Récit de la course : Belledonne 2000 2006, par yeti_jl

L'auteur : yeti_jl

La course : Belledonne 2000

Date : 4/6/2006

Lieu : St Martin D'Uriage (Isère)

Affichage : 2392 vues

Distance : 34km

Matos : Asics Trabucco
Chaussettes trail
Short/Cuissard Asics
T-Shirt respirant Millet
Sous Pull léger Lowe Alpine
Sac à dos (+poche à eau) Deuter

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Belledonne 2000 : Che Bella Donna !

Belledonne 2000, c'est un magnifique trail dans des paysages variés, entre zone agricole, forêts, cascades et lacs de montagne encore partiellement gelés en ce printemps qui ne veut pas arriver.
Après 34km, et 1865 de D+/D-, il reste ça. Une succession de lacs qu'on ne devine parfois qu'à la dernière minute au détours d'un verrou rocheux, et les déversoirs qui parfois serpentent et semblent hésiter entre les moraines herbeuses avant de plonger en cascades vers la vallée.


Mais bon, il a fallu courir, ou marcher c'est selon. Pendant 5h03mn pour ma part.
Le parcours nous promène d'abord dans les faubourgs de St Martin d'Uriage, de hameau en hameau par des chemins de traverse où l'on alterne rapidement marche et course. Déjà des écarts se creusent et des groupes se forment. Mais rien de bien significatif pour la suite. Je double pas mal de monde, marche derrière des coureurs qui tentent de courir coûte que coûte. Et du coup, je relance mieux.
J'atteins les Seiglières (D+ 475m et 3.7km) en une trentaine de mn.
Un ravito bienvenu et le chemin en légère descente nous offre un répit avant d'attaquer la montée vers la Gaffe, puis les chalets (en ruine) de l'Oursière au pied de la cascade. On quitte le soleil et les pistes forestière pour s'engager sur un sentier monotrace qui grimpe assez irrégulièrement dans la forêt et franchit quelques ravins dont l'un était occupé par un névé assez malsain à franchir 10 jours plus tôt. Cette fois, pas de problème, mais je devine un gros boulot de la part des organisateurs pour assainir ce truc.

Le pied de l'Oursière (+1000m) est atteint en 1h10. Ensuite, on s'élève par de beaux lacets qui nous amènent à la sortie de la zone boisée. Ca fait un moment que je navigue dans un groupe qui tourne bien. On discute pour passer le temps, se raconter d'autres courses, se renseigner sur le parcours ... Encore quelques virages et nous voilà sur un replat entre caillasse et lit de ruisseau méandreux et boisé. Là aussi, il est facile de perdre la trace et sur une relance après une hésitation, je tappe violemment le genou droit contre un rocher. Ca va ? oui, oui pas de problème (solidarité entre coureurs) Même pas mal ! Sauf que le caillou m'a bien entamé la peau. Du coup ça pisse un peu le sang. Un petit détour au ruisseau pour nettoyer ça, et ça repart. Face à nous un vrai mur dans un pierrier, avec des petits points multicolores éparpillés dedans. L'attaque du pierriers est assez rude, et en plein soleil. Mais on passe rapidement à l'ombre, et le chemin escalade le pierriers lacets heureusement assez réguliers. Mais pourquoi certains s'échinent-ils à prendre tous les raccourcis qu'ils trouvent. Non seulement c'est une très mauvaise idée pour les randonneurs ou les bergers qui passent par là, mais en plus, le gain de temps ne me semble pas valloir l'énergie supplémentaire dépensée.
Là haut, c'est la porte de la montagne. Pelouse rase, névés et moraines. Quelques soldanelles pointent leur nez à peine la neige fondue. Juste le temps d'un abricot et d'une gorgée d'eau. Un pansement ? Non, merci ça va aller. Il y a le ruisseau pas loin. Les bénévoles sont attentifs, attentionnés. Merci à eux sans qui ces courses n'existeraient pas.

Ruisseau, donc. Un petit coup de nettoyage du genou, et ça repart. Tiens, les balises disent qu'il faut traverser. Mais il faut faire un grand pas et encore, on n'est pas sûr de garder les pieds au sec. Un coureur monte un peu plus loin et passe sur 2 ou 3 rochers plus rapprochés. Bon, pas tout à fait sec, mais presque. Et encore, il y a moins d'eau que 10 jours plus tôt! Et beaucoup moins de neige aussi. Cette fois, je suis la trace qui franchit l'épaule sous le Roc de l'Hopital et longe le vallon du Doménon en rive droite. Pas mal de neige dans cette zone. Tiens, il y a du monde en face. Des coureurs. Oui mais d'abord il nous faut poursuivre sur ce flanc jusqu'à l'entrée du verrou devant La Pra. Deux heures de course, 1400m de D+ et 12.9km. Un coin de paradis.
Je m'y attarde quelques minutes, discute un peu avec les bénévoles qui pointent chaque dossard, et je grignotte un barre aux céréales et aux germes. Boire un coup. Et c'est reparti. Glissade sur un névé. Un peu d'euphorie le long du lac Claret et du lac Longet. La trace est faite, et il ne reste que peu de neige. Ca va vite. Profitons en, parce que ce qui suit est beaucoup plus technique. La descente sur le Lac Léama est assez acrobatique.

Trace étroite et pierreuse. Névé un peu gelé dans une épingle. Et pas envie de dévaller la pente. Le déversoir se traverse au sec, puis le chemin continue au flanc des pentes de l'Echaillon. On perd 120m et qu'il va falloir remonter pour rejoindre les lacs Robert. Je ne suis accompagné par deux autres coureurs. Pas vraiment de relais, mais chacun est vigilent sur la trace un petit peu délicate à suivre, même si les balises du GR sont bien visibles. Je suis un peu dans le dur. Je ne parviens pas à trouver ma foulée. C'est assez cassant, et j'ai l'impression de me battre avec la pente. Mauvaises sensations. Tiens, une dame en bleue assise dans la montagne avec bouteilles d'eau et abricots secs de rigueur. Merci à vous. Et hop, on repart. Ce coin est très beau, mais pas pour la course ! Déja en venant faire une reconnaissance, j'avais trouvé ça difficile. Bref, on arrive enfin dans la zone des Lacs Robert. Pause, énergie et photo. Il fait toujours très beau. En point de mire l'ignoble pente de la Croix de Chamrousse. Tout le monde prend la piste alors que le sentier passe dans le vallon d'à côté. Mais il ne semble pas y avoir de trace. Alors va pour la piste. J'attaque fort là dedans. D'abord dans la neige, mais ce n'est pas la meilleure idée de la journée. Bord de piste, donc. Je double quelques coureurs. En haut, il faut finir ce sacré mur. Je grimpe ça avec la rage. Pressé d'en finir. J'aime pas ce coin ... quoique ... il suffit de regarder ailleurs que sur les pylones

... Oui mais là haut, c'est le brouillard et le vent (froid) qui nous accueille. Bon, on file jusqu'à la Croix et le ravitaillement juste derrière. Moins de 20mn pour monter les 240m de D+. Petite pause. Fromage, Saucisson, chocolat. Plein d'énergie.

Mais la descente de la Croix sera un véritable Calvaire. Une bonne vingtaine de minute pour descendre les 460m, à ne pas savoir comment être efficace, quelle foulée adopter. J'arrive en bas avec les quadriceps en feu. Et je crois bien que je me suis fait doublé par tout le podium féminin, sénior et vétéranes comprises. A peine cherché à suivre. Il y en a deux qui m'ont passé, hop, comme ça. Des ailes !
Et voilà qu'il faut remonter. Oh, pas grand chose. 50m. Et derrière, une autre piste à descendre. Même en zig-zag, j'ai du mal. La descente ce n'est décidément pas mon fort. Au Recoin de Chamrousse nouveau ravitaillement.
Là, je coince. Je ne m'arrête pas que pour le plaisir. J'en ai besoin. Quelques étirements pour me remettre dans le bon sens. Un peu de route, et le tracé prends un chemin très agréable sous Chamrousse et la crête des Ramettes. Pas large et un peu accidenté, mais bien frais. J'ai du mal à relancer la mécanique. Il faut être attentif aux racines et aux zones de caillases... Et ça n'en finit pas. Là je n'ai plus le tracé en tête. Ca gamberge. Tiens on arrive à une route. Seiglières ? Ben non, c'est le bas de Casserousse. Eh bien, je suis pas rendu ! Je marche un peu, me fait doubler par des gars qui m'encouragent. Merci. OK, je m'y remets. Descente sur un bon chemin large. Ouf les Sieglières.
Joli table de ravito avec parasol, bouquet de fleurs et sourires. Sympa. Là, je pense que la fatigue est très présente. Je mange même un quart de banane !

Honnêtement, j'ai hâte que ça se termine. Eh, mais peut-être que moins de 5h, c'est possible ?! Reste moins de 4km et 20mn. Il faudrait que je descende à 12km/h. Possible, mais pas gagné ! Aller, on y va. On est 3 à repartir ensemble. J'essaie d'attaquer tant que je peux. Tiens, il y a un gars assis sur un banc. Il parle d'abandon. Sans nous arrêter, on l'encourage. Il repartira. Je continue d'attaquer. J'ai retrouvé de l'énergie et une foulée à peu près "décente". Mais plus assez de lucidité. Un manque d'attention me vaudra une torsion un peu violente sur la cheville droite. A priori, rien de grave. Sauf qu'à 1km de l'arrivée, c'est la crampe au mollet droit. Là, il faut que je m'arrête. Les 5h seront donc dépassées. Marcher, se faire doubler. Oui, oui, je sais l'arrivée est proche ... mais aïe ... relacher le muscle, étirer doucement et boire. Ca repart. Je finis en trottinant pour faire bonne figure. Une montée, un virage, et le soleil qui inonde la place de la mairie de Saint Martin.

5h03 pour 34km et 1865m de dénivellé. Mon objectif était de 5h30. Contrat rempli, donc. Et le souvenir d'une course tracée dans un cadre magnifique.

Et je voudrai finir par un grand merci et un grand bravo aux organisateurs. Parce que baliser cette vraie course de montagne dans des secteurs aussi isolés que La Pra ou le lac Léama, ça doit être un sacré boulot. Sans compter la présence de neige qui a nécessité de faire un peu la trace par endroit. Mais cette neige participait aussi à la beauté du paysage...

2 commentaires

Commentaire de le_kéké posté le 06-06-2006 à 11:47:00

Super ton CR, je revis la course d'avant hier (j'ai mis 5h10)
N'hesite pas à rajouter qq photos puisque tu dis que tu en a pris.
Moi aussi j'adore cet course et je suis bien content qu'elle est reprise après une année d'interruption.

A+

Philippe

Commentaire de yeti_jl posté le 20-07-2006 à 17:35:00

Les photos ont été prises pendant la course.
Si jamais vou êtes intéressé par l'une d'elle dans un format plus grand ... faites moi signe :))

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