L'auteur : Rudyan
La course : Trail des Balcons d'Azur - 46 km
Date : 27/4/2014
Lieu : Mandelieu La Napoule (Alpes-Maritimes)
Affichage : 3007 vues
Distance : 46km
Objectif : Pas d'objectif
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Après le trail de Mirmande il y a un mois, le 2ième gros test de l'année se présentait ce we avec les Balcons d'Azur, 47kms et 2200m de D+.
Une course annoncée comme plus technique et plus exigente que Mirmande. J'arrive comme à mon habitude avec une semaine de repos, de quoi se sentir en pleine forme.
Pour l'occasion, ma femme et moi en profitons pour se faire un petit we sur la côte d'azur, arrivée le samedi et retour le lundi, avec une belle vue depuis notre chambre d'hotel...
Bref, le décor est planté : soleil, ciel bleu et ambiance de fête...Oui mais voilà, après un samedi parfait (ballade sur la plage, retrait dossard, petit resto et nuit calme), vient le moment du réveil du dimanche matin.
Tout d'abord, je ne suis pas du matin, alors la sonnerie à 5h15 ne me met pas en joie. Et puis vient le moment où je mets le nez dehors, sur la terrasse de la chambre... Non je ne rêve pas, il fait froid et il pleut!
Merdum! Je n'avais pas prévu de veste de pluie, juste un coupe-vent. On fera avec. Autant vous dire que l'appel du lit est intense à ce moment précis. Après tout, pas dramatique si je me replonge dans cet écrin taille XXL pour finir ma nuit, si?
Mouais...ce n'est pas trop mon genre de renoncer au dernier moment, alors c'est parti! J'ai une petite dizaine de minutes de marche pour rejoindre la ligne de départ. Quand j'y arrive, je suis trempé. Mon coupe vent ne m'aura pas protégé longtemps. Les coureurs sont entassés sous les tentes du village jusqu'à l'appel sur le lieu de départ, sur la plage. Là, on est tous bippés et on s'installe derrière l'arche au milieu de la plage.
C'est alors que la pluie cesse. Et on ne la reverra plus! Bon, c'est toujours ça de pris! Mais ça n'empêche que je suis trempé!
On écoute le brief de l'orga, sagement parkés. On annonce 256 partants. Les coureurs ne se pressent pas pour prendre les devants. Du coup je me retrouve assez bien placé, dans la 1ère moitié. Le départ est donné et je suis surpris de la vitesse où tout le monde attaque les premières bosses, à froid! C'est sûr, en me mettant un peu trop à l'avant je me retrouve avec des avions...
Départ-Ravito1 : 16kms (objo 2h30)
En tout cas quitter Mandelieu demande déjà des efforts, car les rues grimpent bien pour un début de course. Et puis très vite, on entre sur les premiers sentiers...
Le début de course est un enchainement de petites montées et de descentes plutôt roulantes. Les sensations sont bonnes alors je n'hésite pas à allonger dès que je peux. Une première difficulté se présente au km6, ça passe sans encombre. Derrière c'est une belle descente assez roulante. Je relance et dépasse quelques coureurs. C'est bon pour le moral.
Puis vient une montée de près de 5kms avec des passages plus ou moins raides. Je l'entame à bonne allure car les sensations sont toujours excellentes. A ce moment, je me demande tout de même si je ne suis pas en train de faire une grosse erreur en partant si vite...ça risque de se payer cher en fin de course. Finalement, je décide de continuer à courir au feeling, tant pis pour la prudence!
J'arrive au 1er ravito...en 1h55! Plus d'une demi heure d'avance sur mes prévisions. Cela confirme mon début de course "à risque". Mais tant que je me sens bien, je fonce!
Ici le vent est assez froid et je ne regrette pas d'avoir gardé le coupe-vent. A noter qu'à ce ravito, je ne m'arrête même pas! Pas de papotage avec les bénévoles, pas de pause picnic, pas de Monopoly, rien! Je me dis que ça va plaire à Rafouille, lui qui trouve toujours que je campe à chaque point d'eau...
Ravito1 - Ravito 2 : 23kms (Objo 3h30)
Après le passage de ce point d'eau, on termine l'ascencion par la montée au col de l'ours. Je dépasse encore quelques coureurs qui semblent très à la peine. De mon côté, je suis surpris par ma fraicheur et je me dis que je suis peut-être enfin dans un bon jour! J'arrive au sommet frais (mais sans avoir vu l'ombre d'un ours...) et j'attaque la descente...technique! Et là je vais déchanter. Je vois petit à petit tous les coureurs doublés dans la montée me dépasser à leur tour...
Le final est la pire portion pour moi avec des pentes bien marquées et très caillouteuses, tout ce que je déteste! Pourtant la vue est splendide puisqu'on est en bordure d'une crique sauvage. J'essaie de me détendre et j'en profite pour récupérer, quitte à ne pas avancer autant que ça me serve à quelque chose!
Et c'est avec une immense joie que je vois la pente enfin s'inverser! Maintenant, ce sont 3kms de montée qui doivent nous mener au prochain ravito. Je récupère quelques places.
Au final, je fais cette portion en 1h05, ce qui me laisse encore 30 minutes d'avance sur le programme avec une passage au 2ième ravito en 3h tout pile!
Ravito 2 - Ravito 3 : 34kms (objo 5h)
Sur ce ravito je remplie la poche à eau et prends un morceau de fromage, rien de plus. Encore un arrêt rapide! Au passage, je n'aurais avalé que 2 gels, une pâte de fruit DKT et...ce morceau de frometon!
On alterne à nouveau courtes montées et petites descentes pas trop techniques. Je double pas mal de monde sur cette portion car je me sens toujours bien alors que pas mal de monde commence à souffrir. Le soleil fait aussi son apparition. J'en profite pour faire qqs clichés sur ce parcours qui est sûrement l'un des plus beaux que j'ai fait.
Je trace alors sur de supers singles en sous bois. C'est super agréable. A un moment, j'entends au loin la sono d'arrivée! C'est souvent synonyme d'arrivée sur les derniers kms, mais là pas du tout! C'est assez démoralisant...
On passe devant une grande statue en bois, Sainte Afrique. Etonnant de voir cette immense réalisation au milieu des collines.
Et puis j'entame la descente sur Théoule où se trouve le dernier ravito. Là je me surprends à avoir des jambes de feu. Je dévale les sentiers puis débouche dans les ruelles du haut du village. Je dépasse 3 ou 4 coureurs. Ensuite c'est une série de descentes d'escalier et de sentiers de terre très agréables. J'envoie fort mais je n'aperçois personne devant...
Puis on débouche sur le bord de mer. Je croise des promeneurs qui me regardent intrigués. C'est assez bizarre de se retrouver au milieu de ces gens de manière soudaine. Au bout du port, se profile le ravito. Je m'y arrête pour remplir la poche (je ne parle pas de moi mais de mon sac...) et sans vraiment savoir pourquoi je m'attarde...Difficile d'expliquer ce qui se passe mais j'ai du mal à repartir alors que physiquement tout va plutôt bien. Je repars en 4h30 environ. Maintenant l'objectif sera de rentrer sous les 6h45 voire 6h30.
Ravito 3 - Arrivée : 47kms (objo 7h)
Un coureur que j'ai déjà cotoyé une ou deux fois sur la course me fait enfin décoller. On repart ensemble le long du port. Et là...une voix surgit. Le gars semble avoir son téléphone allumé mais je n'arrive pas à comprendre ce que c'est. Je lui lance un "y'a qqun qui te parle je crois". Et il me répond que c'est la radio. C'est trop étrange, ça parle d'économie et de groupe de manipulation. Le son assez fort me saoule alors j'accélère pour le distancer. Le son coupe...et puis revient! Sauf que je m'aperçois qu'il provient de MA poche, de MON téléphone! Bordel à con! J'ai du appuyer sur un truc au ravito...Je lui explique le malentendu et ça le fait marrer.
On rattaque les sentiers ensemble et on va faire une belle partie du chemin qui reste tous les 2.
On monte alors sur de larges pistes et là, je prends mon premier coup de moins bien. Rien de grave mais disons que ça devient difficile. La montée n'est pas très pentue mais longue. On dépasse quelques coureurs. Je suis mieux que mon accolyte qui s'accroche comme il peut.
Puis on bascule sur un sentier un peu technique et là les rôles s'inversent. Il prend les commandes et je tente de m'accrocher. Il me distance légèrement mais je le garde en point de mire. Du coup, dès que c'est plus roulant je relance pour recoller.
Viennent alors 4 kms de descente très roulantes. Je sens que les cuisses commencent à durcir sous les chocs répétés. Malgré cela, on continue à remonter du monde, en fin de parcours c'est motivant!
Passage sur le bitume où un coureur est à terre avec un ami à ses côtés. On demande si tout va bien. Apparement il a juste eu un coup de mou. Je leur propose un gel mais il ont tout ce qui faut alors on repart pour la dernière bosse. Un petit km qui passe sans trop d'encombre.
Mais derrière, c'est la dernière descente technique. Je laisse passer mon compagnon de route pour ne pas le ralentir et je le vois s'éloigner rapidement. Très vite je ne le vois même plus. A partir de ce moment je ne verrais plus personne d'ailleurs, ni devant, ni derrière.
Je retrouve enfin la route et laisse les cailloux derrière moi. Pas mal de monde présent pour nous encourager, ça booste! On traverse les rues de Mandelieu et on arrive sur la plage. Il n'y a plus qu'à longer la mer...sauf qu'on a droit à une succession de criques. Et pour passer de l'une à l'autre on doit passer par de belles séries de marches. AU loin j'aperçois le coureur avec qui j'ai cheminé un bon moment. Je reviens progressivement pour terminer 30 secondes derrière lui.
La fin de parcours est à l'image de cette course : belle mais exigente!
Puis j'arrive sur la plage où le départ à été donné, le sable rendant encore plus difficile ces derniers kms.
Je donne tout ce que j'ai sur ce final. Les jambes sont encore assez alertes. Encore quelques marches pour rejoindre le bitume qui surplombe la plage et c'est la dernière ligne droite, sur tapis rouge s'il vous plait!
Je passe la ligne en 6h24. J'ai tout donné sur la fin ce qui fait que je termine carbo, comme les pâtes. Mais j'ai l'impression d'avoir géré ma course de bout en bout, sans jamais être dans le rouge. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien sur une épreuve aussi longue.
Je termine 110ième sur 237 rentrants.
Au final, une course qui me satisfait pleinement. C'est une bonne perf pour moi et surtout les sensations ont été au rdv! Bref, le pied!
Maintenant un peu de repos avant d'envisager les 80kms des Ecrins...
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11 commentaires
Commentaire de kkris posté le 28-04-2014 à 23:01:16
Bravo Yannick, belle perf avec de bonnes sensations, c'est cool,l'entrainement paye!
C'est bon pour le moral, en vue des Ecrins...
Merci pour le récit,je coche cette course dans mon agenda pour l'année prochaine.
Peut être aux Ecrins , mais sans la radio stp!!
Commentaire de Matchbox posté le 29-04-2014 à 00:07:29
Super gestion de course, bravo Yannick !
La forme revient, c'est cool. Des distributions de cartouches sont à prévoir bientôt :)
Ce qui est dingue c'est que j'étais dans le massif de l'Esterel depuis vendredi et que c'est par hasard que j'ai vu qu'il y avait un trail ici.
Du coup, dimanche matin j'en ai profité pour découvrir le massif avec une belle sortie longue de 3h sur le parcours du 80 km. J'ai supporter les coureurs de l'ultra et même fait le pacer des premiers en faisant des aller/retours dans la montée du col de Cap Roux. L'ambiance était extra et comme tu le dis dans ton CR, le coin est magnifique.
C'est dommage que je ne savais que tu y étais car je t'aurais surpris au détour d'un bosquet :)
Commentaire de Marion_35 posté le 29-04-2014 à 01:00:53
Bravo Yannick, ça m'avait l'air fort agréable comme course, et bien menée! (Et oui, il faudrait être difficile pour ne pas apprécier les paysages de la région!). Hâte de lire ton prochain récit! :)
Commentaire de Jean-Phi posté le 29-04-2014 à 09:07:14
Bravo Yannick, belle course et belle gestion ! Tu as bien assuré sur ce trail. Plus de 30mn par rapport aux prévisions, je dis bravo !
Un de mes plus mauvais souvenirs de course que cet UTBA (52kms l'époque) pour moi mais des paysages à couper le souffle. Me suis toujours dit que je le referai.
Commentaire de brague spirit posté le 29-04-2014 à 09:17:46
C'est vrai qu'avec un peu plus de lumière,cela aurait eu une autre"gueule".Les vues sont magnifiques,mais à force de passer,on ne s'en rend plus compte.As tu vu le Mercantour eneigé,au passage des Grues.
Bonne continuation pour la suite.
PS Notre Dame d'Afrique,est en métal.C'est une reproduction,de la Vierge Noire,qui "tronait",dans la cathédrale d'Alger.
Ceçi dit,meme si,lorqu'on est au pied,elle est gigantesque.Elle est par ailleurs assez discrète.
Commentaire de chanthy posté le 29-04-2014 à 09:21:15
Bravo Yannick, la forme revient et te donne confiance pour les Ecrins?!!! ;)
à très vite.
Commentaire de riri51 posté le 29-04-2014 à 13:10:49
Félicitations mon yannick, un récit très vivant comme d'hab et une perf qui laisse présager de bonnes choses pour les écrins (je croise les doigts pour que ton chef te donne le samedi!) Bonne récup mon poto!
Commentaire de Japhy posté le 29-04-2014 à 13:13:41
Bravo pour ta course! J'ai bien pensé à vous tous quand j'ai ouvert ma fenêtre dimanche matin, heureusement le mauvais temps n'a pas duré (mais ils l'avaient annoncé la pluie, ça n'aurai pas dû être une surprise ;)
Par contre je suis très étonnée par ta remarque Matchbox, les balcons d'Azur c'est un des plus gros trails de la région, avec des gens qui viennent de loin, comment ça se fait que tu n'en aies jamais entendu parler alors que tu es aussi du Sud-Est????
Commentaire de Matchbox posté le 29-04-2014 à 22:09:31
Enfin si, j'en avais entendu parlé mais je ne savais pas que c'était juste à l'endroit où j'étais durant ces 3 jours... la honte :)
Mais c'était un signe pour que je le fasse l'année prochaine. En tout cas je me suis bien marré avec un groupe de bénévole au col du Cap Roux.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 29-04-2014 à 20:40:28
un bon récit , Bravo Yannick pour ce grand maratrail ;)
Commentaire de Rafouille posté le 02-05-2014 à 05:32:18
Mouai.... T'aurais pu faire un podium.....
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