L'auteur : Melanie9
La course : Cross du Mont-Blanc
Date : 29/6/2013
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 3552 vues
Distance : 23km
Objectif : Terminer
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L'an dernier j'avais mis 5h17 pour boucler le parcours (oui je sais ça craint !), perdant bcp bcp de temps dans la deuxième moitié mais super heureuse du parcours, de l'ambiance, du beau temps etc...
Cette année, je resigne, qui plus est avec mon chéri pour son premier trail.
Objectif : perdre moins de temps sur la deuxième moitié entre Tré le Champs et l'arrivée de Planpraz.
J-2 : catastrophe, je me réveille jeudi matin avec 39,5 de fièvre... un genre de virus grippal qui me cloue au lit, je n'ose pas dire à mon médecin s'il pense que c'est jouable pour samedi, je ne fais que dormir et dormir... A plat !
Vendredi : après une deuxième nuit de fièvre, je suis un tout petit peu mieux, mais je ne suis pas sûre d'être en état pour prendre le départ... Bouuuuuuuh... Et puis j'angoisse avec toutes ces suées, c'est vraiment pas bon avant une course, j'ai peur d'être déshydratée...
Malgré tout, nous préparons nos affaires vendredi après-midi, je fais comme si j'allais courir, la décision sera prise samedi matin et puis c'est tout !
Vendredi fin de journée : en allant chercher nos dossards, nous croisons Kilian Jornet dans Chamonix gambadant après son km vertical. Il est tout bronzé ! "Nan mais t'as vu chéri, c'est Kiiliaaaaan!". le chéri : "ah mais il est pas grand dis donc.". Pfffffffff
Samedi matin : la nuit a été bonne, je suis un peu vaseuse mais je me prépare pour au moins aller jusqu'à Tré le Champs au km 12.
Pour compliquer le tout, le temps est "abominable". Pluie et froid, adieu les splendides panoramas (bon on ne va pas se plaindre, on habite pas loin et nous venons régulièrement sur Cham).
Le départ est donné à 8h30, il fait 8°, le speaker nous annonce que là-haut, il fait 5 degrés avec du vent. Brrrrrrr. On avait 26 degrés et grand soleil l'an dernier.
Je pars avec un TS manche longue et ma veste imperméable que je quitterai au bout de 25 mn car j'ai "chaud" (tout est relatif).
Mon chéri court le début avec moi "pour s'échauffer et ne pas partir trop vite". Les sensations ne sont pas bonnes... Je n'arrive pas à trouver le rythme, je me fais doubler par paquets, j'ai un peu mal à la tête... Les premières bosses me paraissent des montagnes...
Je me fais une raison, celle de rendre mon dossard à Tré le Champs. Le premier "puçage" du Lavancher confirme mes craintes, j'ai qq minutes de retard par rapport à l'an dernier. La loose... Mon chéri part à son rythme.
Je m'accroche quand même !
Je papote avec un groupe de trois coureurs, rassurée de trouver des gens sur le même rythme lent que moi sauf que eux ont fait la veille le 80 km du Mont Blanc ! "Nan mais vous êtes des timbrés" leur dis-je en me marrant ! Parler avec eux est le début de ma "renaissance", pas encore la forme des grands jours mais disons que ça va mieux. Peu après Argentières, je double (oui je double, ça m'arrive lol) une dame qui semble mal en point. Elle m'explique avoir déjà des crampes dans les jambes. Ayant surmonté ça l'an dernier, je la prends en main et lui dit que c'est faisable, on se rapproche de Tré le Champs, on est dans la barrière horaire, je lui ordonne de boire plus que d'habitude, de se recharger en tucs salés au ravito et hop hop hop, après ça grimpe et elle verra bien où elle en sera à la Flégère. Je la perds au ravito de Tré le Champs que j'atteins avec 5 mn de plus que l'an dernier (autant dire qu'à ce moment là, j'envisage la montée vers la Flégère "pour du beurre" car la BH horaire ne rigole pas là-haut).
Donc plus question de rendre mon dossard en bas, je monte !!
Avant ça, je prends le temps de changer mon TS détrempé, d'en remettre un tout sec (quelle bonne idée d'en avoir mis un dans le sac), de renfiler ma veste "gore-tex" et même mes gants avant d'aller affleurer les 2 000 mètres d'altitude où il fait bien froid.
J'entame donc la montée de la Flégère avec angoisse car je la connais, je sais que c'est du costaud et vu les conditions météos...
Mais rapidement, je m'aperçois que ça va, ça va même hyper bien, je double pas mal de coureuses et coureurs. je n'y crois pas, je suis sur un nuage que je ne pensais pas atteindre mais quel bonheur !!! et je vais rester sur mon nuage jusqu'au bout
A l'approche du ravito de la Flégère, je regarde ma montre et constate l'étendue du miracle, non seulement j'ai rattrapé tout mon retard de la première moitié de parcours mais en plus j'ai de l'avance par rapport à 2012 !!! de l'avance !!!
c'est euphorique que j'arrive donc au ravito, je recharge ma poche à eau, les bénévoles nous félicitent de courir dans ces conditions mais je leur réponds qu'ils sont plus courageux que nous.
Je prends le temps de danser 2 minutes avec le chanteur qui met une ambiance bien rock au ravito, je saute en l'air au rythme de sa musique, je manque de m'effondrer en larmes à ce moment là parce que je sais que c'est gagné ! Il me reste moins de 5 km et 500m de D+ pour atteindre Planpraz, rien ne pourra plus m'arrêter maintenant.
Je repars donc, et là où l'an dernier je n'arrivais pas à relancer, j'arrive cette année à courir dans les portions roulantes. Je passe les pierriers, il y a même un petit névé, il pleut toujours des trombes, parfois le sentier n'est plus qu'un ruisseau... Mes chaussures trempées pèsent des tonnes... J'envoie vite un sms à mon chéri pour le rassurer puisqu'il était resté sur un abandon à Tré le Champs : "je suis à Planpraz dans moins d'une heure, t'y crois ?". Il vient à l'instant de terminer en 4h02.
La "chevauchée" se poursuit, j'ai toujours les jambes qui répondent bien et puis après une dernière petite descente, c'est THE mur d'arrivée de Planpraz à 2000 mètres d'altitude. Arrrrffffff elle se mérite cette arrivée !!
Mais cette dernière difficulté est "avalée" et je saute sur la ligne d'arrivée, trop heureuse !!!!! Mal nulle part !
5h02 de pluie battante pour ces 23 km, 1450 de D+ et 400 de D-.
Je sais que mon chrono est très modeste mais c'est 15 mn de moins que l'an dernier mais surtout 18 minutes de moins sur la portion Tré le Champs/Panpraz, objectif plus que réussi !
Après un bouillon au ravito d'arrivée (tant pis pour la bière), je retrouve mon homme congelé mais qui a voulu m'attendre.
Je croise aussi peu après ma "crampée" qui me tombe quasi dans les bras, me remerciant de l'avoir aidée : "c'est grâce à toi que je n'ai pas renoncé, que j'ai réussi à finir. Merci !!!!!"
Dans la télécabine pour redescendre, je lance mon homme sur le projet de marathon du MB 2016 pour l'année de mes 40 ans. Le temps de me laisser progresser
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2 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 05-07-2013 à 08:52:17
Qu'il est beau ce CR ! c'est génial quand tout va mal aux débuts et que tout finit bien....
Et il a raison ton chéri : Kiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiian, il est pas terrible-terrible, très commun, ....
Commentaire de Benman posté le 22-08-2013 à 17:48:28
Ahh, un bel objectif pour 2016!
Bravo et merci de nous avoir fait partager ce beau récit
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