Récit de la course : Trail du Vignoble Nantais - 57 km 2014, par ejouvin

L'auteur : ejouvin

La course : Trail du Vignoble Nantais - 57 km

Date : 23/2/2014

Lieu : Le Landreau (Loire-Atlantique)

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Distance : 57km

Objectif : Pas d'objectif

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Un week-end tête en l'air

J'avais adoré le Défi des Fondus l'année précédente, et je trouve que c'est une course parfaite pour travailler sur la fatigue. Donc au programme, une course rapide nocturne, une courte nuit et une distance un peu plus longue au petit matin. Le tout avec un classement au temps cumulé.

C'est donc avec grand plaisir que je me suis engagé de nouveau sur cet événement avec l'espoir d'améliorer mon classement. Cependant, le début d'année est poussif et je sens bien que je manque de foncier. Mais bon, j'y vais le moral gonflé à bloc et une grosse motivation, même si j'ai l'étrange impression que ce week-end ne va pas sentir la rose, devrais je dire le trèfle.

 

 

L'aller

Bon bah comme d'habitude, c'est du grand n'importe quoi. Sous prétexte que la première course est le samedi soir, je prépare mes affaires le samedi matin. Résultat, je prends trois fois trop de trucs, en triple / quadruple mais j'arrive à oublier des affaires. La NOK, de nouvelles chaussettes ... Donc, je passe ma fin de matinée à faire le tour des magasins avant de prendre l'autoroute. Et c'est parti pour une longue partie d'autoroute. Je compte manger en route, mais je m'y prends comme un manche. Finalement, j'irai prendre mon repas à 16h30 en arrivant sur Carquefou, après avoir réceptionné ma chambre. Juste une petite heure de repos devant les JO et il est temps de se rendre au point de rencontre.

J'avais bien lu le règlement, où il est mentionné clairement qu'il fallait penser à sa carte d'identité, sinon pas de dossard....

 

 

Course nocturne

Bien entendu, j'ai mal repéré le trajet et je ne prends pas correctement la bretelle d'accès. Ce qui fait que je vais m'arrêter devant deux motards de la gendarmerie pour faire un point sur ma tablette, utilisée comme GPS. Ils sont particulièrement surpris, mais je leur explique que je cherche mon chemin. Bon ça passe, je trouve le chemin mais je prends l'autoroute dans la mauvaise direction. Pfff, pas gagné tout cela pour arriver en temps et en heure.

Tant bien que mal, me voici rendu mais il y a un monde de dingue. Normal, il y a eu une course découverte et les parkings sont pleins. Pas grave, j'aurai une petite marche pour aller chercher le dossard et là, catastrophe ...

A la chef de l'organisation, du charme tu feras

C'est pas faute d'avoir lu et relu le règlement, mais voilà que je ne trouve plus mes papiers. En fait, c'est plus grave que prévu, j'ai tout oublié, sauf la CB / carte UGC / carte Carrefour dans la chambre. Bon, je suis déjà énervé contre moi même, ça commence mal. Je me ressaisi et je vais tenter le coup, convaincu de mon charme naturel. Bah oui quoi, avec l'entraînement que j'ai sur les trails, cela va bien finir par sourire.

Direction la table de retrait, bonjour madame je viens retirer le dossard 5071. "Oui monsieur, vous avez votre carte d'identité ?". Bon, là Etienne, il faut jouer le grand jeu... J'explique que j'ai tout oublié dans la chambre, qu'elle est à 45' de route, que je suis vraiment emmerdé. Op, direction l'organisatrice en chef et je tente un petit:

C'est donc à vous que je dois faire du charme ?

La réponse est sans équivoque

Moi, on ne me charme pas comme ça

Mince, ça commence mal. Après un rapide interrogatoire sur mon identité, mon adresse et mon téléphone (que j'aurai donné volontiers, pas la peine d'en faire autant Embarrassé) elle accepte le retrait de dossard. Mais sur le ton de la rigolade, elle évoque que cela mérite la bouteille de Muscadet, offerte à l'inscription. Quelle ne sera pas sa surprise quand je lui donnerai cinq minutes plus tard. Même si elle insiste en disant que c'était pour rigoler, je suis plus fort au jeu du plus "con" Cool et je repars délesté du présent.

Aller, il est temps de se mettre en tenue et de s'échauffer. Je vais opter pour un manche longue et short court. Bidon ou pas bidon ? Sachant qu'il y a deux passages au Lycée et donc autant de ravito, je vais y aller sans rien, au pire je ferrai un arrêt.

 

L'échauffement est poussif, les jambes sont lourdes et ne durera que 20 minutes. C'est que j'en ai perdu du temps dans toutes ces conneries. Idéalement placé sur la ligne de départ, les fumigènes sont allumés pour créer une superbe ambiance, et c'est parti.

 

Du calcul, tu ne feras pas

Bon, nous sommes partis pour un peu plus de 20 kms dans les vignobles et bois aux alentours. Ce parcours est super sympa car on repasse deux fois au point de départ, sous les encouragements des spectateurs. Mais l'exercice peut être difficile. Il faut réussir à gérer pour ne pas perdre trop de temps, mais pas se mettre carbo, il y a 57 kms le lendemain quand même.

Je pars sans trop calculer assez rapidement, au moins aussi rapide que sur les 10 kms effectués en début d'année. Vous commencez à me connaître, la vitesse est une composante inexistante dans mes atouts. Donc, malgré cela, c'est par wagon que je me fais dépasser. Ca joue même des coudes, je me fais pousser malgré mes tentatives de mise sur le côté. Pas grave, je vais attendre mon heure, soit un peu après 10kms parcourus.

Donc la première boucle se conclura par, se laisser dépasser puis commencer à remonter.

 

Les yeux, grands ouverts tu ouvriras

Ca y est, je suis lancé pour la deuxième boucle. Le cardio est assez haut, mais les jambes ne piquent pas encore. Dès la deuxième boucle, je vais tâcher de conserver mon rythme, en prenant pour point de mire les lucioles devant moi.

Un bénévole soulève un barbelé, nous obligeant quand même à se mettre à quatre pattes. Bon c'est rigolo, sauf qu'il y a que des couillus autour de moi. Et même si Jean-Pierre Costa a dit "On ne sent pas le cul des femmes, sauf si c'est elle qui demande. Si c'est elle qui demande tu vois ça avec elle", je n'aurai pas été contre me retrouver en face d'un joli popotin Langue tirée

Bon, sauf que 100m plus loin, on doit repasser sous un fil barbelé. Première petite erreur de parcours, parce que finalement ces passages à quatre pattes étaient inutiles.

Nous sommes les uns derrière les autres et le rythme me convient très bien. Je sens une légère faiblesse devant et prend les commandes. Devant, plus personne en visu et nous continuons à forcer dans cette belle boue.

D'un coup, je sens un craquement sous mon pied et je tombe comme une merde dans un petit "fossé" rempli d'eau. Ouch, bon bah je me relève et nous nous rendons compte qu'il n'y a plus de balisage. Premier retour en arrière et un gros paquet se forme. Et voilà, tout le travail effectué perdu.

Et ça repart, mais en groupe et c'est un peu lent. Bien entendu, ceux qui nous ont repris ne laisse pas trop le passage et il faut faire pas mal de zigzag sur les chemins et dans la boue. Cela dit, la hiérarchie va vite se rétablir et je décide de rester sagement derrière un ou deux gars, histoire de ne pas prendre la responsabilité du parcours.

On saute un petit cours d'eau, ça remonte et .... cul de sac. Y a plus que des troncs d'arbres couchés et plus de chemin. Rebelotte, retour arrière, repris par un grand nombre de coureurs, et beaucoup nous ont suivi. Là, ça commence à me contrarier quand même.

On finit par retrouver le chemin et la fin de la seconde boucle arrive. Ce qui va me permettre de me changer les idées en tapant dans des mains tendues.

En route pour la troisième boucle qui va commencer par une superbe descente de 10m mais bien raide. Les spectateurs ne s'y trompent pas, ils sont venus voir des gamelles. Et cela ne va pas manquer, un gars jugeant surement mon allure trop lente, passe comme un "fou" sur le côté, perds l'équilibre et effectue une superbe roulade sous les applaudissements. Heureusement, il ne m'embarque pas là-dedans, mais il va m'accompagner pendant une grande partie de cette fin de course. Dès que cela monte, il me dépose mais il ne me faut pas longtemps pour le reprendre sur le plat et les descentes. Ce petit jeu va durer pendant un petit moment jusqu'à une côte où ... bah il ne m'aura pas repris. Rigolant

Nous traversons un petit village et un habitant nous donne des indications, sans que je ne les comprenne. J'interprète la pancarte comme devant tourner sur la gauche. Et voilà encore une erreur, il fallait tirer tout droit. C'était donc cela que voulait dire le gars ??? Criant

Après, je ne me souviens plus vraiment, j'hésite entre me mettre dans le rouge pour terminer ou stabiliser le rythme. Le seul truc que je sais, c'est que je vais perdre plusieurs places. Est ce du à l'agacement, l'envie de gérer, la fatigue .... Bref, nous en terminons et je récupère vite fait les temps de passage.

A noter cette organisation parfaite. On franchit la ligne, on va au pointage et on peut retirer les temps de passage sur un flyer...

 

 

Repos

Il ne faut pas traîner, direction l'hôtel. J'avais prévu le coup et le repas m'y attend. Je le réchauffe mais incapable de trouver des fourchettes. Donc je vais manger les pattes et le jambon avec les doigts en regardant "The Voice". Un peu la soirée loose quoi... Surtout que je me sens nauséeux, comme après chaque course finalement. Mais il faut se forcer et surtout ne pas traîner.

Et bien, j'ai tout faux et je joue de la zappette. Vraiment aucune volonté....

 

 

Longue distance

La tête, du cul tu sortiras

Et voilà, il est 5h Carquefou s'éveille. Je mets de côté mes affaires pour la course, prépare la boisson dans un premier bidon, le deuxième sera pour l'eau clair. Petit coup d'oeil sur la météo, il va faire frais au début mais après ça risque de chauffer. Bon bah tee-shirt manche courte, corsaire et porte double bidons. Je me force à manger comme la veille au soir, mais ça ne passe pas terrible.

C'est bon, tout est prêt ? Les affaires dans la valise, le sac ok checked. Rien dans la salle de bain, je peux quitter la chambre. Sur la route, je vais faire exactement la même erreur de parcours, au même endroit. Ca promet...

Bon, j'arrive 30 minutes avant le départ, c'est court mais heureusement y a pas grand monde. Je commence à me préparer et là .... Mais Pu... de bor... de me.... il est ou ce GPS / cardio ? Je dois me rendre à l'évidence, il est resté dans la chambre, alors que je l'avais mis une dernière fois en charge... Je discute rapidement avec Rodio lui faisant part que je n'ai pas envie de prendre le départ. Finalement, comme il me le dira, ce sera à la Roots.

Ca sent compliqué cette histoire quand même, comment avoir un "chiffre" sur les sensations, il va vraiment falloir avoir l'impression de se traîner.

 

Au yoyo, tu joueras

Finalement, je me dis que ce serait trop bête d'être venu ici pour rien. Surtout que je me suis inscrit sur le Défi après validation, pour éviter que des gens viennent sur le Défi uniquement pour réaliser la course Nocturne. J'ai déjà merdé le coup de la carte d'identité...

Alors je pars tranquillement, me laissant doubler de toute part. Des dossards verts, ceux du défi, me déposent et je me demande bien comment ils font.

Cependant, après quelques kilomètres, les positions se stabilisent et je commence à faire le yoyo avec les concurrents. Un coup je les rattrape, puis ils s'échappent. Est ce moi qui ralenti ou eux qui accélèrent dès qu'ils m'entendent ? Je n'en sais rien du tout, n'ayant aucune indication de vitesse.

 

Ton coach, tu appelleras

Je profite d'un long passage plat pour regarder l'heure sur mon téléphone, que je ne prends jamais d'habitude. Et là je vois un message de "bonne course" de la part de mon coach. Je décide de le joindre pour lui expliquer mon agacement. Il va me rebooster tant qu'il peut en disant que je dois m'adapter, que cela peut arriver n'importe quand. J'aurai pu perdre le GPS en pleine course et ce serait pareil.

J'essaye de lui expliquer que j'ai du mal à me jauger, que je fais le yoyo. Pour m'encourager il m'explique que si c'est le cas, c'est que cela va sauter plus tard et qu'il faut être patient. Bon, je suis à moitié convaincu, mais on se quitte la dessus.

 

Les discussions entre concurrents, les oreilles tu ne tendras pas

J'ai rejoins un premier duo qui papotent. Mais comment font-ils ? L'un indique que l'on est à 10.8km/h de moyenne que c'est très bien comme cela. L'autre lui répond que son objectif est de conserver ce rythme jusqu'à la fin Surpris Bah moi, je sais que je ne pourrai pas, et je me dis intérieurement que le gars risque d'avoir une surprise Clin d'œil

Puis, je vais m'incruster de temps à autre, toujours le yoyo, dans un second duo. Et là, ça discute des épreuves réalisées. Des entraînements chocs de préparation, du genre 2 fois 50 km en deux jours etc. Pfff, je ne me sens pas à ma place pour le coup. Pied de nez

Il faut vraiment que j'arrête d'écouter les autres conter leurs expériences.

 

J'avais lu que le parcours était dans le sens inverse par rapport à l'année précédente. Mais impossible de reconnaître, mise à part quelque passage bien sympathique dans des filets d'eau froide.

 

Tes ambitions, à la baisse tu réviseras

Je ne suis toujours pas à l'aise sans aucune indication de distance. J'essaye de ne pas me faire trop mal, d'être à l'aise tant que je peux. A un croisement, je demande à une bénévole à quel km nous sommes. Elle m'indique 21, vite je regarde l'heure sur mon téléphone. Surpris 2h30 de course, 21km ... Il en reste 36, c'est mal barré cette histoire ... A ce moment là, mon objectif devient de finir et d'essayer de se faire plaisir. Mais la tête a pris un coup, un gros coup.

C'est alors qu'enfin, je commence à reconnaître le parcours. C'est un single qui ne fait que monter / descendre et serpente. C'est ultra ludique et je me souviens que j'en avais bavé. Mais impossible de mettre un kilométrage, impossible de se repérer. On attaque une belle série d'escaliers, et je sens que le deuxième ravito est proche. Puis, quand j'entends le bip de déclenchement du chrono, ça me redonne le moral, il n'est plus très loin, après le prochain virage, après la prochaine montée ?

Enfin, je l'ai en visu en bas de la descente. Piou, ça fait du bien mais je ne vais pas trop m'y attarder. Après avoir pris quelques renseignements, je comprends que la bénévole m'avait indiqué le Point de Contrôle 21 et non le kilométrage. Ouf, c'était assez étrange surtout quand on voit le temps de passage à ce ravito, cela voudrait dire que je suis allé très (mais alors très) vite pour l'atteindre.

 

De 353, ton annuaire ne s'enrichira pas

Et c'est reparti toujours dans un sympathique single. C'est vraiment la portion la plus compliquée pour moi, du fait du terrain, de passage les pieds (voir les jambes) dans l'eau en montant et descendant. Mais au moins, on s'amuse malgré la solitude.

Or celle-ci va être cassée à la vue de quatre concurrents, dont deux magnifiques couettes Rigolant

Je savais bien que cette partie allait vous manquer hein...

Aller, en route pour la déconne et cette fois-ci, on se la joue gentleman. Petit contrôle de dessous de bras, ça va, le postérieur se tient tranquille. L'affaire devrait bien se dérouler alors.

Donc, je rattrape le petit groupe, et les deux filles sont scotchées derrière deux gars dans une montée. Je glisse juste un petit "On laisse passer les filles", et les gars de devant s'écartent. Désolé les gars, mais vous faisiez un petit peu bouchon à ce moment là. Et nous prenons un peu nos distances. J'en profite pour entendre leurs doux accents que j'évalue Anglais.

Au passage d'un cours d'eau, la blonde hésite un petit peu. Je passe devant et alors qu'elle a les pieds dans l'eau, je lui tends la main pour l'aider à remonter. Et bien vous savez quoi ..... J'aurai pour réponse:

Merci, ça ira

Criant Criant Criant Criant Criant Criant Criant

Non mais merde quoi, la prochaine fois, je mets la main au cul. Mesdames vérifiez mon kivaou Langue tirée

Un peu plus loin, à la sortie d'un tunnel, j'entends la seconde crier. Elle est par terre et s'est prise une belle gamelle. Et en enjambant le fil, je comprends l'origine de sa chute. Ce fil est électrifié et je prends un coup de jus. Oups, ça réveille.

Bon, ce n'est pas encore aujourd'hui que je vais repartir un numéro de téléphone (vous avez suivi le coup du 353 ???) et je reprends mon petit bonhomme de chemin.

 

La foi, en toi tu garderas

Alors que cela commençait à devenir long, je retrouve les concurrents de la plus courte distance, des goélettes. Trop cool, en cas de moins bien, il sera possible de passer le temps. Et comme pour le deuxième, voilà que j'entends le bip du troisième ravito au loin. C'est avec une grande satisfaction que je le retrouve sans pour autant m'y attarder. Et je repars avec l'envie d'en finir, et surtout en me motivant à ne plus marcher.

Ravito m'a donné le coca qui brûle au fond de moi
J'ai dans les runnings cette force qui guide mes pas
Ravito m'a donné le coca, un p'tit je ne sais quoi
J'ai dans les runnings cette force qui guide mes pas

 

Les vignes, tu ne souilleras pas

Nous attaquons la toute dernière partie qui se résume à contourner les différents vignobles. La boue est toujours présente, les corps sont usés. Mais je vais m'accrocher à mon objectif, courir toujours courir.

Je m'étonne de n'avoir aucun problème gastrique sur la course. Et il serait de bon ton que cela continue. Parce que là, nous sommes dans les vignes, aucun moyen de se cacher.

 

Aux spectateurs, des doigts tu ne feras pas

C'est un peu comme sentir le cul des femmes, cela ne se fait pas, sauf si elle demande hein Clin d'œil

Cela fait un petit moment que l'on court et une première spectatrice me dit, "c'est la fin de la bute". Sympa, sauf que, on tourne à un arbre et derrière ça continue de monter. Elle ne se rend pas compte, mais un pourcentage de 2, c'est énorme pour moi à ce moment là.

 

Arrive l'ultime passage ludique, un passage d'un guet. L'année dernière, cela passait les chevilles dans l'eau et déjà les personnes essayaient de contourner, sans pour autant y arriver. Cette fois-ci, il n'y a pas le choix. Une corde en tendue, et nous devons y aller sans se poser de questions. Enfin, à la vue des photos, certains auraient du réfléchir un peu pour ne pas faire le grand plongeon. L'eau est froide et mine de rien, ça fait un bien fou aux cuisses. Une petite dame crie :

Allez les filles bravo !!!

Je m'insurge et demande :

Et pour les mecs ?

Et op, un encouragement dans la besace et un peu de gaieté.

 

Après avoir franchi une cave, où le viticulteur offrait la dégustation de son breuvage, je peux distinguer le chemin qui reste à parcourir. Une dernière montée et normalement c'est sur la droite. Sauf que j'ai l'impression qu'il y a du monde qui cours sur la gauche, dans un chemin qui semble monter encore et toujours. Criant Bon, pas de panique, nous verrons cela en temps voulu. Et alors, que l'on passe une rue, une spectatrice nous encourage en disant

Vous avez fait le plus dur !

J'imagine qu'à la vue de mon rictus, elle a du comprendre que ce n'est pas si évident et se reprends

Oui, bon OK, bon courage pour la fin

J'en rigole, c'est très gentil de sa part.

 

Le cerveau, tu déposeras

Depuis le dernier ravito, je ne me pose plus de question. C'est cours ou crève, que cela monte, descende ou soit à plat. La boue je ne l'évite plus. De toutes les façons, les à côtés sont plus glissants que ces flaques ou l'on retrouve rapidement de l'herbe en dessous.

Ce que je "craignais" est bien réel. Nous n'entrons pas directement dans l'aire d'arrivée. Il faut contourner et partir sur la gauche. Tant pis, de toutes les façons, c'est la fin.

Et puis, je ne suis plus en mesure de réfléchir.

 

Rodio, tu remercieras

Quelle délivrance de franchir la ligne. Je me tiens les cuisses et souffle un peu. Un bénévole m'invite à m'écarter légèrement de la zone de chronométrage, puis je suis accueilli par le speaker. Je ne suis pas loquace et nous nous serrons la main.

La fin de la journée se déroulera classiquement. Trois plombes pour se changer, un repas offert avalé sans conviction même s'il était très bon, durant lequel je vais apprendre que les deux filles ne sont pas Anglaises, mais Irlandaises. Et puis il est temps de repartir.

Alors que je m'apprête à sortir de la zone, je vais aux tuyaux pour laver mes pompes. Dernières tentatives de discussion avec les Irlandaises. Elles ont bien fini et celle qui est tombée a encore mal aux bras. Définitivement ça ne paye pas Incertain. M'en fous, on va vous exploser en tournoi des 6 nations, enfin on a le droit d'y croire.

Voilà comment se termine mon week-end de course.

Donc Rodio, je le remercie car il m'a fait l'honneur d'un petit suivi sur FB. Quand on sait que le personnage est plus inspiré par "l'élite", ça fait plaisir pour un anonyme. Et puis, il m'aura bien botté le cul en me disant que tant pis pour le cardio.

 

Des excuses, point tu n'utiliseras

Concernant la performance, la satisfaction n'est pas au rendez vous, mais pas la peine de chercher des excuses comme

  • J'étais malade, je mouchais
  • Je n'ai pas coupé de la semaine, donc je n'étais pas reposé
  • J'étais perturbé avec mon cardio oublié, vais je le récupérer et comment ?

Par contre, je me suis encore bien amusé. J'aime faire le con en course. Ca permet de faire dégonfler un petit peu le melon.

 

 

Retour

A poings fermés, tu dormiras

Au final, j'aurai beaucoup traîné après la course et il y a de la route. Je suis pris d'une grosse fringale sur l'autoroute et je décide de m'arrêter à la prochaine station service. Une envie de Magnum Almond me prend, c'est ça que je veux et rien ne m'y empêchera.

Je le savoure, enfin dévore .... et marche un peu pour prendre l'air. 30' d'arrêt, je me sens d'attaque pour finir la route.

A peine 5km plus loin, les paupières sont lourdes, je n'en peux plus. Et donc je m'arrête de nouveau sur une aire d'autoroute pour fermer boutique. 1h30 de sieste.

 

Finalement, je rentrerai sans problème après cet arrêt pour me faire une courte nuit.... Et oui, le lendemain j'entamais des allers-retours sur Orléans pendant 4 jours.

 

Court, un jour tu feras

J'ai mis du temps à rédiger ce CR, et en le commençant je me demandais si cela valait la peine pour juste dire que j'ai couru dans la boue et que j'en ai chié. Finalement, il est encore bien (trop) long ...

 

 

20 commentaires

Commentaire de lalan posté le 04-03-2014 à 15:22:41

Super ton Cr !!!! J'me suis régalé. T'en a un peu chier (normal tu me diras ) Y a des week end ou c'est la galère , je ne parle pas de la course mais ZERO 06... t'as chier mon pote. Bravo pour ton enchaînement nuit jour.

Commentaire de ejouvin posté le 04-03-2014 à 16:02:46

Oh tu m'étonne que j'en ai chié ... enfin j'ai surtout patiné et glissé.

Merci mais bon l'enchaînement n'est pas top top non plus hein. Y a du monde devant, mais ce n'est pas grave. Je me suis bien amusé quand même. Et puis, cela n'a rien à voir avec le challenge Charles et Alice ;)

Commentaire de Arclusaz posté le 04-03-2014 à 18:03:43

Courir au Landreau, ça fait un but.

J'aime bien tes récits "pieds nickelés", l'auto-dérision est une vertu rare.

La modestie aussi et tu n'en manques pas : encore une jolie perf, bravo Etienne.

Commentaire de ejouvin posté le 04-03-2014 à 18:30:24

En fait, je ne sais pas ce qui me plait le plus.
Faire la course, écrire le CR brut de fonderie ou lire tes commentaires ?

Tu as un sens de la répartie impressionnant. Aller voir que c'est au Landreau et trouver l'association...

J'ai enfin trouvé pourquoi je cours, pour lire tes réponses sur mes CRs.

J'aime bien me moquer de moi même, cela me donne toute légitimité pour taquiner les autres ;)

Concernant la modestie... mouai mouai mouai. Disons que pour 2014, l'aspect performance je le garde pour moi. Il est parfois compliqué de comprendre que je ne suis pas satisfais d'un résultat, mais ça, c'est une autre histoire.

Par contre, le jour où je chope un 06, qu'est ce que je vais bien pouvoir raconter moi ???

Commentaire de Nini posté le 05-03-2014 à 00:04:02

J'ai bien rigolé en lisant ton CR !!! Désolée !
Allez, viens, je te fais une bise pour te consoler. Et moi, ton aide j'aurais accepté ! Ha les bouffones !!!

Commentaire de ejouvin posté le 05-03-2014 à 00:48:57

Et bien, il ne faut surtout pas être désolée. C'est l'objectif principal des CRs, faire rire, limite on oublie que j'ai couru. Donc, je suis ravi que tu ai passé un bon moment à sa lecture.

Il faut vraiment que je vienne sur Lyon moi ...

Commentaire de sabzaina posté le 05-03-2014 à 07:04:28

J'adore tes CR Etienne et celui-là vaut son pesant d'or !

Commentaire de sabzaina posté le 05-03-2014 à 07:46:08

De plus comme d'habitude, ta modestie t'empêche de donner ton classement donc faut aller chercher et tout pfffff, tu nous facilites pas le travail !
Donc une 10ème place sur le défi des Fondus: LA CLASSE ! Bravo

Commentaire de Nini posté le 05-03-2014 à 08:22:20

Ha oui !!! Quand même ! Bravo

Commentaire de ejouvin posté le 05-03-2014 à 08:38:09

Merci à vous deux. Mais ne vous méprenez pas... 2 places de perdues par rapport à l'année dernière, un gars qui me passe devant entre le nocturne et le long. Le classement est ce qu'il est, mais nous n'étions pas nombreux à doubler, donc c'est plus facile dans ces conditions.

Commentaire de Jean-Phi posté le 05-03-2014 à 11:16:06

Alors comme ça Monsieur n'est pas content ? Il se tape 97 kms dans le WE dont 57 sans cardio avec un trajet Paris Nantes A/R ? Monsieur n'est pas satisfait de sa perf parce qu'il fait 10° ? Monsieur n'est pas content alors qu'il électrise même les demoiselles qui l'entourent ? Monsiru n'est pas content alors qu'il nous pond un CR d'anthologie ?
Le seul point négatif à ton CR que je vois c'est surtout que tu n'as pas eu de problèmes gastriques ! Ca c'est pas normal ! Tout le reste c'est du Etienne pur jus ! Bravo mon ami, j'ai rigolé et une fois de plus tu nous fais une sacré perf !

Commentaire de ejouvin posté le 05-03-2014 à 11:25:23

79 km et non pas 97 ;)

Pour les problèmes gastriques ... c'est parce que j'avais pris mes précautions avant. Par contre, la chambre 038 et le toilette du fond à gauche dans le lycée... Comment dire... Il ne faut pas y aller.

Suis ravi que tu ai rigolé, l'objectif est donc atteint.

Commentaire de Japhy posté le 05-03-2014 à 12:04:50

Mais nan, rodio ne suit pas que l'élite, c'est une légende urbaine, parfois il suit même de vrais vrais poireaux du fond. ;)

Bon, sinon, c'est quand même dingue, tu es prêt à tout pour donner ton numéro aux femmes, même à faire des conneries et faire semblant d'oublier ta carte!
Par contre, je tiens à dire que tu tombes souvent sur des nanas pas sympas. Comment ça "non merci ça ira" quand on leur propose une main secourable? C'est vraiment bêta de leur part. T'es pas aidé hein. Un jour tu y arriveras, aie confiance.

Commentaire de ejouvin posté le 05-03-2014 à 12:51:22

Je vais me faire imprimer mon tel sur mes tee shirts ;)

Je trouve aussi que je ne suis pas aidé... Attention, je vais peut être te tendre la main aux passerelles de la Montagn'Hard.
Je m'accroche , je m'accroche. Mais si un jour ça fonctionne, je serai bien ennuyé pour trouver des idées de CR :(

Commentaire de Jean-Phi posté le 05-03-2014 à 14:53:13

Désolé pour l'inversion, j'ai tapé trop vite.
Pour les 06, quand ça aura fonctionné, le challenge sera d'essayer avec les messieurs, ça donnera encore un peu de matière pour les CR ! ^^
Bien pensé à toi en voyant toutes les filles qui couraient ce midi au parc de la tête d'or, du coup j'ai fait 2 tours ! C'était beau !!!! Mais j'ai pas chopé de 06 (pas essayé en même temps ! ;) )

Commentaire de La Tortue posté le 06-03-2014 à 00:29:53

ah ben mince, je savais pas que tu y étais aussi. dommage ! il faudra que je consulte le kivaou plus souvent ! arf !
la prochaine fois que tu viens dans le far west nantais, fais signe. la tortue's house, c'est plus confortable et moins cher que l’hôtel de carqueuf et tu ne risqueras pas de louper la sortie de l'autoroute car je t'emmènerais dans la tortuemobile ;-)
quant à la course elle même, je confirme que c’était un poil humide et grassouillet. mais bon après 2 mois de flotte fallait pas s'attendre à une promenade sur le sable chaud ;-)

Commentaire de ejouvin posté le 07-03-2014 à 14:45:25

Bah oui, j'ai vu trop tard que tu étais aussi présent. J'ai pu croiser Hervé d'ailleurs.

La course était grasse mais très marrante quand même.

Commentaire de Mamanpat posté le 07-03-2014 à 09:48:53

Et merde... Pas présente aux Cabornis... Quoique, y'a pas de cours d'eau à passer... Mais la boue ça glisse, toujorus besoin d'un coupe de main...

Commentaire de ejouvin posté le 07-03-2014 à 14:46:17

Heu attention à toi ;)
Je pourrai comprendre de travers le coupe de main.

Mais sinon, pas présente aux Cabornis, cela veut dire qu'il faut que je revienne alors ?

Commentaire de Mamanpat posté le 07-03-2014 à 20:42:12

Attention, coup de main ne veut pas dire DTC ! ;-)
Ben oui, j'crois bien... Le 13 avril ? Le 17 mai ?...

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