Toute Vertaco que je suis, je n'avais jamais participé à la Traversée du Vercors... Et bien ça y est, ça, c'est fait !

Nous sommes sur la ligne de départ avec Béné, ma copine et coéquipière. Autant planter tout de suite le décor : le départ est donné sur une piste de ski alpin (une bleue !), et on nous annonce 2,5 km de montée d'entrée de jeu... Côté météo, il neige bien, et il va falloir brasser tout ce qui est tombé dans la nuit !

J'ai croisé le kéké en posant mon sac dans le camion, je lui ai montré ma fameuse tresse (voir le post "au RV des accros du fartage"...), puisque je lui ai juré que ce serait la seule vue qu'il aurait de moi pendant la course... bof, pas l'air trop inspiré le kéké, bon on en reparlera à l'arrivée ;-)

Allez, c'est parti ! Je ne déroge pas à la traditionnelle petite gaufre du départ, prise dans la cohue... bon ben ça aussi, c'est fait ! Béné passe devant et je sens très vite que cette rude montée du départ n'est pas à mon avantage. J'ai beaucoup de mal à suivre son rythme, je suis à 10m derrière, les cuisses dures, le souffle court... bon c'est pas gagné pour les 47,5 km restant !...

Le pas des Econdus : on bascule dans la descente sur les hauts-plateaux, je commence à me sentir mieux sur mes skis... mais pas pour longtemps : on déboule sur une portion verglacée de la descente, des skieurs sont en vrac un peu partout, des gourdes volent dans tous les sens ... et impossible de faire un bon vieux chasse-neige pour ralentir !... le slalom spécial commence ! Mais bien vite je finis, comme les autres, sur les fesses et atteins non sans mal le virage en épingle, véritable centrifugeuse pour les rescapés de la descente...

La suite, vallonnée, passe très bien malgré les 15 cm de peuf qu'il faut souvent brasser, nous zappons le 1er ravito où il y a trop de monde. Nous sommes bien toutes les deux, on se relaie régulièrement, profitant des groupes que nous rejoignons pour nous caler derrière et skier sans forcer.

Je suis souvent tentée de doubler mais je me freine, il ne faudrait pas le payer après... D'autres descentes rapides et verglacées se présentent, mais ça se négocie mieux que la 1ère... bon, après, il aurait pas fallu un reporter-photo dans le coin quand même...

Arrêt à chaque ravito le temps de manger des abricots secs, une compote, avaler un verre de thé  (surtout que nous gourdes sont gelées depuis un moment : impossible de boire) et nous repartons, les voyants tous au vert. C'est un pur régal de pouvoir skier ainsi, au fil des km, sans subir, et nous sommes vraiment complémentaires : Béné donne le rythme dans les montées, je prends le relais pour relancer sur le plat et pars en "éclaireuse" dans les descentes : selon comment je m'en sors (= plus en vue ou vautrée comme une m.... dans la neige), Béné ajuste sa descente !...

On arrive à Herbouilly en super forme. Passés les murs dré dans l'pentu qui se dressent sur le parcours, je demande à Béné si elle est bien, "affirmatif", alors on commence à activer le turbo. Plus qu'une douzaine de km, au profil descendant, c'est le moment d'envoyer du gros !

Bon, descendant, descendant, qu'ils avaient dit, j'ai déjà vu plus descendant que ça ! Encore de multiples et belles bosses à passer. Je pressens l'arrivée imminente d'une hypo, gardant en tête le calvaire de l'arrivée de la Transju, je m'arrête pour prendre un gel avant que ça se gâte : ouais, bravo, quelle grande fille qui sait gérer ses hypo maintenant !!!

D'un coup je reconnais la cabane de Malaterre : ça y est, nous sommes sur les pistes de Bois Barbu, que j'ai sillonné avec ma super combi vintage 15 ans en arrière (non, vous n'aurez pas la photo, pas la peine d'insister) !... Je crie à Béné "maintenant ça fait que descendre, on fonce !" ouais, bon, ça descend mais pas suffisamment vite pour se caler dans les traces, et vas-y qu'on enquille pas de un sur pas de un, on lâche rien... On reprend plein d'équipes, c'est grisant, même si je sens des menaces de crampes dans mes jambes "allez les guiboles, faut tenir, vous allez pas me faire ça maintenant !", ben oui parfois je parle à mes jambes des fois que...

Une ultime petite bosse et nous débouchons sur la clairière de Bois Barbu, dernière ligne droite, nous franchissons l'arrivée en 4h17... on nous annonce 1ère équipe fille ! On tombe dans les bras l'une de l'autre, quel bonheur d'avoir couru ensemble, c'était génial !

Bon, côté classement, on sait parfaitement qu'il n'y avait pas de très bonnes skieuses au départ aujourd'hui, mais on est malgré tout super contentes car les conditions étaient difficiles avec la neige qu'il a fallu brasser sur un dénivelé vraiment conséquent (1300+), et surtout notre binôme fonctionne à merveille, les relais se font naturellement, chacune ayant son point fort.

Notre chrono n'est pas si mal puisqu'on a le 4e temps avec les équipes mixtes, et on se situe aux alentours des 40e avec les équipes masculines, dont la 1ère met un peu plus de 3h.

Je croise ensuite Samontetro arrivé juste après, avec quelques sorties de ski dans les jambes seulement, et le kéké (environ 3000 secondes après nous !) sans le boss qui testait ses nouvelles chaussures : bon, apparemment trop neuves ! Le kéké a, depuis, décidé de se laisser pousser les cheveux pour se faire des dread locks afin d'améliorer ses résultats en ski... Allez sans rancune, et pour changer je ferai un p'tit chignon pour les raids multi...

Bravo à nos maris qui finissent à une belle 7e place, mais qui sont moins souriants que nous à l'arrivée ! Allez les gars un p'tit effort, on vous montrera comment on fait ;-).... et bravo à mon papa qui a bouclé de bien belle façon ces 50 bornes : respect ! Merci à Maman et Manue pour le baby-sitting et les encouragements !