Arclusaz a écrit:PS : Jean Phi, faut nous donner des détails sur le Ventoux. Tu as battu les cyclistes ? je n'en doute pas une minute...
Je comptais faire un petit CR mais je vais m'y coller ici !
Alors oui, le Ventoux c'était bien. Mon prestataire avait bien fait les choses. C'est le moins que l'on puisse dire.
RDV la veille au domaine des florans (ça me rappelle une autre course mais laquelle ??
). A peine arrivé que nous voilà les boules à la main pour un tournoi endiablé de pétanque bien sympa avec une petite mousse à la main ! Apéro et repas, j'apprends que c'est 170 vélos dont 80 de mon prestataire que je vais devoir affronter !
Il s'avère que c'est une cyclo tout ce qu'il y a de plus officielle, marat’3h00 doit connaître : le défi du Ventoux, trophée Eric Caritoux. Qui participe himself non seulement à la course mais aux 2 repas que nous prendrons. Remis de la tenue pour courir, c'est que pour les cyclistes mais j'ai droit à ma dotation. C'est sympa.
Moi qui ne suis guère discret mais qui n'aime pas trop être remarqué non plus, c'est raté. A chaque fois que je ferai un pas la veille ce sera pour m'entendre dire : "c'est vous qui "le" faites en courant ?" "Mais c'est dur !" Bah oui c'est moi et perso, je trouve ça plus dur en vélo ! Et chacun d'y aller mais tu comptes mettre combien de temps ? Et en plus tu comptes redescendre. Oui... Enfin pas tout non plus. Je monte depuis le km 0 jusqu'au sommet soit un semi et je redescends en petites foulées jusqu'au chalet reynard. Je sais, je suis un peu taré : Un coureur seul cconter 170 vélos...
Bref... Maintenant que j'ai parié, j'y vais.
Samedi matin, j'accompagne un peu tout le monde au départ. Je fais "tâche" en tenue de coureur au milieu de tous ces cyclistes. Pas le moment de se dégonfler. Maintenant que l'on m'a bien mis la pression, il faut que j'assure. Pas le choix ! Km 0 à la sortie de Bédoin, c'est parti ! Les vélos me tracent allègrement malgré mes 2 premiers kils à quasi 16 à l'heure. La pente est à 4%, je vais certainement payer cet emballement. Les 4 - 5 premiers kms ont beau se faire "à vive allure" (autour de 14, 15), je suis bon dernier. Normal. Pas d'affolement, le jeu de pac man va commencer dans 2 bons kms. Le temps est idéal pour courir, beau mais pas trop chaud, bien abrité sur les 12 premiers kils. Un vrai plaisir. Pente à 8%, j'avance toujours bien, entre 11 et 12, je m'alimente correctement, je bois. Je suis maintenant dans une config compét. Compét contre les vélos et contre moi même. Jamais encore fait cela mais c'est grisant. Je me prends de plus en plus au jeu. Qui plus est, je commence à grignoter mon retard et je rattrape les 1ers vélos déjà en perdition. Certains essaient de se remettre en danseuse à mon passage mais peine perdue. Ce qui fait la force du coureur dans ces moments, c'est sa régularité. Et je suis un vrai métronome depuis le départ. Tout au cardio... 175 bpm (quand même), je ne bouge quasiment pas. Je sais que c'est la FC qu'il me faut en 1/2. Je sais malheureusement aussi que je ne ferai pas 1h24, mon record car avec 1610m de D+, il va falloir les avaler d’autant que je n’ai pas l’entraînement pour cela en ce moment !
Au moment où je commence à manger pas mal de vélos, je me retrouve un peu comme sur le tour de France en pleine ascension ! Des voitures suiveuses qui encouragent, me prennent en photo. J’encourage à mon tour les cyclistes qui en bavent déjà pas mal. Je remonte des têtes connues, c’est toujours ça de pris !
Arrivé au chalet Reynard, les grosses difficultés sont à mi chemin derrière moi. Je suis au 15° kil, altitude 1400m, je m’arrête pour la 1° fois pour refaire les pleins. Je ne traîne pas, sitôt les gourdes remplies, je reprends mon pac man ! Mais les jambes commencent un peu à se durcir et je ressens pour la 1° fois depuis le départ des difficultés. Je viens d’avaler tout de même 1200 de D+ sans la moindre prépa ! Les pentes sont désormais entre 8 et 10% depuis 10 kms et resteront quasi à 8% jusqu’au sommet. J’éprouve un peu plus de difficulté à reprendre des vélos mais certains ont carrément mis pied à terre ! D’autres zigzaguent au beau milieu de la route, preuve, si besoin était de le prouver, de la difficulté de la course.
J’avale mes gels et de plus en plus de boisson, je suis à découvert désormais depuis le chalet Reynard, il y a du vent de face, ça ne m’aide pas vraiment à reprendre de l’allure. Les 5 derniers kms se feront à 8 km/, pas plus. Je devrais même marcher par 2 fois pour me reprendre un peu histoire de ne pas couler une bielle vers le 19° kil ! En revanche, je me suis juré de courir jusqu’à la fin et couper la ligne en courant. Ce que je réalise 2h12 plus tard après mon départ, soit une vitesse moyenne de 9,6 km/h sur toute mon ascension. Sans entraînement particulier pour cela (je ne suis entraîné que pour du 10 ces temps-ci), je me sens pleinement satisfait de « ma perf », surtout d’avoir pu manger environ la moitié des cyclistes présents. J’ai même droit à me petite interview au sommet par le service communication de mon prestataire et aux félicitations de chacun, à commencer par Yvan, mon correspondant qui m’a invité. Ca me change des arrivées anonymes et c’est vraiment plaisant.
Sitôt arrivé, j’enfile ma gore tex, reprends de l’eau et repart pour 6 kms de descente, histoire de voir, enfin, ce panorama fantastique qu’offre le Ventoux par jour de beau temps ! Je vais redescendre ainsi jusqu’au chalet Reynard puis réintégrer une voiture, enfin ! pour redescendre me doucher et me restaurer (super repas soit dit en passant !
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Bilan de la sortie 2h39 et 28,5 kms au compteur pour 1610 D+ et 410 D-. Que du plaisir !!
J’aurai en plus le plaisir d’avoir un diplôme à mon nom et vais repartir avec 3 bouteilles de vin du Ventoux siglées au nom de la course. Un vrai bon moment de convivialité et de sport. Je me suis régalé.
A refaire, vraiment bien entraîné et en course officielle. Je suis certain que la montée passe en moins de 2h00.