Récit de la course : L'O'Rigole - 75 km 2012, par PaL94

L'auteur : PaL94

La course : L'O'Rigole - 75 km

Date : 8/12/2012

Lieu : Perray en Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3033 vues

Distance : 75km

Objectif : Terminer

2 commentaires

Partager :

91 autres récits :

ORIGOLE 2012 : un peu court !

2009 je n’avais pu faire que la premiere boucle, sujet à une crêve persistante et un manque évident de vitesse. Je n’avais pu participer à 2010 pour cause également de crêve.  Je pensais bien me rattraper cette année car j’avais repris de la vitesse grace à mes compagnons d’entrainement, Lapin, Gazelle et Caribou.

Pas de chance beaucoup de boue et première boucle rallongée. Néanmoins le tracé sur carte semblait donner des possibilités de rattraper les retards.

Départ donc à 23h dans la froidure. Départ rapide, même si les organisateurs avaient conseillé de ne pas trop en lâcher au début car les difficultés arriveraient au 10ème.

La longue plaine permet d’engranger les kilomètres et d’assurer une bonne moyenne.  Je suis parti prudemment en queue de peloton et je peux voir le serpent lumineux et constater que devant ils n’amusent pas le terrain.

Passés les étangs, on rentre dans le vif du sujet et là on commence à sortir des sentiers balisés et sortir du tracé prévu. La gadoue est au rendez-vous et ça patine pas mal. On a beau essayer de se protéger les pieds, ils finissent par être maculés et trempés avec la bouillasse et les nombreux passages liquides. Je fais un bout de chemin avec un traileur pour qui c’est le premier ultra, il n’a fait que des 35 km. Sûr qu’il ne va pas être déçu comme il commence à s’en apercevoir. On court gentiment mais je suis obligé de m’arrêter pour une pose technique et évidemment vomir mon repas.

Ça va mieux après cela et je repars dans le peloton. La moyenne est bonne et malgré la température j’ai même chaud, je n’aurais pas dû prendre mon coupe-vent mais je ne peux plus l’ôter car il est trempé. Pas le moment de choper un coup de froid. Au moins me sert-il à protéger l’embout de la poche à eau qui bien que dans un fourreau isolant me délivre un liquide  glacial que je dois garder en bouche avant de l’avaler.

Pour l’instant ça roule et je rattrape quelques coureurs et me fait doubler par ceux plus rapides, doublés lors de leur pause technique.

Bon ca y est on attaque les montagnes russes et ça bouchonne. On fait ce qu’on peut pour avancer. L’avantage c’est qu’il n’y a pas de boue là-dedans et qu’on peut y aller sans craindre de glisser. Je m’amuse bien et gratte des places en descente car je m’aide des bâtons sortis pour la circonstance. Ils m’aident bien pour les montées et m’évitent de patiner.  Mais comme je vais un peu trop vite je me prends quand même deux belles gamelles en glissant sur des racines.

La succession des montées et descentes ne s’arrêtent pas et je réalise que contrairement au tracé affiché nous n’irons pas au camp romain mais nous tournerons autour. Pas bon pour ma moyenne ! J’essaye de rien lâcher mais je sens que je perds du temps. Sortie enfin de cet endroit pour se diriger vers le château des Menuls. J’essaye de le prendre en photos mais je n’aurais qu’une image blanche brouillardeuse. Tant pis.

Montée par la trouée de Villars (en sens inverse qu’en 2009) C’est un peu gras mais on peut reprendre de la vitesse. Passage au Gros Hetre puis descente pas loin de la mare Goriot. On trottine ensuite au-dessus de la vallée Luphine pour traverser au bout la petite route et réattaquer le hors-piste. Gadoue, gadoue, arbres en travers, branches basses, flaques où les pieds se perdent. Pas de doute la nature est hostile. C’est la guerre !

Seule consolation la nuit est devenue d’une clarté cristalline et les étoiles illuminent le firmament. On se croirait en montagne !  

Nouvelle série de montées-descentes sur tracé hors-piste et non affiché. La moyenne rechute. Ça commence à m’inquiéter : aurais-je assez de mou pour pouvoir être à temps pour la 3ème boucle ? On verra pour l’instant il ne faut pas trainer.

Enfin on débouche pas loin de la mare aux Canes pour repartir sur une section plus plane mais pas moins sèche. On peut reprendre quand même un peu de vitesse et après plus d’un kilomètre apercevoir les étang de Hollande et traverser le pont Napoléon.

Encore un passage en hors-piste et nous retrouvons le chemin emprunté à l’allée. Y a plus qu’à trotter maintenant jusqu’au gymnase.

Je rentre pour pointer et constater que j’ai perdu beaucoup trop de temps. Les 2 km en plus vont me couter cher. Je me dépêche pour recharger la poche à eau. Salut amical au Bagnard, grand distributeur de bière, que j’ai déjà croisé sur plusieurs courses.  Pas le temps de batifoler et je repars après 5 mn d’arrêt. J’ai peur d’être trop juste.

La ressortie est bien froide mais il y a quelques spectateurs attendant je suppose leur poulain, qui m’encouragent.  Bon, ballade dans le Perray puis on longe la nationale, on passe dessous et on file vers la forêt.  Les organisateurs avaient annoncé que cette partie sans trop de dénivelé serait éprouvante pour les appuis. Ils n’ont pas menti, ce n’est rien de le dire. J’ai gardé mes bâtons sans y penser et finalement ils me sont bien utiles pour rattraper mon équilibre précaire.

Je file comme je peux mais j’ai la sensation de ne pas aller assez vite, pourtant je ne traine pas. De temps à autre je me retrouve isolés et comme ma frontale n’est pas assez puissante je jardine une peu mais rien de grave. Mais ça fait toujours du temps en plus.

Passé l’étang du coupe-gorge et le carrefour de la renardière, nous réattaquons une section hors-piste bien grasse et accidentée. Je trotte quand je peux et marche vite dans les montées mais trop de passages délicats me ralentissent. On retrouve enfin une allée boueuse mais pas pour longtemps, après le carrefour Boubert, il faudra réattaquer en sous-bois et descendre près d’un ru et le longer.  

Et ça continue, de temps en temps on traverse un chemin mais on ne l’emprunte pas ou alors sur 10m question d’espérer et on repart en sous-bois. Ça n’en finit pas !

Nous débouchons enfin au parking près des marais du Cerisaie pour suivre un bout de chemin sur 200m. Mais c’est pour continuer tout droit hors chemin balisé et continuer en pleine nature.

Flaques, branches, trocs d’arbres, gadoue, montées, descentes, combien, je ne les compte plus, seul importe le temps qui passe trop vite. Je n’ose plus regarder le chrono, je sens déjà les crocs de la barrière horaire. Peu importe continuer ne rien lâcher. Jusqu’au bout jusqu’à la dernière goutte et jusqu’à la lie s’il le faut !

On a repassé l’étang du Coupe Gorge mais ce n’est pas fini. J’avais oublié qu’il fallait passer celui du Gruyer.   Et pareil pour y aller, du hors-piste pas roulant. Je fais ce que je peux et ne prête plus attention à éviter les flaques et les fossés. Les pieds sont trempés maintenant et cela ne sert plus à rien de les ménager. Continuer, aller au bout est la seule pensée.

Ca y est l’étang est derrière moi. Continuer le mono trace et traverser le chemin, replonger sur un autre monotrace, traverser des rus et dégueullasser un peu plus ses chaussures qui ne ressemblent déjà plus à rien.

Je double un couple de coureurs qui me disent de ne pas me fatiguer car c’est déjà plié mais je n’en ai cure, je fais comme si j’étais dans le timing, je suis toujours dans ma course et tant pis si ça ne marche pas.

Un bout de chemin pour changer. Sur 300m ce coup-ci mais pour mieux recommencer en sous-bois. Et c’est l’arrivée sur la route et le pont au-dessus de la nationale. Passage devant la bénévole frigorifiée qui dans pour se réchauffer et nous indiquer le chemin à suivre.

Un peu de chemin, un peu de hors-piste et c’est les lumières de la ville. Je plie les bâtons et trottine dans la vie endormie.  J’arrive enfin au gymnase.

A l’entrée le bénévole prend mon dossard et le mets dans la boite des abandons.

Pardon ! Je n’ai pas abandonné ! Mais sûr j’ai été trop lent. Je suis en rogne. Je pensais bien que cette année j’allais pouvoir aller au bout mais pas moyen. Je ne suis pas assez rapide et les barrières sont trop exigeantes pour moi.

Je vais me changer et Croise Wouter déjà arrivé en grande conversation avec le Bagnard. Chapeau l’artiste ! Je l’avais découvert au premier Ecotrail qu’il avait  gagné et je vois qu’il n’a rien perdu de sa performance. Et en short et tee-shirt par-dessus le marché. Comme il disait dans les douches il fait aussi froid qu’en Belgique !

Bon après la douche retour dans mes pénates pour un repos bien mérité : j’ai failli m’endormir au volant preuve que ça a bien tiré sur la moelle.

Je suis vraiment déçu car j’aurais bien voulu attaquer cette troisième boucle.

Peut-être en 2014 !

2 commentaires

Commentaire de Breizh29830 posté le 10-12-2012 à 20:40:03

C'est dommage d'avoir été arrêté par la barrière surtout si tu te sentais capable d'aller au-delà.
Beau récit.
Bon courage pour la prochaine édition :)

Commentaire de sabzaina posté le 10-12-2012 à 20:53:08

Bravo à toi pour ces 2 boucles. Tu reviendras en 2014, un beau défi :)

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !