Plus habitué au forum des Ufos, j'ai rencontré pas mal de kikourous tout au long du week-end, et j'ai découvert une belle communauté de trailer. Ci dessous, mon CR posté sur ultrafondu.
Afin de décompresser d'une charge de travail importante, je suis arrivé à Crest 2 jours avant la course. J'ai profité de ces 48h pour flaner dans la ville (très jolie mais un peu morte) et sur les chemins aux alentours. N'ayant rien de particulier à faire j'ai proposé de donner un coup de main à Jack (jack26) et son équipe pour l'organisation. Bien m'en a pris, j'ai rencontré un groupe de bénévol fort accueillant et sympathique et j'ai appris beaucoup de chose sur l'organisation d'un évenement comme celui-ci. Qui sait, peut être un jour j'aurais moi aussi envie d'organiser une belle course.
Vendredi soir, le week end démarre bien avec la rencontre autour d'une bière et d'une bonne assiette de patte, de quelques Ufos (Ultrasteph, bottle, juanfé, lolo et gorky). Le forum c'est bien mais quand on peut discuter en «vrai» c'est encore mieux. Le palmarès de ces messieurs m'impressionne un peu, je suis le seul sans utmb, mais c'est juste une idée que je me fais, car tout comme la très grande majorité des ultra traileurs ces sportifs sont généreux et humbles .
Retour très tôt à l'hotel pour quelques heures de someil peu profond et c'est parti des 3h sur le point de départ pour les formalités habituelles.
Vers 3h30 c'est le départ, j'ai laissé au vestiaire montre, cardio et gps. Ne connaissant pas mes limites sur 100km j'ai décidé d'adopter une stratégie de course très simple : je cours pour me faire plaisir, à l'allure où je me sens bien, pour le reste Carpe Diem !.
Le peloton s'étire assez vite, je me retrouve dans la même allure que juanfé, Ultra-steph est aux avant poste, Bottle, Gorky et lolo suivent dèrrière. Je me demande si je ne suis pas parti trop vite. Qu'importe je me sens bien et j'adore courir la nuit (l'origole étant mon premier Ultra, je doits être marqué à vie !), les monotraces sont magnifiques surtout avec les premières lueures du matin.
Après 2-3 heures de course je commence à m'encrer dans un rythme à trois vitesses qui me convient, footing rapide sur le plat et les descentes, footing lent dans les montées douces et marche pour les montées difficiles. Plutôt bon marcheur, je profite de ces montées pour récupérer, ca tombe bien il y en a beaucoup.
Dans une descente, Juanfé juste derrière moi casse un de ses batons, le débat sur la nécessité des batons ou non tourne à mon avantage ! Il rejoint contraint et forcé le club des coureurs sans batons ! Peut être va t il être séduit....
Le soleil se lève , le parcous est de plus en plus beau avec un passage sur les hauteurs de Barcelone avec son chateau magnifique, la montée sur le «pylone» qui nous dévoile toute la vallée du Rhone et des ravitos dans des superbes villages en pierres.
Vers le 40ième kilométre je commence à me sentir moins bien, l'allure sur le plat ralenti, Juanfé qui lui revient d'un passage à vide me rejoins mais je le laisse partir. Dans ma tête le dialogue entre la partie de mon cerveau qui veut protéger mon corps de toutes douleurs (appelons le cerveau conservateur) et l'autre (le cerveau progressiste) qui veut aller au bout de cette course s'enclenche.
Finalement la machine va repartir vers le 50ième kilomètre, victoire du cerveau progressiste qui a marqué un point décisif en me rappelant un dialogue avec un ami la semaine précédente. Je lui avais dits que j'étais anxieu face à ce premier 100km, il m'avait demandé pourquoi ? j'ai répondu que je craignais la douleur. Sa réponse fut très simple : ben quand tu es fatigué ou que tu as mal tu marche et puis c'est tout. j'ai donc marché, j'en ai profité pour faire un arret technique que je repoussais depuis plusieurs kilomètres. J'ai regardé le paysage autour de moi et sans m'en rendre compte les jambes étaient repartis, elles courraient toutes seules. Vers le 55ième je retrouvais Juanfé.
La suite de la course va se jouer autour du 61ième kilomètre officiel (sans doute le 65ième officieux), l'organisation qui, depuis cette année à décidé de rendre ce 100km très difficile (c'est la faute de Bottle et Ultra-Steph qui ont dit à Jacques que son parcours était roulant ), nous a concocté une bonne surprise, plus de 300mD+ avec un tracé droit dans la pente et des passages à plus de 25%. Alors que jusque là, j'étais assez content de ma vitesse d'assencion, cette montée me scie litéralement les jambes, sans eau (l'espace entre les 2 ravitos était de 13km, je n'avais pas jugé utile de remplir ma gourde), je decide de m'assoir 2 ou 3 minutes en finissant mes derniers abricots secs. La perspective du 100 s'éloigne.
Dans la descente je retrouve des bonnes jambes et le monotrace dans les pins et très agréable. Je rejoins Sylvie la première féminine du 65km en préparation pour les championats de France de 24h et qui m'avait dépassé dans la montée. Nous passons les derniers kilomètres avant le ravito de Saillans à gentiment maudire Jack pour la modification du parcours.
Au ravito je retrouve Juanfé qui repars, je lui dits que je préfère arréter et repartir demain, il m'encourage à continuer, j'hésite. Et puis non, car il reste au moins 2000m D+ avec la très grosse montée sur les 3 becs, en plus il commence à pleuvoir. Je sais que je peux finir ce 100km mais je sais aussi que je ne vais pas prendre de plaisir sur les 40 derniers kilométres, que je ne vais pas profiter du paysage car je serais dans un dialogue intérieur constant entre mes deux cerveaux. Je veux rester sur une agréable sensation.
Jack tente aussi de m'encourager mais je reste ferme et rentre en voiture avec lui sur Crest.
J'ai pris la bonne décision car mon entrainement est encore un peu léger pour les trails de plus de 100km. Cette course n'est qu'une étape vers mon objectif de l'année (la TSD). Ultra-Steph m'a enseigné la différence entre ses objectifs de l'année et les autres courses. Dans le premier cas il va tout donner pour finir et obtenir une bonne place dans le second le plaisir de course est plus important. Je me retrouve complétement dans cette vision. Le mental peut nous faire dépasser les limites de notre corps, mais je pense que le mental n'est pas une ressource gratuite et qu'il faut l'utiliser avec parcimonie pour durer dans l'ultra.
Après une bonne chorba, un kébab et une bonne nuit de récupération, j'ai pris le départ du 42km (autour de 1500d+) avec Bottle et Ultra-Steph qui courent le challenge (100km + 42km). Les arrivées se sont faites tard et on peut lire sur les visages que la fin de parcours du 100 (ou plutot 110) fut difficile.
Pendant les 20 premiers kilomètres j'accompagne Ultra-steph. Nous partons à un petit rythme à l'arrière du peloton. C'est une séance idéale de décrassage sur un parcours très agréables puisque la première partie de ce trail est assez roulante. Au 21ième sentant mes jambes toujours en bon état, je laisse Ultra steph glisser vers bottle qui nous suivait à quelques minutes derrière et pars pour une jolie partie de Pac Man sur des beaux chemins souvent en monotraces. Je reprends une quarantaine de concurrents avant d'arriver en 5h19 à Crest.
Le repas d'arrivée est pris avec une bonne bande d'Ufos et de kikourous et vient cloturer un magnifique week-end de course à pied. Je retourne chez mois sans avoir couru mon premier 100km mais avec un bon week-end choc qui me sera profitable pour la suite de la saison. De plus, j'ai appris beaucoup au contact des Ufos plus expérimentés ce qui est innestinable, pour un jeune coureur d'ultra.
Bipédy.
1 commentaire
Commentaire de TomTrailRunner posté le 25-05-2010 à 21:53:00
Belle décision de stopper le samedi (nous devions être ensemble car j'étais à Saillans quand il s'est mis à pleuvoir) pour repartir de plus belle dimanche : bravo
@ bientôt sur des sentiers
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.