Récit de la course : 1/2 finale Championnat de France Cross 2010, par Cyrille

L'auteur : Cyrille

La course : 1/2 finale Championnat de France Cross

Date : 21/2/2010

Lieu : Bitche (Moselle)

Affichage : 1013 vues

Distance : 9.3km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Le récit

180 vétérans. Prêts à en découdre.

 

Prêts surtout à ne pas se faire aplatir dans le goulot d'étranglement proposé par l'organisation cent mètres après le départ.

 

 

Goulot plus portion bitumée faiblement protégée par des tapis pas assez nombreux pour cacher la hantise des crossmans à pointes : le goudron.

 

 

Et il n'a pas fallu longtemps pour se rendre compte que tout ça était une mauvaise inspiration. Quinze secondes après le coup de feu, deux coureurs gisaient sur le macadam. Les pauvres avaient perdu l'équilibre et, rendons leur grâce, offert leurs postérieurs à leurs suivants pour qu'ils n'abiment pas leurs pointes. Dans la bousculade, beaucoup de choses ont été perdues, un dentier, une carte de l'UMP, une canne à pêche et un déambulateur. J'ai moi-même subi les outrages de ces violents vétérans. Un de ces coquins s'est agrippé à mon maillot et m'a arraché le dossard. J'avoue que je ne m'étais rendu compte de rien et je suppose que c'est le même qui m'a interpelé pour me rendre mon précieux sésame. Bien embêté avec ce dossard à la main, hop dans le short. La course peut enfin commencer. Heureusement que le peloton est assez homogène en vitesse car il y a du monde. Et pour bien que l'on regrette amèrement son départ ''tranquille'', l'organisation avait décidé de nous offrir dans ces cinq cent premiers mètres un autre ralentissement avec une passerelle dont la largeur ne permettait pas plus de deux coureurs simultanément. Pas bien. Encore une perte de temps.

Bon, faut savoir positiver, j'ai eu le temps de m'échauffer grâce à eux. Je dois être vers la centième place en ce début de course mais dès que l'occasion se présente, je double. Vers la petite butte par exemple placée vers la ligne d'arrivée. Ça va, ça se passe bien, je me sens bien. Pour l'instant, je ne vois aucune tête connue. Je ne sais pas pas où j'en suis par rapport aux bourguignons qui m'entouraient au championnat régional, athlètes dont j'avais décidé avant-course qu'ils seraient mes valeurs étalon.

 

 

 

 

Partis sur la 2ème boucle, nous empruntons cette fois le tour complet de l'étang. Le sol est enneigé-verglacé. Avec les pointes de 9 mm, je n'ai pas glissé une seule fois, c'était juste désagréable pour la pose des pieds avec toutes ces aspérités. Avant de prendre le petit pont qui marque le retour vers la ligne d'arrivée, je rejoins enfin une tête déjà vue, un gars de l'Asptt Auxerre et j'aperçois maintenant les bourguignons avec qui j'étais sur le final au Creusot. Ils sont proches les uns des autres. Ah cool. Je prends l'option de recoller le plus vite possible, ce que je fais vers le pont du retour. Soixante dixième si j'en crois un spectateur. Aucun souci pour suivre. Je passe.

Sur cette partie du retour, nous avons affaire à une portion pas sympa à fouler. En fait, il ne faut pas s'écarter de la trace sinon le rendement devient très mauvais. Préférer courir sur la glace plutôt que sur la neige. Donc peloton à la queuleuleu pendant au moins quatre cent mètres. J'ai dépassé malgré tout dans ce deuxième tour car j'avais encore de la marge sur ces coureurs mais il fallait clairement que je force plus pour le faire. Passage sur la petite butte, toujours à l'aise. On laisse la ligne d'arrivée pour longer au plus près l'étang. Un petit saut d'escalier. Hop, retour sur la glace et en avant le troisième tour avec, cette fois, passage par la longue montée dans le bois. La seule difficulté du cross mais elle est ardue. C'est enneigé donc le rendement est nul. Le seul endroit où les ''15 mm'' auraient été bien. Ne pas s'affoler, rester dans les roues et attendre le moment propice pour passer, voilà ma stratégie.

Le bon côté de rester zen est que ça m'a permis de bien embrayer une fois passée cette côte. Je double en haut Franck Naudin qui m'avait collé vingt et une secondes aux régionaux. Peut-être pas dans un grand jour aussi mais bon pour le moral cette histoire. Un petit replat, un bref ''descente-montée'', un autre replat et c'est une descente bien pentue sur des feuilles pour retrouver le tour de l'étang. Nous sommes sur la partie du retour où, hors la trace, il est difficile de courir avec efficacité et je tombe sur un os pour ne pas dire un con. Un gars qui a décidé qu'il ne devait pas se faire doubler par moi. Et alors que je fais l'effort pour le doubler, celui-ci accélère pour que je reste sur cette partie du chemin. Ok, je me replace mais il n'arrive pas à tenir cette allure qu'il s'était imposée. Je réessaie de doubler. Rebelote. Il me refait le même coup. Je me replace derrière et, évidemment, il ralentit. Je fais le dos rond en le maudissant. Obligé d'attendre un passage plus simple. Et celui-ci arrive juste avant la petite butte où je dépose cet enculé...hein quoi j'ai dit un gros mot. Nous aurions été dans la ligne droite finale, j'aurai accepté cette roublardise mais là non, ça n'avait pas de sens.

Passage devant la ligne et quatrième et dernier tour.

A ce moment, je ne sais pas que nous sommes dans le dernier tour, je suis complètement paumé car je n'ai pas regardé avant-course ce qui était proposé. Nous reprenons la montée. J'aborde la descente sans essayer de me donner à fond. J'ai beau regarder mon chrono, je ne suis pas mieux avancé. Je ne sais pas s'ils nous restent un tour après celui-ci. J'avance vite mais je pourrai donner mieux. Je reviens sur une armoire à glace à t-shirt blanc après le pont. C'est la dernière ligne droite et je ne le sais pas. Je le devine quand je vois que nous ne prenons pas la petite butte. Sprint. Je me fais deux gars. Je passe la ligne certes exténué par le déboulé final mais surpris que ce soit déjà fini. J'en avais encore sous la semelle. Bien fait pour moi, ça m'apprendra à me la jouer désinvolte. Je finis cinquante cinquième à une minute de la qualification pour la finale.

Pas de déception, c'était prévu avec une reprise trop tardive pour être au top en février.

La saison prochaine, ce sera l'objectif.

Le cross, c'est bon, mangez-en.

 

 

* Photos prises sur le site l'ASSA  http://assa.athle.com/

3 commentaires

Commentaire de Jerome_I posté le 01-03-2010 à 11:24:00

merci pour ce récit que j'attendais, toujours impressionnant le niveau en cross, aux frances ca doit ètre encore pire!!!

Commentaire de Cyrille posté le 01-03-2010 à 11:47:00

En gros, il faut être, chez les vétérans, à 34'30" sur 10 km plat pour espérer se qualifier. Difficile certes mais beaucoup plus facile comparativement qu'une qualif' chez les séniors où j'aurai été incapable d'aller en finale.
Vivement la saison prochaine.

Commentaire de Pat'jambes posté le 06-03-2010 à 23:17:00

Merci pour ce CR et bravo pour ta course.

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