L'auteur : bubulle
La course : Trail Cenis Tour - 50 km
Date : 4/8/2013
Lieu : Lanslebourg Mont Cenis (Savoie)
Affichage : 6187 vues
Distance : 50km
Objectif : Se défoncer
Partager : Tweet
15 autres récits :
(je spoile un peu, bon)
"EDF Trail Cenis Tour", précédemment connu sous le nom "TCT" ou Trail Cenis Tour, c'est un week-end de trail et VTT à Lanslebourg, en Haute-Maurienne. Pas une très grosse organisation, une course qui a seulement 4 ans, mais qui grandit gentiment et tranquillement.
L'arrivée d'EDF en support a un peu aider à passer un cap et vous aller voir que c'est un ensemble de courses qui, selon moi, valent le détour.
En tout cas, c'était de toute façon plus ou moins la seule course sur ce week-end du 4 août où les circonstances faisaient que je pouvais me laisser tenter par un deuxième trail en montagne....un mois après le premier! Je n'érige plus de statues à ma chérie à moi qui me laisse faire tout ça mais elle sait combien j'apprécie.
Donc, hop, un bubulle inscrit sur un trail de montagne de 50km et 2600D+, une nouvelle étape de franchie, quoi, dans ma progression "che va piano va sano".
Installé à Lanslebourg depuis vendredi, dans un accueillant hôtel local, j'ai le temps d'apprécier l'environnement local, de faire des balades avec ma maman (à qui toute perspective de poser un pied en montagne est une tentation irrésistible et qui passe donc le week-end avec moi)...et, le samedi soir, de partager le dîner de l'hôtel avec un bon paquet de coureurs.
Impressionnants, les coureurs autour. Tous taillés comme des serpes, le look "j'en suis à mon 10ème UTMB, là je fais une sortie longue pour préparer la Diagonale des Fous". Façon berger des alpages, mono de ski, montagnard buriné, vieux (enfin, pas tant) routier du trail. Mais qu'est-ce que je fais là, moi? J'ai envie de leur montrer mon forfait de ski pour qu'ils me donnent une perche au tire-fesse, pas de courir derrière eux sur un trail qui fait que de monter (et descendre sur des chemins à pas mettre une Sab). Oscour!
M'enfin, bon faut y aller, on n'est pas venus là pour mollir. Des très savants calculs à base de temps au MMB, de vitesse moyenne en montée, en descente, de variables inavouables, de durées aux ravitos, de temps programmés pour les pipis, etc. m'ont amené à une estimation raisonnable de 7h30 et une estimation optimiste de 7h. J'ai donc deux roadbooks imprimés avec Openrunner bien rangés dans le sakado. Ils vont finir en papier buvard, bien sûr...:-)
Sakado blindé : la poche à eau Raidlight de 2,5l contient en fait plus de 3,5. Plus un bidon additionnel de 600ml pour les recharges en coca/eau aux ravitos. Normalement, avec ça, je n'ai pas à recharger la poche à eau, ce qui est l'objectif. N'oublions pas le bonnet, les gants et le coupe-vent obligatoires qu'on nous fait promener en montagne par une journée où on prévoit grand beau et 25°C à 2000m d'altitude..:-)
8h: le bubulle présent sur le départ, bien en avance. 8h15: papotage avec Rémy Mercier du Rando-Running de Rambouillet, qui a deux autres de ses clients qui nous rejoignent. Le 7-8 en force, zyva! 8h45 entrée dans la zone de départ......et meeeeerde, j'ai oublié la puce! 8h52, retour du bubulle après un échauffement improvisé en direction de l'hôtel. 8h54, rencontre de fulgurex, d'où papotage kikouresque qui va durer jusqu'au km 2.
Et hop, on part presque à l'heure. Toutes les courses : 50km, 30km, 15km et 15km rando. Donc, quand même 600 personnes...et avec un parcours initial commun de 4km avant que le 15 ne bifurque.
Et, mauvais idée de l'orga, ils ont mis un "passage amusant" à Lanslevillard, derrière l'église : une espèce de mini-single qui monte sur une butte sur 5 mètres de dénivelée, histoire qu'on passe derrière ladite église.
Single. 600 coureurs. Bug.
Donc, bouchon de 5 bonnes minutes. Bon, c'est pris à la coule par tout le monde, l'esprit est sympa, on déconne, les italiens autour (y'en a plein, logique) chambrent un peu les dames qui montent.... Bref, pas de panique.
Et ça repart. Je suis sur un rythme tranquille. Bien sûr, c'est du faux plat montant et je cours, comme tout le monde...avec quand même l'objectif de passer un peu de monde avant la montée du Single au cas où cette montée soit...un single (note : faut prononcer "Passage du Saingle", pas "Passage du Sinnegueule" : c'est en fait un oiseau local, merci maman).
Déjà, au bout de 4km, on laisse partir ceux et celles du 15 (enfin ceux qui ne ratent pas la bifurcation, pourtant inratable). Il reste encore du monde, mais c'est raisonnable. Au km 6, la file s'organise, c'est bien. On passe Chantelouve d'En Haut et c'est parti dans le pentu.
On a déjà fait environ 300D+ à coups de petits coups de cul mais là, ce sont 400D+ en 2 kilomètres. Donc, le rythme passe à la marche et à la marche warrior pour le bubulle. J'ai pas de bâtons, mais je m'en moque, je dépote à grand pas. Sur la moitié de cette côte, je passe une bonne vingt-huitaine de coureurs (oui je les compte, ça m'occupe!). Y'a encore plus ou moins la place de passer et la plupart s'écartent fort aimablement devant la locomotive qui leur fond dessus.
Je finis quand même par tomber sur une file indienne de 15-20 coureurs et là, le single est vraiment sinnegueule. De hautes bruyères à droite et à gauche, ça ferait vraiment gros relou de tenter de passer. Donc, changement de tactique : on va en profiter pour "souffler", faut gérer un peu aussi! En fait, cette file indienne est menée quand même à un rythme bien régulier par une fille en orange (on en reparlera des filles en orange) et tout le monde a l'air de s'accomoder de cela.
On finit par y arriver à ce passage du Single. Un poil acrobatique (deux descentes vers des torrents un peu olé-olé, un passage au dessus d'un torrent le long d'une falaise, avec une main courante....intéressant passage..:-)
On passe entre 2-3 rochers et on finit par déboucher sur l'alpage au dessus de la forêt en direction du lac de l'Arcelle. Le single permet à nouveau les dépassements (si celui ou celle de devant collabore) et ça repart mi-course mi-marche. En fait, ça continue à monter mais plus résulièrement. Le soleil tape bien, on est sortis de la forêt depuis le km 7,5. Je pense bien à boire, le bidon est presque vide et je tire un peu sur la poche à eau. Quelques saucissons aussi y sont passés (coucou Arclu). Et même un gel Gu (bon, c'est moins dégueu que les Overstims, mais assez écoeurant, quand même).
Pas grand chose à dire jusqu'à l'Arcelle où d'ailleurs on ne voit pas vraiment le lac. J'ai vaguement regardé mon passage au Single et je suis entre le temps du 7h et du 7h30. Donc ça va.
En remontant vers l'Arcelle, je repacmanise un peu, puis on retrouve une longue piste de 4x4 qui va nous mener au col du Mont-Cenis. Pas très passionnante, en descente légère, donc faut envoyer un peu pour rester dans le rythme, mais c'est assez facile à faire. On peut aussi un peu admirer le paysage somptueux (la Dent Parrachée de face avec la Grande Casse à droite). Je regarde même mon téléphone: Runtastic marche toujours bien et je reçois des pouet-pouet très réguliers (vous vous reconnaissez, les pouet-poueteurs?).
Tout cela nous amène au Col du Mont-Cenis où on retrouve la civilisation pétaradantes des motards (le motard, l'été, ça met son cuir et ça va faire vroum-vroum dans les cols des Alpes au lieu de faire vroum-vroum entre les files du périph....bon, une autre culture, on va dire).
Ravito rapide : remplissage du bidon en coca-eau, bouts de fromage et, zou, c'est parti pour l'ascension de la Petite Turra en haut de laquelle doit m'attendre ma maman à moi (eh oui, ma maman a monté ce truc-là!).
Je me sens bien, la première montée m'a donné la pêche donc, vavavoum, je plante la deuxième série de mines.
Résumons pour faire simple : 400D+, 2km, 36 minutes. Et le D+ là, c'est du lourd : des marches, des cailloux qui glissent, 2-3 mains courantes. Tellement concentré, j'ai oublié de compter, mais j'ai du passer une quarantaine de coureurs/marcheurs (il reste les concurrents du 30 à cet endroit, ils n'ont pas encore bifurqué). Et j'en ai vu passer....zéro.
Haut de la Petite Turra : 2h42. Prévision pour 7h: 2h45. Ça roule mais ne nous emballons pas, que je me dis.....on n'est qu'au km 18! Cela dit, pour ceux qui liront ce CR en vue de préparer ce trail dans le futur, ce passage est vraiment le premier juge de paix. D'autant qu'il est bien sûr en plein cagnard, exposé Est/Sud-Est et qu'on y passe....vers midi..:-)
En haut, je retrouve bien ma maman assise sur son rocher. Vous en connaissez beaucoup, vous, des quasi-V5 qui monteraient ce truc-là? Bin ma maman à moi, elle l'a fait, toc!
Un peu plus loin, bifurcation du 30, qui redescend maintenant quasi tout le temps.
Pas nous. De plus en plus seuls, comme je le fais remarquer à un autre coureur que je passe (le futur 1er V3 en fait), maintenant, nous on commence notre course.
Déjà, il faut monter au Pas de la Beccia. Bon, on était à 2500, il est à 2710, il y a deux kilomètres. Pas du violent-violent....mais du régulièrement montant, à flanc et, bien qu'on soit derrière la crète, toujours dans un cagnard sérieux. La gourde de coca-eau, déjà bien entamée à la Turra, y passe.
Un hélico filme la course et vient pas loin de nous : j'en profite pour lancer à celui qui est devant moi "eh, faut qu'on courre et qu'on n'ait pas l'air de branquignols sur la video". Donc, on prend l'air fiel et altier du montagnard endurci, le pas souple, le regard qui fixe la ligne bleue du col et on fait les kékés. Tiens, je pourrais presque donner les perches en bas du tire-fesse, finalement?
Pas de la Beccia. Un coucou aux chasseurs alpins qui pointent et zou,la descente.
Mamma mia (on est dans la partie qui fut italienne de 1861 à 1945). Pas une descente. Une dégrigolade, une dévalade, un toboggan. Y'a tout : du sol fuyant, des cailloux qui partent, des randonneurs qui montent et qu'on essaie de ne pas assomer. Un truc de malade. Là, je donne plus les perches au tire-fesse, je les serre (pas les perches). Le bubulle de la montagne, il est parti, on a retrouvé le parigot, là.
350D- en même pas 1,5km. Même pas possible d'admirer la vue, pourtant extraordinaire, avec le lac du Mont-Cenis en dessous.
Je réussis par miracle à ne me faire dépasser que par deux coureurs que je garde même en point de mire sur la fin de cette dégringolade là où c'est (un peu) plus roulant. Et grand bien m'en fait : je les vois soudain partir sur un chemin à flanc, mais en direction du lac!
Et là, le bubulle, le parcours il l'a étudié (l'eussiez-vous cru?). On ne revient pas vers le lac, on doit aller au col du Petit Mont-Cenis à qui le chemin tourne le dos. Y'a bug.
Eh oui, le chemin fallait le prendre à droite. Mes deux types vont disparaitre au loin mais, par miracle et au prix d'un hurlement à faire pâlir un berger des Pyrénées (sauf que je ne sais pas siffler), j'arrive à les arrêter.
Et, du coup, moi, je pars sur le bon chemin...et ceux de derrière sont contents aussi car ils allaient faire comme nous et on allait jardiner bien sévèrement (ce qui est moins facile dans les alpages qu'en vallée de Chevreuse).
Bref, nous voilà repartis dans le bon sens. D'abord une petite remontée assez longuette sur un machin appelé le Grand Plan (tu parles, c'est un plan incliné, oui). Puis on rattrape une piste de 4x4 qu'on descend jusqu'au col du Petit Mont-Cenis.
L'un des deux gars m'a rattrapé et, avec un troisième, nous formons un joli bataillon de chasseurs alpins, tous les trois pile au pas ensemble dans la descente sur 1 ou 2km. Ça avoine dru mais ce n'est pas très drôle, cette piste.
On voit d'ailleurs arriver plus bas d'autres coureurs qui ont eu visiblement le pb de balisage et se sont rattrapés en revenat sur le GR du tour de la Haute-Maurienne. Bon, certains d'entre eux sont un peu remontés. Sans aller jusque là, c'est vrai que ce défaut de balisage est une des très rares fausses notes. S'il y a un endroit où il fallait vraiment un panneau visible, c'était celui-là.
Bref, ravito. 25km. On est seulement à la moitié de course et j'ai les jambes un peu lourdes. Bon, on va gérer : remplissage bidon et je bois pas mal de rab de coca pour hydrater tout le bonhomme. Quelques bouts de Beaufort, également et je repars.
Maintenant, c'est la montée du col de Sollières. 500D+ sur 4km. Donc pas une très grosse pente, mais du long bien long. Le soleil s'est heureusement un peu voilé donc la chaleur est un peu moins écrasante et c'est mieux car je suis prévenu : pas un torrent sur la montée pour se rafraichir (je mouille la casquette à chaque torrent le reste du temps).
Je pars assez sage, avec toujours un des deux gars que j'ai empêché de jardiner. On a un bon rythme, on rattrape doucement du monde devant, régulièrement. Je finis par progressivement le laisser au bout de 1km et je commence encore une partie de pacman-montée.
C'est pas compliqué, j'ai repéré une fille et, vous me connaissez? Je vise mon classement féminin, bien sûr. Elle est dans les 400-500m devant, ça va être un peu chaud, mais je m'emploie et du coup je lâche mon camarade. Je rattrape aussi pas mal de bergers, de perchmans et de moniteurs de ski. Finalement, ils ne doivent pas tous être des montagnards rudes et hâlés, tous autour..:-)
Aux 2/3 de la montée, je passe enfin Laurence. Je sais pas qu'elle s'appelle Laurence, je le saurai plus tard! J'ai donc gagné une place de fille. D'ailleurs, je n'en vois plus trop des filles, en fait.
Des gars non plus, d'ailleurs. On commence à être sacrément échelonnés, les uns et les autres. Mais, bon, à coup de petites relances, de marche à grand pas et de bon envoyage de turbo-bubulle, je regagne de la place.
Passage en haut du col : je ne regarde même pas le temps. De toute façon, mes roadbooks ont été transformés en charpie par le fait que mon bidon fuit (le mélange coca-eau, dans un bidon plein, ça fait des bulles). Donc, aucune idée d'où j'en suis. Pas grave.
Les chasseurs alpins en haut nous indiquent un torrent à 1 kilomètre : il sera bienvenu. Je l'utilise pour un ènième mouillage de ma casquette Kikourou et qui vois-je passer, telle une bombe ? Laurence. Tabarnak, je croyais bien l'avoir laissée loin, elle. Elle a du se refaire une santé sur la fin de la côte et, surtout, elle descend mieux que moi.
La descente du Col de Sollières, parlons-en: un seul mot : ça n'en finit pas..:-). Pas très difficile car à flanc d'une grande casse déserte sur un chemin relativement roulant, mais looooongue. 6 kilomètres pour 500 D-.
Je vois Laurence (accompagnée d'un ami pacer, visiblement) s'éloigner doucement au loin et les positions se stabilisent sauf que.....une bombe orange me passe. Diable, une autre fille. Namého! Je vais pas perdre mes places de fille comme ça et je décide de me battre. Donc, même si je me dis que ça va se payer plus tard, j'allonge la foulée sur cette piste caillouteuse pour ne pas la laisser filer.
Et, dans les innombrables lacets de la descente vers le replat des Canons (ils ne sont pas tous sur la carte IGN, je vous jure!), je finis par reprendre ma bombe orange et repasser devant. Toc.
Après le 12000ème lacet, on est enfin en haut du télésiège qui vient de Termignon et on a la bonne surprise d'un mini ravito improvisé (enfin je suppose : il n'était pas annoncé, en tout cas). J'en profite pour 2/3 verres de coca (ça marche bien) et je repars à l'assaut de Bombe Orange qui a grillé le ravito, la sournoise!
Comme Laurence ne l'a pas grillé, elle, les voilà toutes les deux à 100-200m l'une de l'autre, avec un bubulle entre les deux et ça ne rigole pas, je vous dis. Laurence et son pacer se retournent pour suivre Madame Orange (qui bombe moins maintenant) et moi je rattrape enfin Laurence, ramais! Je leur lance juste au passage "c'est chaud, là!" et je pars devant sur le grand chemin en traverse.
Je le redoute un peu, celui-là. Presque 6 bornes en traversée "plate" (enfin, le plat des messieurs de la montagne : entre 2% de D+ et 2% de D-) jusqu'au haut de la Ramasse. Et j'ai quand même pas mal tiré sur la machine à faire le kékosse entre mes filles, là (dans l'affaire, on a fait quelques victimes mâles, d'ailleurs).
Donc, je tente de relancer encore mais je sens bien que, derrière, Laurence ne lâche pas un millimètre à sa rivale....et du coup, c'est le Bubulle qui en fait les frais. Ils finissent par me re-repasser environ au km 40 à la faveur d'un nouveau trempage de casquette (on devrait instituer le trempage de casquette obligatoire pour les filles!).
Rigolo, je les vois maintenant devant et ils s'inquiètent toujours de Madame Orange qu'on voit à 100-200m. Mais je rigole moins au moment où.....une pointe de crampe apparaît dans le mollet gauche. Ah non! Crotte de marmotte, j'ai bien bu tout comme il faut, ça va pas me faire le coup des crampes?
En marmonnant, j'arrive à retrouver....ma maman qui est vaillament redescendue de la Petite Turra par l'itinéraire du 30km et qui termine son petit tour de 10 bornes et 500D+. Je veux une coupe spéciale pour ma maman! Cela dit, je passe assez rapidement en lui lançant que j'ai des débuts de crampes mais que je m'accroche.
Ultime petite côte sur cette interminable chemin, pour atteindre le ravito de la Ramasse. Je voulais le zapper initialement, mais il est urgent de boire et de faire une petite coupure de quelques secondes.
Et c'est là que je me rends compte, en même temps d'ailleurs que Laurence et son pacer, que Madame Orange est en fait....une relayeuse (il y a un relais sur le 50km). Donc, elle ne "menaçait" pas vraiment grand monde mais, malheureusement, les relayeurs n'ont pas de dossard différent des autres (tiens, un autre petit point à améliorer).
D'un autre côté, on a bien été boostés par ça, donc on lui doit une fière chandelle à Madame Orange. D'ailleurs, ce sont trois Mesdames Orange qui s'élancent juste après nous dans la descente de la Ramasse, puisque les 3 relayeurs terminent le 4ème et dernier relais tous ensemble.
Laurence et son mentor sont repartis devant. Je sais que je ne les reverrai pas car ils descendent bien et moi....je sais que je dois faire attention.
Malheureusement, attention ou pas, les crampes quand ça veut venir, ça vient. Et elles ne me ratent pas après environ 1km de descente. Bim, le mollet, bim immédiatement après : la cuisse. Bim, bubulle assis par terre, rien d'autre à faire qu'attendre. En moins de 3 minutes, je dois engloutir un litre, issu de la poche à eau. Quelle bonne idée de l'avoir remplie à fond. Les Mesdames Orange passent, ainsi qu'un autre relais et 2-3 autres coureurs. *Tout le monde* me demande des nouvelles, je tiens à le souligner.
Finalemet, j'arrive à repartir, un peu clopin-clopant et me demandant comment finir les 5-6 derniers kilomètres avec cette descente quand même bien pentue. Mais, malgré quelques alertes qui me font avoir un peu une démarche de canard, je reste à la limite et continue à descendre et à descendre ma poche à eau.
Je rattrape même un des relais qui m'avait passé et je reviens même après la partie la plus pentue sur un autre coureur. Peu à peu, le rythme revient. J'ai toujours la trouille mais ça descend bien.
Un grand crochet nous reste à faire, en forêt : des marcheurs croisés me lancent avec force clins d'oeil "vas-y fonce, y'a trois nanas toutes seules un peu plus bas". Abatien, si je rattrapais mes Madame Oranges? Revanche sur les crampes....
Et c'est donc animé d'un pur esprit sportif, pour le simple but de la compétition, que je pars à l'assaut des "trois nanas". Que je dépasse finalement, et en tout bien tout honneur, dans une descente scabreuse d'aiguilles de pins que je fais en mode ski.
Et hop, pont. Et hop, on va remonter l'Arc, puis remonter sur la route du Mont-Cenis pour arrivée et hop.
Nooooooooon. On nous fait remonter *au pont suivant*. Sur cet horrible chemin montant le long de l'Arc, en plein soleil, sur une ligne droite de plus de 1 kilomètre. Bande de sournois, je vous déteste! Et, en plus, pour remonter sur le pont où on va passer enfin cette p....de rivière, il y a un raidillon tout droit de 3 mètres qui est un vrai mur. Sadiques!
Hop, on passe le pont, hop, 200m de plat descendant en bitume, hop l'arche d'arrivée et.....bon sang de bonsoir de crisse de tabarnak! Le chrono affiche 6h37. SIX heures 37. 38, en fait, mais bon. 4 minutes de plus qu'au MMB pour 8 bornes de plus et 400D+ de plus. Je n'en reviens pas (je n'avais pas regardé la montre et, de toute façon, j'étais sur ma deuxième montre après que la batterie de la première ait rendu l'âme sans que je ne le voie).
Donc, perf, quand même. Calculs savants du bubulle tout pourris (bon, j'ai pas fait de pause-pipi, ça doit être ça). J'en vois des qui rigolent dans le fond, là, on ne se moque pas, mais je sens que je vais me faire vanner la prochaine fois que je mets une estimation.
En arrivant, je vois Laurence au micro de la télé locale, ce qui me confirme qu'elle a du faire une bonne place. Je suis content. Je peux : elle a tout simplement gagné la course chez les filles! Je me suis battu avec la 1ère féminine pendant plus de 20 kilomètres. Deuxième fille, le bubulle.
Et, cerise sur le gateau, 3ème V2H. Troisième! Podium! Et ne me dites pas "3ème sur 3". Troisième sur 20..... Mon premier podium. J'ai même pas eu à attendre d'être V3 pour faire mon premier podium.
Sauf qu'il n'y aura pas de podium car, la course étant "petite", ils ne récompensent que les premiers par catégorie et, soyons modeste, le premier V2 finit quand même en 5h41. Et, de toute façon, ça fait *quand même* plaisir d'être podium donc, contrairement à ce que j'écrivais en titre, je n'ai même pas besoin qu'on me le rendre, mon podium, il est dans ma tête.
Plein d'autres choses seront dans ma tête : la perf, évidemment. Mais aussi tout le week-end partagé avec la Super-Mamie de mes enfants, vainqueur de la course spéciale à un participant, de 10km autour de la Petite Turra (week-end pas encore fini, d'ailleurs), ou la surprise de ma chérie quand je lui ai envoyé le SMS libérateur.
Mais aussi les paysages superbes de Haute-Maurienne, le temps magnifique et la sympathique équipe de bénévoles que nous sommes même allés retrouver à 19h à l'arche d'arrivée pour leur traditionnel accueil du dernier participant de la course, en lui faisant une haie d'honneur (tradition géniale, je trouve).
Donc, l'EDF Cenis Tour, je ne peux que recommander. Je suis sûr que les petits défauts de jeunesse (balisage un peu léger parfois, surtout en fait à un endroit, bouchon inutile près du départ, pas de dossards différenciés pour les concurrents des diverses courses et quelques manques dans les taille des t-shirt) seront bientôt corrigés et que, comme l'écrit ce soir Génération Trail, "naissance d'une grande épreuve". Viendez-y nombreux l'an prochain, ils visent 1500 participants!
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
15 commentaires
Commentaire de Caro74 posté le 05-08-2013 à 07:38:25
Bravo, Bubulle! Et en plus tu sais écrire! Chouette récit vivant et rigolo. Tu m'as presque fait regretter de ne pas avoir honoré ton invit´.
Commentaire de bubulle posté le 05-08-2013 à 07:52:44
Bin, si tu étais venue, Caro, je me serais battu à la fin pour la deuxième place féminine, du coup..:-)
Commentaire de Jean-Phi posté le 05-08-2013 à 10:05:20
Belle perf Papy !!! (ben quoi on est papy en V2 non ? ^^)
Bravo Christian.
Commentaire de TomTrailRunner posté le 05-08-2013 à 10:07:29
Si les Franciliens se mettent à courir en montagne, on ne s'y retrouve plus....mais alors plus du tout :)
Il faut marche en Montagne monsieur et ne pas embeter les filles comme ça : sinon le temps passe trop vite et à peine parti, à peine arrivé.
Bravo quand meme :)
Commentaire de PhilippeG-638 posté le 05-08-2013 à 10:10:00
Félicitations bubulle, toujours bien écrit ton histoire (avec comme toujours plein de détails) c'est vrai qu'on rigole toujours un peu-beaucoup mais maintenant c'est-y pas qu'il faut te prendre au sérieux: 3e V2, ça force le respect !
Tu as bien progressé, bravo et j'espère que tu y prends goût aux trails montagneux.
C'est le pied quand il fait beau.
Bonne récup.
@+
Philippe
Commentaire de sabzaina posté le 05-08-2013 à 11:01:19
Calisse! V'la ty pas qu'tu sacres en québécois maintenant ! Me demande bien d'où te vient cette fâcheuse habitude.
Bon, à part ça, encore bravo et pas question que tu traînes avec moi à la Saintélyon, t'as une perf à faire!
Commentaire de a_nne posté le 05-08-2013 à 11:33:10
Bravo, superbe !
Un de mes amis du club te chipe la 2ième place sur le podium :-) je vais lui dire de regarder dans ces rétros la prochaine fois.
Bonne récup !
Commentaire de Tonton Traileur posté le 05-08-2013 à 12:36:14
ben dis-donc Christian , je vois que tu y prends gôut ... c'est normal, quand on y a gouté ... Bravo et bonne récup :-)
Commentaire de fulgurex posté le 05-08-2013 à 18:49:08
je crois que je t'ai mis 2 minutes au premier "single de l'église", j'étais en 2h38 au col de la Turra et 2 minutes devant toi à la fin... malheureusement grillé par ma première place féminine par une fille qui m'a doublé si vite que j'ai cru que c'était un relais ;))
à bientôt, et félicitations pour ton "podium"
Commentaire de Byzance posté le 05-08-2013 à 19:29:31
Pour ta perf, si c'est génétique alors ça ne compte pas :)
En plus tu te dopes au fromage et au saucisson : impossible de lutter !
Bravo à toi pour ton "double" podium.
Commentaire de Benman posté le 06-08-2013 à 01:02:10
Tu gagnes tes galons de montagnard sévèrement buriné. bravo! Merci pour ce récit drôle et vif.
Commentaire de Runner des Terres Froides posté le 07-08-2013 à 23:47:46
Bravo bubulle, j'ai revécu mon trail avec ces paysages somptueux, les mêmes crampes entre le km 40 et l'arrivée mais sans les filles en orange ! À très bientôt en V2 ...Félicitations également pour "super Mamie"!
Commentaire de Arclusaz posté le 12-08-2013 à 10:42:05
Bravo Christian !!! et bravo à ta maman vraiment impressionnante !
Les trails en montagne, y a pas à dire, c'est quand même ce qu'il y a de mieux.....
Ar'vi pâ.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 30-08-2013 à 11:20:09
Yes, un podium ! En V2, je crois que ça fait encore plus plaisir. Bravo le Bubulle.
Commentaire de steph81 posté le 27-07-2014 à 22:27:50
Super récit, merci! Du coup,je vais voir de quoi il en retourne ds 1 semaine :D
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.