L'auteur : Caro74
La course : Trail du Gypaète - 73 km
Date : 1/6/2013
Lieu : Thyez (Haute-Savoie)
Affichage : 3643 vues
Distance : 73km
Matos : Pull X bionic, Kway, pantalon skins, Hoka Stinson Evo
Objectif : Se dépenser
Partager : Tweet
9 autres récits :
Samedi 25 mai : la Maxi Race est annulée ; Sur un coup de tête, et ne pensant pas qu’il soit possible que la météo soit encore pourrie une semaine supplémentaire, je m’inscris au Trail du Gypaëte, dont les photos splendides prises en 2012 m’ont alléchée. Et tant qu’à faire, je m’inscris sur le grand parcours de 73 km ; soyons fous !
Samedi premier juin, 3h30 du matin, lorsque je quitte mon chez-moi : il pleut, comme il a plu toute la semaine.. cela promet d’être boueux ! Il faudra s’accrocher, moi qui même par temps sec n’ai jamais couru une distance pareille. Dans la salle de remise des dossards, les organisateurs ont sorti le grand jeu : petits pains, fruits, thé, café, acceuil chaleureux… cela remonte le moral.
5h, c’est parti… et cela part vite. Au bout de deux virages, je ne vois déjà plus les meilleurs. Moi, j’ai décidé de faire ma course, à mon rythme, sans me soucier des autres. J’essaie de trouver le bon tempo, bien forcer mais rester en endurance, sans aller à l’essouflement. Après 4 km de plat, on attaque une montée raide, qui devient de plus en plus boueuse : parfois je dois vraiment forcer sur les bâtons pour ne pas reculer. En haut, nous attend le premier ravitaillement . Je croise alors la première féminine, Emilie, qui en revient : je suis agréablement surprise car je croyais qu’elle m’avait plus distancé que cela. Pendant les 40 premiers kilomètres, on va d’ailleurs se suivre de très près. Après une descente, puis une autre montée suivie d’une descente, arrive le village du Reposoir : comme à chaque ravitaillement, je m’arrête très peu, juste le temps de boire goulûment un verre de coca ou deux.
Après le Reposoir, on amorce une longue montée. Durant cette montée, on rencontre la neige et la pluie s’intensifie. Pendant au moins deux kilomètres, on traverse une poche d’air froid. Je commence à avoir les mains gelées et à avoir froid de partout : j’ai beau essayer d’accélérer pour me réchauffer, rien n’y fait ! On a parcouru à peine plus de 20km et je me mets à douter de mes chances de tenir encore 50 km comme cela. Heureusement, la descente qui suit me réchauffe bien et l’air est moins froid. On remonte ensuite sur le col de la Colombière, dans ce qui s’apparente à un gros marécage. Je commence à avoir l’œil sur la montre, car je tiens à arriver au Chinaillon bien avant le départ du 40km, ne tenant pas à être mêlée au peloton. J’avais prévu de m’arrêter un peu plus longtemps au buffet du Chinaillon, mais Emilie ne s’arrête pas et je n’ai que 22 mn de marge avant le départ du 40, donc, tant pis, je continue.
Après le Chinaillon, la deuxième partie du parcours est encore plus boueuse et glissante que la première. Lorsque les premiers du 40 me rattrapent, c’est justement dans une traversée un peu scabreuse. A chaque fois, je me pousse consciencieusement sur le côté pour les laisser passer, ce qui est un peu pénible et je me fais distancer par Emilie, qui continue son bonhomme de chemin. Arrive un grand pré glissant où je me prends trois gamelles de suite, puis encore deux autres plus loin. Je double Emilie, qui m’encourage gentiment, et peu de temps après, je me prends un gadin monstrueux. J’ai mal partout mais rien de cassé (par contre, les plaies sur les jambes sont assez spectaculaires). Je m’aperçois alors que je suis en train de perdre ma concentration, et que je me suis laissé prendre au jeu de la course-poursuite, d’où ces chutes. Je profite d’une descente goudronnée pour faire un petit travail mental et me recentrer sur ma course et tout ce qui me reste à accomplir pour franchir la ligne d’arrivée : ce sera profitable puisque malgré un terrain de plus en plus boueux et difficile, je ne chuterai plus.
Après encore une ou deux montées-descentes, on arrive sur le plateau de Cenise, froid et enneigé. Je commence à fatiguer mais essaie de ne rien lâcher car je ne sais pas où est ma poursuivante. Un homme très gentil m’encourage et m’attend même parfois, comme il va le faire encore sur presque 10 km. Les 15 derniers kilomètres me laissent un sentiment mitigé : d’un côté, je n’en peux plus du froid, de la boue, de ces descentes dans lesquelles je n’avance plus ; (la montée à la Pointe d’Andey sera d’ailleurs un vrai calvaire), de l’autre, je sens la fin arriver et je suis heureuse d’arriver à rester motivée et concentrée.
Dans la dernière descente, je suis frustrée par mon rythme très lent, mais très heureuse d’avoir tenu le coup sur ces 73 km et 4450 m de dénivelé (ce que dit mon GPS), parcourus intégralement (à l’exception des 7 ou 8 km de route goudronnée) dans des sentiers boueux. Je termine en 10h16, première féminine et 14e au scratch, loin derrière les meilleurs hommes. A l’arrivée nous attendent des douches chaudes, un très bon repas, et des pâtisseries paradisiaques. Je reste admirative de la qualité de l’organisation et du courage des bénévoles. Le suivi Live était aussi très bien. Seul point noir : une remise des prix très tardive, qui nous oblige à attendre longtemps. Je pense revenir en 2014, si le soleil est là !
Le soir, par contre, je contemple les dégâts: l'humidité m'a causé beaucoup de plaies de frottement, j'ai une grosse plaie moche au mollet, ainsi que de beaux bleus aux deux genoux. J'ai d'ailleurs les genoux dans un sale état, plein de courbatures, et comprends mieux pourquoi je n'avançais plus dans les dernières descentes..
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
9 commentaires
Commentaire de MiniFranck posté le 02-06-2013 à 16:42:31
A la fin de mon 42 je me disais, heureusement que je me suis retenu de m'inscrire sur le 73km... tu vois ce que je veux dire... Le parcours était effectivement très/trop savonneux... Des gamelles je m'en suis pris quelques unes aussi... Félicitations pour ta perf !! Bravo et merci pour ton CR
Commentaire de serge posté le 02-06-2013 à 17:32:27
bravo pour cette nouvelle victoire !
Commentaire de adret posté le 02-06-2013 à 17:49:35
Bravo, c'est vraiment une perf vu les conditions ;-)
Commentaire de Zorglub74 posté le 02-06-2013 à 21:10:33
Bravo pour cette longue et belle course dans des conditions sûrement éprouvantes. J'ai bien pensé à toutes celles et tous ceux du gypaète hier en voyant la pluie tomber dès le matin...
Commentaire de Caro74 posté le 03-06-2013 à 10:46:47
Merci à vous, c'est gentil
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 03-06-2013 à 22:48:29
73 km après tous les problèmes que tu as eus, t'as pas peur. Bravo pour ta ténacité et ton courage.
Commentaire de norskfred posté le 16-06-2013 à 22:01:55
Bravo pour ta performance! Quelle ténacité! Je me souviens très bien ces montées au col de Cenise et à la pointe d'Andey dans le brouillard et la neige. Pas facile quand on a déjà 40 kilomètres dans les chaussettes gorgées de flotte... Mais ça a été un plaisir de t'encourager. Encore une fois Bravo! Et peut-être à un de ces 4 sur les chemins de la Hiaute.
Commentaire de Caro74 posté le 17-06-2013 à 08:26:24
Ah, norskfred, comme je suis contente de pouvoir encore te remercier. Je crois t'avoir vu à l'arrivée mais je n'étais pas sûre que c'était toi, bref, j'avais le regret de ne pas t'avoir dit combien tes encouragements m'ont remonté le moral. Je n'ai peut être pas été très expressive durant la course car j'ai du mal à communiquer lorsque je force...
Commentaire de norskfred posté le 17-06-2013 à 10:15:55
Oui, oui, c'était bien moi. Tu étais en train de discuter avec Grug (Stef) si mes souvenirs sont bons.
Je crois que tu avais autre chose à penser que d'être expressive pendant la course ou que de communiquer surtout dans le moment que tu traversais à ce moment-là. En tout cas, tes remerciements sont ma petite victoire. A bientôt
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.