents n’ont pas respecté la nature vu la dizaine de gels rencontrés sur l’ensemble du parcours.

 Je cours après dans un petit groupe sur un large sentier mais un type en bleu souvent juste devant moi au début accélère dans une courte montée. Le groupe se disloque et je finis par être distancé par ce type en bleu, bien qu’ayant lâché le dernier. Nous arrivons sur un sentier en balcon avec vue magnifique sur un village plus bas (Rivière-sur-Tarn ?) et les causses.

Je cours désormais à côté d’un club de cinq membres avec des maillots verts et blancs. Après deux heures de course, 16 kilomètres ont été effectués. 

Néanmoins, je n’arrive plus à les suivre et ils me distancent sur un chemin dans une belle forêt de pins noirs. Quelques concurrents me rattrapent, je choisis donc ce moment pour me ravitailler, à 15h45, après 2h30 de course et presque 22 km.

Je prends une petite barre antioxydante GO2, de l’eau de ma gourde mélangée avec la poudre hydrixir d’Overstim’s et mange des bonbons Powerbar Ride Shots C2Max pendant quelques kilomètres. Après une courte et large montée, on attaque une portion descendante monotrace où je descends bien, jusqu’à un poste de secours. On attaque ensuite l’ascension de la ferme du Cade, à la marche la plupart du temps. Au passage, je gratte quelques places devant. Arrivé sur le causse marqué par de gros rochers, la vue est encore superbe. 

Mais bizarrement, peu après l’ascension de ce causse, les jambes ne répondent plus. Pourtant, la côte est passée et il ne reste plus qu’un faux-plat, quelques kilomètres avant le second ravitaillement de l’organisation. Les concurrents que j’avais dépassé dans la précédente ascension repassent devant, même s’ils sont eux aussi fatigués. Cela se ressent dans leur foulée…Les spectateurs présents nous disent « allez, plus que 500…300 mètres avant le ravitaillement » ; mais ces quelques hectomètres paraissent longs avec la fatigue.

Au ravitaillement de la ferme Le Cade au km 29,2, il y a des lentilles, du gruyère, du pain d’épice, des petits biscuits, de l’eau et de la boisson énergétique. Mais je n’arrive pas à avaler le fromage. Les douleurs musculaires apparaissent chez certains concurrents. 

Je sors tout de même de mon sac un gel antioxydant Punch Power et un gel GO2 Tonik’s. L’effet en est positif puisque je retrouve partiellement mes jambes même si ce n’est plus les accélérations du début. En revanche, le gel, s’il est efficace, n’est pas bon du tout.  Les bénévoles nous disent quand nous repartons : « le plus dur est fait, il ne reste que 150m de dénivelé ». Mais non il restait plus de 150m de dénivelé ! Nous nous en apercevrons toute à l’heure ! Moi qui ne connait pas le parcours Après un faux-plat, on entame une bonne descente alternant terre et courts pierriers. Là encore, je réalise une bonne descente comme sur l’ensemble des descentes du parcours. L’énergie est revenue et je reprends quelques concurrents sur le sentier monotrace un peu vallonné qui suit cette descente. Cela me permet de revenir sur un groupe devant à l’entame d’une nouvelle montée. 

Une nouvelle ascension, celle du Puncho d’Agast…Il restait non pas 150m de dénivelé mais plus de 200m ! Certainement la côte la plus raide après celle du premier plateau franchi au début ! Elle nous emmène sur le plateau juste au-dessus de Millau. Du coup, je suis dans le rouge, même en marchant intégralement ! Le gars devant moi me regarde, lui aussi a l’air cuit ! Mais le groupe continue toujours à marcher sans s’arrêter malgré la terrible pente. On arrive presque au sommet et la pente se calme. Ouf ! Mais je suis distancé par les premiers du groupe précédent.

 Le passage après cette côte est vallonné et monotrace jusqu’à la grotte du Faux Monayeur (ou Hibou ?) Nous sommes désormais dans les ultimes kilomètres et nous pouvons voir plus bas salon du trail à l’arrivée. La grotte du Faux Monayeur est obscure mais il y a un type, certainement bénévole, avec une lampe frontale. Désormais, les derniers kilomètres sont presque entièrement en descente si ce n’est de très courtes côtes. L’enthousiasme s’empare alors des concurrents qui exultent en dévalant la descente monotrace, tout en prenant appui sur les arbres sur les passages les plus raides de cette descente sur terre. C’est pourquoi un bénévole nous dit de rester concentré jusqu’au bout. Quelques minutes après, un autre bénévole nous annonce qu’il ne reste plus qu’1,6 km tout en descente. On rencontre quelques coureurs du VO2 Trail (22km). Moi, je me lâche et termine au sprint, dépassant quelques concurrents isolés. Je fais aussi le sprint avec un coureur du 22 km pendant quelques hectomètres mais il me lâche lorsque j’hésite deux secondes entre passer à gauche ou à droite de gros cailloux, hésitation inutile car on pouvait passer des deux côtés. Je double encore une jeune femme dans les derniers 200m.

 Je termine dans les 275 premiers sur 803 arrivants (et 950 partants) en moins de 5h10. Le vainqueur a gagné en 3h10, le dernier concurrent a franchi la ligne en 7h24. A l’époque c’était la course à pied la plus dure que j’avais jamais faîte mais depuis j’ai fait des trails bien plus longs et bien plus durs. En effet, j'étais plutôt habitué au cyclisme et à la course de montagne pour la course à pied mais j'avais fait peu de trails. Des descentes suivies de côtes qui obligent à se remettre dans le rythme. C’est aussi une des plus belles courses avec les panoramas sur les causses à 900m d’altitude environ  mais on a tout juste le temps de jeter des coups d’œil. J'en ai bavé dans le faux-plat avant la bergerie du Cade et dans la dernière montée mais je suis tout de même heureux de l'avoir fait, avec un temps satisfaisant de surcroît. 

Les arrivants reçoivent une veste fine en forme de débardeur après avoir rendu la puce. Le ravitaillement d’arrivée, servi sous une tente, est plutôt médiocre : gruyère, fromage sur pain, taboulet, lentilles, rosette, coca, jus d’orange, yaourts à la fraise, à l’abricot ou au citron il me semble.

La nuit tombe désormais et on voit en repartant des lumières sur le plateau au-dessus. Ce sont les derniers concurrents qui en finissent avec des lampes frontales.

Les douches transportables sont tièdes mais il fallait à l’époque laisser ses vêtements dehors. Je n’ai personne pour les surveiller donc je prendrai ma douche sur l’aire de l’Aveyron (autoroute A75) pour 2 euros.

 

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