Communauté des sports d'endurance

Me voici donc lancé sur mon 2ème trail : après le Sparnatrail, voilà le trail des chapeliers, 52Km dans la vallée du Geer (Nord de Liège et Ouest de Maastricht). Le dénivelé : je ne sais pas mais pour les puristes, j'ai la carte avec les courbes de niveau, mais je n'ai plus la force de les compter…

En ce qui concerne la préparation, j'ai suivi à la lettre les méthodes éprouvées d'un colistier sur le web : il me conseillait, il y a environ 3 semaines au vu de mon manque d'entraînement de multiplier les petites sorties (plusieurs fois 40' par semaine). C'est ce que j'ai fait : 2 x 30' de courage et d'abnégation la semaine passée. Il me disait que des longues sorties n'étaient pas nécessaires, j'ai fait les Crêtes de Spa, course plate et courte s'il en est… Et puis, je suis allé plus loin! Je me suis fait une AAB (rappel : AAB = appel à bouffer, voir l'article sur le Sparnatrail) tout seul la veille du trail comme cela m'avait si bien réussi fin de l'année passée : au programme un Meursault 96 et avec le gigot d'agneau, un listrac médoc Fourcas-Dupré 1988.
Tout était prêt pour une grande performance.

Le jour de la course, une petite tartine de confiture car cela ne m'arrive jamais de déjeûner, ma mixture : 2l d'eau avec de l'Overstim n°4, goût pêche. J'aurais dû me douter que là se trouvaient déjà les germes de mes futures difficultés : le produit m'ayant été fourni par un certain Pierre Gillain jaloux de ne vouloir m'accompagner. Point positif : je n'avais pas oublié le changement d'heures…

Départ donné à 1000Hr, temps au beau fixe, je m'élance le cœur battant (déjà fort vite).
A la première côte, après 10' de course, je me force à marcher mais je suis le seul. "Comment", me dis-je in petto," je suis le seul à marcher, cela ne va pas". Mais au moment de redémarrer, une petite voix sage m'indique de continuer à mon aise. De plus, c'est le moment où ma montre m'indique par une petite sonnerie que j'avais réglée toutes les 10' qu'il est temps de boire. Ce que je fait… (hmmm, ce goût de pêche).

Respectant à la lettre les consignes strictes de mon conseiller ("course régulière les 30 premiers kilomètres, ensuite tu vois où tu en es"), ma course s'est répartie de la manière suivante : 10 premiers Km en 54'21", les 10 suivants en 54'17" (c'est pas beau çà, hein?), les 10 suivants en .. 1h03'28" (mais 3' d'arrêt au ravito du 26ème et de plus, cette partie était plus dénivellée, ce en quoi la plupart des coureurs à qui j'ai posé cette question n'étaient pas d'accord – les traîtres). C'est là que j'ai vu où j'en étais : les 10 suivants en 1h09' (enfin, je crois, je n'ai pas vu le panneau) et le 40-50Km en … 1h20'18". Pour les deux derniers Km, vous n'avez qu'à calculer, j'ai terminé en 5h28'12". :-(

Si, si, il y a eu des bons moments : l'arrivée, la bonne Leffe, le T-shirt "finisher" (il a du prix celui-là et c'est pas encore aujourd'hui que j'ai abandonné), le beau temps… Arrêtons de plaisanter : une belle mais dure course. Je pense qu'elle était plus dure que le Sparnatrail mais c'est difficile de comparer. Des beaux paysages : le fort d'Eben-Emael avec vue sur le Canal Albert, un beau (petit) château fort avec des sculptures d'animaux étranges sur les tours… De la campagne, du bois et sous-bois, des routes, des chemins de remembrement et puis surtout des montées et des descentes…

A l'écoute de mon petit corps meurtri : les 33 premiers Km impeccables. Ensuite, jusqu'au 38ème (endroit du 2ème ravitaillement), je perds du temps et des places (ce qui psychologiquement est dur puisque jusqu'à ce moment, je n'avais fait qu'en gagner). J'hésite à redémarrer mais "on n'est pas des mauviettes hien?" et comme il ne reste "que" 14 Km… Mais ils ont été difficiles. Le panneau du 50ème a été comme une délivrance et les 2 derniers, bien qu'effectués à faible allure, sont bien passés. Mais, entre le 38 et le 50, j'ai énormément marché, dans les côtes bien sûr mais aussi sur le plat et surtout dans les descentes. J'avais simplement mal aux muscles, particulièrement l'arrière des cuisses et chaque pas que je faisais était le plus rasant possible. Bizarrement, quelques débuts de crampes au niveau des hanches…

Je me suis dit à un certain moment : "mais que fais-tu là?", bien vite oublié. Jai souri aux étoiles (que je voyais tournoyer autour de ma tête), j'ai respiré un bon coup (et ai grimacé parce que c'était un peu douloureux) et ai ensuite relancé la machine ("allez, jusqu'à ce virage, puis jusqu'au pied de la montée, puis… STOP!!! "Mais qu'est-ce que je suis venu faire ici?"…).

Enfin, pour le ravitaillement, j'ai bu au total environ 3 litres de la préparation glucosée (100gr/l), j'ai mangé ½ banane (26ème Km) et 3 barres énergétiques "barlixir" d'Overstim. Quelques remarques : j'avais soif dès le départ (ce qui est mauvais signe je pense) et de moins en moins eu fur et à mesure de la course sauf entre le 45 et le 50 où je buvais régulièrement d'initiative avant la sonnerie des 10'. J'ai eu des douleurs au ventre sans savoir si cela venait de la boisson ou des muscles abdominaux utilisés pour la respiration. Néanmoins, bien que la boisson me paraissait fort "sucrée", elle ne m'a jamais paru écoeurante.
Quant aux barres énergétiques, c'était du solide! J'ai eu assez difficile de les avaler (même en buvant en même temps et en mâchant conscienscieusement) et je mettais assez longtemps à les digérer (jusqu'à 1/2Hr après l'avoir ingurgitée).

Les résultats : le 1er en 3h49'55" (il a déjà gagné des 100Km); 3 dames m'ont dépassé entre le 40 et le 50 dont Isabelle Heneresse pour ceux qui la connaissent qui termine 1ère en 5h26'19". Je termine 64ème (sur un peu plus de 100 arrivants). Le plus remarquable à mon sens est le temps réalisé par le 1er vétéran 4 (plus de 70 ans) : 5h 08'08"! Il faut le faire.
Bonne journée et vivement la prochaine!

Mogwaï