Récit de la course : Les Templiers 2001, par yoyo
L'auteur : yoyo
La course : Les Templiers
Date : 22/10/2001
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 6158 vues
Distance : 65km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Nant - 2001
C’est parti pour 65 km et 2500m de dénivelée. Après les 100 Km du mois de Septembre, je suis bien décidé à mieux gérer mon effort et à ne pas finir complètement cuit. Donc c’est parti, dans la nuit pour une journée qui s’annonce météorologiquement clémente. Quelques kilomètres de route qui monte et j’aperçois au loin le chapelet des frontales qui s’élèvent dans la nuit. Puis on tourne à gauche pour attaquer un chemin plus raide. Je commence à marcher. Je me fais doubler par beaucoup de concurrent et me décide à recourir pour défendre ma position dans ce peloton qui s’étire de plus en plus. On arrive alors au « goulet ». Un étranglement qui fait se réduire le chemin en un sentier qui grimpe sur les causses entre deux murs de pierres. Impossible de doubler sous peine de se faire conspuer et je prends mon mal en patience. Je resterais là à piétiner environ 10 minutes et derrière, les concurrents plus prudents, adeptes du départ pépère resteront bloqué bien plus longtemps. Enfin ça repart de plus belle, avec le levée du jour sur un paysage qui me rappelle mes terrains d’entraînement sur le Larzac. Ca monte, ça descend. On attaque ensuite une ancienne voie de chemin de fer, ou, une erreur de jeunesse sûrement, je lâche un peu les chevaux. Je rattrape pas mal de coureurs et on arrive à un premier ravitaillement en liquide. C’est dans un village, point de ralliement de tous les suiveurs, ou l’ambiance est chaleureuse. Je vais attaqué la montée du St Guiral. Je m’attendais à un col mais en fait, c’est une longue succession de passage raide, plat, cassant, roulant et finalement pas trop dur. Juste un passage vraiment raide me fait mal aux jambes. J’arrive donc avec un certains étonnement au sommet de St Guiral. Le brouillard m’accompagne mais je sais que plus bas, c’est grand soleil. J’attaque donc la descente. Après cette longue montée ou je me suis surpris à doubler et à progresser sur un bon rythme, je vais vite me rendre compte que, le trail et particulièrement la descente, c’est très technique et que ça demande pas mal d’entraînement (que je n’ai pas) et d’expérience (que je n’ai pas non plus). Je me lance donc dans cette descente : il peut pas y avoir pire : de la mousse, des pierres, des feuilles mortes, des rochers, le tout en sous bois, super glissant. Je me traîne, un vrai boulet et je vois passer un à un tous les coureurs de tout à l’heure. Je suis vraiment pas à l’aise et j’accueille avec un grand soulagement le retour du goudron. On arrive dans un charmant village avant de tourner à droite pour emprunter un des plus beaux sentiers de la journée. Un sentier assez roulant, en légère montée qui serpente au milieu d’énorme bloc de pierre, au milieu des jeunets, sous le soleil d’automne. En contrebas, le village avec ces toits de lauses. Au bout du sentier, une croix. On plonge ensuite vers le premier ravitaillement en solide vers le village de ..... par un sentier boueux ou la plus grande vigilance est de rigueur. Passage sur un pont en bois puis montée de marche pour aller jusqu’à un ravito très copieux, en public et en victuailles. C’est reparti par une petit route pendant quelques kilomètres. Je retrouve ma foulée routière jusqu’à attaquer une nouvelle montée, via un sentier très escarpé, emprunté il y a quelques temps en VTT lors de la Caussenarde. La fatigue commence à se faire sentir. Ca grimpe de plus en plus dur, parfois avec les mains. On traverse une route puis on se retrouve sur un pseudo plateau. C’est long, très long. Heureusement je discute un peu avec des alsaciens enthousiasmés par le paysage. On attaque des forêts d’épineux. Des longues portions planes où il m’est difficile de courir non stop. J’alterne course et marche et après avoir arpenté ce plateau pendant une bonne heure, j’aperçois Tréves, lieu du deuxième ravitaillement solide. Mais je n’y suis pas encore. Une descente vertigineuse m’attend. Ca va mieux que dans la descente du Saint Guiral. Elle est moins technique. Derrière, une « charmante » coureuse me met la pression. Elle veut me doubler et ronchonne avec son compagnon de course. Ce serait pas plus simple de demander gentiment ?. Je fais ma tête de lard. Après tout, notre différence d’allure n’est pas si énorme. Je suis devant, j’y reste. Elle a qu ‘à être poli. Après 30 minutes de descente, j’arrive à Tréves pour une pause de 10 minutes. Je refais le plein, un peu de vide, et j’attaque la montée du Causse Noir. C’est un sentier régulier, ou personne ne court. Arrivée sur le Causse, il faut le traverser. C’est long. Toujours aussi dur de courir. Et en marchant c’est long. J’aperçois au loin d’autres concurrents. Derrière moi, personne. Et puis d’un coup, je me vais doubler. Je dois pas aller bien vite. Le plus dur, c’est que je sais qu’il va falloir plonger sur Cantobre. Je guette, j’imagine que c’est là, juste au bout. Et à chaque fois, à chaque sommet de bosses, je revois l’horizon, d’autres coureurs. C’est moralement difficile. Enfin, le chemin bifurque vers la gauche et je me retrouve peu à peu sur une arête rocheuse. De part et d’autre, la vallée, à gauche …….., à droite la Dourbie. En bas, Cantobre. Je plonge dans la pente. Très pentue. Je m’accroche aux arbres, arbustes et autres rochers. Enfin, j’y suis. Petite déception : on n’est pas du bon coté de Cantobre et on ne profite pas de la beauté de ce village accroché à la montagne. Au ravito, surprise, je croise un cousin, bénévole et distributeur officiel de pâte de fruit et autres pains d’épices. Nant est juste là, au bout de la vallée. Tout au plus 7 Km par la route. Mais nous on doit grimper en haut du Roc Nantais, rendu célèbre par les organisateurs et rédacteur du magazine Vo2. J’ai 1 heure de retard sur mes prévisions et pas de moyen d’informer la famille à l’arrivée. Je m’inquiète pour eux. Je repars de Cantobres. Bien décidé à rattraper un peu de temps perdu dans la dernière montée. Et oh surprise. Mes jambes répondent. C’est bien la preuve que le moral joue beaucoup. J’étais au bord de l’abandon sur le Causse Noir. Je double quelques concurrents, cours dans les faux plats et adopte un bon rythme de marche dans les montées. Après un portion au milieu des pins, je tourne à droite. J’entends la sono, en bas. Je suis au sommet du Roc Nantais et il ne me reste plus que la descente. Je savoure, je regarde Nant en bas, passe le petit bon et, je retrouve, Denis et Eric, mes parents et Chloé. Eric et Denis se propose de faire avec moi les derniers hectomètres (un tour de village) et je m’ai un point d’honneur à accélérer dans le dernier petit raidard pour leur faire bien mal aux jambes. Surprise et quelle surprise : Sandra est là, à 20 mètres de la ligne avec sa mère. Je prends Chloé par la main. Sandra n’a pas osé venir. J’aurais aimé. Je prends Chloé sur mes épaules pour passer sur l’ « arche des Templiers ». Je suis un finisher après 11h 10 d’effort dans des conditions météo idéale. Le bonheur. J’ai réussi mon défi pas raisonnable : enchaîner les 100 Km de Millau et Les Templiers en 1 mois..
J’ai aimé :
L’arrivée, lorsqu’on plonge du sommet du Roc nantais vers Nant
Les ravitaillements
La météo
J’ai pas aimé :
La traversée du Causse après Trèves ….long, long, long
Ma descente du Saint Guiral : laborieuse
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