Récit de la course : 24 heures de Saint-Fons 2006, par NEOCAP
L'auteur : NEOCAP
La course : 24 heures de Saint-Fons
Date : 8/4/2006
Lieu : St Fons (Rhône)
Affichage : 2359 vues
Distance : 132.981km
Objectif : Pas d'objectif
Partager :
31 autres récits :
- Les récits de 2016 (2)
- Les récits de 2015 (1)
- Les récits de 2014 (2)
- Les récits de 2011 (2)
- Les récits de 2009 (2)
- Les récits de 2008 (4)
- Les récits de 2007 (1)
- Les récits de 2006 (2)
- Les récits de 2005 (5)
- Les récits de 2004 (9)
- Les récits de 2001 (1)
24 h de St Fons 2006
(CR deja diffusé sur courseapied.net)
Petit retour en arrière, Décembre 2005, les 24 h de Vallauris, je finis sur les rotules, les chevilles explosées et avec une phrase a la bouche: plus jamais ...
Il y a un mois, je me retrouve avec du temps pour préparer les 6 jours d'Antibes, et j'aimerais bien voir si mon entraînement, certes pas très acharné, mais plus régulier que l'an dernier a apporté quelque chose. Et qu'elle est l'épreuve dont on parle chez les UFO pour cette période: les 24h de St Fons. Je m'inscris donc.
Vendredi 7 avril au soir. J'arrive à Saint Fons après avoir fait la route avec G. Cain, l'organisateur des 6 jours. Je m'installe dans le Gymnase qui va nous servir de dortoir, de cantine, d'infirmerie, bref, l'annexe du 24h.
Premier contact avec les organisateurs, super sympa.
Premier contact avec les membres de l'université de St Etienne, qui profite de l'épreuve pour faire une étude sur la fatigue, auprès de quelques volontaires dont je suis.
Tests physique sur la force dans les mollets et cuisses (pour voir les effets de la fatigue sur les muscles sollicités par la course) et sur la force d'une main (pour voir l'effet de la fatigue d'une manière plus générale), test sur nos capacités de raisonnement aussi: Des pièces en 3d qu'il faut retrouver parmi d'autres. Plus un questionnaire sur notre perception de l'effort en cours, sur ce que nous sommes en train de penser pendant la course, nos états mentaux, notre concentration sur la course ou autres, etc..
Et toutes les heures a peu près, des opérations mentales du genre (3*8)-4 ..., souriez pas, vous verrez plus loin..
Plus courir de temps à autres entre deux rails qui enregistre notre foulée, le temps ou le pieds reste a terre, en suspension, enfin, bref, nous, on court, et eux ils enregistrent plein de données compliqués. Le plus dur sera de passer 3 fois dans ce rail a la même vitesse qu'au départ durant les 24 h..
Enfin bref, ce Vendredi soir fut bien sympa, a passer les premiers tests, discuter avec les autres coureurs déjà présents, étaler mon bazar autour de mon matelas, etc..
La nuit tombent, les coureurs se couchent, les ronflements s'élèvent.. ;-)
5h30 premier réveil, je fais un petit tour dehors.. ouch, ça caille dur.. je retourne vite au chaud dans le duvet et me rendors, un peu inquiet sur la météo, la pluie étant quand même annoncée pour la nuit prochaine.
7h30 réveil définitif, le jour est bien levé, les premiers rayons de soleil apparaissent, mais ça caille encore a l'ombre.
Petit échauffement et 1ere prise de mesure avec l'équipe de l'étude. Je crains pour les tests d'effort pendant la course, ça tire quand même pas mal sur les muscles des cuisses.
Petit dej, préparation de la tenue de course, les coureurs arrivent doucement.
10 h, nous sommes sur la ligne de départ. PAN, c'est parti.
Est ce l'euphorie, je pars trop vite, 10 km/h, ne souriez pas, sur 24 h, je ne les tiens pas, loin de la. Je voulais tourner en méthode Cyrano à 5 tours couru a 8 km/h + 1 tour marché a 5-6 km/h. Mais pendant 2 h, je ferai du 10 km/h + 1tours marché a 6km/h.
Toutes les heures à peu près, coup de fils de Marion qui nous pose les questions pour l'étude:
(3*8)-4: PPff tt,facile ..20
2h30 de course, je diminue déjà le rapport course /marche. Le soleil est bien présent maintenant, il fait une chaleur sèche, il y a du vent, tout cela va faire des dégâts chez les coureurs..
Je supporte de moins en moins la chaleur, je marche quasiment tout le temps. Je m'accorde une pause assis de 5 minute tous les 5 tours ( 1 h). J'en ai marre, qu'est ce que je fais la, comment j'ai pu aimer ça a Vallauris.
Pµt@!n que je suis con.. C'est bien le denier, ça c'est sur.
En plus, une petite crise d'asthme me coupe le souffle dés que j'essaye de recourir un peu. Le moral s'effondre. Mais je marche. Comme beaucoup de volontaires pour l'étude, j'attend les coups de fils avec impatience, ça change les idées, ça fait du bien de parler a quelqu'un, de quantifier sa douleur, son effort, ses émotions.
Dring : (3*8)- 4, heu , attend.. 3*8: 24, -4 heu 20 (on a que 4 secondes pour répondre..)
Le soleil descend, l'air frais revient un peu, un peu d'humidité aussi, qui me facilite la respiration. Le moral ne revient pas lui. Grosse pause de 20 minutes, je change de chaussettes, de chaussures, mais je n'arrive pas a décontracter mes cuisses, je n'arrive pas a soulager mes plantes de pieds..
Un autre coureur ami me passe un cachet, est ce que ça marche, est ce que c'est psychologique, mais les douleurs diminuent sérieusement, je repars, mais j'ai toujours le moral dans les chaussettes. Je marche. Bip bip , bip bip, tiens, un texto, des amis m'envoient leurs encouragements, je craque complètement et fait un tour en pleurant toutes les larmes de mon corps. C'est ce qu'il me fallait, après ça, je me sens beaucoup mieux, je recrois a mon objectif de passer les 100 km, voir de battre ma distance précédente ( 107 km).
Avec le moral, les jambes reviennent, et je cours 6 tours d'affilés, je n'en reviens pas, je me modère, et reprend un peu de marche.
Gérard est allé se coucher, lui qui m'incitait à courir plus. C'est vrai que pendant son sommeil, je vais lever le pied, mais je reste sur le circuit, je cours, je marche, ma petite pause de 5 minutes de temps a autres, je profite de l'excuse des tests pour les passer en direct plutôt qu'au tel, mais j'avance.
Je passe les 100 km vers 2-3 h du matin je pense, je suis content, je sais que je battrais mon record.
L'équipe de test me demande de repasser entre les rails a ma vitesse de départ, soit 10 km/h, je me lance, et surprise, la vitesse vient sans douleurs. Certes, ce n'est que sur une 30aine de mètres, mais ça fait plaisir.
Tour suivant.. heu, tu peux recommencer, la mesure a pas marcher !! oui oui, pas de Pb, et j'y retourne, 10 km/h.. je ne le ferais pas tous les tours quand même !! ;-)
C'est dingue ce que le moral revenu fait comme miracle, je sens mes jambes qui tirent, mais plus de douleurs insurmontable.
Yes, j'ai battu mon record, allé, je fini tranquille pour passer 110 ..
Dring: (3*8)-4.. heu, 3*8 : 28.. heu, non 24, -4.; trop tard, les 4 secondes sont passées..
Les 110 km sont là.. et ils restent quelques petites heures, bon, je vise 115 alors..
Et de 5 km en 5 km, j'avance.
Dring ( 3*8)-4 .. heu, 8, c'est plus grand ou plus petit que 9 ??? zut , raté..
Gérard est debout. De nouveau, il me pousse à courir plus, mais j'ai peur d'exploser.
Je m'offre un lièvre de luxe et m'accroche pendant 5 tours derrière Christine bodet de l'équipe de France de 24 h.
126 km, et il reste 1 h de course. Je lui dit que j'ai le temps de finir tranquille pour atteindre 130.. Méfie toi me répond t'il, donne maintenant, n'attend pas.. Alors, j'accélère un peu.
Plus que 2 km, je passe devant lui : plus que 2 !! .. Pour quoi pas 4 me répond t'il.. heu, oui, pour quoi pas, et j'y vais. Je finis sur un nuage, oublié les douleurs, je cours, je vole, finalement, ça sera 5 tours de plus au compteur.
Le coup de feu qui annonce la dernière minute, je fonce, Pan, c'est fini, la pluie se met à tomber.
Je me suis un peu emmêler les compteurs au final, donc je suis a un tour de moins que ce que je croyais, mais je m'en fous, j'suis heureux. C'est le dernier 24 h, ça c'est sur, mais finalement, c'est génial comme course.
Derniers tests avec l'équipe, une bonne douche, des affaires propres, la remise des prix.
Didier David monte sur le podium soutenu par 2 personnes, car il a tout donné sur la course et affiche 242 km et 644 m. Christine Bodet totalise 183km et 425 m, elle n'est plus bien vaillante non plus. J'admire de pouvoir se donner a ce point là !
A mon tour d'être appelé, car tous nous montons sur le podium et somme récompensés, par une photo encadrée de nous, prise sur la courses et divers petits cadeaux.
Et je suis fier de ma 36 eme place sur 71 avec mes 132 km et 981 m (oui, je les regrette un peu ces 19 m manquants.)
Mais une chose est sure, c'est que sur le prochain, je ferais mieux !!
Aucun commentaire
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.