giloubee a écrit:Puisque chacun y va de son exemple
Après 7 ans à faire le trajet maison taf en voiture, par flemme, commodité, bons et mauvais pretextes, je suis passé au velo train taf.
D’abord j’habite en Province. Et pour me rendre au taf en TC il me faudrait bien 1h30 en full TC avec 2 changements,
contre 25 à 40 minutes en voiture selon bouchons. J’ai donc opté pour un mix voiture jusqu’à la gare, 7 à 8 minutes, puis train, puis 5 km de velo. Soit avec les changements env. 50 minutes.
Un point important ci-dessus : "entre 25 et 40 minutes selon bouchons".
J'ai fait cela pendant 11 ans (cela fait 33 ans que je travaille au même endroit, et pendant 32 ans, j'y suis allé depuis le même endroit). 35 bornes aller le matin, 35 retour le soir. Entre 30 minutes "les bons jours" et....1h30 à 2h certains jours catastrophiques. Le plus souvent variable entre 45 minutes et 60.
On ne soulignera jamais assez combien cette incertitude est stressante. Jusqu'à ce que j'arrête, je ne mesurais pas le niveau de stress auquel j'arrivais juste pour cela, parce que je ne savais jamais si tel ou tel matin, ou tel ou tel soir, je n'allais pas soudain voir mon trajet partir en vrille.
Un matin du 1er octobre 1997, j'ai décidé d'arrêter. Ce jour là a été le premier jour de "circulation alternée" en région IDF. Je crois avoir été le seul débile à abandonner ma voiture ce jour là, mais bon. J'ai pris une "carte Orange" (eh oui, c'est vieux) pour le mois et j'ai décidé de tenter l'expérience 1 mois entier.
Je suis donc parti du jour au lendemain pour des trajets qui duraient 1h45 (essayez sur un truc d'itinéraires d'aller d'un coin pavillonnaire de la riante ville de Maurepas (Mordor Central) au centre ville de Châtillon (Gondor éloigné) : il faut 4 moyens de transport différents).
J'ai du m'adapter. Finis les "je reste un peu plus tard le soir, y'a une réunion qui s'éternise". A 18h, il fallait que je sois dehors. Si la réunion s'éternisait ou menaçait de le faire, eh bien j'annonçais dès le départ qu'à 18h je pliais les gaules. Etonnant comme les réunions s'éternisent moins même si au début on passe pour le chieur de service.. Je me suis mis à faire une partie de mon taf dans les transports (ou, je sais, tout le monde ne peut pas le faire) même si, en 1997, pour lire son mail dans le train, il fallait être un peu geek.
Je tiens depuis ce temps là. Je considère que c'est une des meilleurs décisions que j'ai jamais prises pour améliorer mon confort de vie (et mes finances, parce que la BX Diesel à 30000 bornes par an, ça coûte un poil plus que le Navigo annuel).
Je mettais toujours 1h45 jusqu'à ce que je déménage. Le temps n'avait strictement pas bougé depuis 1997. Par contre, le temps de trajet en voiture, je l'ai vu augmenter constamment. Donc, non seulement j'ai fait un petit bout plus "vertueux", mais en plus j'ai amélioré mon confort de vie.
C'est d'ailleurs tellement intégré dans mon biorythme que, alors que je suis désormais plus proche (1h de trajet en TC)....j'ai gardé ce rythme de 1h30-1h45 de trajet vu que j'y inclus 14km de course à pied quotidienne (ils y étaient déjà, mais maintenant, ils me font "perdre du temps")....
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Je ne suggère pas nécessairement que tous se mettent à courir pour aller bosser, mais c'est en fait bien plus simple de changer qu'on ne le pense. Il suffit d'essayer, mais d'essayer de façon durable et sans avoir peur de devoir s'adapter un peu.....ou adapter un peu la façon dont on bosse. Cela tombe bien, l'air du temps y est favorable.
Ce n'est pas si compliqué, de petits changement même pas forcément radicaux peuvent suffire :
- méthode giloubee décrite ci-dessus : j'adapte mon rythme de vie et de trajet même partiellement
- ai-je vraiment besoin de ces kilomètres supplémentaires pour déposer les "petits chéris" à l'école (ça fait peut-être vieux con, mais jamais personne ne m'a jamais déposé à l'école en bagnole....à 6 ans, j'y allais à pied en emmenant ma soeur et on traversait tout le centre-ville de Sainté) ou, encore pire, ces grands dadais d'ados ne sont-ils pas capables d'aller au lycée avec leurs jambes?
- et si je militais au sein de mon entreprise pour qu'on ait un local pour les navetteurs à 2 roues ou à 2 pattes avec une ou deux douches.....au lieu de se battre pour 3 places de parking supplémentaires?
- et si je m'impliquais dans l'élaboration du PDE de mon entreprise (un plan de mobilité est obligatoire pour toute entreprise de plus de 100 salariés sur le même site), un des meilleurs leviers pour peser sur le développement des alternatives au transport individuel.
Y'a plein de moyens, plein de petites bouts de colibris. De colibris de bobos, des colibris de rurbains, des colibris dans le Larzac. Juste qu'il faut s'en donner la peine et ça c'est le choix de chacun, mais je vous assure d'un truc : le ringard, maintenant, ce n'est plus celui qui connaît les horaires de bus par coeur.