Récit de la course : Trail du Viaduc des Fauvettes - 50 km 2015, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Trail du Viaduc des Fauvettes - 50 km

Date : 11/10/2015

Lieu : Gometz Le Chatel (Essonne)

Affichage : 3186 vues

Distance : 50km

Objectif : Se défoncer

7 commentaires

Partager :

18 autres récits :

Fauvettes...2ème

Retour cette année sur cet atypique Trail du Viaduc des Fauvettes. Atypique car se déroulant sur 1 à 5 boucles de 10 kilomètres, il permet de courir un peu la distance que l'on veut en fonction de l'état de forme, de ses objectifs, etc.

Atypique aussi parce que le circuit boucle et reboucle dans un périmètre assez petit, ce qui a l'avantage de voir du monde un peu tout le temps, y compris au bord du circuit (notamment au passage du viaduc, un haut-lieu de l'escalade en Île de France).

Atypique également parce que le traceur est un vrai génie qui a le chic pour trouver chaque année de petites variantes sympathiques sur de nouveaux petits singles, parfois même créés plus ou moins pour l'occasion.

Mais au final, ce n'est pas une partie de rigolade du tout : jusqu'à 50km maximum, avec une « barrière horaire » en 6 heures au 40ème kilomètre, le tout avec un dénivelé de près de 400 mètres par boucle. Tout sauf facile.

L'an dernier, j'avais improvisé d'y venir, à la dernière minute et j'avais fait une plutôt belle course, même si Sab m'avait mis le plus belle tôle qu'elle m'ait mise jusqu'ici (me lâchant notamment, telle une machine inexorable, dans la troisième boucle). Mais j'étais déjà 22ème des 45 finishers, en 6h17, et j'avais trouvé que c'était rudement bien.

Cette année, je ne l'ai dit à personne, mais j'en ai fait un vrai objectif. Objectif de quoi, je ne sais pas trop au départ, mais certainement pas course d'entraînement ou « course pour rigoler avec les copains ». La course est loin après l'Échappée Belle, et longtemps avant mon projet d'aller-retour sur Le Puy-Firminy. Donc bien placée pour s'amuser un peu à se sortir les tripes...:-). Mais j'lai pas dit, nananère (et comme ça, si je me plante, je ne serai pas ridicule).

C'est donc à 8h45 que je récupère un RayaRun qui s'aventure sur les terres lointaines quasiment mordoriennes de Gometz-le-Chatel. Techniquement parlant, Gometz fait partie des faubourgs du Mordor, puisque portant la marque 9-1...mais c'est un peu comme le Sud-Mordor profond, c'est tout de même un peu ravitaillé par les corbeaux et il est nécessaire d'y voiturer les pauvres hobbits égarés dans une gare de « sur Yvette » ou de « les Chevreuse ». C'est qu'il faut que je le soigne, le fier Torupe de la Mordor Rire(s) Team, dont l'épopée au Raid 28 reste encore à écrire.

Y'a pas foule, hein ?



Et par un frais matin, nous nous retrouvons donc dans ce joli petit village, occupés à.....nous les geler dehors en devisant vaille que vaille avec la gent kikoutière qui y est présente (DavidSMFC, catcityrunner, Baboon, RomainD, lutin93 qui se lance sur 30 kilomètres de marche nordique, etc.).

Le Fier Torupe

Le Fier Torupe se réveille


Je me fais vanner sur ma tenue (débardeur par 8°C). Ce qu'ils ne savent pas, c'est que c'est le débardeur qui a fait la Montagn'hard et toute la première journée de l'EB. En gros, c'est le débardeur « qui court vite », le débardeur « ça va chier ». Hihihihihi....

Duo de manchettes rouges avec Rayarun



Je sais que le circuit a un peu été modifié par rapport à l'an dernier, ça va donc être amusant de découvrir quelques nouveaux endroits.

lutin93 ajuste les bâtons : ça ne va pas rigoler. Le Baboon du Mordor est plus dubitatif



Innovation de cette année, une première mini-boucle dans le village va permettre en principe d'étaler le peloton (tout de même 400 coureurs et marcheurs, sur ces singles, ce sont des bouchons garantis sur le 1er tour).



Le départ est donc bien donné à 10h et...je me mets pour objectif de remonter un maximum du peloton pendant cette boucle de 1km car, bien entendu, je suis parti au 1/3 arrière pour cause de papotages...:-)

Coup de chance, il reste un petit passage sur le côté de la rue, que je m'empresse d'utiliser, avec Baboon et David, pour remonter au maximum sur les 200 premiers mètres. Je continuerai ainsi pendant tout ce premier kilomètre (qui fait 1,2km) avalé en 6'30" pour enfin me caler au rythme général au passage sur la ligne. Je contrôle la montre pour pouvoir chronométrer la vitesse du premier tour de 10km et me caler à la « bonne»  vitesse pour la suite.

C'est vraiment parti. Objectif sur ce premier tour : suivre le rythme général, sans se faire embarquer par ceux qui ne font que 1, 2 ou 3 tours. Sauf que....ce n'est pas écrit sur leur dos, donc ça ne va pas être simple. Bon, déjà, si j'arrive à marcher dans les côtes, ça sera bien...

Le début de parcours, jusqu'au viaduc, c'est comme l'an dernier. On suit le circuit n°3 de la station de trail de Bures (remember, Bart ?). Passage le long du lavoir, allée dans les pavillons, un petit crochet descendant bien rigolo dans un bout de forêt. Remontée par une petite sente goudronnée bien raide avec une rampe au milieu...à laquelle je sais qu'il sera très bon de pouvoir s'accrocher pour se hisser, au 5ème tour.

Evidemment, ça fait le kakou partout, ça court dans les montées, c'est nawak. Evidemment, je marche dans les montées avec la technique de marche des Orcs du Mordor : pas de géant, mains sur les cuisses, façon « je vais aussi vite que toi quand tu cours, nanère ».

Après la « sente de la Rampe », on croise pour la première fois (sur 10) le bénévole posté au « carrefour de la poubelle ». Pourquoi ? Bin, il y a une poubelle. Ce sera bien pratique pour jeter l'emballage vide de compote aux prochains tours vu que ça l'était déjà l'an dernier. Comment ça, « on a ses habitudes » ? Rendez-vous au prochain tour.

Single le long de la plate-forme de l'ancienne voie ferrée, je remarque le balisage incroyable : le moindre caillou ou bout de racine qui dépasse est signalé par un coup de bombe fluo. Le reste du balisage est à l'avenant : pour se tromper sur ce parcours, il faut être endormi. D'un autre côté, il vaut mieux car on ne peut guère tournicoter plus dans un espace aussi petit !

Comme l'en dernier, une première descente en single en bord de pré nous amène à une sournoise petite côte bien raide équipée de cordes fixes. Pas de bouchon, j'ai de la chance car derrière, ça bouchonnera. Je passe sur le côté sans utiliser la corde, un peu en mode pacman. Idem sur la descente bien raide qui suit, elle aussi équipée de cordes. Les Mafate se régalent sur ce terrain.

La suite du parcours est identique à l'an dernier, un « S » en lisière de bois, un ruisseau, une côte assez prononcée (sur le parcours 3 de la station de trail, à nouveau)., puis une redescente « technique » (ce sont les panneaux qui le disent) vers le vallon du ruisseau qui passe sous le viaduc. Là aussi, un joli dévers sur de la terre bien noire et friable : en fin de journée, ça va être acrobatique surtout que quelques troncs couchés agrémentent le parcours.

Remontée sur le coteau près du viaduc et une descente très amusante en S sous celui-ci : vraiment le traceur s'est fait plaisir.

Tout cela se fait largement à la queue-leu-leu, mais à un rythme soutenu. Les côtes courtes sont courues et seuls les raidards me voient passer en mode marche juste pour le plaisir d'y dépasser ceux qui s'obstinent à y courir. On retrouve alors plus ou moins le tracé de l'an dernier, que je trouvais assez Origolesque, car sur des singles en montagnes russes sur un coteau boisé. Je ne serais presque pas surpris de trouver un panneau indiquant où se trouve l'Abbaye.

A un carrefour, un bénévole nous signale « une des côtes les plus dures ». Je reconnais la « côte de la brouette bleue » que je comparais l'an dernier au Bois d'Arfeuille et sa Chaise Rouge. Malheureusement, la bois a été nettoyé et la brouette n'est plus là. Par contre, la côte, si. Elle est un peu avalée en mode « c'est celui qui marche le premier qui y est » donc j'arrive en haut un peu à la recherche de mon deuxième souffle. Il n'y a vraiment pas de répit sur ce parcours.

Si, justement, tiens. Il est signalé : « attention, terrain plat ». Qu'est-ce qu'on se bidonne...surtout que ça dure bien 30 mètres avant une descente bien roulante que je dévale comme un timbré. Tout cela, je le reconnais, c'est même chose que l'an dernier, sur ce secteur Nord du petit bois du viaduc.

On y trouve aussi les panneaux de la Station de Trail à nouveau, le « parcours de côte » et la « boucle de Trail ». Enfin, une dernière côte progressivement de plus en plus raide nous ramène à l'ancienne voie ferrée, à l'extrémité du parcours. Il n'y a maintenant plus qu'à revenir !

L'an dernier c'était là une section de 2km de plat montant bien usante. Là, ça commence comme cela, on passe le petit tunnel, toujours aussi sombre, mais à un moment nous sommes aiguillés sur un petit single très amusant qui longe l'ancienne voie ferrée, en zigzaguant. Bien plus amusant  qu'un « tout droit » assez barbant, c'est une jolie trouvaille. Là encore, on voit la belle imagination du traceur.

Ce single nous amène au viaduc (enfin nous RAmène au viaduc, on n'arrête pas d'y passer) où une troupe de scouts qui arrive pour faire de l'escalade met l'ambiance. C'est vraiment une curiosité, ce viaduc en parfait état avec des groupes de personnes viennent pratiquer l'escalade.

Juste au début du replat, j'avas presque rattrapé DavidSMFC, mais il m'a à nouveau largué. Pas grave, la route est longue, il est jeune, il a un bon entraînement de vitesse : logique qu'il dépose l'ancêtre sur les routes de majorettes...:;-)

J'avais eu du mal à comprendre la logique du tracé après le viaduc en regardant la trace sur le site. En fait, c'est simple : à l'extrémité Sud du viaduc, on plonge littéralement dans le bois, pour dévaler jusqu'au ruisseau. Cette descente est très amusante : il faut s'accrocher aux arbres pour prendre les virages, faire attention à cette terre bien noire....et fuyante, sauter quelques trons... « La Jungle de Gometz » qu'ils ont appelé ça : une trouvaille de cette année, on dirait.

En descendant, on entend « ralentissez, marchez, attention ». Eh oui, ils ont même posté, au moins sur ce premier tour, un bénévole (en fait je crois que c'est le traceur) pour nous prévenir qu'au détour du pied du pilier du viaduc, on patauge carrément dans le ruisseau et que c'est assez casse-gueule...:-). Cela ne dure pas bien longtemps mais c'est aussi bien amusant et ça le deviendra de plus en plus au fil des piétinements des tours. Quels mômes, ces trailers, quand même : on leur met 10 mètres de bousaille et ils jouent à sauter dedans, évidemment.

Pour l'instant, sur ce premier tour, on passe bien sages, toujours plus ou moins à la queue leu-leu. S'ensuite d'ailleurs un single tournant dans le petit bois situé sous le grand pré du pied du viaduc (vous suivez toujours ? Tout cela reste toujours dans un vraiment petit périmètre), qui finit par nous ramener sur une des rares sections de route, que l'on descendait l'an dernier. Passage du parking des grimpeurs du viaduc (on sent le « spot » connu des initiés avec les camping-car remplis de matos mystérieux : cordages, bidules à attacher des machins, mousquetons divers, casques colorés genre Playmobil, etc.).

C'est ensuite le petit sentier long de ruisseau appelé « micro-zone de paludisme » car c'est un poil humide. Un poil, quand même car tout ce parcours est en fait diablement sec. Puis entrée dans une grande propriété où, comme l'an dernier, la famille locale a monté un mini-ravito « pirate » avec une table, quelques bouteilles, etc. Bon, c'est à peine à 3km du ravito de fin de chaque tour, mais c'est quand même bien sympathique comme initiative. Cela dit, mode « aux taquets », je leur mets un vent, le premier des 5 que je vais leur mettre, les pauvres !

La côte qui suit est assez régulière et, du coup, comme c'est le premier tour, c'est le jeu de « c'est pas moi qui marcherai le premier ». A ce petit jeu, une fille me dépasse, la première que je vois, avec un petit groupe. Mais bon, l'honneur sera sauf, dès qu'elle repasse à la marche, bim bam, main sur les cuisses, je mets les choses au point, namého. J'ai fait deuxième fille l'an dernier (derrière une extra-terrestre, certes), là je veux faire prem's.

En haut....deuxième passage devant mon grand bénévole à lunettes : « et de deux » que je lui dis. On va compter comme ça jusqu'à 10 ensemble..:-). Puis, la grande dévalade dans le pré où, en bas, le propriétaire est en train d'installer une table et une grande caisse de pommes façon « allez-y servez-vous ». J'adore. C'est à 500m du ravito officiel, mais je trouve cette initiative juste trop sympa. On sent quand même que ce trail mobilise vraiment sur ce village de Gometz.

Le tour se termine bien entendu par la fameuse « côte du cimetière » que je comparais l'an dernier à un chemin réunionnais, avec ses marches de 3 mètres de haut, toutes plus ou moins bancales les uns que les autres. Encore quelque chose qui va piquer sévère au cinquième tour.

Voilà pour cette petite description du parcours....

Dans tout cela, qu'a fait le bubulle ? Eh bien, ma petite affaire avance bien. Je descends comme un timbré dans les descentes (c'est la nouveauté de cette année, ça) et je suis prudent dans les montées....mais je n'aime pas me faire dépasser donc j'envoie quand même un petit peu. Il n'y a en fait que sur le plat que j'y vais mollo...mais comme il n'y a presque pas de plat, ce n'est pas grave.

Au final, de retour sur la ligne de départ, après un premier tour, un oeil à la montre : 1h10'25" ! Si j'enlève les 6'30" du tour de chauffe, cela fait moins de 1h04. Ouuuuuuuups, je suis donc bien parti un peu comme un dingue...:-). L'an dernier, avec Sab, nous mettions 1h19 pour le premier tour !

Pas d'arrêt au ravito : j'ai une compote à déguster par tour, une gourde encore pleine, allons-y. Comme ce sera le cas à chaque tour, je démarre le deuxième en marchant tranquillement, pour m'alimenter, boire, envoyer un SMS « et d'un ».

J'entends juste le speaker sur la ligne d'arrivée annoncer pas loin derrière moi : « et voici la première féminine...et elle ne s'arrête pas ».

Bon, bin vu que je veux rester première féminine, il faut que je reparte, sinon Emmanuelle (je ne la connais pas, j'apprendrai son nom plus tard !) va passer.

Ce mini-fight va m'occuper à peu près tout le deuxième tour...:-). À chaque descente, je reprends de la distance et à chaque montée elle revient, c'est qu'elle a l'air bien aux taquets, Emmanuelle, quand même. D'ailleurs, ça s'entend, au bout de quelques kilomètres, je finis par reconnaître son souffle assez marqué. L'un dans l'autre, les positions se stabilisent, je vois passer un petit peu de monde devant moi, mais guère, et nous rattrapons progressivement quelques coureurs. Le mystère est toujours de savoir si ces coureurs sont sur un objectif de terminer les 5 tours, ou bien 4, 3 voire 2.

On rattrape même un peu de marcheurs (non nordiques) car il y a aussi une marche libre non chronométrée sur la course. Bien sympathique de pouvoir ainsi croiser la fin de la course, ce n'est pas si habituel.

Peu d'autres aventures sur ce deuxième tour hormis, donc, ce regard constant dans le rétroviseur...voire même un peu devant car Emmanuelle arrive à passer deux ou trois fois, notamment en fin de tour où je lève un poil le pied car je trouve que j'exagère un peu.

Sur la fin du tour, il me semble apercevoir au loin le maillot vert de DavidSMFC, en passant. Je termine ce tour là en 1h05'30" : on peut dire qu'Emmanuelle m'aura rudement fait avancer.

Petit arrêt aux stands pour recharger un peu la gourde, redémarrage en mode « marcher/compote/jeter la compote dans la poubelle du carrefour de la poubelle ». Et j'ai toujours Emmanuelle pas loin derrière qui papote avec une connaissance. Les coureurs se font rares, hormis les derniers marcheurs nordiques que nous dépassons et quelques coureurs plus lents.

Je commence à guetter l'arrière car je me dis que, comme l'an dernier, le premier me passera peut-être pendant mon troisième tour (il était passé au km 27). A un moment, d'ailleurs, un coureur très à l'aise passe à qui je demande s'il est dans son quatrième. Mais non, il est aussi dans le troisième. Impossible de m'accrocher, il avance super bien. Par contre, ne l'ayant pas vu à l'arrivée, je me demande s'il n'a pas arrêté au 3ème ou 4ème.

Les positions sont très stables, désormais. Cependant, au milieu de ce tour, je sens qu'Emmanuelle s'éloigne à l'arrière et, par contre, ce doit être là que je rattrape David. Il avance en fait toujours bien, mais a du quand même un peu lever le pied. De même au moment d'arriver sur le plat de la voie ferrée, c'est catcityrunner que je rattrape également. Par contre, lui me repassera sur le plat, en s'éloignant assez inexorablement, il avançait vraiment bien à ce moment là.

Sinon....eh bien la course se désertifie peu à peu. On est seul sur de longues sections, à l'exception des quelques coureurs dépassés. Il faut donc s'accrocher assez fort mentalement pour bien avancer car le terrain reste toujours aussi difficile.

Ce troisième tour se terminera en 1h09'40". Bon, petite baisse de régime : c'est que j'ai la fatigue qui commence à se faire sentir et je vois bien qu'il va falloir s'employer pour les deux derniers.

« et de trois » : c'est le SMS envoyé. SMS, Compote, jeter compote, c'est re-re-parti.

Ce quatrième tour sera celui où je retrouve la tête de la marche nordique, qui est dans son troisième tour. Là, sur ces 5-6 marcheurs de tête, on n'est plus dans la promenade améliorée que je voyais jusque là : ça envoie bien, malgré le terrain peu favorable. Je guette quand même un peu lutin93 et je suis bien content de ne pas le trouver tout de suite !

Effectivement, il avance bien, notre lutin car, quand je finis par le retrouver, il m'indique qu'il est deuxième, qu'il vient juste de passer l'ancien deuxième. Et il m'avoue qu'il a du mal....à ne pas avoir envie de courir...:-). Il avance même tellement bien que dans une côte, il me rattrape facilement alors que je monte pourtant relativement vite les mains sur les cuisses. Si tous les trailers se mettent aussi bien à la MN, ça va commencer à être intéressant dans les pelotons, bientôt !

Je finis aussi par rattraper catcityrunner qui a un coup de mou, et aussi quelques autres coureurs, mais cela commence à être difficile de savoir si ce sont des coureurs qui sont dans mon tour ou à qui je prends un tour : les vitesses s'équilibrent peu à peu.

La fin de ce 4ème tour se fera par contre dans une grande solitude à l'exception....du premier marcheur nordique, Steven, que je rattrape juste dans la descente « du pré des pommes »....et qui me remet une superbe mine dans la montée qui suit...:-). Il termine ses 30km en 4h38, ce qui dit d'ailleurs la difficulté de ce parcours (j'avais terminé l'Ecotrail 30km MN en 3h52).

Au final, 1h14 pour ce tour : là, je retombe dans des vitesses analogues à celles de l'an dernier, mais à ma grande surprise, je ne me suis fait prendre un tour par personne alors que, l'an dernier, les 5 premiers, dont Luca, m'avaient dépassé avant la fin du 4ème tour. Je me dis que je ne dois pas être si mal classé que ça, peut-être dans le top 15 ou top 20.

Mais, pour le savoir, il faut terminer. Et pour terminer...il faut faire, ce cinquième tour. Là, clairement, tout est plus difficile ! Déjà, je suis carrément, absolument tout seul. Même les coureurs dépassés sont très rares. Quelques-uns dans leur troisième tour, d'autres dans le quatrième (notamment Ainga que je reconnais au passage). Mais, sinon, c'est d'un grand calme ! Peut-être même dépassé-je quelques coureurs qui sont dans leur dernier tour, comme moi, difficile à savoir car je me vois mal demander « et toi, tu es dans quel tour ? ».

Tout plus difficile, donc : la côte avec les cordes fixes....eh bien j'utilise les cordes fixes. La côte de la brouette : eh bien je marche bien plus tôt qu'aux autres tours. Les descentes : c'est moins vaillant. La côte du viaduc, n'en parlons pas, c'est juste un enfer, j'ai les cuisses qui piquent de partout, je me traine comme une vieille savate, du moins c'est l'impression que j'ai.

Il est chaud bouillant, ce 5ème tour, j'ai quand même fichtrement tiré sur la machine, mais je ne veux rien lâcher. Même si, volontairement, je ne regarde pas la montre (à se demander pourquoi on a des montres mega-technologiques, je ne la regarde plus jamais ou presque, en course), je sens que le « moins de 6h » est à ma portée, donc je m'accroche et je travaille les relances.

« Ça y est, ce coup là c'est la dernière », que je lance à la bénévole du viaduc (celle qui aiguille à gauche pour la descente au km 6 et à droite après la Montée de la Mort au km 8). Idem à mon grand signaleur du « carrefour de la poubelle ».

À la côte du cimetière, un dernier coup de rein car j'entends quelqu'un derrière moi. En fait, je ne suis plus guère lucide car un coureur terminera 14 secondes derrière moi, mais aucune idée si c'est quelqu'un que j'ai dépassé juste à la fin...ou bien un gars qui revenait sur moi (ce qui ne se fait pas, franchement).

Et, enfin, c'est la dernière fois que je passe ces marches biscornues pour descendre du cimetière, que je prends le virage de la rue, que ch'bîîîîîp mon dossard. FINI.

5h56 : bingo pour le moins de 6 heures....et ça devrait le faire pour le top 20, oui.

Oh, tiens, Luca. « Eh t'as vu tu m'as pas dépassé ! ». Il m'explique ses soucis gastriques et sa participation à l'épandage de matières nutritives en forêt. Il attend en fait son pote Stéphane pour faire un 6ème tour avec lui...:-). Ce qu'il ne me dit pas c'est qu'il est arrivé il y a juste 15 minutes, le Luca.

Eh oui, je suis arrivé juste un quart d'heure derrière Luca Papi, les amis. Bon, je ne réalise pas. En fait, pendant près de 30 minutes, je rechercherai un peu mes esprits (je ne sais pas si lutin93, que je retrouve à l'arrivée, très content de sa deuxième place en marche nordique, aura remarqué combien j'étais vidé). Impossible de manger quoi que ce soit au buffet pourtant pantagruélique d'arrivée.

David et lutin93...et binouze quasiment à volonté (et Stéphane Marchand à gauche)



Heureusement, comme il se doit, j'attends la remise des prix car, c'est une tradition aux Fauvettes, tous les finishers sont récompensés, il n'est pas question de manquer cela. L'attente est longue, mais en discutant avec lutin93 et David (arrivé peu de temps après moi), c'est sympa. J'ai malheureusement entretemps appris que Rayarun a arrêté au bout de 3 tours, à cause d'une cheville flageolante, donc je ne pourrai pas faire de debrief avec mon coéquipier (on se rattrapera par la suite, je vous rassure).

On célèbre d'abord le podium de Thierry sur la marche. En fait, c'est comme ça, chez les kikous : tu fais ta première compétition de marche nordique, tu fais podium.



Puis l'appel des finishers se fait et j'ai alors la très belle surprise d'être....8ème. Tabernacle, crisse d'hostie, je fais top 10 scratch ! Pour une surprise, c'est une surprise. Du coup, d'ailleurs, je promets bêtement, à la remise des prix, de venir en Bob l'Éponge l'an prochain (bon, va falloir négocier, ça va pas être simple).

Le lendemain, j'apprendrai même que j'étais 1er V2 (il n'y a pas de podium « catégories » au TVF....décidément, je me fais avoir à chaque fois, moi).

Finalement, plutôt réussi comme objectif « secret », non ?

Reste maintenant à aller chercher l'objectif affiché, ce petit aller-retour de 135 kilomètres les 21 et 22 novembre et ça, ça va être une autre paire de manche...:-)

Mais, vraiment, ce trail du Viaduc des Fauvettes, chaque année il fait le plein et on comprend très vite pourquoi.  

7 commentaires

Commentaire de RomainD posté le 17-10-2015 à 18:26:05

"Mais j'lai pas dit, nananère (et comme ça, si je me plante, je ne serai pas ridicule)." Je comprends mieux.

Je m'étais mis en tete de venir causer trail des deux amants avec toi pdt la course, je t'ai croisé à 2m mais mais tu etais de l'autre cote du grillage, et quand j'ai vu ton allure je me suis dis qu'il n'y aura pas de causerie.

Les fauvettes c'est un super trail en idf avec un super ravito final. A refaire

Commentaire de catcityrunner posté le 17-10-2015 à 19:52:03

Belle performance et super récit ! Comment fais tu pour mémoriser et retranscrire tout ça avec une précision d'horloge atomique ?

Commentaire de PhilippeG-638 posté le 17-10-2015 à 21:09:58

Bravo Bubulle, récit haletant, course bien maîtrisée, bref quel progrès !
Chapeau, ça va donner en 2016 ;-)
C'est vrai que la course des fauvettes est une course à part, unique, que du bon, à faire au moins une fois :)

Commentaire de DavidSMFC posté le 17-10-2015 à 23:07:38

Hmmmm suis-je fou ou bien aurais-tu oublié un paragraphe sur la remontée du Viaduc avant la côté du cimetière lors de l'établissement du descriptif du parcours ?! À moins que cette difficulté ne soit qu'un détail pour toi :D

En tout cas, quel plaisir de lire cet article qui rappelle ce bon dimanche passé à Gometz le Châtel... Toujours un plaisir de te lire, j'avais bien consulté ton récit de l'an passé avant la course. Et c'était bien sympa de partager ces moments, avant, pendant puis après la course. Avec la mine que tu m'as mis sur les 2,5 derniers tours, ça fait bizarre de se dire qu'avant cela, c'est toi qui voyais mon maillot vert de l'arrière !

Commentaire de Overnight posté le 18-10-2015 à 08:55:00

Bravo pour la performance... J'avoue finir à 15min de Papy Luca même malade ça doit faire bizarre :). Top 10 scratch aussi ! En tout cas super course et superbe saison que tu réalise.
Et merci pour ce récit... Ça donne envie d'y faire quelques tours!

Bonne chance pour ton A/R dans un mois :)

Commentaire de Baboon posté le 18-10-2015 à 11:03:21

Belle course, beau récit et belle progression. Au plaisir de recourir avec toi, derrière toi, après toi ;-)

Commentaire de Arclusaz posté le 19-12-2015 à 10:26:38

tiens, je l'avais loupé celui là !
bravo pour ta perf mais tu es sur que c'était une bonne idée de faire la brouette irlandaise à chaque tour ?

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.11 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !