L'auteur : Mustang
La course : Trail Glazig - 32 km
Date : 14/2/2010
Lieu : Plourhan (Côtes-d'Armor)
Affichage : 4264 vues
Distance : 32km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
29 autres récits :
Marches ou grèves !
Les photos sont de ma Mireille, du Lutin, du Fox, du Bagnard et de Haral Lejamtel. Merci à eux!
Après une supposée nuit réparatrice, nous nous retrouvons au départ du trail du Glazig. Vu le profil de la course, il ne va pas falloir donner dans la dentelle. Toujours est-il que ceux qui vont prendre le départ ne sont pas des petits bleus*. Le Sam et ses acolytes nous ont brodé * un de ces parcours ! Les différentes tribus de coureurs se regroupent devant l’arc de triomphe Anima Sana In Corpore Sano. Les miens arborent les couleurs kikouriennes le plus souvent sur leur chef ; les plus éminents sont là : Bénos, Aleksou, Jéjé77, Vetchar, Breizhman, L'Ourson, Riah50, le Lutin des Couves et des Meilleurs. Une autre tribu qui est mienne aussi, les Ncapiens, est là également. Mais ses membres se font si discrets que je ne les remarque pas !
Bientôt 9h00 ; en prologue, des coureurs emmènent leur chien faire leur petit tour matinal. Puis c’est notre tour. Ça part vite, il y a beaucoup de monde ! On se fait un peu de champs puis un peu de chemins. Les pattes sont moins fraîches qu’hier soir. Bolognaise ou pas, ça va être dur ! Je fais moins le fier qu’hier soir, la preuve, ça commence à me doubler ! Après un virage à droite devant un beau corps de femme de ferme, nous plongeons dans un de ces fameux vallons boisés par un chemin monotrace. Chemin monotrace ou pas, c’est le périph à 18h ! Ça bouchonne dur pour descendre dans le trou, ça se dégage un peu en longeant une pièce d’eau puis rebouchon. Bon, ça permet de reprendre du souffle ! Quelques uns s’essaient au hors piste mais sans coupe-coupe, ce n’est guère efficace. On redescend à la queue leu leu. Un ruisseau à franchir sans trop se mouiller les pieds ! Sur la pente en face, ce n’est pas mieux, c’est une véritable chaîne humaine agrippée à une corde bleue, forcément bleue ! Allez, je joue les gros bras, plutôt les gros mollets et je grimpe la paroi en passant sur le côté !
J’arrive en terrain découvert, le cœur explosé ! Ça repart par une piste rapide qui serpente en descente, pleine de trous, de troncs d’arbres ! On arrive au viaduc. Puis un chemin pas trop boueux mais plus large permet de retrouver du rythme ! Je rentre à l’étable, enfin pour moi, ça aurait plutôt été l’écurie ! Oui, trop facile ! Donc, c’est Etable. On passe sous la route côtière et c’est le bord de mer !
Ah, c’est que j’en avais assez de ce toboggan, vivement le plaisir de courir sur le sable ! Et bien, mon sable, je le garde pour une autre fois ! Et zou, que je te remonte pas un petit bois sur la falaise. Je ne doute pas que le gars Sam a préféré nous faire voir le beau panorama d’ici. On a même droit à la petite chapelle ! Mais Sam est bon comme Jean, il nous ramène en bord de mer par une sente raide mais point trop n’en faut. Un première volée de marches pour rejoindre le plateau. Bien moins fringuant qu’hier mais ça le fait. On redescend en bord de mer au niveau de la pointe de Trouqueter puis on remonte. C’est une longue approche dans Binic. Tiens, voilà le jeune Pascal qui me double. Je pensais le voir devant.
Tant qu’à faire, je vais essayer de m’accrocher à ses basques. Je le suis dans les marches qui nous conduisent au ravitaillement du 11 km. Pas question de le griller, coca et bananes ! La Bagnard, blessé hier soir, tire le portrait des coureurs. Je repars en longeant une petite plage et je débouche sur le port de Binic. Ah, Binic, ta mer !
Peu de monde sur le port, vite le passage de l’écluse puis quelques marches glissantes et je longe la piscine d’eau de mer. D’autres marches nous amènent sur le sable pour traverser les 400 m de la plage découverte. De là, j’ai eu tout le temps d’apprécier ce qui m’attend ! Ici, ce n’est pas la plage du Touquet !
Allez, on remonte ! Ben voyons ! Bientôt le 14e et que vois-je ? Rien, je ferme les yeux! Le gars Haral ne m'a pas raté!
Enfin, il faut bien regarder quand même! Un escarpement rocheux que l’on doit gravir ! Bon, ce n’est pas Bovine non plus; enfin c’est une question d’état d’esprit. C’est la montagne qui s’invite. Au pied de ce monticule, on croise les coureurs qui, me semble-t-il en reviennent. Je n’ai même pas été fichu d’étudier de près le parcours ! En fait, au pied, j’en suis au km 13,72 et le point retour en est lui au km 18,8. Ils ont 5 km d’avance, les insolents ! Enfin, je ne le sais pas, et c’est tant mieux ! Je suis là juste pour la figuration ! Oui, mais le figurant doit faire le même travail, allez ouste, il s’agit de grimper !
J’applique ma tactique nez dans le guidon, c’est-à-dire que je regarde devant moi pour ne pas me laisser impressionner par ce qu’il me reste à gravir ! Enfin, parfois, je triche, je regarde quand même ! C’est une tactique à la con, l’effort est le même ! Quoiqu’il en soit, avec ces digressions ; je suis arrivé en haut ! Et qu’est-ce qu’on fait là-haut, on redescend ! Et ça descend !!Virage en épingle à gauche, c’est encore plus pentu et le monotrace est étroit ! Pas le choix, il faut y aller surtout que derrière, ça pousse !
Ouf, me voilà sur la plage ! Pas de sable fin ici sur cette grève, c’est du gros galet ! Pas terrible pour les appuis. 700 m comme ça entrecoupés de petites barres rocheuses avant d’arriver à la pointe.
Je regarde avec désespoir les coureurs accrochés à la falaise qu’ils gravissent péniblement. En attendant, il y a quelques gros rochers à franchir avant d’attaquer le sentier. Je suis presque au mitan de la course. Tout en grimpant, je regarde vers le bas. Horreur et chaussettes trouées, je crois reconnaître parmi les petites larves colorées sur la plage, le Lutin. Je vais avoir le bougre à mes bretons, euh à mes basques. Heureusement que la course se poursuit par un chemin plutôt plat, cela me redonne un peu de répit. Répit, ça ne doit pas être un mot connu du Sud-Goëlo. Il faudra que je me renseigne cependant s’il l’est du côté du Nord-Goëlo ! Les Bretons sont très à cheval sur leurs particularismes ! Donc, pas de répit, on redescend dans un petit vallon boisé, histoire de nous mettre à l’ombre ! Euh, y a pas tant de soleil que ça !! Ah oui ? Et bien, il faut remonter dans un champ ! Pas content et zou, on redescend dans le même vallon. Les vaches, en regardant par la suite le tracé GPS, ils auraient pu faire l’impasse sur ce petit détour en nous faisant continuer dans le vallon! Quoiqu’il en soit, j’arrive au pied de l’escarpement de tout à l’heure. C’est là que je comprends l’immense écart qu’il y a entre moi et ceux que j’ai croisés tout à l’heure. Et je vois de pauvres malheureux qui, à leur tour, entreprennent de gravir le Bovine local. De mon côté, je dois gravir aussi puis c’est une longue descente vers Binic. On revient par le front de mer. Certains sont heureux d'être là, n'est-ce pas L'Ourson?
Puis je longe le fond du bassin et j’arrive à un carrefour où, en compagnie de madame Lutin, ma petite femme m’attend. Je m’arrête pour lui faire un bisou, St-Valentin oblige, et aussi pour me faire pardonner de mon petit coup de Calgon d’hier soir où je l’attendais en vain à l’arrivée pour avoir mon change !
Bien sûr, prendre à droite vers le port aurait été trop simple, n’est-il pas mieux de nous faire emprunter une ruelle pittoresque à gauche. Inutile de préciser que ladite ruelle est montante, vous l’avez compris ! Mais de quoi je me plains, on redescend vers le port ! Arrêt au ravito de tout à l’heure. Coca, bananes ! On coupe par une petite plage, quelques rochers ensuite et on regagne le chemin des douaniers. Depuis quelques temps, je suis à peu près dans le même tempo que d’autres coureurs, dont une coureuse aux couleurs bretonnes.
Dans les montées, ils me lâchent un peu mais je reviens sur eux sur le plat. Bientôt le km 25, et le parcours nous conduit dans des gros rochers et qu’aperçois-je au milieu de ce chaos rocheux ? Riah50 ! Je suis sur le cul ! Il n’y a pas une semaine qu’il est rentré du désert marocain où il s’est tapé 480 km en dix jours et le voilà caracolant sur une plage bretonne. C’est qu’il a de la ressource, notre VH3 alençonnais ! En tout cas, il ne s’agit pas de se casser quelque chose en franchissant la pointe rocheuse. De nouveau, une petite grève à parcourir avant de gravir, euh zut, d’emprunter un escalier bien raide pour remonter sur le plateau. Mais, avant cela, nouvelle surprise, voilà la mobylette qui me passe. Je veux dire Ricounette ! Tout guête ! Ah, ben, ça alors ! Elle m’annonce que –loulou- et le Fox sont cramés derrière ! Moi, qui les croyais devant ! Et bien, ça en fait des nouvelles d’un coup ! En attendant, j’ai un escalier à emprunter ! Effectivement, j’ai l’air bien emprunté dans mon escalier ! Je regarde derrière moi pour éventuellement m’écarter afin de laisser passer celui qui me suit, mais ce dernier est aussi gaillard d’avant que derrière ! Boudiou, ça décalamine les artères, un truc comme ça. Un peu sonné, je repars pour redescendre encore sur une autre plage. Et que croyez-vous que se trouve à l’autre bout ? Un bien bel escalier ! Je ne sais trop comment le prendre; marche par marche, ça donne un rythme trop rapide ; deux à deux, c’est trop épuisant. Il faudrait par marche et demie ! Bon, pour l’an prochain, vous me refaites les marches à la bonne hauteur ! Cahin-caha, je reviens sur Etables par la pointe du Vau ! Si, si ! A un moment, je dépasse une Joëlette dans le sentier côtier! Quel courage ! Quelle aventure pour les gamins ! Je passe des chicanes afin que les deux roues ne viennent sur ce sentier. La Joëlette devra passer par-dessus !
28e km et un ravitaillement qui est le bien venu ! Coca, bananes et pain d’épice ! Ça commence à sentir l’écurie ! On repasse sous la voie rapide. J’ai toujours Riah50 en ligne de mire. Je gagne sur lui dans une descente puis le passe en lui donnant une tape sur l’épaule ! Sacré Allain ! Voilà le viaduc sur lequel on passe. En face, j’aperçois des concurrents dans le champs mais je sais qu’il me faut redescendre au pied du viaduc et refaire le vallon. Me voilà dans le champ, le plus gros est fait ! Je suis au 30e ! Il doit bien en rester deux ! Pas si simple ! Encore un p’tit coup de vallon boisé aux pentes si accueillantes ! Bon, allez fini de rigoler ! C’est le 32e ! Et Plourhan n’est pas en vue ! Mais ça ne saurait tarder ! L’écurie est là, ça me donne des jambes. Je lâche tout le groupe avec qui j’étais depuis une dizaine de kilomètres, surtout que j’aperçois à une centaine de mètres devant moi, Breizhman ! Hé, hé ! Je fais ce que je peux, mais plus guère de munitions ! Et je commence à cramper ! C’est mort pour faire moins de 4 h ! Oh, il s’en faut de deux minutes ! C’est l’arrivée !
J’ai toute la remontée du terrain de foot pour l’apprécier. C’est bien bon ! ‘tain, tout ça pour ça ? Et il ne reste plus de St-Jacques ! Pas grave, j’en mangerai le soir !
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.05 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
13 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 19-02-2010 à 11:05:00
Meuh non, ça ne pouvait pas être moi derrière ! Pour une fois que je n'étais pas à ta poursuite !
Cela dit, si j'avais su, je me serais fait un peu plus mal pour voir la tête du Loulou et du Fox !
Commentaire de gdraid posté le 19-02-2010 à 11:22:00
Très beau parcours que tu nous contes, sur ce trail Glazik !
Merci Mustang pour ce bon récit, et bravo pour ta course jusqu'aux ... coquilles St Jacques !
Belle assiette, on en mangerait.
JC
Commentaire de RogerRunner13 posté le 19-02-2010 à 12:06:00
Encore un bien beau récit pour une magnifique course. Super la photo de la monotrace et pas mal l'assiette garnie, ça a l'air bon......
Commentaire de CROCS-MAN posté le 19-02-2010 à 13:45:00
Il est bien en forme le Mustang dis donc sur un parcours bien péchu.
Un grand BRAVO pour ta course et ce SUPER récit plein d'humour.
MERCI.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 19-02-2010 à 14:22:00
Merci pour la photo de monotrace Epilobe...
Commentaire de robin posté le 19-02-2010 à 17:37:00
Moi j'aime bien la fin !
Commentaire de breizhman14 posté le 19-02-2010 à 20:00:00
Mon pauvre , une poignée de secondes devant toi et j'ai quasi raflé les derniers misérables échantillons de st-jacques qui traînaient dans les plats.... Pour 2011, si on demandait à sam de nous en réserver au DEPART?
Commentaire de le G.G.O. posté le 19-02-2010 à 22:13:00
ha tu aimes les rochers et le monotrace, et bé tu va te régaler dimanche
Commentaire de la panthère posté le 20-02-2010 à 11:33:00
c'est du costaud le glazig, et si beau.....on a vite fait de prendre un abonnement!....
bon, faut inclure des escaliers dans l'entraînement! une spécialité locale...
Commentaire de -loulou- posté le 21-02-2010 à 15:19:00
Bravo champion, magnifique WE chez les bretons,un grand merci pour nous avoir conseillé cette petite balade….
Commentaire de frankek posté le 21-02-2010 à 18:44:00
super reportage! dans un bien joli coin ! bravo et récupère bien
Commentaire de l'ourson posté le 21-02-2010 à 23:20:00
Ah !... Fallait courir un peu plus vite pour le carpaccio de st jacques ;-)
L'Ourson_content_d'avoir_été_là_:-)
Commentaire de le p'tit zef posté le 24-02-2010 à 12:12:00
Je me suis bien marré en te lisant, bravo pour ce récit mais, n'oublies pas de préciser que la photo de la concurrente avec son Gwen ha du dans le dos, tu l'à copiée sur mon site: http://penfoultreize.e-monsite.com/blog.html
sacré mustang, au plaisir de faire ta connaissance prochainement.
le p'tit zef.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.