L'auteur : bubulle
La course : Trail du Viaduc des Fauvettes - 100 km
Date : 8/10/2017
Lieu : Gometz Le Chatel (Essonne)
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Distance : 102km
Objectif : Pas d'objectif
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18 autres récits :
Les Fauvettes, 4ème édition pour moi, 10ème édition en tout. Et pour cette 10ème édition, ce trail à la belle réputation en Île de France (convivialité, accueil, ravitos, originalité de la formule) inncove en proposant une distance de 100km à la place de la classique formule comportant 1 à 5 boucles de 10km.
C'était annoncé depuis l'année précédente, et, clairement, tous les habitués attendait cette formule spéciale avec impatience, un peu comme l'édition spéciale de l'Origole l'année dernière.
Le "plateau" de départ sera d'ailleurs d'une belle densité : j'y vois beaucoup de visages connus, croisés ça et là sur tous les trails de la région, particulièrement dans le secteur Sud/Sud-Ouest. Le nombre de buffs "Raid28" sur les têtes, au départ, sera d'ailleurs assez impressionnant.
Alors qu'on imaginait que cette nouvelle formule se ferait avec 10 tours du classique circuit de 10km (classique circuit qui change chaque année), c'est finalement sur 6 tours d'un circuit de 17km qu'aura lieu la course. Evidemment, pour garantir une heure d'arrivée décente, avec un départ à minuit.
Les publications initiales du tracé m'alertent toutefois un peu : le supplément de distance se fait sur la forêt de Gif, largement plus roulante que les bois autour du viaduc qui donne son nom à la course. Et je crois que, désormais, la planète entière sait que je n'aime pas le roulant. En fait, je cours mal, maintenant, c'est tout simple.
Bref, il va falloir être méfiant et prudent. Surtout qu'il est cette fois hors de question pour moi d'avoir un troisième échec de suite, après la Silverheels et la Swisspeaks. Je me suis mis cette pression, pour de bonnes et mauvaises raisons, mais il est temps de refaire de cette saison 2017, que j'ai voulue un peu énorme en terme d'ultras (exclusivement des courses de plus de 50km et quatre de plus de 100km, plus un 90km du Mont-Blanc qui vaut bien ses 100 kilomètres), une saison de réussite et non d'échecs.
Donc, pression, clairement. Elisabeth l'a bien senti, d'ailleurs, elle me le redira à la fin.
Mais méfiance et prudence. J'ai toujours bien réussi à ce TVF, c'est même le seul top10 de ma vie en course. Je connais le parcours par coeur et notamment ses pièges.
Une partie de la Mordor Rire(s) Team est d'ailleurs au départ avec Sab et Raya (Bert digère encore son Tor, et notre indispensable Fafa, à court d'entraînement, a sagement préféré ne pas prendre de risques....il a raison, il faut se réserver pour le Raid 28).
Je me dis d'ailleurs qu'on pourrait bien arriver à faire un début de course tous les trois ensemble, ce qui serait sympa. On commence déjà par se faire une pasta party, c'est déjà ça...:-)
On nous a dit que les coureurs du 100km auraient une salle à eux, avec chaises, espaces pour se changer, douche, etc. Du coup....j'ai déménagé la maison! J'ai même un matelas et un duvet (bon, OK, je n'imagine pas vraiment dormir, mais si jamais la course s'interrompt trop tôt, ça permet d'attendre les autres...). Micro-déception en arrivant : les deux salles sont bien petites, et il est difficile de vraiment s'étaler. Mais, au moins, je peux poser le sac avec mes 5 tee-shirts, les 2 TS manches longues, les 2 cuissards, les 4 paires de chaussettes, les 2 ceintures porte-bidon, etc, etc. Quand je vous dis que j'ai déménagé la maison....
Par contre, je voudrais bien partir léger. C'est quand même un petit avantage d'une course en boucles que de ne pas avoir à trimbaler tout le barda sur soi. Je prévoyais de prendre ma petite ceinture porte-bidon, avec un bidon de 750, et le minimum minimorum (2 compotes "au cas où" et la couverture de survie). Cependant, l'obligation annoncée d'un coupe-vent et l'incertitude sur le fait d'en avoir besoin en route (de la pluie est annoncée "peut-être") me font prendre la ceinture double-bidons à grande poche, que j'utilise assez peu souvent.
Pour le reste, cuissard court et tee-shirt manches longues léger suffiront.
Le briefing est très sympa : outre les consignes classiques, la présentation de certains participants "remarquables" est faite : notamment, les 8 féminines (dont une double vainqueur du 50km) et tous les finishers de 4 ou plus éditions du 50km, particulièrement le seul et unique "Sénateur", Jean-François Boissoneau, qui a terminé les 9 éditions précédentes....et qui va également terminer celle-ci !
Comme d'habitude sur mes récits du TVF, je vais d'abord essayer de vous décrire le parcours (donc si vous détestez compter les cailloux avec moi, vous pouvez sauter quelques paragraphes), puis ce qu'il me reste comme souvenirs de la course (en mélangeant parfois les événements d'un tour à l'autre).
Le départ emprunte une section du circuit n°3 de la station de trail de Bures sur Yvette. Je l'ai couru une fois avec Bart donc, forcément, je le connais bien...:-). Un petit single presque plat suivi d'une descente un peu caillouteuse nous mène, après un peu de bitume, aux "Fonds" d'où un chemin assez roulant en montée faible va progressivement nous faire entrer dans la (petite) forêt communale de Gif, située entre la zone pavillonnaire de Chevry et la Vallée de Chevreuse.
Là, sur environ 3 kilomètres, on enchaîne de longues allées forestières très roulantes et très plates.....donc une vraie purge pour moi, bien évidemment. Le tout pour faire en fait une grande boucle pour....revenir pas loin de l'endroit où nous sommes entrés dans la forêt (de toute façon, c'est une constante de ce parcours que de reboucler constamment sur lui-même, c'est la caractéristique principale du TVF que de se dérouler dans une toute petite zone).
De là, les organisateurs semblent avoir eu l'autorisation de traverser une propriété privée qui leur a permis de nous offrir "la descente de l'Alpe d'Huez" : une succession d'une dizaine de lacets raides dans le Bois de la Hacquinière. Je l'attendrai avec délectation à chaque tour, celle-là, car elle sonne la fin de la purge....et qu'elle est amusante comme tout.
La purge recommence quand même ensuite car il faut bien rejoindre le bois habituel du parcours du TVF et, pour cela, il n'y a pas le choix : de petites rues pavillonnaires sur 500m environ, un retour vers la rue principale de Gometz et la traversée au passage piétons (merci aux bénévoles qui ont oeuvré ici pendant 19 heures).
Le tout nous ramène à la grille du "chateau" : en fait une grande propriété privée, qui ouvre toujours une partie de son parc pour la course...mais ça c'est pour plus tard.
On se dirige d'abord vers le single de la "micro-zone de paludisme", mais cette année, ils n'ont pas mis la pancarte, c'est franchement négligé, ce trail. Petite remontée et on atteint la petite route qui sert aux grimpeurs et promeneurs à accéder au viaduc.
Cent mètres sur cette route, et le joli single zigzagant ouvert il y a deux ans nous amène dans le bas du grand pré du viaduc. Section toujours bien délicate car très humide et en dévers : plus la course avancera, plus je me dévierai dans l'herbe pour ne pas rester sur la trace, qui est une patinoire.
Sans surprise, nous traversons une première fois le "Ruisseau d'Angoulême" qui est la raison d'être du viaduc. Un si grand viaduc pour traverser un si petit ruisseau.... A cette traversée, je réussirai le grand chelem : pas une seule fois les pieds dans l'eau. C'est amusant car, en fait, au bout de 6 tours, on finit par savoir très exactement où il va falloir mettre les pieds.
Je m'attends alors à attaquer la section usuellement la plus difficile du parcours : une successions de montées/descentes sur des singles plus ou moins marqués où on a, par le passé, fait jusqu'à 4 fois l'aller-retour entre le bas et le haut du bois. Ici, par contre, elle est un peu tronquée : on commence par une "demi-côte" de juste 20 mètres de dénivelé, retour sur le chemin du bas du bois et on file direct au bas de ce que j'appelais en 2014 "la côte de la Brouette Bleue" et qui était les années précédentes devenue la "Zone de fouilles paléolithiques" en raison de la présence de 4 ou 5 cailloux alignés.
D'autres vont l'appeler la "Côte du Tunnel" ou la "Cote de la Voie Ferrée". Beaucoup vont surtout l'appeler la "putain de côte vers le milieu du parcours qui pique fort". Bon, moi je l'aime bien cette côte, allez savoir pourquoi....
Et, comme d'habitude (parce qu'il n'y a guère d'autre endroit où passer), elle est suivie d'une grande descente assez amusante car pleine de cailloux et qui réclame pas mal de vigilance. Assez souvent, dans le 3ème ou 4ème tour, j'ai tendance à envoyer lourd sur cette descente.
Cette année, pas de côte intermédiaire avant la côte finale qui va nous ramener à la voie ferrée. Cela semble procéder de la volonté d'"adoucir" légèrement le profil. Du coup, par contre, on pousse un peu plus loin, quasiment à la sortie du bois, près du cimetière de Bures, pour aller chercher un sentier moins raide que le sentier qui monte usuellement.....tout droit...à l'extrémité de la voie ferrée. Là, c'est un peu plus progressif. Bon, autant vous dire que je préférais l'autre option...
Comme toujours, un bénévole nous accueille à cet endroit. Comme toujours la tradition est de lui dire "à la prochaine", et de compter "plus que 5", "plus que 4", etc. Cette fois-ci, c'est olive_94 qui va me saluer d'un "bravo bubulle" à chaque passage (du moins sur les passages de jour où c'est plus facile de reconnaître quelqu'un).
Et là commence évidemment la purge n°2 : la fichue, foutue, pourrie, épuisante, voie ferrée qu'il faut se palucher jusqu'au viaduc. Six cent soixante dix mètres de machin tout plat pour marathonien où, systématiquement, je vais me prendre une mine par la moitié du peloton. Et, en plus, c'est même pas plat, ça monte à 2%. Au fil des tours, ça sera du "allez je cours jusqu'à l'arbre tordu", "allez je marche jusqu'à l'entrée du tunnel", "je cours jusqu'à la voiture immatriculée 94". Purge, purge, purge. Et même pas le petit single rigolo, sur le côté, qu'on avait eu une année.
Une fois la purge passée, on revient sur du terrain d'Honnête Homme : petite remontée sur le talus au dessus de la Purge, traversée légèrement purgesque et redescente technique rigolote qui se termine par un grand tout droit à raz du viaduc, en dévers, glissant, avec des cailloux...bref.....rigolo.
Passage en single sous le viaduc le long du rü d'Angoulême et, évidemment, deuxième traversée dudit rû....à vingt mètres de la première, qui était environ 4 kilomètres avant. Là aussi, c'est le challenge de ne pas se tremper les pieds. Mon score sera ici de 4 passages réussis sur 6....:-)
Et c'est parti pour la grande remontée du pré du viaduc, en travers, en dévers et en bouillasse. Côte un peu longue, pas très pentue (certains vont la courir sur les premiers tours, hahaha, les fous), et totalement glissante dans la trace. Au fil des tours et des passages des diverses courses, je finirai par passer à plusieurs mètres de la trace normale, carrément dans l'herbe.
Cette côte se termine par un bout de chemin bitumé suivi d'un petit faux plat sournois très boueux qui sera bien usant au fil des tours. Tout cela pour nous amener au carrefour "du haut du chateau" où nous voyons passer....ceux qui sont environ 1km devant nous.
La descente "du chateau" est un classique : un chemin creux caillouteux, le long d'un mur....où on entend passer les coureurs devant nous de l'autre côté. Elle nous amène évidemment à la fameuse grille "du chateau" où nous sommes passés environ 8km avant..:-). Et, tout aussi classiquement, on remonte par le chemin du parc du chateau qui, curieusement, deviendra de plus en plus raide au fil des tours.
Et là, on fait coucou à ceux qui sont 1km derrière...:-)
Traversée plate (mini purge) jusqu'au petit pont au dessus de l'ancienne voie ferrée. On y fait coucou à ceux qui sont 2km devant et passent sous le pont. Plus les tours vont passer et plus on va être jaloux d'eux et au bout d'un moment, évidemment, on ne saura plus si ce sont ceux de notre course qui sont devant, ceux de notre course qui sont derrière, ceux d'une autre course qui nous ont dépassé, ceux d'une autre course qui vont nous dépasser ou des promeneurs random....
Et, alors qu'on est à vol d'oiseau à 500m de la la ligne d'arrivée (on entend le micro !), nous voilà repartis à l'envers histoire d'aller dire bonjour au viaduc. Petite descente d'abord dans un pré, puis des buissons (qui font un amusant tunnel, de nuit), puis un single rigolo en forêt (certaines années, dans ce secteur, on remontait sur une dizaine de mètres sur un passage équipé de cordes fixes à la montée et à la descente......ça manque, cette année)....on retrouve encore notre Rû d'Angoulême pour le franchissement n°3 (j'ai un score de 5 passages au sec sur 6, sur celui-là).
On pourrait gentiment suivre le ruisseau et retrouver le viaduc au bout de 300 mètres, mais le traceur sait quand même faire autre chose que des plats chiants....et on remonte un bon coup jusqu'à la piste cyclable.
Gauche, deuxième gauche dans un micro-single pas facile à voir de jour (certains vont se tromper), encore une séance de zigzag avec petits dévers sournois et une racine tous les mètres (ce qui est très joli de nuit....on dirait un chemin magique de fées, avec ces marques phosphorescentes).....et nous voilà à re-re-descendre vers le viaduc, à peu près à 20 mètres de la descente précédente.
Quatrième et dernière traversée du Rû : je ferai un 5 sur 6, ici aussi.
Le tout est évidemment fait pour nous amener à la Mega-Côte de la Mort-Qui-Tue, la désormais célèbre Putain-de-Côte-du-Putain-De-Viaduc, ses marches à moitié bancales, son sable, sa pente à 60%. Le cimetière du finisher, cette côte. Le spectacle en fin de journée y sera parfois pitoyable. M'enfin, un TVF sans cette côte, ça manquerait un peu de piquant. Et puis, d'abord, cette côte, c'est elle qui m'a permis de faire "t'a'ar ta gueule" à tous ceux qui venaient de me pilonner sur les foutus plats, d'abord. Donc, me m'enlevez pas !
Il n'y a pas que moi qui l'aime bien, cette côte....
En haut, le traceur s'est fait plaisir : comme en raison de la journée du club spéléo local (qui fait visiblement une séance découverte de la grimpe, de l'acrobranche et de l'usage de la tyrolienne), on ne traverse pas le viaduc, eh bien, nous allons y faire....un aller retour.
Donc, 100 mètres de plat dans un sens jusqu'à un cône de chantier, 100 mètres de plat dans l'autre. En fait, c'est marrant car, à part le fait que certains y ont trouvé l'occasion de gruger, ça permet de croiser ceux qui sont un peu devant et ceux qui sont un peu derrière, de se lancer des vannes (genre "celui qui passe du mauvais côté de la rubalise aura 30 minutes de pénalité".....oui, oui, je l'ai faite presque à chaque tour, cette vanne de haute volée). Et aussi d'avoir un petit mot pour le sympathique bénévole qui fait le pied de grue à l'extrémité de cet aller-retour.
Bon, il vaut mieux car, à part ça.....bin ce truc là c'est tout plat ! Et ce qui suit aussi ! C'est donc la troisième couche de purge. Et en plus, c'est une sournoise, celle là : un tiers de purge avec l'aller-retour viaduc, un tiers de purge avec le chemin "voie ferrée" jusqu'au pont (où on fait coucou à ceux qui sont devant....ou derrière...ou sur une autre course....allez savoir), un bon gros tiers de purge dans un fichu pré avec un fichu single où on voit fichutement loin....et on dernier petit tiers (bin oui, quatre tiers, comme chez Marius) pour revenir à l'école sur le "chemin du Bulldozer" (on nous a mis un bulldozer dessus, allez savoir pourquoi).
Purge, purge, purge. Au fait, je vous ai déjà dit que je n'aimais pas le plat ?
Bref, fin de la purge avec la descente "du chemin de la barrière métallique". Trop rigolo, celui-là. Une centaine de mètres en descente sur du béton avec, au milieu du chemin une barrière. Donc, si t'as les bâtons, tu les mets dans la main gauche, de la droite tu chopes la barrière et zzzzzzzzouuuuuuu tu dévales comme un timbré la descente en t'appuyant sur la barrière. Comme ça, si y'a un marathonien amateur de purges qui t'a presque rattrapé au bulldozer, bin tu lui mets une mine et tu lui fais voir qui c'est Raoul.
Bon, Raoul, au bout, il fait quand même gaffe à tourner à gauche et pas se vautrer dans l'arbre. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'il fallait descendre à gauche et pas à droite de la barrière, vous vous souviendrez pour l'année prochaine ?
Raoul peut éventuellement en rajouter une petite couche dans la mini-descente qui suit en serpentant dans le bois et la petite côte qui a l'air de rien du tout ensuite mais qui, au 6ème tour, rappelle quand même un peu à Raoul que c'est bien de faire le kakou en descente mais que les cuisses, elles n'aiment pas.
A ce moment là, on peut se dire qu'on est enfin dans le village et qu'on approche du bout. Bon, quand c'est le premier tour et qu'il en reste cinq à se cogner, on peut aussi se dire un truc style "mais comment je vais faire pour faire ce truc là 5 fois de plus, surtout ces foutus plats de la mort" ? A vous d'imaginer ce que je pense à chacun des tours, mais vous devez vous en douter si vous avez suivi (tassion, y'aura une interro).
Un panneau "arrivée à 1km" (évidemment cocasse quand il t'en reste 85 à faire à 2h du matin), une petite purgeounette de 100 mètres qu'on en rirait presque (je la déteste celle-là depuis l'an dernier car c'est là que le Petit David m'avait rappelé qu'un Espoir tout frais, ça relance mieux qu'un V2 décati).
Et pour faire bon poids, on va va pas comme d'habitude plonger vers l'arrivée. On s'en repaie une couche en redescendant sur le bas du village, notamment par une espèce de sournoise descente d'escaliers où je chercherai à peu près toutes les tactiques possibles pour passer au fil des tours :
Bref, zou, on dévale ensuite la rue (mais bon, le bitume ça tape grave) et, malheureusement, au lieu de remonter par le cimetière avec de belles marches de la mort qui vont bien dézinguer tous ces amateurs de plat purgesques, on remonte bêtement par une rue où je vais faire un boucan du diable avec les bâtons sur les derniers tours.
Et puis, quand même, on se fait le petit crochet par l'église pour faire bon poids et se rendre compte que les marches qu'on monte 2 à 2 en trottinant de manière altière sur le premier tour.....on manque de s'y casser la figure dessus au dernier parce qu'on bute dedans.
Et hop, ligne d'arrivée.....
....ah mais non. Le départ, il était tout au bout du village, là-bas, avec cette rue qui n'en finit pas de monter. Techniquement, je ne peux donc pas la qualifier de purge......mais l'intention est là.
Et voilà, on traverse la route et on est de retour chez Barbara. Vous vous souviendrez pour l'édition du 20ème anniversaire ?
Donc, maintenant que je vous ai raconté la couleur de chaque caillou, bin je vais vous expliquer comment j'ai passé chaque caillou....6 fois. Vous êtes prêt(e)s ?
Naaaaan, allez j'déconne. D'abord je ne me souviens pas de tout, vous avez de la chance.
Nous allons bien être en peloton pendant....5 ou 6 kilomètres. Les kilomètres de purge, évidemment. Pas possible de dépasser dans l'Alpe d'Huez, par contre, pour me dépurger un peu. Je mettrai plutôt à profit la section Chateau-Marais-Brouette-Cimetière pour remonter un peu. Cela avec le vague espoir de revoir la Jupe Rose qui s'est envolée quasiment dès le départ. Je rêve totalement, bien entendu. Je ne la reverrai *jamais*. Pfff.
Pareil pour Raya. Les Rayas, ça aime bien les purges, donc, bim, au début il m'a collé une centaine de mètres et je ne l'ai pas revu de tout le tour.
La deuxième partie de tour se passera à faire le yoyo avec Vivi, future 2ème féminine derrière qui vous savez. Comme elle est très sympa, mais un peu bavarde et "sonore" et que j'aime bien le silence, j'essaie de mettre de la distance dans les parties techniques, mais je me fais ramasser à chaque plat, pffff. Merci bien, Vivi, ça m'a un peu bousculé pour avancer sur ce 1er tour.
Ce premier tour est bouclé en un peu moins de 2h11, en 60ème position (46ème si je ne compte que les futurs finishers).
Je m'arrête 7 minutes, le temps de descendre plusieurs soupes et de, surtout, dégager ma ceinture double-bidon trop encombrante et inutile pour la simple ceinture que je voulais initialement prendre. La pluie fine de la soirée a disparu, je n'ai pas besoin de la veste (il n'a jamais été clair si on devait toujours l'avoir sur soi ou pas, j'ai décidé que non).
Et je repars avec Raya, il me semble.
Plus confus pour moi, ce tour. En fait je focalise sur la douleur qui y apparaît progressivement sur le genou gauche, sur l'extérieur du genou (style douleur de TFL). Du coup, je compense beaucoup et me retrouve assez instable sur les sections techniques. J'ai l'impression de perdre pas mal de terrain, notamment (évidemment) sur ces fichus plats où je me mets déjà à alterner marche et course.
Nous sommes désormais bien solitaires déjà. La course est étalée sur une bonne partie du circuit et on aperçoit ponctuellement des frontales quand deux sections de parcours se rapprochent.
A part cela, le temps est idéal et je commence même à avoir un peu trop chaud avec mes manches longues.
Je termine quand même ce tour avec un petit moral à cause de cette douleur que j'imagine empirer au fil.....des 70 kilomètres restants.
Je mettrai 2h24 pour boucler ce tour là. Je suis en 55ème position (1 place gagnée par le jeu des abandons, et 4 à la régulière) et 44ème des futurs finishers.
Par contre, je m'arrête 16 minutes. Je ressens un besoin de récupérer et je combine cela avec un changement complet de tenue, tant qu'à faire. Je vais repartir en tee-shirt, d'ailleurs. Et sans quoi que ce soit de plus chaud car il fait vraiment doux. Et je prends bien mon temps pour m'alimenter en profitant de l'excellente soupe du ravito (le première tournée, qui était super épicée, mais ça réveille !).
Surtout, j'ai décidé de repartir....avec les bâtons. Je sais bien que je vais marcher de plus en plus sur ces fichus plats (je vous ai dit que je n'aimais pas le plat ?) et j'ai pris exprès les bâtons....et même les bâtons de marche nordique.
Je repars juste quand les 3èmes féminines, Caroline et Vania (elles termineront 3èmes ex-aequo) arrivent. Vivi , la deuxième, n'est que 12 minutes devant...et Sab est déjà 23 minutes devant (ça je ne le sais pas, mais je m'en doute : j'ai l'impression que c'est son jour).
Je ne me rappelle à nouveau pas trop du début de ce tour. De toute façon, comment se souvenir de ces allées toutes droites où j'alterne certainement marche nordique et course (pas facile car ça fait faire et défaire les gantelets des bâtons....je finirai souvent par utiliser les bâtons sans les gantelets pour gagner du temps).
Je me remémore juste dépasser Raya juste avant le Chateau et, surtout, constater progressivement que la douleur....a disparu.
Du coup, je vais faire les deux derniers tiers de ce tour de façon assez météoritique. Sur les sections techniques, il me semble me rappeler plusieurs dépassements et, surtout la sensation de "voler", ce moment magique qui arrive toujours à un instant ou un autre sur un ultra et qui est finalement LE truc pour lequel on vient en chier pendant des heures (nous sommes franchement un peu débiles : on en bave pendant 15 heures pour se payer une ou deux heures de kiff....).
Bon, bref, le bubulle volant. Enfin, il a l'impression. Le premier et le deuxième de la course m'ont quand même dépassé pendant ce tour, donc pendant leur quatrième tour à eux...:-)
Je me rappelle avoir dépasse Rem, en route, vers la fin du tour. Le pauvre m'indique qu'il va arrêter, trop à court d'entraînement et de forme.
Je réussis quand même à arriver avant Luca (alors troisième) au ravito de fin de troisième tour. Comme il est environ 7h30 du matin, j'espérais un peu passer au niveau de la future ligne d'arrivée avec les vivats de la foule des coureurs du 50km attendant de prendre leur départ à 8h, mais c'est mal calculé : un poil trop tôt, ils sont quasiment tous à la "base vie" du 100km en haut dans le village.
Ce qui me permettra quand même de voir quelques kikous de ce 50km en y arrivant, tout de même, notamment DavidSMFC, Whadda et Baboon. Cela fait plaisir de voir des têtes connues...et de commencer à voir le jour poindre (j'ai bien calculé : le jour va finir de se lever pendant que je me ravitaille).
Bref, mi-course. 2h26 pour ce tour (j'ai "volé"....Mais à la même vitesse que le tour précédent !). Je suis 47ème (et 43ème des futurs finishers). J'ai gagné 8 places.....dont 8 à la faveur des abandons, ah bin bravo. Bonjour le type qui "a volé"...:-)
Je fais encore un arrêt de pacha : 13 minutes. Re-changement de tee-shirt, histoire que je n'en aie pas mis 5 dans le sac pour rien. Je mets celui de la Swisspeaks, même pas superstitieux.
Objectif de ce tour : voir débouler la tête de course du 50km le plus tard possible. Je repars à 7h36, j'ai donc une petite 1/2h d'avance si on tient compte du décalage des départs (oui, oui, je calcule tout ça dans ma tête : ça occupe !).
Il vaut mieux s'occuper car c'est quand même méchamment le désert à cet instant de la course. C'est d'ailleurs un des moments de la course où il y a moins de monde : nous ne sommes plus que 86 répartis sur 17km de circuit et il y a 5 heures d'écart entre le premier et le dernier (sympa de recevoir les résultats complets, y compris les temps au tour).
Le début de tour est sur la lancée du précédent. Je me sens plutôt bien. Je me dis que je dois en profiter car ça ne va probablement pas durer. Les sections de marche nordique sont un peu plus longues et j'en profite pour le faire bien : avec les gantelets en place (j'ai peu à peu appris à les enlever/remettre assez rapidement, mais il faudra que je me trouve des bâtons de MN avec gantelets clipsables....faut que je parle à la Team Guidetti...). J'arrive à tourner à 7,5km/h sur les plats de la forêt de Gif, ça le fait bien.
Finalement, la tête de course du 50km me reprendra dans la côte de la Brouette Paléolithique, au moment exact où le 4ème du 100km me prend un tour (Alberto et Benoît, je ne sais pas...on a papoté quelques minutes). Un peloton de 6 coureurs nous passe en envoyant assez fort.
Les suivants nous dépasseront beaucoup plus tard, sur le plat de la voie ferrée : impressionnant comme les écarts se creusent vite. Je m'attendais à voir passer un "troupeau", mais en réalité, les coureurs du 50 vont s'égrener petit à petit sur cette fin de tour, avec des écarts conséquents (ils en sont à leurs kilomètres 8 à 16).
Mauvaise surprise sur la voie ferrée : au passage où celle-ci passe par dessus le parcours, où le gros du peloton du 50 est en train de passer, c'est Baboon qui surgit, non de la nuit pour courir vers l'aventure au galop.....mais du bois, en boitant bas. Il vient juste de se faire une méchante entorse dans la descente, en courant avec David et Whadda....et va devoir abandonner au 8ème kilomètre. Very bad trip...:-(
C'est aussi sur ce quatrième tour que je tombe sur Jean-Luc Tontontrailer venu en reporter photo sur la course. Il essaie de comprendre comment fonctionne le parcours en utilisant ses souvenirs de l'an dernier (ça c'est une mauvaise idée....vu que ça change tout le temps) et va m'accompagner quelque temps afin que je le mette sur le chemin du viaduc (évidemment, il va aller faire des photos sur la Montée de la Mort).
Merci pour la photo, Tonton !
Coïncidence dans la descente vers le 3ème passage du Rû d'Angoulême : c'est Phi-Phi qui nous déboule dessus tout sourire. Eh oui, j'attendais un peu de me faire dépasser par Philippe que je supposais bien être dans le top 10. Il est en fait 5ème...et le restera jusqu'à la fin de la course. Tonton, Phi-Phi, bubulle : la team V2 de Kikourou est fidèle au poste !
Et c'est décidément le tour des kikous puisque voilà désormais, dans le flot de dossards rouges qui me dépassent régulièrement, notre jeune David, avec Whadda. Je le guettais, le David, car je me demandais s'il ne tenterait pas un départ rapide (il en a les capacités), mais il est resté sage. Je leur annonce quand même de bien profiter de l'instant car ils vont dépasser Phi-Phi sur une course et ça c'est pas donné à tout le monde....:-)
Moi, je commence à ramer un peu plus, là. La fin de tour sera un peu pénible....et désespérante, car, évidemment, je marche beaucoup plus alors que les (encore) fringantes gazelles du 50km croient encore qu'ils vont pouvoir courir toutes les sections plates. Donc, se faire dépasser en permanence est un peu déprimant !
Nous passons finalement dans le village où le ravito des 17/33/50km est en place. Nouvelle stratégie : j'y grapille un peu de tout et, comme la montée de la rue est un peu déprimante et que, de toute façon, je vais marcher......je monte en mangeant.
Et, arrivé en haut, j'ai notre ravito à nous AVEC SA SOUPE. LA BONNE SOU-SOUPE qui requinque les morts. Je dois en engloutir 5 ou 6 gobelets, je ne sais plus trop (ce que je sais, c'est que je vais les pisser dans les tours suivants).
Bref.....4ème tour en 2h27, je suis d'une régularité confondante sur les tours 2 à 4. Je suis désormais 36ème (35ème des futurs finishers). 11 places gagnées, dont seulement 2 par le jeu des abandons. Eh oui, en fait, c'est dans ce tour là que j'ai joué au pacman, sans même vraiment m'en rendre compte.
C'est un tour pair, donc changement de chaussettes. Les rituels s'établissent vite... Je prends aussi le temps de manger un peu plus solidement (2 sandwiches) et cela me coûte en tout 19 minutes. Mais quand on voit les écarts finaux, cela continue à valoir le coup, je pense. On verra bien.
Il est 10h20 du matin. Je calcule un peu : le 33km est parti à 9h, je devrais donc me faire dépasser par sa tête de course quelque part dans ce tour. Le 17km est parti à 9h30, donc devant moi, je ne les verrai pas. La marche nordique est partie à 9h45, je les ai ratés de peu, ça aurait été marrant (et probablement motivant) de faire un bout de chemin avec Bart.
Donc, en gros, le programme de ce tour est de se faire dépasser le plus tard possible par le 33km.....et de rattraper des marcheurs. Cela va occuper, tiens...:-)
L'un dans l'autre, je vais à peu près respecter ce programme. La tête de course du 33km me rattrape au niveau de la descente de l'Alpe d'Huez où 2 ou 3 coupent allègrement les lacets. Le gag c'est que l'un d'eux tente, presque en bas, de couper le dernier lacet....où on franchit la barrière de la propriété privée. Il manque de peu de s'emplafonner le grillage, c'est très amusant.
Le bitume en bas est par contre de moins en moins amusant....:-). J'ai de plus en plus de mal à y courir. Clairement, j'ai les cuisses en bois, et les relances deviennent vraiment une souffrance. Et il y en a encore pour 25 kilomètres comme ça ! Il va falloir être patient....
Juste après le chateau, je m'entends appelé de l'arrière : c'est MagLV qui est sur le 50km. Elle est accompagnée de Stef le Savoyard et sa belle tenue WAA. Lui est sur le 100km, c'est son premier, je crois. Je ne sais pas trop comment j'ai dépassé Stef qui était devant moi sur tout le début du parcours (il a eu jusqu'à 25 minutes d'avance d'après les pointages aux tours). Je m'attends à ce que tous les deux me rejoignent progressivement, donc je continue à mon rythme.
En pratique....eh bien, Mag ne me rejoindra pas sur ce tour. Gênée par une douleur au pied, elle va ralentir un peu.
Stef, lui, est plus rapide sur le plat (il arrive à courir encore un peu) et va me rejoindre au niveau de la Côte de la Brouette Paléolithique. Enfin, juste avant.....et je le relargue dans la côte,.....et il me repasse dans la descente.....et je le repasse dans la montée suivante.....et il va me relarguer un peu plus fort sur la voie ferrée. Ce petit jeu va en fait durer tout ce 5ème tour.... Dès qu'il y a de la pente, je garde mon rythme en marche nordique et je reviens. Dès que ça redevient plat, il relance et me largue. Je l'aurai vu un paquet de fois, son sac WAA !
Photo MagLV
Pendant ce temps, les tout derniers marcheurs du 17km (randonnée non chronométrée) ont été rattrapés un peu après le chateau et, ensuite, nous allons remonter tout le "peloton". Pour une fois, ça change, de dépasser. Un peu après la voie ferrée, ce seront les derniers marcheurs nordiques que nous rattraperons (eux sont dans leur deuxième tour), ce qui est un peu plus compliqué pour les dépassements, surtout que moi aussi, finalement, je suis de plus en plus un marcheur nordique...:-)
Avec les coureurs du 50km, ça dépend. Certains nous dépassent encore, nous en dépassons désormais d'autres. Les vitesses des deux courses se sont progressivement équilibrées. Il restera juste, sur la fin de ce tour, encore quelques flèches du 33km, mais là aussi, ça se ralentit de plus en plus.
J'arrive par contre encore à descendre assez correctement ce qui, combiné avec le mini-fight avec Stef, me permet de ne pas trop rester dans un faux rythme. Mais, globalement, la fatigue est quand même bien générale et je sens que le 6ème tour va être très long !
Passage final dans le village de Gometz très sympa. Nous sommes littéralement acclamés et je dois dire que la vue d'un dossard jaune déclenche des commentaires....dont on se sent fier ! Je cherche en passant à voir si je reconnais quelques kikous, notamment Bart ou Arcelle, mais ils ont du terminer leur 33km pas longtemps avant ce passage (je passe un peu avant 13h).
Même tactique ici qu'au tour précédent. Je me remplis les mains de victuailles et je mange en remontant la route.
Arrivée à la salle Barbara, j'envoie déjà mon SMS : "dernier tour. Je suis mort mais ça va le faire". Et je décide, cette fois, de ne pas m'éterniser. Remplissage de bidon, encore 2 bouts de banane (faut bien manger sa banane a dit ma fille)....et je repars.
"ALLLLEEEEEEEEEEZZZZZZ BUBULLLLLLLLE". Eh oui, c'est mon Phi-Phi préféré qui sort de la salle en levant le pouce. Lui a terminé, bien évidemment. Un grand signe plus "je vais en chier mais ça va le faire", et c'est parti pour un grand tour....de marche nordique.
Donc, 5ème tour en 2h41. Presque un 1/4h de plus d'un seul coup, c'est un peu sans surprise, j'ai beaucoup moins couru. Je suis 37ème. 1 place perdue alors qu'un abandon m'en faisait gagner une. Bref, deux coureurs m'ont passé d'une façon ou d'une autre.
Le der des der.
Bon, c'est bien simple. Je pars un peu devant Mag et deux coureurs du 33km. Elle va me rattraper au km 2, faire un bout de chemin avec moi, faire une photo....
...et partir gentiment en trottinant pendant que j'enfile les gantelets pour ces 15 bornes de marche nordique.
Tout seul de chez tout seul. Personne en vue devant. Personne en vue derrière, sur toute la forêt de Gif, sur la descente, sur le bitume dans la zone de pavillons, au chateau...
Le premier coureur que je vois, je le dépasse à la Côte de la Brouette. Un dossard rouge. Mais je vois surtout revenir.....l'inoxydable Castor Senior, Maître Robert, qui me laisse bien gentiment dans cette côte et va me coller 15 minutes dans la vue sur ce tour. Robert la Science, qui sera celui des finishers qui a fait le premier tour le plus lent (2h30), et qui va finir 30ème sur 68. Respect.
Et la solitude va recommencer. Un dernier coucou à olive_94 au bout de son chemin, qui m'apprend....que Sab vient de finir il y a 10 minutes....alors qu'il me reste plus d'une heure 15. Respect. Bis.
Pic-poc, pic-poc, pic-poc. Tout ce qui est plat et qui monte est pic-poqué. Ce qui descend est....vaguement trottiné. Les cuisses hurlent un peu.
Sur la fin de tour, heureusement, je retrouve du monde : un peu pêle-mêle des dossards verts, rouges et jaunes, plus ou moins tous à la même vitesse....d'escargot. Du coup, ma marche nordique à environ 6,5km/h est bien efficace et je dépasse régulièrement, tout en ne voyant revenir personne d'autre, après Robert. Mais qu'est-ce que je suis mort....
L'aller-retour du viaduc est l'occasion de s'encourager mutuellement avec ceux de devant...que je vais dépasser....et ceux de derrière, que je viens de dépasser...:-). Je manque juste probablement de quelques secondes, ce coquin de Stef qui me dira plus tard m'avoir eu en point de mire une bonne partie du tour, mais que je le désespérais un peu....;-)
Ce sera juste sur la fin de tour, croyant apercevoir un retour de l'arrière (probablement Stef), que je ferai quand même quelques relances à la course, qui feront très mal...à mes cuisses.
Moins d'ambiance, malheureusement, dans le village sur l'arrivée, ça sent la fin de course, tout ça. Mais, juste après que je sois passé à la barrière qui est près de la ligne d'arrivée (avant qu'on aille faire un petit détour supplémentaire au bas du village), j'entends hurler des "Allez Chris" et "Allez bubulle" avec des voix qu'il me semble bien reconnaître....:-). Je préfère ne pas me retourner (à ce stade de la course, c'est le risque de gamelle : la stabilité du coureur n'est garantie qu'en ligne droite sans bouger la tête....et encore !) mais j'ai le soupçon que certaine féminine vainqueur de la course est venue voir où j'en étais....et qu'elle est (bien) accompagnée.
Gros frisson qui passe dans cette fin de tour. Séquence émotion, tout ça. Celle qui m'a manqué à Silverheels et à la Swisspeaks, ça fait trois mois que je n'ai pas vécu une fin d'ultra. Donc, je prends un grand coup de respiration, on va essayer de se tenir sur cette ligne d'arrivée....et va falloir finir en courant, pour avoir l'air d'un guerrier...:-). En plus, y'a ce type que je voyais fugitivement derrière et qu'il n'y a pas de raison qu'il revienne, non mais (coucou, Stef, je ne savais pas que c'était toi...;-) ).
Hop, l'église (les marches une à une maintenant : peux pas mieux faire), allez on relance en haut, le petit passage étroit et ouééééééééé, la ligne. Et sprint pour faire moins de 16 heures et j'avais raison, y'a Sab et Fa2 et ça fait bigrement plaisir et je suis épuisé et je m'écroule sur la barrière et je réussis à peu près à rester digne (mais Sab a l'oeil et me dit qu'elle ne m'avait jamais vu dans cet état là).
15 heures 56 minutes 31 secondes, c'est mon meilleur temps sur 100 kilomètres, tiens (y'en a 104 bien tassés, tant qu'à faire, d'ailleurs). Je suis finalement 33ème : 4 places gagnées dont une du fait d'un abandon devant. Et 2h50 pour ce dernier tour, dans la lignée de l'avant-dernier.
Une petite déception après coup : Elisabeth avait improvisé de venir me retrouver à l'arrivée, mais la présence de deux "zones d'arrivée" (le centre village et la salle des fêtes qui servait de base vie au 100km) lui a fait attendre au mauvais endroit. Malgré tout, on se retrouve au bout de 10 minutes alors que Fafa a été aux petits soins avec moi (en gros, ils m'ont posé dans un coin et ils m'apportent bière, sandwiches, soupes, etc, etc.) pendant que Sab, qui a l'air prête à repartir pour 100km de plus, virevolte autour des tables de l'énorme ravito d'arrivée.
Nous profiterons pendant une bonne heure et demie de la chaleureuse ambiance de cette arrivée, qui fait beaucoup pour le retour positif que tout le monde a sur ce Trail des Fauvettes. C'est que nous attendons notre Raya, qui finit par arriver peu avant 17 heures. A court d'entraînement, il a souffert sur la fin, mais il est allé au bout sans rien lâcher.
La Mordor Rires Team a un bel avenir dans notre prochain challenge, avec un finisher du Tor, un double finisher de l'Ultra-Marin (oui, oui, Fab, c'est bien toi, même si tu as du mal à caser des entraînements, y'a tout le mental pour...regarde ton Torupe Raya), notre Reine des Fauvettes, un Bubulle qui a un peu de kilométrage au compteur et un Raya qui a du mental à revendre.
Les CAP Bollène n'ont qu'à bien se tenir, on va commencer à leur faire monter la pression !
Et, pour ce qui est des Fauvettes, rendez-vous en 2019 pour la version classique (les organisateurs s'offrent une petite pause l'an prochain).
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6 commentaires
Commentaire de DavidSMFC posté le 14-10-2017 à 20:36:04
Bravo Christian ! Ces Fauvettes te réussissent bien et c'est un grand plaisir de t'y retrouver chaque année ! C'est sûr, le parcours sur 17km pour éviter de faire 10 boucles, ça n'a pas rendu le parcours aussi fun qu'à l'accoutumée mais il y avait quand même bien de quoi se faire plaisir et c'était le lieu idéal pour que tu retrouves ton statut habituel de finisher ;-)
Et en plus, je suis même en photo d'un récit de bubulle... la classe !
En tout cas, félicitations et vivement la prochaine course où je pourrai te croiser car ce sont chaque fois de super souvenirs (et en plus, t'avais raison, on l'a doublé le Phi-Phi et en plus, c'était dans la montée du Viaduc !!
Commentaire de catcityrunner posté le 14-10-2017 à 22:30:33
Finalement je revis un peu ma course en lisant ce récit ! Utile car j'ai tendance à débrancher la fonction enregistrement pendant la course. Bravo et à bientôt sur les sentiers du mordor !
Commentaire de sabzaina posté le 15-10-2017 à 18:35:37
Très beau CR qui me fait dire : quel dommage que je n'ai pas le temps d'en écrire un.
Bravo pour ton mental et ravie que tu aies pu retrouver l'émotion d'une arrivée bien méritée
Commentaire de Bert' posté le 16-10-2017 à 14:08:11
Et ben ! Un 100km reste un 100km... Sympa mais faut quand même ne venir à bout !
Bravo pour avoir réussi, même si ce fut dur.
Il est clairement temps d'un peu de relâche côté Ultra et... fin Janvier sera au taquet ;-))
Commentaire de olive_94 posté le 16-10-2017 à 16:36:40
Bonjour Bubulle,
Toujours aussi sympa tes CR. Merci pour le partage.
Au plaisir de te retrouver sur les sentiers.
Bon aller, je bosse maintenant !
Il y en a qui vont boire un café d'autres fumer une cigarette et bien moi je lis les CR des Kikou ;)
Olive
Commentaire de La Tortue posté le 28-10-2017 à 00:20:00
infatigable ! bravo !
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