Récit de la course : Le Tacot 2010, par fulgurex

L'auteur : fulgurex

La course : Le Tacot

Date : 1/5/2010

Lieu : Gevrey Chambertin (Côte-d'Or)

Affichage : 2385 vues

Distance : 15.5km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

Partager :

4 autres récits :

la tactique du Tacot

La journée commence mal.

Depuis 15 jours, on s'est habitué au soleil et au temps estival, mais voilà que la pluie se met à couler...et Jupette qui a une gastro...me voilà de nouveau seul au départ.


J'enfourche mon fidèle destrier et tel Lucky Luke, je file vers de nouvelles aventures.

 

A peine arrivé, je tombe sur Patcap et me gare à coté de sa voiture. Il me regarde et prends peur, il doit penser: « quel est donc ce blouson noir qui me scrute ainsi? Que veut il? Pourvu qu'il soit gentil. Et dire que j'ai oublié mes Tucs, comment vais je l'amadouer s'il venait me chercher les crosses? Ah! Mais oui! J'ai amené de la bière au kikous! Sûr, une telle bête ne peut boire que de la bière! » Mais j'enlève mon casque et le voilà rassuré: la bière sera bien pour les kikous!


Lui a déjà son dossard, moi, je dois aller chercher le mien et essayer de revendre celui de Jupette. Sympathiquement, l'organisation qui est à court (400 participants maximum) redonne mon dossard et me tend le montant de l'inscription en espèce.


Et voilà la Mame Team Stars! Toute de queshua vétue. Mince! Le même sponsor que Dawa!

On papote un peu, mais l'inconvénient des voyages en moto, c'est que les jambes sont exposées, l'échauffement est obligatoire pour le coup. Avec Patcap, on court dans tous les sens dans les rues autour du départ...et je tataye de ci de là avec plein de gens. On tombe sur MC21. Il a l'air plus motivé qu'à « la Montagne » il y a 15 jours. On sent qu'il est prêt: « Finalement, ça ne fait que 15 km! » On s'habitue à la distance, hein?

On boucle pour revenir au départ.

Je viens m'installer devant quand j'entends mon prénom: c'est François qui a eu la gentillesse de venir nous faire coucou et prendre quelques photos.


Je suis concentré...ou plutôt, je ne connais pas les gens à coté de moi, alors je me tais (si, si!).

Bizarrement, on n'est pas trop serré. Je guette Romain Lelièvre sur ma droite. Surtout, ne pas le dépasser, il me met 10 minutes sur 14 km: même suivre son rythme, c'est l'assurance de se cramer.


Le coup de feu est donné, les 383 participants s'élancent. Je suis naturellement en tête, dans les 20 premiers. Fulgu calme toi! Fulgu calme toi! Mais je n'aime pas être gêné dans mes foulées...il faut que je double ce grand qui secoue ses coudes au niveau de mon visage...et cette fille qui est devant moi... vous avez compris, je pars vite.

Lorsque je double celle qui finira première femme, je l'entends dire à son copain: « il ne faut pas partir trop vite, la course est longue ». Là, je me rends compte que j'ai évolué dans mes raisonnements. 15 km, c'est court! J'ai déjà fait cette distance avec des crampes qui picotent, alors à froid! En plus, le profil sur Openrunner n'indique pas beaucoup de cotes: 200m de déniv, du plat quoi! Bon, le GPS de Patcap lui indiquera 370 m. Cela reste assez roulant.

Et malheureusement, c'est roulant, même très roulant dans Gevrey, puisqu'on est sur la route...premier kilomètre, j'ai l'impression d'être en queue du peloton de tête, je me retourne. Aïe! Les poursuivants sont bien 50 m derrière. Ne serais je pas trop rapide? Assurément, mais bon!


On arrive dans les vignes. Ça va, ce n'est pas aussi gras que je le craignais. Mais je suis content d'être devant, isolé, pour pouvoir choisir mes trajectoires. Et il y a un petit muret à franchir. Hop, un petit saut. Les grands sont avantagés!

Et on continue de rouler: jusqu'au 3ème kilomètre, le terrain est dégagé et plat. Mon bidon me tape dans le dos, je tire un grand coup sur la ceinture pour bloquer tout ça.


Viens enfin la première côte. J'ignore le rythme des autres pour me concentrer sur mon cardio. Un faux plat montant, je suis doublé par des coureurs en running de route. Lui, je le reconnais, il m'avais déjà doublé au Myon, et j'avais bataillé longtemps pour le reprendre, sans réussite!

On passe sous le pont de l'ancienne voie du Tacot, on tournicote et on reprends la plateforme aménagée en piste pour descendre 400 m. Au ravito, on tourne à gauche pour la deuxième partie de la montée. Toujours pas beaucoup technique ni pentue je la cours sauf lorsque je suis coincé par quelqu'un. Mais on est vite en haut. Et là, j'ai des douleurs au ventre qui arrivent: les boyaux me picotent (comme lorsque j'avais mangé trop d'abricots). Je serre les poings, desserre les fesses, mais l'air ne veut pas s'échapper! Pas facile en courant. Dois je m'arrêter? Je décide de continuer, mais je sens bien que je me sens mal. On commence à me doubler beaucoup trop à mon goût. Et voilà Thomas qui me double au 6ème km! Ce jeune sénior me soupçonne même d'être parti trop vite et de n'avoir pas géré! Mais il a peut être raison. J'ai l'impression de faire du sur place...quand me viens une idée géniale: je desserre ma ceinture et, oh miracle, mes boyaux se remettent en bon ordre. Plus je cours, plus ça secoue, mieux ça va. Je sens que je peux remettre les gaz. On arrive au kilomètre 7, en faux plat descendant, je reprends du poil de la bête et une place dans le classement.

Tiens une prairie avec des chevaux. Connais pas! On tournicote autour des bourricots. On arrive à la Mountain Farm, centre équestre dont j'ignorais aussi l'existence. Je peux encore tourner en VTT dans ces bois, je m'aperçois que je n'ai pas fait tous les chemins.

Je laisse le ravito de coté, à la place, j'avale la montée.

On rentre dans les bois. J'aime!

Un petit kilomètre et les signaleurs nous indiquent une descente glissante. La première partie est effectivement glissante, mais la deuxième, tout en pierrier pourrait nous laisser aller plus vite si... les types en running de route devant moi ne bouchonnaient pas. Celui qui me suit piaffe et fini par doubler en forçant un peu le passage. Perso, je ronge mon frein en me disant que pendant ce temps, le cardio diminue et que je récupère. D'ailleurs, on est en bas et tout de suite la remontée est forte. Mes prédécesseurs sont toujours au ralenti. Je préviens que je double dans les escaliers par la gauche. Hein? Bon! Au bout de la troisième fois je me lance et j'avale ces marches avec une aisance qui me satisfait: les montées de combe paient. En haut, un petit pif paf et un pas d'escalade (pas deux, un) permet à un photographe de nous tirer le portrait. Un petit bout de sentier au dessus des « falaises » et on replonge dans le bois. Je me sens bien, je n'ai plus du tout mal au ventre et le petit moment de récup a eu de l'effet. Je me mets à espérer rattraper Thomas.

Dans la descente, je butte à nouveau sur les coureurs devant moi. Dans ce single, difficile de doubler, je patiente. Nous remontons un bout de route goudronnée. J'hésite à doubler, les autres aussi ont accélérer. Quand je vois les signaleurs qui nous indiquent la descente glissante, je place une accélération fulguresque et je gagne 5 places, pour arriver en tête de la descente. Cool! Je peux choisir où je mets mes pieds.

Ça remonte, je prends mon rythme au cardio. Les autres ne me redoublent pas.


On sort du bois, et je ne sais pas pourquoi, devant ils sont passés au dessus des rubalises. J'hésite, dois je les suivre ou suivre le trajet. Mon poursuivant m'indique les rubalises. Et au bout de 50 m, on retombe sur les « tricheurs », en fait, c'était le même trajet, d'un coté des buissons ou de l'autre. Je ne m'explique pas leur choix...

Une petite descente suivie d'une courte mais forte remontée. Des pancartes affichent: « vous l'avez aimée, on vous la remise! » Mais de quoi c'est donc qu'ils parlent. Quelques dizaines de mètres plus loin, je saisis mieux. On est obligé de marcher, avant de revenir sur la plateforme du tacot en gravillons. On m'annonce la 33ème place. Ça c'est cool: je voulais être dans les 50 premiers, je crois que c'est assuré. Quelques centaines de mètres plus bas, on retombe sur le premier ravitaillement, mais ce coup ci, au lieu de monter à gauche, on descend à droite. Le classique avertissement sur le coté glissant du terrain me permet de me lancer à fond... pas toujours exprès. En bas de la descente, le virage à gauche se fait sur les chapeaux de roues et la main par terre. Ce coup là, j'ai eu chaud, j'ai failli faire mon Mame! Un faux plat remontant nous amène au dessus des vignes de tout à l'heure. Mais à la place d'un large chemin, on a un petit sentier entre des grillages et la végétation forestière. Celle ci envahit de temps en temps le chemin et je savoure d'être petit. Niark! Niark!

Moi qui croyait pouvoir dérouler dans cette partie, je déchante un peu. On n'arrête pas de changer de direction et des tas de pierres ont été posés pour que le sol ne soit pas boueux. La concentration est extrême. On remonte un petit bout sur la route, je m'accroche pour ne pas être doublé en espérant basculer en tête sur mon poursuivant en haut. Gagné! Je descends vers un ponceau aux marches glissantes. Je fais attention à mon style, François est en embuscade pour les photos. Regarder le photographe et sourire, ou regarder ses pieds! Argh! Que la vie est donc difficile!

On est à nouveau sur le goudron maintenant. Je laisse s'envoler les chevaux. Je double un concurrent, mais impossible de voir si Thomas est loin... il doit être loin.

Des petits virages dans le village, beaucoup de supporter, des encouragements, je remercie à tour de bras, mais j'ai du mal de sourire, mon poursuivant me talonne. Il me poussera dans mes derniers retranchements pour ne pas être rattrappé.


ééééééééé c' ééééééé laaaaaaaa victoire!!!!


euh, non! Juste l'arrivée. On m'annonce la 30ème place. Ça c'est chouette. Fulgu content! Et encore plus quand on me tend un sac avec une bouteille de Bourgogne, un fromage et un morceau de pain.


Je prends un morceau de pain au ravito et je file à la moto poser mon sac cadeau et prendre mon coupe vent. Je repars tout de suite pour aller au devant des copains en trottinant. J'espère avoir le temps de rattrapper François, mais ce diable de Patcap a décidé de courir aujourd'hui et il est déjà là. Bon, bin, je fais demi tour et je l'accompagne vers l'arrivée. Je prends bien garde de ne pas passer la ligne et je le retrouve dans le couloir d'arrivée. On papote, il prend une part de gateau et va aussi se changer à la voiture. On repart tous les deux vers la Mame Team Family quand, à notre grande surprise, les voilà déjà! En moins de 2 heures! On applaudit pendant que Patcap filme.

On les retrouve à nouveau dans le couloir, avant un petit ravitaillement et un apéro imposé par la Mairie. C'est sympa d'avoir pensé à proposé du blanc et du Kir dans ce village de vigneron. Merci l'organisation.

Mais le blanc, ce n'est pas bon pour la récup, on va à la voiture de Patcap prendre une petite blanche. Merci à l'organisation de Patcap.

On retourne au tirage au sort qui n'aime pas les kikous et il est déjà 13h. On rentre tous de notre coté.

Encore un bon moment de passé.


Coté course:

Ce n'est pas le trail qui m'a le mieux plu. Il est trop court et trop roulant à mon goût. Je me rends compte que j'aime le long-technique, bien sélectif.

Le coté positif, c'est que je ne sens aucune fatigue dans les jambes. De bonne augure pour la semaine prochaine à Besançon et plus tard, à Chamonix...


To be followed.


Question: combien de fois retrouve t on les lettres « cot » dans ce récit sur le trail du tacot?

9 commentaires

Commentaire de francois 91410 posté le 02-05-2010 à 21:47:00

Heureux d'avoir pu être à tes cotés. C'est fou ce qu'on tournicote sur ce trail assez coté ; heureusement il y a les à-cotés.

A+

Commentaire de MC 21 posté le 02-05-2010 à 22:29:00

Il fallait oser! deserrer la ceinture et remettre les gaz...
Un récit bien agréable en attendant de nouvelles aventures du côté du Doubs.

Commentaire de Mustang posté le 02-05-2010 à 22:51:00

quoi, tu desserres les fesses et tu mets les gaz???


récit plein de bonne humeur et surtout belle perf!!!

Commentaire de Jerome_I posté le 02-05-2010 à 22:59:00

cot??? Je sais pas... Par contre belle gestion de course dès que tu desserres la ceinture ;-) Bonne remise à Jupette. Merci pour la ballade au pays des escargots.

Commentaire de intuitiv posté le 03-05-2010 à 06:25:00

resultat prometteur pour "les forts".
beau classement !!! bravo

Commentaire de Mame posté le 03-05-2010 à 15:18:00

C'est trop fort : Gevrey, y'en a vin évidemment : si on compte celui du titre et les deux de la question, il y a vingt cot dans ce récit... J'(ai gagné une bouteille?
Bravo pour la perf

Commentaire de fulgurex posté le 03-05-2010 à 15:24:00

Décidement, Mame, tu es vraiment trop fort. vin/vin
Le cadeau dimanche prochain!

Commentaire de patcap21 posté le 03-05-2010 à 16:52:00

Un moment entre Kikous vaut bien une petite blanche. Encore merci pour ce régal à lire et bravo pour cette nouvelle belle course.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 03-05-2010 à 19:44:00

Ça va mieux la fidèle gastro de Jupette ?

Bon, le trail d'Ecouves sera plus à ton goût : plus technique, plus long et avec un Lutin sodomite à ta poursuite... Tout ce qu'il faut pour faire une perf...

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.1 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !