L'auteur : Zeasyrider
La course : L'Echappée Belle - 145 km
Date : 28/8/2015
Lieu : Vizille (Isère)
Affichage : 3055 vues
Distance : 145km
Matos : Cascadia 10
Hoka rapanui speedgoat
Suuntoo altimax
Petzl Rxp
Bâtons frendo ultra Meije
Sac Nathan Élévation + 2bidons 750 raidlight
Objectif : Terminer
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L'ECHAPPEE BELLE
Ça pourrait sonner comme un bon vieux western de John Ford ou un Steeve Mc Queen poursuivi dans les montagnes par une horde de chasseurs de primes et qui réussi à rallier la frontière synonyme de délivrance...
Mais il s'agit d'un autre long métrage situé dans le massif aérien de Belledonne dont l'aventure commence dans le berceau de la révolution française à Vizille et qui trouvera son épilogue à Aiguebelle en Savoie.
Ce film fait appel à 418 figurants qui devront suivre de leur propre chef un scénario bien ficelé par le metteur en scène et ses bénévoles afin de pouvoir récolter peut être un césar du meilleur acteur.
La quête du graal est toutefois adossée à la réussite des épreuves intermédiaires comme la très minérale croix de Belledonne ou du col moretan, le passage de morraines, la montée du col de la vache, l'affrontement de 2 nuits et de la chaleur, le dépassement de soi et des douleurs le long de ce périple de 144kms et 11000m D+/-...bref peu d"élus seront au firmament de cet art qu'est le cinéma de plein air.
Et dans les rôles principaux de ce synopsis on notera en Guest stars la présence de la grande Stella alias miss couette rencontrée 2 mois auparavant sur la cinema Andorran au détour du tournage de la Rondà del cîms avec qui j'ai partage le camping en compagnie Luc le belge, et Simon le grand combattant de l"extrême.
J'arrive le mercredi soir au camping ou je retrouve avec plaisir Stella et Luc. Le covoiturage depuis Antibes via la route Napoléon (normal pour aller faire de la résistance) est passée très vite.
On s'organise pour aller récupérer les dossards et on laisse nos voitures sur Aiguebelle en plantant une seconde tente à l'arrivée. Simon et Mary nous ramènent sur Vizille ou on passera la dernière nuit avant le D-Day..
Dredi le réveil sonne à 3h50 tout le monde s'active dans coco sweet...je bouffe rapido mon taboulé au poulet une banane et ma préparation made in Alain roche faite maison...il est 5h direction le départ en passant par le château de Vizille...dernière escale technique limite avant le départ et hop c parti...il est 6h g la frontale sur le front mais ne l"allume pas. La decouverte commenceJe cours pendant 10' à bon rythme avant que la première bosse arrive...bien que sur le roadbook nous soyons sur du vert ça monte très fort dans la forêt...en fait les couleurs qui vont du vert au mauve signalent juste la difficulté du terrain (racines pierres blocs morraines) sans tenir compte du % de pente. Ainsi on est sur du vert mais très pentu. J'arrive au 1er pointage (refuge d'arselle) en moins de 3h sans avoir trop puiser...le 2nd tronçon un poil plus technique se passe bien aussi mais sans plus et nous mène au pied de la grosse difficulté (refuge de la Pra)...je croise à plusieurs reprises Éric galea mais n'arrive pas à me rappeler d'où je le connais. A proximite des lacs Roberts je veux prendre des photos mais mon apn fait des siennes...je reessayerai plus tard sur d'autres lacs mais c définitivement mort SNIF...on rentre dans un univers minéral en attaquant la longue montée vers la croix de Belledonne point culminant de cette traversée. Je me dis que je vais peut être croiser Stella ou Simon au croisement de la boucle mais ils doivent avoir encore bcp plus d'avance sur moi. Il fait chaud le cheminement est difficile entre les blocs...je suis pas au top...ambiance haute montagne comme j'adore...arrivé presque au sommet je félicite les parents de 2 jeunes filles d'environ 8/10ans...sacrées graines de championnes...je tente un selfi au sommet de la croix mais en vain...le spectacle est grandiose avec des lacs de partout...sur la descente j'alterne marche et course...je vois enfin au loin le refuge Jean collet perché... Je suis 2 gars qui ont fait la diag et un moment d'inattention m'a fait craindre le pire: en regardant le refuge depuis le sentier en balcon je me prends les pieds sur une touffe et tombe dans le vide mais réussi à m'accrocher à une pierre...enfin le vide est relatif hein...arrivé au refuge je prend 30min de repos et en profite pour me badigeonner bien les pieds de Nok...en repartant et à ma grande surprise je croise Stella qui n'est pas au mieux et que j'essaie de rebooster...je lui donne rdv à la base de vie. J'abandonne l'idée farfelue d'arriver à la base de vie juste à la nuit...depuis la CX de Belledonne n'enchaîne pierriers sur pierriers en montée comme en descente souvent en hors sentier...la progression est lente et les % de pente sont gros...je supporte très bien le d+ mais commence à sentir la fatigue dans la descente...je prends qqs morceaux de mes barres maison à la patate douce mais je les trouve fades...bon an mal an après une dernière belle descente chaotique j'arrive au Pas de la coche...ils sont en rupture d'eau aie aie aie je suis à sec...je prends un peu de salvetat un bouillon de nouilles ( ce sera d'ailleurs une constante à chaque ravito pour moi) on plaisante un peu avec les supers bénévoles et l'un 2 nous assure qu'on peut se ravitailler au prochain torrent...je positionne ma frontale et en avant Simone...au bout de 25min de sentier en balcon la délivrance le torrent est bien la et j'en profite...me voilà en direction d'une longue ascension bien tendue qui nous amenera via un énième long pierrier au col de la vache...la l'une bien ronde et bien pleine nous éclaire magnifiquement...la nuit est belle sans nuage...l'ascension par contre est corsée...au col on devine les lacs de 7laux plus bas...une sente agréable nous amené à un pointage ou les 2filles l'encouragent et me donne rdv à Aiguebelle...elles ont sans doute vu que j'étais dans le dur...le 1er lac que je contourné par la gauche semble noir et très profond...je chemine comme ça mounta cala soft jusqu'au dernier lac ou au refuge une bénévole m'invite à prendre un bout de tomme au coin de l'âtre bien flamboyant...elle m'annonce 8kms de descente dont 1 partie bien tendue...je repars en trottinant seul et j'attaque la fameuse partie bien technique qui me fait mal au pieds...au bout d'un temps certain de descente interminable alléluia enfin un pointage...mais il l'assassine en l'indiquant 5kms...et c'est comme ça que les 8kms de soi disant descente se transforme en succession de vallon heureusement très souple...c'est la que j'aurais pu "envoyer" sur ces sentiers faciles mais la fatigue est bien la et je me languis de la base de vie...qui arrive après un long calvaire...j'ai 2h30 d'avance sur à BH...j'ai perdu énormément de temps sur le dernier relais pfff...dans ma tête l'abandon fait son chemin d'autant que j'ai des points durs sur les côtés des pieds. Je prends mon sac de vie prend une douche bien chaude et me change intégralement sauf le short quechua...et je troque mes cascadia10 pour mes news rapanui speedgoat pour changer de confort et laisser reposer l'amorti des Brooks...je vais au resto prendre un bon plateau spaghetti bolognaise et monte à l'étage me reposer sur un lit picot...je m''allonge mais n'arrive pas à fermer l'oeil malgré la fatigue...je consulte qqs messages réconfortants et décidé de repartir...dans ma tête il ne fait nul doute que je prends ce qui suit comme du bonus et suis presque certain de ne pas aller au bout mais je vais faire de mon mieux comme d'habitude...je repars sur un sentier soùple en descente re-seul et mes speedgoat me font déjà mal...le pieds glisse dans la chaussure et créé des irritations... Grrrrr fichtre...la grosse montée de valloire en sous bois interminable m'achève...je me fais doubler pas mal de fois et j'arrive au refuge enfin...je veux abandonner mais tout le monde me conseille dé descendre jusqu'à gleysin ou c'est plus accessible et puis d'ici là, selon eux, je me referais la cerise! Merci les gars vous ne le savez pas mais vous m'avez sauvé :)
Je prends un kfe et Sur le travers suivant je me surprends à accelerer puis à déposer sur une ascension ceux qui m'avaient doubler...je cours bien et rapidement sur toute la descente qui mènera au refuge de gleysin ou l'idée d'abandonner m'ait passé... Par contre je ne savais pas que j'allais affronter le terrible col moretan...bien qu'ayant pu courrir j'ai des ampoules aux pieds dont un bel oeuf sur le côté du talon droit...je demande aux urgentistes de me la percer mais ne sont pas habilitésje me positionne 4 compeeds aux 2 pieds, un bon coup de non chàngement de chaussettes...2 soupes de nouilles et hop c parti...je mène la 1ere ascension jusqu'au refuge de l'oule tambour battant...quel rythme je suis méconnaissableje rejoins un gros charter des trailers du 85 qui en voyant mon dossard rouge me félicite...ça fait du bien et satisfait mon ego...la 2nd partie de l'ascension se fait dans un gros gros pierrier et me voilà au fameux col du moretanles pieds me font toujours mal mais ça passe...enfin THE grosse descente que j'ai tant entendu parlédommagé que je ne sois pas en pleine possession de mes moyens...je prends mes marques sur les premiers mètres et puis je trouve le bon tempo pour sauter de blocs en blocs on traverse 2/3 névés biens sympa c'est fin et puis on arrive sur une grosse arête bien fuyante avec une looongue corde...je décidé avec qqs suiveurs de prendre les devants et je descend tout sans la corde en courant tout doucement...autnat ces rapanui m'ont flingues les pieds mais quelle accroche!!! Aucune glissade ni hésitations...en bas de la descente j'ai plus de cuissots mais le plaisir était la...s'ensuit 2 lacs magnifiques ou certains osent la baignade...ca faisait envie...me voilà au refuge de perioule une tente sur un plateau ou il fait très chaud...re soupe re Nok et le gars nous explique les 8kms restants avant la base de vie...fichtre va pas falloir que je chaume...grosse descente en sous bois racine puis après une petite piste plate les 2 gars qui m'accompagnent m'annoncent une belle bavante horrible...je confirme et en plus sous le cagnard je donne de gros signes de fatigue...mon 2nd coup de calgon arrive et bien qu'arrivant au refuge de la pierre du Carré mon esprit est à l'abandon...je bois des litres d'eau de source fraiche...pas de solide et après un bon 1/4h de pause je repars démotivé et les pieds qui me font atrocement mal...je traverse quelques très beaux champs d'epinards sauvages...c trop beau...je m'ecarte et laisse passer tout le monde j'y suis plus...plusieurs concurrents qui m'ont reconnus depuis la base de vie tente de me démotiver mais rien y fait...et puis au sortir d'un petit bois j'aperçois la station de super collet...ça me booster mais j'arrive pas à courir avec ces zampoules... Et à même pas 5min de l'arrivée un groupe de 3 gars arrivent à me convaincre d'essayer en allant consulter les podologues...je fait donc le scénario dans ma tête et décidé de tenter de reprendre mes cascadia...je me fait pointer à 17h41...j'ai 20min devant moi pour repartir sans être disqualifier...je prends mon sac de vie ôté mes rapanui et enfilés mes cascadia puis fait qqs pas:) rooo le kifff...allez hop je change de chaussettes Nok encore un bol de soupe du fromage du sauciflard et je repars pile qqs secondes avant 18h...direction val pelouse...je suis remonte à bloc surtout que les shoes c'est du bonheur maintenant...une longue ascension sur liste que je partage avec l'organisateur d'un trail en savoir avec qui j'ai discuté toute la montée lui sur son VTT...merci mon gars j'ai grave apprécié le brin de causette...à ce moment là je suis dernier...je récupéré un gars que je déposé en descente mais qui reviendra sur moi au refuge de claran...j'attaque sans cesse montée descente plat...les sentiers sont faciles et terreux ça change...puis peu avant le refuge de la balme je retrouve le dossard rouge qui m'avait motivé qqs heures avant...je lui explique mon cheminement et faisons un bout de chemin ensemble...etant plus rapide j'attaque les 500d+ jusqu'au refuge des ferices que je ferai en 1h...j'ai la patate...je l'arête 5min fait le plein et départ sur le même rythme étant convaincu que je serai finisher...mais je sens poindre la fatigue oculaire... Et oui je viens d'attaquer ma 2nde nuit et toujours pas dormi...ça fait 40h que je produis un effort...un grosse montée puis une descente...je crois à tord que je suis sur les 3kms de descente qui mène au refuge...que nenni...je vois tout en haut le cheminement des frontales qui montent au ciel...j'ai encore du jus et je l'attaque toujours à bon rythme pour enfin arriver à un pointage sur une crête... Et la je prends un coup de bambou...on m'annonce 5kms de descente avec une première partie très aérienne limite escalade ou la chute est interdite...la vue commence à baisser mais la dangerosité des lieux me tient en éveil...on doit être au col d'Arpingon ou sous col de la Freche... Bref après cet éperon bien tendu de nuit je n'arrête pas de courir sur toute la descente et les parties plates mais je n'en vois jamais la fin...j'ai de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts et les parties roulantes sont horribles pour ma concentration...il me fautvdu technique...les hallucinations commencent: je vois des ours ou des gros morses alors que ce ne sont que des gros rochers...je m'arete de courir car je croyais voir des loups noir ou brebis sur le sentier alors que ce n'était que de la boue...puis j'approche ma montre de la bouche croyant que c'était du chocolat....grrrrr...après un énième détour me voilà enfin au refuge de val pelouse...j'ai repris 1h15 d'avance...c'est gagné me dis je...je me restaure et decide de dormir 15/20 min...je m'allonges et peur de ne pas me réveiller à temps je m'endors pas...je repars vers 1h18 soit 40min avant la BH...je sens toujours la fatigue...la 1ere partie est atroce je suis comme dans un état second et j'arrive tant bien que mal au pointage en haut du col ou jevme suis arête plusieurs fois pour me reposer..,ils annoncent 11kms de descente avec 100d+...le sentier est facile et je pars en courant...je passe à l'arrache les 100d+ je ne vous plus tourner mes jambes je fais qqs écarts...puis la pente devient bien raide et mon attention se focalise sur la technicité du terrain...ça me maintien en éveil...j'arrive enfin à un check point avec un beau feu de joie...le gars nous annonce 7kms de descente continue pas technique mais bien pentue...c 'est simple à partir de ce moment là j'ai courriel toute la descente entièrement en doublant un nombre' incalculable de concurrents...je suis fiercde loi mais mal aux pattes...puis un long très long travers en sous bois nous menant au dernier ravitoj'ai 1h20 d'avance...la partie est gagné même s'il reste 14kms 500d+ et que je suis défait...encore une soupe de vermicelles un bon kfe bien dégueulasse et je repars...j'y vais cool dans l'ascension et comptais refaire le coup de la descente précédente sur les 1000d- finaux mais voilà il n'y a que très peu de sentiers et le route me fait mal aux pieds... La fatigue a laisser place à l'excitation et me voilà enfin rentrant dans Aiguebelle...je m'efforce à courir pour respecter cette très belle épreuve...ilbfaitcdeja très chaud il est 10h30 je rentre dans le pré on m'annonce les quelques personnes qui sont la m’acclament et je franchi cette putain de finish line les bras levés au ciel en guise de remerciements... Une petite interview au micro puis je fais retentir la cloche des finisher:)
Quoi dire de plus à part que cet ultra est vraiment magnifique mais qu'il est aussi ultra exigeant...plusieurs facettes de la montagne sont présentes comme les pâturages les lignes de crêtes des sentiers souples et somptueux en fin de partie et puis le lourd le très lourd constitué de toutes ces parties minérales qui font de la haute montagne tout ce qu'on aime...des lacs tous plus beaux les uns des autres et bien sur des bénévoles vraiment avec une âme de montagnard prêt à rendre service...je regrette juste peut-être un peu plus de ravitos...
Et pour mon ego je suis bien sur fier d'avoir réaliser la même année le doublé Rondà del Cîms/ultra Échappée Belledonne :)
Merci à mes parents de m'avoir donné cette forme à ma petite famille d'avoir supporte ma préparation et à mes zamis de m'avoir soutenu et même participer aux trails de prepa en off...
Tschusss
Claude
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3 commentaires
Commentaire de Trimoreo posté le 07-09-2015 à 20:43:58
Tes hallucinations m'ont bien fait rire. Bravo pour ta course. Lutter avec les barrières horaires en tombant de sommeil ne doit pas être simple. T'as été fort dans la tête.
Commentaire de Philippe8474 posté le 11-09-2015 à 09:01:25
Quelle aventure
Bravo!
J'suis admiratif des mecs du 144 km! Quel périples!
Bravo d'avoir tenu et d'être aller au bout... malgré les hallucinations!
Commentaire de OderF_06 posté le 27-08-2016 à 22:34:50
Quelle épopée on s y croirait, oui c est vraiment une des meilleurs ambiance montagne! Encore bravo pour ce doublé en 2015 !!
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