Récit de la course : Le Tour de la Grande Casse - 65 km 2012, par Gibus

L'auteur : Gibus

La course : Le Tour de la Grande Casse - 65 km

Date : 19/8/2012

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 1806 vues

Distance : 65km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Tour du Grand Cassé

Tour du Grand Cassé.


Je cherchais une course à 2 points UTMB cet été.

J’avais cru trouver avec l’UTTJ un petit tour en terre du Jura mais il fallait un coéquipier.

La 6000 D, déjà fait, la montagn’hard, trop dure, le TGV trop tôt.

Je me suis rabattu sur le TGC à Pralognan la Vanoise en août.

 

Fred m’appelle au téléphone. Tu fais le TGC, moi aussi mais la sauvage, la course plus courte.

Ok, on se retrouve la veille là-bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite bouffe tranquille à Pralo avec sa famille et ses amis et je taille me coucher dans la ford break aménagée.

4h30 réveil, p ‘tit déj et je me prépare.

5h45 je taille au départ et je retrouve Fred qui s’est levé pour voir le départ.

On se tire mutuellement le portrait.

 

Le départ est donné à 6h00 tapantes sous les flashs de l’ami Pascal de Photogone .

Devant, il y a du beau monde devant ce petit peloton de 229 partants.

 

Le 1° kilo dans le village est très sympa et l’organisateur qui a ouvert la trace nous laisse au départ de la montée avec un petit mot à tous les concurrents. Super.

 

La montée est de suite là et les 1100 mètres de D+ vont calmer plus d’un.

Le peloton s’étire au grès des méandres de cette montée au col de Leschaux.

 

Derrière les serres files  sont en contre bas et le village de Pralognan encore plus en bas s’éveille doucement.

Il faisait un peu frais au départ, on est à 1400 m, mais déjà l’effort nous réchauffe.

 

Nous voyons le sommet du col et les coureurs/marcheurs serpentants sur le chemin bien pentu de cette première montée. Heureusement qu’on l’a au départ celle là, car c’est un vrai mur.

 

J’inaugure pour la première fois les bâtons et ceux-ci m’aident malgré un sentiment de ralentissement dans ma progression.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le col est atteint et nous replongeons aussitôt de l’autre côté. 1h40 depuis le départ. 2565 m.

Je prends pas mal de photos, faudrait que je me calme avec cette habitude de flasher tout ce qui bouge et d’immortaliser tout ce qui bouge pas.

Mais c’est tellement beau.

 

Nous remontons un poil puis redescendons encore.

Avec la fille qui me suit, on évite de justesse de se tromper de route, rattraper par un berger il me semble.

Les cairns, tas de cailloux, sont bien là, mais il faut lever la tête souvent.

 

Je descends avec un gars qui commence à douter sur le fait de passer où non la barrière horaire.

Quand même, 3h00 pour 12 bornes…

 

Eh bin, on verra

 

Je le laisse dans la descente. Deux autres me recollent mais je vais plus vite qu’eux.

Je rattrape quelques concurrents, dont une fille et un Belge.

Je regarde mon gps et pour moi aussi d’un coup, le doute s’installe.

On est encore à quelques kilos du 12° et le chrono tourne.

La barrière horaire est atteinte limite limite.

2h56’

On arrive à Plan Fournier.

Ils vous restent 4 minutes dit un gars sur la droite.

Je m’arrête aux tables derrière lesquelles sont installés des personnes très gentilles eux.

Derrière moi, à droite, il y a 3 personnes, 2 gars une fille.

Un d’eux braille à tue tête le décompte du temps.

Un peu gonflant le mec.

L’autre ne dit rien mais c’est du même acabit.

Pas trop des coureurs à pied.

Nous sommes maintenant quelques uns à se réunir, mangeant et refaisant le plein des camel baks.

Si dans 3 minutes, vous êtes encore là, vous montez dans la voiture !

Eh on se calme là.

Non mais on ne va pas rester ici jusqu’à 20 heures pour vous.

Je n’avais jamais vu ça : au lieu de nous encourager, ils nous détruisent en nous disant qu’on à rien faire là, qu’on serait mieux sur la sauvage, etc.

Dans combien de kilomètres la prochaine barrière horaire ?

Au bout de 3 fois la même question, ils me répondent sur le bout des lèvres : 12 bornes.

Je repars, outré par ces imbéciles qui seraient mieux à l’apéro ou dans un stade de foot.

La fille me dit : à toute à l’heure.

Je lui réponds : sûrement pas, vous n’êtes pas sympa.

 

La suite, après s’être fait tirer le portait par Pascal, est un mur dans les sapins.

Je pousse sur les bâtons.

Ensuite cela redescend tout en bas, presque aussi bas que le départ de Pralo.

 

Nous longeons un torrent sur une piste de ski de fond.

Je trottine doublant pleins de coureurs dont la fille de tout à l’heure qui s’est viandée dans une descente. Elle a mal à une cheville.

 

J’arrive au Laisonnay. 2° ravito et 2° barrière horaire. 20’ d’avance.

Accueil splendide. Rien avoir avec le 1°.

Les gens sont heureux de nous voir et discutent avec nous. Sympa.

Les serres filles du 2° relais se préparent.

 

Le plein du camel et c’est reparti.

3° barrière dans 12 kilo. Facile même en marchant vite, nous dit un bénévole.

 

Un large chemin s’ouvre à nous et nous sommes cerné par un paysage grandiose.

Des cascades, des glaciers en haut, des marmottes en bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est 11h30, midi et la température est très élevée.

Cela commence à être dur et les moindres montées plus sévères sont des murs.

On s’arrête au pied des torrents pour se rafraîchir. Quelle est bonne, on piquerait bien une tête.

 

Il y a pleins de promeneurs avec les enfants. J’en vois même un en torse nu…

 

Virage à gauche et un panneau nous annonce : col du Palet 1h45. Il faut diviser par 2 et demi nous a dit Arthur au départ.

Bon, faut pas traîner.

 

Derrière je ne vois plus certains qui étaient avec moi tout à l’heure, ils ont du passer à la trappe au 2° ravito.

 

Le chemin est de nouveau large et un des serres files qui a taillé vers l’avant pour nous prendre en photo, attend les derniers, reprenant sa place. Il nous encourage. Son coéquipier fera de même ensuite. Ils sont à nos petits soins. Super.

 

 

 

Devant la fille et le Belge ont taillé.

 

J’en peux plus.

 

J’ai chaud.

 

Il est 13h00.

 

J’ai le mal de l’altitude je pense (Anne avait raison : il faut s’habituer avant)

 

Je mange des barres énergétiques.

 

Je transvide ma gourde de 75 cl dans mon camel déjà vide.

 

Qu’est ce que j’ai bu.

 

Et j’ai toujours soif.

 

Une marmotte me traverse devant.

 

J’en ai rien à faire.

 

Je vois le col au loin.

 

Quelle montée longue.

 

Le haut a l’air de reculer, on n’y arrive jamais.


 

Il fait 30 degrés alors que nous sommes à plus de 2000.

Chez moi il va faire 43 degrés en plaine.

Vraiment pas le week-end.

La canicule après le 15 août, voilà un truc nouveau.

 

Je ne sais pas à quelle heure je vais arriver à Tignes mais je pense qu’il serait bon d’arrêter la machine la bas.

Je trouve un gros rocher au pied duquel je m’assoie quelques minutes à l’ombre.

 

Que la vue est belle.

Que la montagne est belle.

Que la vie est belle.

 

Bon allez, on s’casse.

Je repars, revigoré et plein d’entrain.

Je suis à fond sur le chemin à 5 à l’heure.

Allez je profite.

A gauche les vaches, à droite les petites marres d’eau.

Je rattrape un gars.

Allez allez.

Plus loin un gars en vert est planté dans le final du col.

Je le passe à fond à 4 à l’heure.

 

En haut, un bénévole m’annonce le sommet (2652m)  et l’itinéraire à prendre pour la descente et me souhaite bon courage.

Bà, c’est cuit lui dis-je.

Il regarde sa montre, ah ouai.

Ce n’est pas grave.

13h45’

Un quart d’heure pour rejoindre Tignes, je sais que c’est impossible.

Où alors faire comme le capitaine Haddock, tout droit en roulé boulé.

 

Je crève de soif. Cela aurait mérité un petit point d’eau à se mettre derrière le col du Palet.

Un randonneur me propose sa bouteille d’eau d’un litre et demi toute fraîche.

Aaaarrrrhhhh !!!!! que c’est bon. Stop, sinon je lui bois tout.

Beaucoup sont étonnés de nous voir là à 14h00 alors que nous sommes parti à 6h00.

 

En bas Tignes le Lac à gauche avec ses tennis et à droite Tignes Val Claret avec ses tennis.

On nous a dit de suivre les tennis…

 

Bon, c’est à droite.

 

Cela fait longtemps que je marche car courir ne sert à rien, non à rien car les derniers seront attendus pour le retour en navette.

Le gars en vert me rattrape juste avant l’arrivée finale pour nous.

 

Surprise pour moi, il y a environ 50 coureurs qui ont abandonnés ou arrêtés par la barrière horaire.

 

Les bénévoles sont de nouveau sympa et compatissent notre désarroi d’arrêter là.

Super ambiance pour cette jeune course, 5° édition, sauf au 1° ravito, mais là j’insiste de trop.

 

Je retrouve la fille qui est tombé et le Belge.

D’autres aussi avec qui j’ai fait un bout de chemin.

 

Pas beaucoup de coureurs sont déprimés, sachant très bien que l’on est tombé sur une édition hors norme avec sa chaleur.

 

84 coureurs ne seront pas dans le classement final.

Cela va me réconforter encore plus.

 

Devant moi la suite du parcours nous nargue avec la montée vers le col de la Leisse, puis derrière le dur mur de la Vanoise.

Je ne verrai pas le lac aux vaches non plus.

Tans pis.

Fred au lac des vaches.

 

J’ai quand même effectué 36 kms et 2700m de D+

Restait que 29 kil et 1100m mais le coco là haut en a décidé autrement.

 

Visite guidée avec ce retour en car d’une heure et demi et les applaudissements du public à notre descente  à l’arrivée.

 

Pralognan, j’y reviendrai, pour la 2° partie du TGC avec la sauvage, ça c’est sûr et me venger de cet échec.

Je suis mat mais que la peau.

Plus dur sera mon retour.

9 commentaires

Commentaire de lulu posté le 30-08-2012 à 14:41:33

Allez, Gibus, t'as pas 20 culs mais t'es un guerrier ! ça ne peut pas toujours passer..
Bravo à toi quand même!!
Et qu'est ce qui t'as pris de t'arrêter à la buvette du FC "Peigne-Cul" ??

Commentaire de TomTrailRunner posté le 30-08-2012 à 17:11:03

Echec du point de vue de la performance pure, mais succès du récit et des photos... :)

Commentaire de coco38 posté le 30-08-2012 à 17:13:09

Ce parcours est vraiment dur, surtout avec la chaleur. Je le connais en randonnée et c'est sur qu'en trail avec les BH qu'il y a c'est pas de la tarte. Mais super paysage que je retrouve dans tes photos.
A+

Commentaire de tidgi posté le 30-08-2012 à 20:30:17

De superbes photos pour un coin remarquable.
Mais oui tu reviendras et là çà va saigner ;-)

Commentaire de Sylvain01 posté le 30-08-2012 à 22:31:51

Merci Gibus pour ce super CR.
Et bravo car courir par une chaleur pareil c'est un exploit.
Tu reviendras encore plus fort !

Commentaire de Théophile posté le 01-09-2012 à 13:14:52

Bravo pour ce récit très bien illustré, qui me permet de me rappeler de bons souvenirs, et de revoir ces mangifiques paysages !
Et bonne chance pour l'anée prochaine !

Commentaire de Natou posté le 01-09-2012 à 15:40:09

Super récit Gibus !!! Et mperci pour les photos !! Cela m'a permis de "revoir" cette course qui n'a pas été une sinécure avec cette chaleur !!
Je te souhaite de belles prochaines courses !

Commentaire de philkikou posté le 02-09-2012 à 09:21:19

Quel contraste avec les sujets que je viens de lire sur l'UTMB !!! des conditions météo extrèmes.... aux 2 extrémités du thermomètre !!!

Bravo pour avoir su relativiser cet abandon et d'en avoir quand même profité

Commentaire de Gibus posté le 02-09-2012 à 19:50:00

Merci à tous pour vos msgs
Mes jambes vont mieux le moral aussi
le temps du mois d'août a vraiment été terrible pour les traileurs de hautes montagnes.

j'ai été voir le trail des 4 châteaux d'Ambérieu en Bugey et cela me démangeait de suivre les coureurs.
Allez, je vais bientôt remettre ça.

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