L'auteur : rem490
La course : La 6000 D
Date : 28/7/2012
Lieu : La Plagne (Savoie)
Affichage : 1902 vues
Distance : 54km
Objectif : Terminer
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Inscrit depuis quelques jours sur le site de Kikourou, et après avoir largement bénéficié ces derniers mois des nombreux conseils, témoignages et retours d’expériences qui figurent sur ce site, je me lance dans la rédaction de mon 1er CR de course, qui ne va pas révolutionner la face du Trail mais qui je l’espère apportera quelques indications aux futurs intéressés de cette magnifique course.
Tout d’abord, j’avais à cœur de réaliser cette course en raison de mes origines savoyardes et, surtout car j’ai la chance d’arpenter l’hiver ce domaine depuis ma plus tendre enfance. Cela m’amusait de parcourir en trail les pistes que je dévale à ski l’hiver et je confirme que c’est nettement plus facile à ski qu’en trail ! Sans vouloir être présomptueux, je connais le domaine de La Plagne comme ma poche et suis un des fervents amateurs du domaine skiable Paradiski, qui offre des possibilités exceptionnelles en terme de ski hors-pistes (Face Nord de Bellecôte en particulier) . Tous ceux qui « snobent » ce domaine arguant qu’il n’y a que des boulevards, que l’on fait que pousser sur les bâtons ne connaissent pas vraiment la Plagne et n’ont qu’à continuer à snober cette station … cela fera moins de monde aux remontées mécaniques et sur le domaine skiable ! Mais, évitons le hors-sujet et revenons à la 6000D.
Arrivé le vendredi 27/7, arrêt obligatoire à Aime pour acheter du Beaufort à la coopérative mais aussi pour récupérer mon dossard. J’interroge la charmante personne qui me remet mon dossier sur les conditions météo et qui me confirme que le temps sera moins clément le lendemain. Les organisateurs évoquent le fait d’adapter le parcours et les barrières horaires mais, en fin de journée, ils sont plutôt optimistes dans leur dernière communication puisqu’ils indiquaient que les conditions météo évoluant de manière favorable, les épreuves seraient maintenues selon les parcours et horaires prévus. Un p’tit tour sur le village des exposants installé à côté de la superbe basilique romane et je prends tranquillement la route pour rejoindre Aime 2000. Farniente l’après-midi, préparation du sac en fin de journée (dosage scientifique de 2 sachets de poudre à base de caloreen et de boisson énergétique… merci cher collègue et ami Jano pour tes conseils d’expert dans la préparation de cette mixture, qu’il faut éviter de prendre avec soi lorsque l’on passe la douane !) et, au vu des conditions météos, j’emporterai veste, tee-shirt et chaussettes de rechange. La veste me sera fort utile, le tee-shirt et les chaussettes pas du tout car après avoir été copieusement arrosé une bonne partie de la matinée, disons que leur état d’humidité ne donnait guère envie de les sortir du sac. Je m’interrogeais jusqu’à présent pour savoir si mon sac était étanche (j’avais noté que les fermetures eclair semblaient l’être) et j’ai eu la confirmation que c’était plutôt une passoire.
Le lendemain, lever à 3h45, descente sur Aime pour être au départ vers 5h15. Le jour commence à se lever et on devine déjà que le ciel est bien chargé. Rentré dans le sas vers 5h30, l’organisateur nous fait un rapide briefing vers 5h45 et nous annonce une météo clémente, avec quelques averses sans conséquence le matin, voire des éclaircies par la suite et peut-être des orages en 2ème partie d’après-midi. Donc, sur le papier, cela se présentait bien pour les conditions de course. Pour les amateurs de musique classique, trompettes d’Aïda juste avant le départ, puis 4 saisons (Eté –presto) pour lancer la course à 6h00 pétantes d’Aime (673m). Quelques dizaines de secondes avant le départ, une averse fait son apparition et j’hésite à enfiler la veste. Je commence à sortir le sac, puis je réalise que le temps d’enfiler la veste, de remettre le sac… le départ sera déjà donné. Donc, pas de veste, ce qui fût préférable car cette averse s’est très rapidement arrêtée après le départ et nous a juste rafraîchit.
Je suis dans le milieu du peloton et pars à mon rythme sur ces 1ers kms qui sont très roulants dans des sous-bois avant la montée sur Aime 2000 qui l’est beaucoup moins (1500m D+ sur 10 kms). Je regarde régulièrement le cardio pour voir si je ne suis pas dans le rouge mais, le jour n’étant pas complètement levé, je ne distingue pas vraiment les chiffres donc basta, on fera au feeling pour le moment. Après 6kms, montée plus sèche en monotrace en direction de Longefoy et j’apprécie d’avoir les bâtons pour franchir cette première grimpette. Traversée du village de Longefoy où des spectateurs sont déjà présents pour encourager les coureurs, comme ce fût le cas dans toutes les stations-villages traversées par la course (avec une mention spéciale pour Belle-Plagne, mais c’était plus tard dans la journée, où il y avait une ambiance de folie pour accueillir les coureurs ). La montée vers Aime 2000 se poursuit, sur du sentier, en traversant quelques champs puis on traverse Montalbert (1350m). S’en suit une portion plus roulante sur un sentier large avant d’attaquer la montée vers le télésiège des coqs (1802m) et là, la pente s’incline un peu plus. C’est amusant, dans l’autre sens et à ski, cela ne paraît pas si pentue… de là à dire que c’est un des boulevards de La Plagne pour certains, il n’y a qu’un pas. Arrivé au départ du télésiège des coqs, le ciel devient de plus en plus menaçant, quelques coups de tonnerre se font entendre et le déluge s’abat quelques minutes après. Je m’arrête comme beaucoup de coureurs (enfin, ceux qui ont pris une veste et pas uniquement la couverture de survie imposée par les organisateurs !) pour enfiler ma veste, mettre la capuche par-dessus la casquette et c’est reparti. Cette dernière montée vers Aime 2000 est bien raide, de plus en plus boueuse style SaintéLyon et le tout sous un rideau de pluie. Je commence à m’interroger sur les conditions que nous allons rencontrer au glacier de Bellecôte à 3000m. En arrivant sur la dernière pente avant Aime 2000, le photographe officiel est installé sous un parasol bien utile sous cette pluie battante et shoot comme il le peut les coureurs qui passent devant lui et qui ne sont pas vraiment disposés à prendre une pose… Passage devant l’immeuble Aime 2000 à 8h30 sous les encouragements de ma famille qui s’est postée sur le balcon (vu mes performances, l’heure du lever fût raisonnable pour eux, mais quand même un peu "hard" pour mon aîné plus habitué à cette époque de l’année à faire surface vers 11h). Descente sur La Plagne en direction du 1er ravitaillement sur un chemin particulièrement glissant et boueux, les pieds sont trempés et je redoute d’avoir des ampoules d’ici la fin de course, ce qui ne fût pas le cas à ma grande surprise et pour le plus grand confort de mes pieds.
A l’entrée du ravitaillement de la Plagne, on nous annonce que la boucle par le glacier est supprimée en raison des conditions météo, ce qui réduit la course de 6Kms et 600m D+ & 600m D-. A ce stade, et vu qu’il continue à pleuvoir comme vache qui pi..., je me dis que les organisateurs ont pris une sage décision et qu’il n’était vraiment pas raisonnable d’envoyer plus de 1000 personnes à 3000m par ce temps exécrable. Je m’arrête une p’tite dizaine de minutes, surtout pour recharger la poche à eau en y ajoutant la potion magique (comme d’hab, je m’en fous plein les doigts, en renverse sur le sac qui devient tout poisseux… ) et, c’est reparti en direction de la Roche de Mio (2700m) en passant au dessus de Plagne-Village, puis à côté du Lac des Blanchets. Il continue à pleuvoir, de manière un peu moins intense, et je suis étonné de voir des concurrents continuer la course sans veste ou se protégeant tant bien que mal avec leur couverture de survie (pas évident pour courir sous la pluie et dans le vent !) et ne comprends pas que ces mêmes concurrents n’aient pas prévu de partir avec au moins un coupe-vent dans leur sac. Les jambes répondent bien et la montée vers la Roche de Mio se déroule sur une pente régulière sur un sentier large en majeure partie et avec quelques montées plus sèches mais pas très longues. Je passe la Roche de Mio à 10h10 avec 30mn d’avance sur ma feuille de route et entame la descente vers le 2ème ravitaillement situé au col de La Chiaupe. La pluie s’est arrêtée et nous avons même droit à quelques éclaircies. Je m’arrête 5mn pour me ravitailler au col de la Chiaupe (à ce sujet, les ravitaillements sont très complets – fromage, jambon, biscuits salés, banane, orange, noisettes, coca, eau pétillante…) et pour ranger la veste dans le sac.
Et c’est parti pour une descente vers le Dérochoir, bien roulante au début puis beaucoup plus technique avant d’attaquer la remontée vers le lac du Carroley et le col de l’Arpette (2377m). En hiver, c’est plus ou moins une piste, rarement ouverte, qui permet de rejoindre le télésiège des Bauches, et, même avec des skis aux pieds à la place des chaussures de Trail, la dernière partie de la descente est plutôt technique, souvent verglacée et bosselée. Dans ces conditions humides, les appuis étaient fuyants et j’ai évité de peu de me retrouver les 4 fers en l’air après plusieurs glissades pas complètement maîtrisées. Je me suis fait pas mal doubler par des concurrents plus aguerris que moi à cet exercice de la descente et je voulais aussi ménager la monture en vue de la grimpette vers le col de l’Arpette mais aussi de la dernière partie pour rejoindre la vallée où les cuisseaux doivent encaisser pas loin de 1700m de D- (bon, je dis aussi cela pour justifier cette descente peu rapide ;-)). Dommage que le beau temps n’ait pas été de la partie car ce secteur est magnifique, avec normalement une superbe vue sur le Mont Blanc. Jusqu’au Chalet du Carroley où se trouve un point d’eau, la remontée est en pente progressive sur du monotrace mais après, cela devient bien raide et les jambes commençaient à chauffer pour cette dernière « vraie » grimpette de la 6000D. Je discute avec un lyonnais irlandais de Chaponost très sympathique dans la montée vers l’Arpette, qui semblait attendre la descente avec impatience et, j’ai compris après coup pourquoi, car je l’ai vu me doubler à fond la caisse dans la descente sur Belle-Plagne et ne l’ai plus revu jusqu’à l’arrivée. La course fait un crochet pour passer par Belle-Plagne où se trouvent plein de spectateurs pour nous encourager dans une super ambiance, ce qui est motivant et fort agréable. Je rejoins ensuite le ravitaillement de Plagne-Bellecôte en 5h48 et je retrouve ma famille, qui a eu un peu de mal à me suivre car les remontées d’information via le suivi live ne fonctionnaient pas très bien. Je remplis la poche à eau avec la poudre qui va bien (toujours avec autant de galère) et j’envisage de changer de tee-shirt mais après avoir vu l’état humide du tee-shirt dans le sac, le tout agrémenté de Caloreen, j’abandonne rapidement cette idée.
Après 10mn d’arrêt à Plagne Bellecôte, je prends la direction de Montchavin – Les Coches en passant par les Frasses. C’est normalement que de la descente mais il y a quelques coups de cul sympathiques à ce stade de la course et, pour cela, je ne regrette pas d’avoir les bâtons que je conserverai même jusqu’à l’arrivée. Cette descente est quand même bien roulante, en forêt et très agréable. Je ne ressens pas trop la fatigue et double pas mal de concurrents jusqu’au ravitaillement de Montchavin (1207m). Après le ravitaillement de Montchavin et pour les 10 derniers kms, j’ai baissé le rythme et j’ai commencé à ressentir une certaine fatigue, avec des jambes de plus en plus lourdes. Les 2 derniers kms se font sur une piste cyclable au bord de l’Isère et, comme souvent à l’approche de l’arrivée d’une course, ces derniers kms semblent interminables. L’arrivée dans Aime se fait en passant par la rue piétonne, sous de nombreux encouragements, et je franchis la ligne d’arrivée après 8h19 de course (d’après ma montre GPS, 54,4 kms de course et 2704 D+ / 2715 D-). Ce n’est pas une « vraie » 6000D, mais je suis très heureux de l’avoir terminée, surtout que je n’avais pas pu la faire l’an dernier en raison d’une inflammation d’un ligament au niveau d’un genou survenue 4 semaines avant et, en tant qu’habitué de La Plagne, cette course m’a toujours fait rêver. Si tout va bien, je reviendrai l’année prochaine pour faire une 6000D complète, voire même plus les années suivantes…
Au niveau de l’organisation de cette course, c’est top et je ne vois rien à redire (accueil, balisage, ravitaillement…). De plus, il y a de nombreux spectateurs sur cette course, notamment au niveau des stations-villages, pour vous encourager avec beaucoup d’enthousiasme et de gentillesse. Au niveau de l’équipement, je trouve que les bâtons sont fort utiles, en tout cas à mon niveau, et qu’il est indispensable de partir au moins avec un coupe-vent, voire une veste car une majeure partie de la course se déroule à plus de 2000m et, à cette altitude et les montagnards le savent bien, les conditions météo peuvent changer très rapidement.
Voilà…Pour ceux qui ont eu le courage de lire ma prose jusqu’à la fin, j’espère avoir le plaisir de vous rencontrer l’année prochaine sur la 6000D ou sur d’autres courses !
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6 commentaires
Commentaire de coco38 posté le 02-08-2012 à 13:34:32
Belle course visiblement bien gérée. Y a pas à dire, les encouragements familiaux ça donne le moral.
Effectivement avec le Glacier s'est autre chose.
A se voir sur une course.
Commentaire de rem490 posté le 05-08-2012 à 19:54:56
Merci et bravo pour ta 2eme 6000D, avec 30mn d'avance par rapport à ta 1ère participation et bien gérer physiquement. J'ai lu ton récit de 2009 et je me retrouve bien dedans, et comme tu l'indiques dans ce récit, lors des 1ères éditions Stade2 faisait un reportage sur cette course... considérée comme course de "malades" à l'époque !!! Au plaisir de faire ta connaissance.
Commentaire de jano posté le 03-08-2012 à 13:57:28
bravo, objectif atteint...au suivant !!!
Commentaire de rem490 posté le 05-08-2012 à 19:57:43
Thanks. Le prochain objectif ? la course classique des lyonnais qui se déroule le 1er we de décembre... un peu d'entraînement ensemble d'ici là !
Commentaire de Arclusaz posté le 07-08-2012 à 10:54:11
belle course et super premier CR (le premier d'une longue série...).
Tu as eu l'excellente idée de t'inscrire non seulement sur kikourou mais aussi au groupe "courir à Lyon" : bienvenue !!!
nous aurons peut être l'occasion de faire connaissance sur une course ou sur une sortie "off" que nous organisons... notamment en vue de cette course de début décembre !
Commentaire de rem490 posté le 07-08-2012 à 12:20:34
Merci pour ton commentaire et ton accueil. C'est avec plaisir que je me joindrai à une des sorties OFF (à partir de septembre car en congés à la fin de la semaine) et que je ferai connaissance avec le groupe des lyonnais. Fabien m'a déjà parlé des exceptionnelles et sympathiques sorties nocturnes pour préparer la SaintéLyon !
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