Récit de la course : Trisapin - 118 km 2006, par ironcyril

L'auteur : ironcyril

La course : Trisapin - 118 km

Date : 18/6/2006

Lieu : Cublize (Rhône)

Affichage : 3178 vues

Distance : 118km

Objectif : Terminer

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Mon tri sapin



Après une longue préparation dans le parc à vélo, histoire de ne rien oublier et surtout se préparer mentalement, je rejoints le lac avec Denis et Brahim pour une dernière photo. Je me positionne ensuite devant en compagnie de Luc, Cyril et Patrick. Quelques applaudissements histoire d’évacuer le stress, et le coup de départ est donné à 8h30 pétantes.

Après quelques foulées, je plonge pour effectuer les premiers tours de bras, assez rapidement le temps de me trouver un peu à l’écart. Je prends l’option de faire l’extérieur sur la gauche, et m’impose alors un rythme plus relâché, mon obsession étant de démarrer le vélo en ayant gardé le maximum d’énergie. Malgré tout je n’arrive pas à respirer sur du 4 temps sur la première partie du parcours. Ce n’est qu’au retour que je trouve un rythme plus fluide et avec de meilleurs appuis. Ca me paraît un peu long, et pour cause le parcours est rallongé d’au moins 200 mètres. J’aperçois le tapis rouge qui accueille les arrivants ; j’en profite pour effectuer les cents derniers mètres avec davantage de battements. La sortie de l’eau s’effectue sans souci et je retire rapidement la partie haute de la combi, pour rejoindre le parc à vélo au trot. Malheureusement, je n’arrive pas à distinguer nos supportrices du jour : dommage, car marchant beaucoup au mental, je suis toujours à la recherche de visages familiers sur une course. Ce sera pour plus tard…
La première transition se passe bien : je prends bien soin d’essuyer mes pieds avant d’enfiler les chaussettes, car il y a pas mal de petits graviers collés aux pieds. Ca serait dommage d’avoir à s’arrêter plus tard à cause d’un grain de sable. Sorti du parc, j’enfourche le vélo et décide d’embrayer les premières longueurs sur le 42.

Et c’est parti pour 100km de vélo, et surtout 1500m de dénivelé positif. Je mouline et remonte pas mal de concurrents et concurrentes dans les premières longueurs. Arrivent les premiers lacets, que je passe assez sereinement en prenant garde de ne pas trop en emmener : je regarde très régulièrement le compteur et rajoute systématiquement une dent dès que la cadence passe en dessous des 80 tours / minute. Je prends ainsi un bon rythme et passe le premier col sans encombre : j’y prends un gel antioxydant. Le deuxième est bien plus pentu et heureusement les sapins apportent un peu de fraîcheur (il fait déjà bien chaud). La troisième montée est plus douce et j’y place une accélération, en prenant soin de ne pas trop griller de cartouches et de bien boire à chaque ravitaillement. Col de Favardy à 856m d’altitude, dans la longue descente qui suit, je suis surpris de ne pas avoir trop peur, moi qui craint les virages depuis ma chute il y a deux ans (qui m’avait valu une fracture de la clavicule). Etant en confiance, je me laisse aller à un bon train, effectuant quelques relances sur la plaque : c’est une des rares portions du parcours où j’aurais pu mettre le 52. Les passages en flancs de collines sont très agréables : le paysage est superbe et le temps au beau fixe. Dernier tape cul, une fois passé le 4e col à 707m de hauteur, il reste 8 km de descente pour en découdre avec le premier tour. Avec quelques relances, il suffit de bien se caler dans le cintre pour rejoindre Cublize. Entre les coureurs de l’Ironman que je commence à rattraper, j’ai repéré 4 concurrents qui roulent à peu près au même train que moi : je les repère bien pour tenir la cadence sur le second tour. Je profite du passage à côté du lac pour saluer les filles et Phiphi que l’on repère facilement avec ses grandes « frites jaunes applaudisseuses ». Merci et à toute à l’heure… J’aurai bien besoin de vos encouragements en course à pieds. Mais pour le moment tout va bien. Je passe en 1h38 les 50km : l’objectif est de faire le second dans le même rythme. Au premier col je me rends compte que la cadence n’est plus la même : je commence à forcer et les jambes tournent moins vite. Du coup dans la deuxième côte, je ne m’affole pas et met suffisamment de dents pour rester bien en rythme. Je ne ressens rien au niveau du fémur : le bobo semble tout à fait effacé. En revanche, je sens des douleurs dorsales de plus en plus gênantes. J’ai beau essayer de rester les fesses sur la selle, j’ai besoin de me mettre en danseuse pour atténuer le mal de dos. Le moment aussi de faire un peu la discussion avec un des 4 compagnons de route : un vétéran de 42 ans. On encourage ensemble les gars de l’Ironman que l’on remonte dans cette ascension. De mon coté, je dois pas avoir l’air si frais que ça puisqu’il me demande si je suis dans sa catégorie d’age. Dis donc l’ancien j’ai 10 ans de moins que toi, m’enfin ! Du coup je lui claque une petite accélération, en bon prince que je suis. Je file vers le col du Pavillon et prends un moment pour m’alimenter un peu. Revoilà l’ancien et avec d’autres concurrents on file vers la dernière grosse difficulté du parcours cycliste. J’assure une montée contrôlée et ne me laisse pas influencé par les quelques gars qui me passent. Je tiens mon rythme et finalement recolle à l’approche du point culminant. Retour sur Cublize et pas si facilement que ça puisque je prends au second tour la dimension des petites bosses qui me cassent les pattes, alors qu’au premier tour elles passaient sans problème. Vivement l’arrivée au parc. Mais avant d’arriver, je profite de la dernière longue descente pour effectuer des étirements des jambes, mais aussi du dos, qui continue de me lancer. J’ai l’impression qu’il n’aime pas la position fesses en l’air : j’arrête de me prendre pour un cycliste du tour de France. C’est donc sagement que je traverse Cublize, que j’avale une barre énergétique, et que je rejoints le parc. Au moment où je dégrafe les chaussures, un gars m’annonce 44e. Je n’en reviens pas : à aucun moment de la course je n’ai eu la possibilité de savoir combien j’étais positionné, et cela m’importait peu : jusqu’à ce moment là j’occupais l’essentiel de mon temps à me concentrer sur la cadence de pédalage, et surtout à me projeter sur la course d’Embrun. Du coup, cela me booste bien, et d’autant plus que je croise les fidèles supporters à l’entrée du parc à vélo : coucou, tout va bien, je suis content et en bonne forme.

Je pose le vélo, change de chaussures, et enfile ma ceinture Overstim avec 4 fioles remplies d’hydrixir. C’est la première fois que je teste ce procédé, ayant trop peur de faire une hypoglycémie.

C’est parti pour un semi-marathon. Dès les premières longueurs, je trouve que la ceinture est très lourde, et en plus j’ai oublié de vider les poches de mon débardeur, remplies d’un ¼ de gatosport et de barres de céréales. Tant pis pour le gâteau que je jette, et finalement je m’habitue assez vite avec le reste. Le mal de dos quant à lui est toujours là, mais moins fort en course à pieds par rapport au vélo. Je m’acclimate de tous ces petits désagrément, et met en route ma petite foulée pas très esthétique, mais plutôt efficace. Ma principale contrariété vient du chrono : au moment de partir j’ai vu 4h15 sur ma montre (la suite me dira que j’ai lu n’importe quoi !!). Mon objectif étant de faire la course en 5h45, il va falloir faire le semi-marathon en 1h30. Certes c’est une cible que je m’étais fixée idéalement, mais avec la chaleur qu’il fait, et mes petits désagréments du moment, j’y crois à peine. Je prends tout ça philosophiquement et me concentre sur ma foulée pour trouver le bon rythme, alors que quelques coureurs me doublent comme des balles, même le vétéran de 42 ans. Mince alors ! Après avoir longé le lac, je file vers Amplepuis. Rien de spécial à signaler : la machine est lancée et je savoure les rares moments ou je rattrape des concurrents. Je croise Julien Loy : il a une sacrée avance sur le second. Je l’encourage et le félicite au passage. Pas de réponse : on sent bien la différence d’esprit entre les pros du triathlon et les amateurs du Trail. Je me souviens encore de la 6000D l’année dernière où au moment de croiser Marc Maroud il m’avait répondu très généreusement. Allez c’est pas grave. Je continue sur le bitume et approche d’Amplepuis. Dans le village, petite ambiance sympathique avec un orgue de Barbarie. J’ai hâte de voir le fléchage passé en couleur orange, signe de la mi-parcours. Y’a qu’à demander, et c’est parti pour le chemin du retour. Je ne sais pas trop ou j’en suis en terme de chrono, mais je suis pas trop mal physiquement. Par ailleurs, je n’ai pas vu un camarade du club depuis le début : je ne sais même pas s’il y en a devant. Phiphi ne m’a pas donné ma position à chaque fois qu’il m’encourageait : cela signifie t’il que je suis aux avant postes ? Peut-être car je vois au loin Patrick qui approche. La vache il a pas l’air en forme : je marque un arrêt, une petite accolade pour l’encourager et le rassurer : « le demi tour n’est pas loin, tient bon ». Je repars et tiens bon aussi de mon côté. Je me sens plutôt bien d’un coup : je relativise par rapport à l’état de santé de mon compagnon de route. Sur le chemin du retour je croise 1 à 1 les membres du club. Bastien, il l’air en forme, pourtant les crampes lui tétanisent les jambes. Didier, il a pas l’air dans un grand jour, et suit Johan, qui a la patate et montre un grand sourire. Plus loin je retrouve Cyril et Hervé. Je me dis à ce moment là que Luc doit être devant moi, mais quelle surprise de le voir juste derrière Hervé : il a pas une bonne mine. Je ne me doute pas un instant du clavaire qu’il vient de passer en vélo. En tout cas, chapeau d’avoir eu la volonté et le courage de continuer après 3 crevaisons et un pneu à moitié à plat. Le chemin s’écarte de celui de l’aller : ah voilà la fameuse Monstress. Un talus d’environ 150 m à monter. Le challenge c’est de le faire en courant, ou du moins en trottinant. Allez je m’y colle, et contre toute attente, ça passe plutôt pas trop mal. Je redescends et entends déjà le speaker à l’arrivée : le parc à vélo n’est pas loin, me dit-on. Cool, j’ai encore les jambes, et je n’ai bu que 2 fioles d’hydrixir. Eh mais c’est Denis que je croise : je l’avais pas reconnu avec son maillot rouge (traitre qu’il est, il n’a pas mis les couleurs du club). Un peu plus loin, j’arrive sur Phiphi, et les filles sont postées un peu plus loin. C’est tellement bon de les voir, que je m’arrête pour un petit bisou : désolé Patrick, Didier et Hervé, mais l’instant est trop bon. Je suis dans un état euphorique à l’idée d’approcher la ligne d’arrivée : le chrono affiche 5h24 à ma montre. C’est trop beau pour être vrai ! Malheureusement, il y a encore une boucle inattendue : je saurais pas dire combien elle fait en distance, mais elle paraît interminable. Finalement après cette difficulté, plus psychologique, que physique, je rejoints la ligne d’arrivée. Je savoure les derniers mètres et lève les mains au ciel : 5h29’. C’est que du bonheur !!!

J’arrive avec un super chrono, mes jambes sont impeccables, il n’y a que mon dos qui me fait mal. Je bois un verre, récupère mon diplôme, et rejoints les filles pour voir passer les gars. Patrick arrive un peu plus tard, bien marqué par l’épreuve qu’il endure avec des crampes dans les cuisses. Finalement j’attends le reste du groupe dans l’air d’arrivée et profite de la présence des étudiants osthéo pour me faire manipuler le dos. Toute l’équipe est au complet et aucun abandon : objectif rempli.


Bilan : superbe course, super forme et super ambiance. Je me sens en confiance à l’approche d’Embrun, et soutenu par un super groupe. J’ai hâte d’y être, et d’avoir la chance de passer la mythique ligne d’arrivée avec ma femme et mes pitchouns, qui n’ont pas pu venir sur Cublize.



Mes stats :


NATATION 2200m : 35' - 40e - FC moy 163pls/mn

VELO 100km : 3h17 - 55e - FC moy 158 pls/mn

CAP 21,1km : 1h37 - 109e - FC moy 163 pls/mn

TOTAL : 5h29'21" - 53e scratch (21e Senior 3) - FC moy 160 pls/mn

1 commentaire

Commentaire de hérisson posté le 30-12-2006 à 09:53:00

Salut Cyril,

on s'est surement croisés à Cublize en juin dernier ; j'y participais en vue d'Embrun ; vraiment une belle course qui m'en a fait baver ds la partie cap. Je termine en un peu plus de 6 heures. De ton côté quelle progression et quel beau chrono !
Tu étais à Embrun le 15 août ?

Hérisson

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