Pied beau a écrit:La VMA est contre productive pour l'entraînement de fond, à haut niveau c'est peut être à envisager, n'oublions pas quand même que des gens comme Vincent Rousseau, 2h 07'..., ou d'autres n'en font jamais pour le marathon.
Seul avantage de ce type de séries çà défoule le coureur et çà va dans le sens de ce qu'il imagine.
On n'a jamais pu entraîner quelqu'un en puissance et développer en même temps l'endurance, il faut choisir, soit vous faites 10 fois 400 à VAM et c'est excellent pour le 1500 mètres, soit vous faites des séries longues, beaucoup d'endurance et quelques 800-1000 mètres à vitesse 10 KM pour le semi et le marathon.
La vitesse tue l'endurance et vice versa.
Nuance : ne faire que de la vitesse tue l'endurance et ne faire que de l'endurance tue la vitesse !
Cavaler à près de 20 km/h sur un marathon, ça ne se prépare pas uniquement à coup de sorties endurance !
La plupart des marathoniens de niveau, et même de club, sont issus de la piste où ils ont acquis de la vitesse (5000 et 10000 m en général) qu'ils continuent à entretenir.
Qu'un marathon ne se prépare pas comme un 10000 voire un semi, pas de doute là-dessus mais il est quand même nécessaire de conserver sa vitesse par un travail moins ciblé vitesse mais orienté quand même dans ce sens.
D'après ce que j'ai compris (qu'on me recadre si je me trompe), un marathon, et encore plus un ultra, ne se prépare pas en se contentant de reproduire à l'entrainement la compétition. En clair, il n'est pas question de courir un marathon à chaque entrainement ou d'arriver progressivement à la distance , comme celà se faisait dans le grand public il y a 20 ans. Je commence à 20 km ce WE et je rajoute 5 km chaque WE pour arriver à la distance. Comme ça je suis rassuré, j'ai été capable de courir un marathon à l'entrainement et il n'y aura pas de problème le jour de la course ! Dans la théorie, ça se comprend : augmenter progressivement la charge pour être au niveau mais impensable en pratique vu le risque de fatigue, de blessure ou tout simplement le manque de temps. Et je ne parle pas de l'ultra, se taper 70 bornes pour espérer finir le TGV (72 km et 3800 m de D+) et combien pour l'UTMB !
Ce ne sont pas les sorties de 2 h qui vont permettre au marathonien moyen d'aller au bout de son rêve et encore moins sur ultra. Il faut donc bien compenser le manque de kilométrage par autre chose et c'est le sens, à mon sens, de la phrase de Benoit Laval : "privilégier la qualité à la quantité".
Le fait de travailler sur de courtes périodes à des intensités plus élevées va préparer notre organisme à encaisser un effort long relativement modéré. Attention, il y aura toujours des cas particuliers qui démontreront par A+B qu'ils sont capables de faire un marathon ou de finir un ultra comme l'UTMB sans prépa spéciale. Tant mieux pour eux mais pour la majorité d'entre nous, si on veut allier le double objectif de chacun, finir et se faire plaisir, on doit impérativment en passer par une prépa pas spécialement rigoureuse mais claire.
En effet, il ne faut pas se tromper d'objectif, un ultra ne se prépare pas comme un semi ou un 10 km, le foncier doit être la base de la prépa mais on doit intégrer de la vitesse ou pour moins choquer, du rythme.
A mon sens ce type de prépa permet d'augmenter sa cylindrée et sa puissance pour justement se réserver une marge de manoeuvre plus grande, ce que permet un travail orienté vitesse (vma et seuil). On gagne en aisance pendant la course, à vitesse égale je force moins, et on gagne en capacités de finish. Ca fait quand même plus plaisir de finir vite qu'en se trainant !
Après, il y a bien entendu tous les impondérables de l'ultra (météo, alimentation...) qu'il va faloir gérer mais c'est un autre débat.