L'auteur : julsocks
La course : Trail du Lac d'Annecy - Marathon Race
Date : 27/5/2012
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
Affichage : 3751 vues
Distance : 41.5km
Objectif : Faire un temps
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CONTEXTE
Cette Marathon Race est mon premier trail de préparation pour la CCC. C’est aussi une occasion pour moi de courir avec quelques amis et de commencer à tester un peu de matériel. Première course où j’emporte les bâtons Guidettin Diagonale de Cimes et première course avec mes Salomons XA Pro 5 que je pense un peu trop grande et trop raide, mais à voir. Je prends également des pastilles Vichy (sels minéreaux + sucre) sur les conseils d’un Kikou.
OBJECTIF
Objectif temps - 5h30-6h00, j’avais fait 5h50 au marathon du Mont Blanc. Cette Marathon Race comporte un peu plus de D+ mais est un poil plus courte (finalement elle ne sera pas si courte avec les kms que nous a aouté l'organisation). Je pense que ça devrait le faire.
Second objectif repose sur la gestion de la course. J’étais parti trop vite au Marathon du Mont Blanc 2010, sur le temps de 5h30 jusqu’au 30eme puis 12 derniers kms très difficiles. Il va donc falloir partir plus doucement pour mieux finir. D’ailleurs il faut que je me ménage car fin juin je suis inscrit sur le trail des gorges du Verdon.
Troisième objectif plaisir – courir avec les copains. Sur cette course je retrouve Fabien amis d’école et qui je retrouve sur une course au moins une fois par an. Julien ami de lycée que j’ai retrouvé par hasard au détour d’un carrefour à Paris. Toujours beaucoup plus sympa quand on court avec des têtes connues.
Il y a du beau monde sur le départ de cette Marathon Race… Moi je ne reconnais que Maud Gobert mais Fab l’encyclopédie du running en France me lance quelques noms dont je n’avais jamais entendu parlés. Honte à moi…
9h00 -nous partons de Doussard. Le ciel est nuageux, pas trop de soleil mais le temps est lourd. Il fait déjà chaud. C’est partit pour 2km de plat rajoutés par l’organisation pour étirer le peloton avant la mono trace qui nous conduira au col de la Forclaz. Je suis Fabien à la trace. Toute la montée se passe dans la forêt. La pente est douce et régulière pas de difficulté particulière. Par contre il y a du monde, nous sommes tous à la queue leu leu avec peu de possibilité pour le dépassement. Nous sommes dans le premier tiers du peloton. Petit à petit des écarts se forment mais il y a toujours bcp de monde. Je reste bien dans la roue de Fab me disant que la course est longue et que de toute façon j’avais prévu de partir doucement. Julien est déjà devant. On arrive au col de la Forclaz après 1h11. Il y a pas mal de monde pour nous encourager c’est super sympa. Première belle vue sur le lac.
Fabien s’arrête pour dire bonjour à un de ces supporters, je continue. Petite portion de route puis on commence le plus raide. On continue avec un chemin en balcon qui passe sous le Rocher du Roux puis descente en douceur vers le chalet de l’Aulp que l’on attend après 1h55 de course. On rencontre pas mal de promeneurs d’un certain âge qui se demandent tout d’un coup si cela était une si bonne idée de venir randonner dans le coin.
Pendant la descente ma montre n’arrête pas de sonner. Elle indique que sa mémoire est pleine, ah la la c’est pas le moment. J’essaie d’effacer l’historique tant bien que mal mais en courant et avec des bâtons, ce n’est pas si facile. J’évite de justesse un piquet mais j’arrive à faire la manip sans m’arrêter. Très beau panorama à nouveau depuis le chalet. Je pense que c’est à ce moment là ou Fab le donne une claque sur la fesse pour me dire qu’il est revenu à ma hauteur. Il n’y est pas allé de main morte… Content de revoir un visage familier.
Petite descente à nouveau en sous-bois et là à la sortie superbe vue sur la côte assez sévère qui nous attend.
C’est à ce moment là que nous retrouvons Julien qui… prend des photos. Nous montrons tous les trois jusqu’au Pas de l’Aulp. Pendant l’ascension nous avons une superbe vue sur la Tournette.
Vers la fin du Pas, çà commence à être très raide avec une montée technique compliquée par la présence d’un certain nombre de chèvres.
C'est tellement raide que nous avons l'impression que le lac est un peu penché ;)
On passe le Pas à 2h37 de course. On se fait beeper mais finalement ce point de chrono ne marchera pas. Petite descente et plat avant de commencer la terrible descente vers Menthon qui passera derrière les Dents de Lamphon déviation de parcours nécessaire suite au mauvais état du tracé initial. Nous ne passons pas par le col des Frêtes.
J’avais lu dans les forums que beaucoup redoutaient cette descente, maintenant je sais pourquoi. Elle n’est pas très technique, c’est de la piste, par contre elle est très raide sur les premiers 5km. Pas l’ombre d’un lacet si je me souviens bien. Les cuisses sont mises à rude épreuve. Je laisse un peu partir Fabien qui est plus rapide en descente. Pas revu Julien depuis le passage au Pas. Il ne doit pas être loin derrière. Quelques minutes plus tard, une erreur d’inattention, mon pied roule sur une pierre, la cheville se plie vers l’intérieur et craque. Aie aie aie que c’est douloureux. Oh P… je me dis que la course est finie… Je ralentis, marche un peu puis repars, il faut en profiter pendant que c’est encore chaud, on verra après. La cheville est douloureuse mais sait se faire oublier. Ouf ! On enchaine avec deux petites montées qui nous donneront un D+ additionnel de 100m. J’en profite pour rattraper Fabien. Je lui rends sa fessée ;) Ici commence ce que j’appelle la « randonnée du dimanche » ou encore « la valse des zombies ». La descente a laissé des traces. On remonte pas mal de coureurs qui marchent, qui souffrent déjà. Les épaules sont basses, l’équilibre incertain. 1200D- ça peut faire très mal en effet.
Je déroule mes grandes jambes sur la fin de la descente un peu plus roulante et prend un peu d’avance.
Nous arrivons au ravitaillement à Menthon. Cela tombe bien car je n’ai plus d’eau. Je rejoins ma petite femme qui m’attendait depuis quelque temps déjà. J’avais été très optimiste et lui avait dit que l’on passerait vers 12h00. Nous y seront finalement à 12h47. Pas si mal, mais l’objectif de 6h00 semble dèjà loin. Il y a avait en effet bcp plus de plat et moin de D- sur le marathon du Mont Blanc, je n’avais pas bien pris cela en compte. C’est pas bien grave. Quel bonheur d’avoir des personnes qui nous encouragent. Cela change tout.
Machinalement j’arrête mon chrono. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fait ça. Je remplie les 2l de ma poche à eau. Il fait vraiment chaud maintenant, je ne prends pas de risque. Quelques biscuits salés et c’est reparti. Je croise Fabien mais il me dit de ne pas l’attendre, il a les talons en feux me dit-il et je vois à son visage qu’il a eu un petit coup de chaud dans la descente.
Il ne faut pas trop que je me refroidisse car la cheville commence à se faire sentir. Aurais-je dû arrêter ici pour la préserver ? Surement mais bon j’avais envie de continuer.
Passage au beeper à nouveau, celui-ci marchera. Je suis 181ème en 3h50. Je sais qu’il y a du monde devant mais je sais aussi que la course est longue et que je suis encore frais.
Je repars donc seul et sans chrono car évidemment j’oublie de le redémarrer. Ah la la moi qui aime bien passer des heures devant mes courbes… ;) J’en m’en apercevrais que 7km plus tard. L
La montée au Mont Veyriez commence tout doucement. La pente est assez similaire à la montée du col de la Forclaz. Pas de difficulté particulière. Je remonte pas mal de coureurs. Je suis le seul à courir un peu sur ce début de montée sur route. Apès la route on plonge à nouveau dans la forêt. Je relance le plus possible et remonte petit à petit. Je me sens bien mais essaie de bien gérer mon effort et de rester sous les 165 de puls. Pour ne pas me griller et devenir un de ces zombies qui jonchent de plus en plus le chemin. Certains n’ont pas l’air très en forme. Je les encourage en continue sur mon rythme.
Au passage du Mont Baron/Cole des contrebandiers je suis 129ème en 5h12. J’ai remonté 52 coureurs dans la montée. Belle perf. A la sortie du bois et au début de la crête, j’accuse un peu le coup.
Il faut chaud et le terrain devient plus technique. Ma cheville se rappelle à mon bon souvenir. C’est très dur, la crête est longue et la cheville trinque sur les pierres. Je suis obligé de ralentir. Nous voyons Annecy d'en haut mais la crête n’en finit pas.
Panneau 5km, il ne reste plus rien évidemment c’était sans compter cette dernière descente très technique et au départ pleine de pierre et de racine. Gardez du jus pour cette partie ! J’essaie de ménager ma cheville mais c’est difficile. En plus je viens de m’apercevoir que je n’ai plus d’eau… les 2l y sont passés, déjà ? La descente s’annonce difficile car j’ai très soif, j’ai mal aux cuisses et à ce moment-là la fixation de la dragonne d’un de mes bâtons lâche. Plus de peur que de mal. Je m’accroche. Quelques coureurs me reprennent, c’est dur pour le moral.
Je retrouve un peu plus loin du terrain plus doux ce qui me permets de relancer. Les cuisses souffrent. Les spectateurs nous annoncent bcp de « plus que… » Plus que 4km, plus que 10 grosse minutes etc… C’est dur dur.
J’arrive au bout de la descente, traverse la route et me voilà au bord du lac. Il ne reste plus que 1 km. La transition descente/plat est douloureuse pour les cuisses. Je cours mais j’ai l’impression de faire du sur place. Il fait chaud, il y a bcp de monde mais la plupart nous ignore, ils sont là pour la plage et non pas pour encourager des zombies qui courent tant bien que mal. Plus que 400m, je croise ma femme à nouveau, quelle bonne surprise elle me dit quelque chose mais je ne comprends rien…Je n'ai même plus la force de lui sourir. Je reste concentré sur la ligne d’arrivée. Ca y est je la vois. Après 6h39 d’effort c’est fini. Ouf…Je finis 130ème. 2h29 après l’arrivée du premier Nicolas Pianet (4h10) et 1h52 après la première féminine Maud Gobert (4h47). Je suis content mais je n'ai pas le petit côté émotionnel que j'ai pu avoir sur certaines courses. C'est peut être que je sais que ce n'est qu'une course de préparation et pas un objectif en soit.
Fabien arrivera 168ème en 6h54
et Julien 182ème en 7h01.
Course mieux gérée même si j’aurais dû en garder plus sous la semelle pour la dernière descente. Les pastilles Vichy ont bien marché, pas de crampes malgré le manque d’eau. Les chaussures ont passé le test. Aucun problème de ce côté-là, pas une ampoule ! Par contre le bâtons sont recalés. Très déçus car c’était apparemment du haut de gamme. Je me suis bien alimenté et ai bcp mangé (2 x Ovo, 3 x barres de céréales, 3 x gels). Il n’y a pas que du bon. Je suis allé chez le medecin en rentrant et le bilan n’est pas trop grave, entorse à minima mais quand même ennuyeux car 1 semaine après la course je ne peux toujours pas courir et le trail du verdon approche à grands pas. J’essaie de compenser par du vélo et de la piscine… On verra.
Je finis par quelques axes d’amélioration pour l’organisation :
- Les newsletters sont utiles mais il faudrait mettre en ligne un vrai roadbook. Bcp plus pratique pour être sûr de n’avoir rien loupé.
- Les informations sur le site sont parfois contradictoires. J’y avais lu que certains sacs pourraient être contrôlés le Samedi lors de la remise des dossards (?). Dans le matériel obligatoire, il fallait avoir un téléphone avec les numéros des organisateurs + medecin, mais ces numéros étaient introuvables sur le site.
- Il serait bien de mieux flécher les parkings disponibles sur Annecy, les pancartes sont minuscules. Il nous a été difficile de trouver une place le Samedi lors du retrait des dossards.
- Il serait bien de rappeler aux coureurs qu’ils doivent se faire beeper lors de leur entrée dans le sas de départ par l’arrière. Je pense que de nombreux coureurs sont rentrés par l’avant sans se faire beeper. Peu d’annonce à ce sujet malheureusement.
- J’ai trouvé les ravitaux un peu maigre aussi bien à Menthon qu’à Doussard. Je n’y ai pas trouvé mes habituels chocolats et bananes.
- Si possible il serait bien de mettre des barrières sur les 100 derniers mètres le long du lac avant de tourner à gauche pour rejoindre l’arrivée. Il y a beaucoup de monde sur le trottoir. Les gens ne font pas forcément très attention aux coureurs, des enfants traversent sans regarder. J’ai vu un coureur qui a dû s’arrêter car il ne pouvait plus passer.
Sinon très beau trail, peut être un peu trop de forêt à mon goût. Bravo aux bénévoles, encore une fois vous avez été super !!
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1 commentaire
Commentaire de GoRun11 posté le 13-03-2014 à 08:07:16
Hello, Merci pour ton super récit ainsi que tes photos, cela m'aidera à préparer l'édition 2014 qui est mon objectif principal cette annėe et qui sera mon premier trail long !!
Et félicitation pour ta course (même si cela date un peu) !
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