Communauté des sports d'endurance

 

Trail de Montagnole 2015, un (petit) naufrage (encore !!) mais qu’est-ce qu’on était bien !

 

 

 

7 ans après ( !!!)(puisqu’en 2013 j’avais préféré rendre mon dossard) me voici de retour à Montagnole (73)… Et naïvement, même si depuis l’UTV le 5 septembre dernier je n’ai pas couru 22 kms d’un coup, je suis persuadé que je vais faire une belle course ce dimanche !

 

La recette :

 

• Double reco mardi soir et samedi après-midi (enfin que la montée de la Rave au Col du Planet)
• Fraîcheur puisque depuis le 1^er octobre j’ai dû faire… 2 sorties (Inovallée et Crossey !). Mon carnet d’entraînement est une honte lui aussi…
• Je suis clairement en manque de courses/dossard
• La course a lieu sur « nos » terres, à Montagnole, même si les chemins remplis de cailloux/feuilles mortes/racines/pierres branlantes font que l’on vient rarement s’entraîner dans ce coin de Chartreuse Nord
• Mes pires ennemis 2015 ne sont pas (plus) en forme ! Albacor blessé, Chasse-neige papa et Bip-Bip redevenu Obélix

 

Mais il faut dire que c’est vrai qu’on n’a pas tellement envie de se tirer la bourre… Surtout que sont présents le Dauphin et le Gazier, nouveaux venus dans le monde débile de la course à pied pour respectivement leur 3^ème et 2^ème dossard !

 

Cependant, d’expérience, on sait que le Jour J, muni d’un dossard, tout cet angélisme sera mis au placard et rien ne comptera plus que le classement (pensée du jour du Bouk, coureur toujours aussi nul mais paradoxalement toujours aussi compétiteur !!).

 

Et qui plus est, va comprendre l’engouement, il y a FOULE de kikous aujourd’hui. Pour une fois je vais éviter de tous les citer histoire de ne pas gaver d’entrée le fidèle lecteur.

 

8h57 vite aux toilettes pour le caca nerveux mais pas de bol il y a la queue je vais pas rater le départ donc tant pis je retourne dehors. Ca rigole, ça rigole dans le peloton, je retrouve Esther et Lisa38, le Noruas le Namtar le Foxtrot le Cyss (bon finalement j’en cite !!) etc…

 

 

Briefing on n’écoute rien et PAN

 

 

C’est qu’il y a foule ! Je sais que le départ est en descente mais gare à pas se vautrer, et finalement je tente l’option « bord de route cylindrique façon gouttière de route » ce qui est une option pas trop mal puisque Albacor et Noruas ne me remontent qu’ensuite ! A ma grande surprise…

Moins surprenant : je ne les reverrai plus.

 

Première montée compliquée, il faut se mettre dans le rythme, on forme vite une sorte de GRUPETTO avec Chasse-Neige et Bipbip. Puis surprise, le Gazier se porte à notre hauteur, ne va-t-il pas se crâmer ?  Sauf qu’arrive alors la délégation du Vercors avec Cyss et Foxtrot qui inexorablement s’envolent.

 

EVIDEMMENT il faudrait garder toute prudence en ce début de course.

EVIDEMMENT je choisis de ne pas être prudent et accélère une première fois pour rester au contact (lointain) de Cyss et Fox qui font le yoyo car CYSS marche à chaque montée !

 

S’ensuit des échanges mémorables, les oreilles des trailers environnants ont du saigner…

 

Jusqu’à la Rave il faudrait s’économiser.

Pas de bol, la Rave est en fait au 6^ème kilomètre ce qui est… loin !

Résultat je m’épuise dans ces bosses et relances multiples… Putain on se croirait dans le Vercors (dont j’ai le maillot !!). Mais bon, je suis heureux, et mes ennemis sont derrière. Et je m’interdis de me retourner…

 

On passe le « Penet » puis le « Trou du Blaireau » (c’est un bénévole qui nous a décrit ça la veille, accompagné du sosie d’Arclusaz). Et à la seconde traversée de rivière à sec, merde ce coureur en jaune fluo juste derrière, c’est le Gazier ! Mais comment peut-il être là ?? Il a planté le Chasse-Neige et Bipbip ? En plus hier je reçois encore ses sms « j’ai mal aux cannes », j’ai en tête toutes ces paroles emplies d’humilité mais je n’y crois déjà plus.

 

Remarque il me rattrape au bon moment on est au km5.5, on a 500m de descente avant de rejoindre la Rave et là on rentre en terrain connu sur 3.4 kms !! On profite du faux plat descendant pour essayer de creuser quand même un peu, grapiller quelques secondes et on attaque une montée bitumée.

 

L’occasion de voir, une dernière fois ( !!) au-dessus de nos têtes le Fox et Cyss… Et une fois qu’on passe en haut on voit qui en contrebas merde bipbip et chasse-neige en chasseurs de bouk. Allez je me dis qu’on a 1’’30 d’avance et que la montée étant bien connue je vais gérer comme un chef les relances et le mode rando.

 

Mais c’est sans compter avec le duel d’avec le Gazier que j’essaye par tout moyen de lâcher, à coup d’accélérations ridicules en tout genre, avant de temporiser. Surtout que lui me sort sans cesse « je suis cuit », « je vais pas tenir », et bla et blaaaaaaaaaa. Bon, au pire il tiendra jusqu’au Planet et on avisera ensuite !

 

On passe le Chalet Lélia, on approche du mur final, et c’est le moment où… Bipbip arrive avec un « hé bé c’était compliqué d’aller vous chercher », enfoiré !

 

Heureusement il ne cherche pas à nous semer et reste gentiment derrière, d’autant qu’on entame le single final de la mort vers le Col, l’occasion de beugler encore du « BOUK » au Chasse-Neige qui est juste un lacet derrière…

COL DU PLANET

 

Plus bas à H-40min de course j’espérais y être en 1h10, on y est en 1h09.

Perfetto !

Ravito je m’arrête façon petit-bipbip avec double verre de coca dilué et une pâte de fruit. Je repars l’enfoiré de Gazier est déjà parti Bipbip-le-fan-des-ravitos est arrêté pour un bout de temps et Chasse-Neige arrive.

 

Début de la descente mais Dieu que c’est piégeur entre ces feuilles mortes qui masquent trous/pierres branlantes/racines… Je KIFFE la descente mais moins la blessure !

 

Je fais la jonction (enfin !!) avec le Gazier, mais le laisse filer le temps d’un pipi. L’occasion de voir un wagon de descendeurs (10 ?) qui descendent et qui déconnent entre eux entre les pros et les moins pros de l’exercice. Et parmi eux… Je vous le donne en 1'000 : MICHEL RIONDET !

 

?

J’ai pourtant pas traîné, me semble-t-il !

 

Je file donc dans le wagon, faisant le yoyo avec certains (ça déconne pas mal ça fait plaisir !) avant d’enfin re-rejoindre le Gazier. Je beugle d’ailleurs un « Bouk » et… Merde y’a de l’écho derrière ! « Tu as vu, tu as une légende devant les yeux » et ni une ni deux je tente ma chance en allant rejoindre Michel qui dépose tout le monde un par un, en marmonnant à chaque fois « c’est pas ma spécialité c’est pas ma spécialité », écoeurant !!

Namtar envoie des Tweets, moi je fais des selfies

Moment de déconnade aussi avec un groupe de 3 coureurs bien sympa, l’un étant… en shoes minimalistes de trail !! Ouille ouille j’oserai jamais

 

En tout cas on file avec Michel, puis je file devant et ne me retourne plus, km12.5 on revient sur le parcours de l’aller. Mais dès que ça remonte en coups de cul, tout le monde me remonte avant que je ne refile en descente.

 

Par contre la pâte de fruit ça m’a chauffé le gosier j’ai trop soif ! « Dis Michel, il te reste de l’eau » ose-je, « plus une goutte, ma gourde est fêlée je comprends pourquoi ma chaussette est trempée »

 

Et… on arrive à la bifurcation pour la seconde montée. Quoique c’est pas tout de suite puisqu’on a de nouveau quelques bosses, mais je lâche prise… Et tous les coureurs doublés me repassent un par un. Ouille, ça ne sent pas bon.

 

Mais bon, j’ai le moral, le contrat semble même rempli puisque Bipbip et Chasse-Neige ne sont pas en vue, et le Gazier au pire je sais que la dernière descente devrait me convenir.

 

 

Sauf qu’en l’espace de 5 minutes, CINQ minutes tout bascule !

Bouk va falloir rendre des comptes...

Je ne suis plus dans le trafic, on me remonte on me remonte quand soudain je vois du jaune fluo au loin, et c’est pas Bipbip mais le Chasse-Neige qui me rattrape rapidement dans cette seconde montée. « Tu n’as pas fait toute la route depuis l’Ardèche pour rien mon CN ! ».

Mes respects Monsieur Chasse-Neige 

 

C’est pas la première fois que je me fais avoir par la gestion de course du Chasse-Neige…

 

Je crois que c’est peu après que deux nanas s’encouragent mutuellement pour finalement faire partie des 90 ou 100 coureurs qui m’ont repris, et on me hèle c’est Laure du Vercors IN REAL LIFE ! « Tu m’as reconnu je suis donc si ridicule que ça », réponse « oui oui » !!! Quelle rencontre pittoresque au cœur de cette forêt de Chartreuse. Et vu que la nana qu’elle encourageait je la croyais première, je pense qu’elle vole vers la victoire !!

 

Voici (ENCORE) des bénévoles signaleurs, je suis perdu dans le tracé, je leur demande si on est dans la 3^ème montée, « non, dans la deuxième, ravito dans 1 km avant la 3^ème montée ». Pffff

 

Le Gazier est en vue mais coup de bol ça y est c’est terminé on descend vers le second ravito qui va faire du bien. ET MERDE Michel Riondet est là, au ralenti, « Blessé ? », « non, naze… ».

 

Et le voici le ravito, enfin un peu plus loin en fait car le 1^er ravito est pour les marcheurs !

 

Et là je FAIS LE PLEIN : coca eau jus de fruit, je m’abreuve, le Gazier est là, on papote il a mal au pied mais je sens bien que mal ou pas mal de mon côté je suis foutu.... Reste l’espoir d’être devant Bipbip…

 

On repart dans ce faux-plat bitumé, mais je peux plus courir. Affligeant. Clairement je manque d’endurance et de foncier aujourd’hui !!! Comment ai-je pu être aussi naïf, la volonté ne fait pas tout. Je vois le Gazier relancer, sauf accident cet enfoiré va me battre !! Il ne lui aura fallu qu’une course avec moi !

Le Bouk quitte le ravito sous les hourras des bénévoles

Le bitume laisse place à du chemin, je dois encore m’effacer à de nombreuses reprises mais les trailers sont aguerris en annonçant gauche/droite + le merci qui va bien, encore plus quand il est féminin ! Je me maudis encore d’avoir espéré le miracle qui n’avait qu’une chance sur 10 d’arriver, Bouk quel naïf franchement !

 

Finalement contrairement à la mauvaise surprise de la seconde montée, celle-ci n’est pas si longue que ça, on repart dans une descente trop bien mais je peux plus envoyer quoique ce soit ! Des débuts de crampes, moi… Mais je ne m’arrête pas, contrairement à 2/3 qui sont obligés de s’étirer. Et quelle aigreur je ressens en voyant certains descendeurs qui envoient et qui ont bien mieux gérer ces 22 kms… ! Je vois aussi un groupe de 4 nanas en plein fight, c’est bien sympa et ça m’oblige à descendre un peu plus vite histoire de ne pas trop rater le spectacle !

 

Soulagement on rejoint le bitume ( !!!). Km20, je me mets à espérer qu’il n’y aura pas 22 kms sauf que… Bah si !

 

Devant ils sont nombreux et je les reprendrais pas. Et derrière il n’y a qu’un coureur et assez loin. Ce sera le seul objectif de cette interminable descente bitume.

 

Enfin ça sent l’écurie, je croise Petzel notre kikou du Trièves puis RV2 38 qui discute avec… Michel Riondet (Monsieur est rentré via un raccourci !), et j’en termine enfin dans ce joli bourg en un peu plus de 2h48, cool le speaker me cite.

 

« Voici l’arrivée du Bouk dit Julien E. dont on me dit qu’il n’a pas couru seul mais accompagné… de ses H. !! Applause !! »

M-D-R !!

 

Tout le monde ou presque est arrivé voire même déjà changé (n’est-ce pas Darry Cowl ou l’enfilade).

Le Gazier est content (il peut).

Arrivent derrière Bipbip avec une poche à glace (en fait il s’est fait une cheville), Namtar et le Dauphin. Je verrai Esther descendre aussi…

 Une quête va être organisée

pour que Cassandra oblige le Bouk

à s'entraîner. Merci

 Au final…

Sportivement il n’y a pas eu de miracles mais si c’était à refaire j’aurai couru pareil ! Donc pas de regret, j’ai joué j’ai perdu.

Météorologiquement c’était TOP on ne reverra pas de telles conditions début novembre de sitôt !

Une organisation NOMBREUSE, BIEN ORGANISEE, avec des sourires partout

Une ambiance parmi les coureurs au Top aussi, bonjour la déconnade !

Bref, le tableau n’est pas complètement noir ! Merci Montagnole et à l’année prochaine, mon 2h48 ne devrait pas être difficile à battre !