Récit de la course : Verticale du Diable 2012, par jpoggio

L'auteur : jpoggio

La course : Verticale du Diable

Date : 30/6/2012

Lieu : Les Deux Alpes (Isère)

Affichage : 2160 vues

Distance : 7km

Objectif : Se dépenser

1 commentaire

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Et si on rejouait le TOE ?

« Ici Raymond. Je suis avec Jacques, on est en train de se refaire le TOE, tout va bien »

J’ai assez de souffle pour en rire. Il faut dire que j’ai frisé la correctionnelle il y a quelques minutes, à finir plié en deux sur mes bâtons, à la recherche d’une respiration introuvable depuis la sortie du parking du télécabine de Venosc. La bonne surprise de cette affaire, c’est que le serre-file est Raymond, mon camarade de fin de TOE, auquel je dois un agréable franchissement du col de la Muzelle à parler de tout et de rien mais surtout pas des ampoules qui m’auraient gâché le plaisir si j’étais resté seul. Je suis bon dernier, ce qui ne me traumatise pas, j’ai dans la radio des nouvelles des boulets de canon qui arrivent sur le point de contrôle de 2400, Mathéo (Jacquemoud) et Maurice (Manificat), et quelqu’un de sympa avec qui échanger des impressions.

La mauvaise surprise, c’est que je prends cher, dans ce tout début de Verticale du Diable. Je savais bien que, malgré toutes mes rodomontades, ce ne serait pas une partie de plaisir, surtout avec le soleil de plomb en cette belle journée d’été, mais je pensais souffrir plus haut, le long des pylônes du télécabine du Diable, d’une raideur à s’encorder, mais là, les amis, j’ai bien cru crever. Tous les symptômes du coup de chaleur sont là, et si je m’efforce de conserver un rythme correct pour un randonneur, je sais que l’aventure va s’arrêter à 1658m au lieu des 2800 et quelques promis à Tête Moute. J’essaie de ne pas trop regarder l’altimètre et me contente des panneaux qui indiquent le dénivelé restant


J’aurais du me méfier, quand j’ai vu quelques fous furieux s’échauffer avant le départ avec des accélérations en côte. J’ai préféré rester au frais au bord du Vénéon afin de m’économiser, en buvant régulièrement. Et lorsque le départ a été donné, je n’ai vu que des culs qui s’éloignaient à toute vitesse alors que je trottinais symboliquement, déjà résigné à finir dernier de la Verticale, ne pas se laisser déborder par l’amour-propre, s’arrêter boire à toutes les fontaines et…bon, on devine la suite.

Je serre un peu (…) les dents sur les derniers mètres, parce que je n’ai plus grand-chose dans les jambes, et arrête les dégâts au bout de 1h05 pour 654m de D+.

Je rentre à mon hôtel, non loin de là, passant devant le Gîte ou l’affiche dédicacée du TOE me rappelle de meilleurs souvenirs.


Après avoir un peu cuvé, je repars me promener, mais les moindres raidillons me mettent en vrac. Je me hisse tout de même jusqu’à une épaule vers 1900 d’où un vent bien fort me fait déguerpir, après un bref instant de contemplation du vallon de Lanchâtra, un de mes coins préférés de l’Oisans, rempli de marmottes, de chamois et de souvenirs.

Je redescends sur la station, directement sur Amphibia pour la conférence de Bertrand Cochard (Hémérodrome) puis la remise des prix. J’y suis accueilli par Arnaud qui suggère que je suis meilleur sur du long (hum) puis par Christian (Badgone) qui me ramène dans le petit groupe des kikoureurs, stratégiquement placé près du stand Raidlight.  


J’assiste à la remise des prix (fait rare, puisqu’il n’est pas rare que je termine ma course alors que la cérémonie a déjà eu lieu, ou est en cours), discute avec un peu tout le monde et finis par regagner mon hôtel où une bande de jeunes fera la bringue fort tard dans la nuit, mais cela ne nous concerne pas. Je mets de l’ordre dans mes affaires, prépare la tenue du lendemain, et je constate en la vidant que le débit de la poche à eau est particulièrement faiblard. Je me souviens de ma surprise lors de l’Ecotrail, lorsqu’au ravitaillement de Buc j’ai constaté n’avoir bu qu’un demi-litre en deux heures…Je vais me coucher avec la conviction d’avoir trouvé un bon bouc émissaire pour mes mésaventures, ce qui ne m’offrira pas une bonne nuit de sommeil pour autant.

Le lendemain matin, ce n’est toujours pas ça. Je suis en petite forme, et le cœur n’y est pas. Le vent a considérablement forci et il pleut par intermittence, ce qui ne m’avait certes pas gêné il y un an. Je plie bagage et rends ma puce ; sur la ligne de départ où je soutiens psychologiquement les kiks partants, j’apprends que les passages hauts ont été rabotés et le tout un peu raccourci, et j’ai un vague regret d’avoir déclaré forfait.


Mais il se met à pleuvoir sitôt le départ donné.


Je décide d’aller récupérer ma voiture et de rejoindre le ravito installé à la sortie de la station, que je trouverai finalement en contrebas du parking des camping-cars, avec Christian et dans l’équipe de secouristes la chef de poste qui était déjà au Désert l’an dernier…


L’ambiance est sympa, je me charge d’aiguiller les coureurs sur la bonne piste. Nous voyons bientôt revenir le baliseur qui nous explique la modification de tracé sur la seconde boucle et, muni d’un tirage de la carte, je peux enfin faire de la pédagogie vis-à-vis des coureurs restants. Nous voyons d’ailleurs revenir la tête de course, et Christian s’inquiète de ne pas voir revenir Martine, dont l’avance sur sa concurrente n’était pas luxueuse (1’30). Nous nous avançons un peu pour la guetter, jusqu’à ce qu’elle appelle Christian depuis…la ligne d’arrivée. Nous découvrons que tout un groupe de coureurs s’est trompé moins de deux cent mètres après le ravito, induit en erreur par de la rubalise de chantier…quelle déception !

Je quitte la petite troupe sur cette mauvaise blague pour m’en aller récupérer mon train, non sans faire un petit détour au pied des rochers de mes débuts officiels de grimpeur, quelque part au bord de la route de Venosc.

Il pleut, le Vénéon est en furie, les lambeaux de nuages accrochés aux flancs des montagnes rappellent des souvenirs, quand je venais de Grenoble y randonner à l’automne, avec l’Oisans Sauvage pour moi tout seul...

Un peu déçu mais content, avec une certitude : le combiné Verticale + Trail des Deux Alpes, s’il n’était pas une raison suffisante pour venir, fait un bon « week-end choc », et qu’on se le dise, j’ai un dossard pour l’UTMB 2013 qui m’attend, moi. Et on ne se lasse pas de l’ambiance « SMAG » !

Je reviendrai…


1 commentaire

Commentaire de sebmelalix posté le 11-07-2012 à 10:19:14

Salut,

Content de t'avoir rencontré (je me suis presenté à toi le samedi en fin d'apres midi dans la salle) mais déçu pour toi de n'avoir pu terminer la verticale et prendre le départ du Trail le dimanche.. Néanmoins je pense que c'était une sage décision et apparemment tu as passé un bon week end!!!
Au plaisir et bonne préparation pour l'UTMB 2013.

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