Communauté des sports d'endurance

Bien que résident dans la région depuis quelques années, et à Castelnaudary même depuis deux ans, je n'avais jamais participé à cette course. Pourquoi ? Surement qu'au fond de moi je ne me sentais pas prêt. Mais cette année, après avoir été finisher du Trail des Citadelles 73km/3600mD+ en à peine plus de 10h30, après avoir terminé le Challenge Cathare (95km/5600mD+ en 16h sur deux étapes) et après avoir une fois de plus affronté la canicule aragonaise sur le Gran Trail Sobrarbe (43km/2500mD+), je me suis dit qu'il était temps de tenter cette Ronde qui parcourt la Capitale Mondiale du Cassoulet.

Premier acte : inscrire son nom au Kivaou pour commencer à réaliser que ça y est, je vais enfin en être. Et là, surprise, un autre kikou, Corne de Chamois, est déjà inscrit. Je me renseigne sur le personnage, vois qu'il appartient à une bande de joyeux drilles alpins dont je lis parfois les récits, et me dis donc que ce kivaou n'existe que pour faire un bon mot, dans le commentaire accolé, que je cite : "j'hésite avec la TDS".

Je contacte quand même l'individu par MP, et il me confirme qu'il sera bien présent sur l'événement. Nous convenons alors d'une rencontre, et prévoyons de boire une bière ensemble à l’issue de la course.

Nous nous retrouvons quelques minutes avant le départ, apprécions notre chance d’être là, quand au même moment certains avancent tête à cul sur des sentiers sans grand intérêt au cœur de méconnues vallées alpines.

Nous échangeons aussi sur nos objectifs du jour. Personnellement, j’ai étudié les résultats des années précédentes et pense pouvoir espérer passer sous la barre des 35’. CdC reste assez vague sur ses intentions.

Le départ est donné, et il faut jouer des coudes pour pouvoir passer les coureurs plus lents. Dans l’opération, je vois Corne de Chamois s’éloigner, plus vif que moi (surement parce que plus jeune).

Nous longeons le Port de Castelnaudary, puis le Grand Bassin. Je suis en zone rouge, peu habitué à courir aussi vite. Un collègue me double, et arrive à prendre quelques mètres d’avance.

Dans la montée vers le Moulin de Cugarel, mes jambes de trailer me permettent de le remonter et de grappiller quelques autres places. Après avoir tenté de mourir en essayant de boire au verre au premier ravito, j’ai décidé d’employer la technique simple du « versé de verre sur la tête » qui permet de se rafraichir, et de laper quelques gouttes au passage.

Dans la descente, j’envoie les watts, aidé par l’amorti de mes Hoka.

Passage au centre, beaucoup de spectateurs, et début de la 2^e boucle. Même scénario que la première, avec serrage de dents sur le plat, puis doublage de routards dans la montée et gros gaz dans la descente, d’autant plus que j’aperçois maintenant le maillot de CdC une trentaine de mètres devant moi.

Je fais la jonction à 500m du but, et nous lançons le sprint dès le bas du Cours de la République, doublant trois coureurs au passage. Nous convenons à mi-ligne droite de finir ensemble, et passons donc côte à côte sous l’arche, le chrono affichant alors un beau 00 :33 :30.

Le temps que CdC aille retrouver sa petite famille, je passe chez moi pour enfiler un tee shirt sec. Je redescends assez vite, retrouve des compères, refais la course avec eux, tout en guettant du coin de l’œil la réapparition de CdC. Malheureusement, je ne le retrouve pas au milieu de la foule, et ne peux donc pas honorer ma promesse de lui payer la bière. A la place, je vais boire tout seul chez moi, affalé devant...

Aujourd’hui, deux jours après la course, je suis toujours sur un nuage après cette belle réussite, et j’envisage déjà de m’aligner sur du plus long et plus relevé dès le mois d’octobre prochain : le 10 km de la Légion.

Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je vais surement d’ici là participer à deux ou trois trails de 20 à 30 kms avec au moins 1000mD+ chacun, afin de pouvoir appréhender sereinement le passage sur le pont de l’écluse de La Planque ou la remontée de la Giraille, points clés de ce 10km, représentant à eux deux quelques 20mD+.