Récit de la course : Les Templiers 2009, par Duvi

L'auteur : Duvi

La course : Les Templiers

Date : 25/10/2009

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 3968 vues

Distance : 72km

Objectif : Terminer

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Templiers 2009

Abasourdissant, admirable, céleste, colossal, éblouissant, éclatant, enchanteur, épatant, époustouflant, étincelant, exquis, fabuleux, fantastique, fascinant, formidable, gigantesque, hallucinant, incroyable, magnifique, majestueux, merveilleux, mirifique, olympien, pharamineux, phénoménal, prodigieux, ravissant, rayonnant, remarquable, renversant, saisissant, sculptural, séduisant, sensationnel, somptueux, splendide, stupéfiant, sublime, superbes, surprenant, titanesque ..... et tous ces superlatifs ne sont qu'euphémismes devant une telle course. Habitué aux Alpes, j'ai découvert une nouvelle région montagneuse, les Causses des Cévennes. Les Causses, massif au relief doux, caractérisé avec ses vallonnements entrecoupés de plateaux calcaires. Le tout est agrémenté de forêts clairsemées et de bosquets laissant, au traileur que je suis, la joie de contempler les alentours bien dégagés.

Ce trail est pour moi doublement important, d'une part parce qu'il est un peu "exotique" car bien loin de mes pénates, et d'autre part car c'est une course famille. Et oui, un long rêve est en train de se réaliser entre moi et mon frère qui avions envisagé ce trail depuis bien longtemps déjà. Mon frère Francis, il y a quelques années, m'avait déjà parlé qu'il existait des courses au delà du marathon alors que je ne pratiquais encore que les petites courses locales de 10km. Seulement voilà, aussitôt dit, aussitôt fait, et lorsque j'ai découvert le trail (les petits au début), je n'ai fait que d'aller chercher chaque fois des trails un peu plus longs et j'ai pris les devants par rapport à mon frère en lui emboîtant le pas et en faisant déjà 3 trails longs avant celui-ci. Mais nous voilà réunis pour ces Templiers, ensemble devant les kms. Et la petite cerise sur le gâteau, c'est notre sœur ainée, Patricia, qui nous fait le plaisir de la logistique en nous co-voiturant de Genève à Nant A/R et de nous tenir compagnie.

C'est toute une expédition pour venir à Nant depuis la Suisse. Il faut prévoir 3 jours, 1 aller, 1 à courir et 1 pour le retour. Samedi, la veille de la course, on se tape l'autoroute de la vallée du Rhône avec une escale dans un petit village où on se fait une dégustation de poissons absolument succulent ... par la suite la nourriture se transformera en bouffe. Arrivée à 16h pile à l'hôtel Balladins sur l'aire d'autoroute du Larzac. 16h correspond à l'heure d'ouverture de la réception, mais la brave dame est encore en train de boire son café sur la terrasse, et c'est Francis qui finalement ira la déloger de son délassement après 20 min d'attente. Nous prenons nos quartiers et filons à Nant chercher nos dossards. Nous faisons le tour du village et visitons le « village sportif » où tous les organisateurs des trails français et quelques internationaux sont là à vanter les vertus de leur course. Une fois les dossards dans la poche, retour à l'hôtel pour la dégustation culinaire du repas du soir. Là je pourrais laisser la "plume" à ma soeur, mais préférant ne pas publier de gros mots sur Kikourou qui est un site avec une forte déontologie, je ne le lui passerai pas. Bref on a "bouffé" ou ingurgité des pâtes froides sans goût avec de la viande dur comme du béton. On a vu le restaurateur préparer le petit déj du lendemain matin, une cata anti diététique, sûr que le patron ne sais pas ce que veut dire effort physique et santé. Allez il est l'heure d'aller faire dodo dans notre chambre bien pensée par des architectes qui ont qqch sur les épaules, mais certainement pas la tête. Ils nous ont fait (dans la chambre) un long couloir inutile, suivi d'un WC où toute la chambre entant le vol bruyant du moucheron. La douche quand à elle est directement dans la chambre, sans mur, juste un rideau pour l'intimité ....

BEGINNING ! Eh oui passons aux choses sérieuses ! 3h15 du mat, dring dring, c'est l'heure. Me voilà debout après une très courte nuit car 2 somnifères (stylnox) auront eu de la peine à me plonger dans les bras de Morphée. Faut que je travail ce point, absolument car mes nuits avant course ne sont jamais tip top. Toujours stressé les 2 jours d'avant, l'expérience n'y fait rien ! Bref je suis quand même debout et pas trop mal, je partage mon super Gatosport avec Francis, ça va booster avec ça mon gaillard ! Patricia s'habille aussi, quel sacerdoce que d'accompagner deux rigolos au milieu de la nuit pour aller courir pendant 10h ! Même les meilleures des psys n'arriveraient pas expliquer un tel comportement, le bipède n'a pas fini de nous faire rigoler ! Bref 20min avant le départ nous arrivons à Nant, juste le temps de poser nos sacs à la consigne, de faire la bise à notre grande sœur, et nous allons "queuer" à la fin du peloton, et oui on n'est pas les premiers... et on le payera par la suite. 5, 4, 3, 2, 1 .... et c'est parti mon kiki pour une folle aventure dont on sait quand elle commence mais dont on ne sais pas quand elle fini et dans quel état (cuit, frais, sec ou mouillé ...).

On se fait la bise avec mon frère et on commence gentiment à trotter de nuit dans cette belle région dont on a pas encore vu la couleur ce matin. Pour la couleur et la vue, c'est un peu la grande inquiétude .... car la météo ne s'annonce pas formidable. Toute la semaine et toutes les 5 min j'ai été me connecter sur météo France pour voir l'évolution (j'ai développé un vrai TOC). Jusqu'à vendredi soir, des pluies étaient annoncées. On pouvait déjà lire que des trombes d'eau étaient tombées peut avant l'Endurance trail. Mais ho bonheur, je jette encore un coup d'œil à la météo samedi matin avant de partir, et là c'est le soulagement car météo France n'annonce plus que couvert le matin et éclaircies l'après midi, donc on devrait voir qqch. Et effectivement c'est couvert pour l'instant, mais sec.
Je suis habillé en long, étant assez frileux, je n'ai pas hésité très longtemps. Ce n'est pas le cas de Francis qui est une vrai chaudière (ce sont ses termes) et l'hésitation entre court et long ont été le gros soucis de la course, à croire que la distance n'était plus que secondaire. Finalement il me fera encore un changement "last minute" dans la voiture pour la version "court", bon choix cher frère.

Du monde, il y en a. Incroyable, près de 2800 coureurs, répartis sur des pistes carrossables au début et des sentiers par la suite. Donc gare aux bouchons, une vraie course pour les Parisiens, ils ne seront pas dépaysés ! ça me change du trail des Fiz ou de l'éco trail de Sommand où on était moins de 200 au départ. Tout ceci est fort joli car cela ressemble à une longue chenille processionnaire illuminée de milliers de faisceaux diffusées par des milliers de frontales (fait nuit). Un spectacle son (un peu) et lumière (beaucoup) compris dans le prix. J'ai déjà perdu mon frère dans cette foule, mais de toute façon je préfère courir seul, libre et sans contrainte. 1h est passée, le jour commence gentiment à se lever (le fénéant). Je devine quelques trous de ciel bleu, mmmh, c'est bon signe. J'en profite pour aller m'alléger intestinalement derrière un bosquet avant que le soleil m'illumine. Durant ce petit laps de temps, une bonne centaine de coureurs me sont passés devant .... c'est cher payé mais cette perte de poids et gain en confort me donnera des ailes par la suite (j'apprendrai plus tard que Francis à fait de même, on est pas frères pour rien).
Le début de la course est très facile avec des chemins bien larges qui permettent quand même de doubler. Faut dire qu'en partant à la fin du peloton, "doubler" est l'action qui prédomine sur celle de "courir" pendant ce trail. J'arrive au premier ravito de Sauclières, il y a déjà bien du monde pour venir nous encourager, de si bonne heure, c'est vraiment géniale. Je prend une bouteille (d’eau évidemment) à la volée et je ne m'arrête pas, à 15 km j'ai encore des réserves ... que je crois. L'itinéraire devient un peu plus sauvage et les premiers rayons du soleil commencent à faire quelques percées dans un ciel encore bien chargé. Cela donne un jeu de couleurs exceptionnel avec des zones éclairées par un soleil rasant le tout sur des couleurs d'automne, c'est tout simplement fantastique. Le vent se lève, il est le bienvenu car il va finir par chasser tous ces nuages un peu encombrant. Tout se passe à merveille, j'ai bien la patate et je cours tranquillement pour ne pas me cuire avant l'heure. Ne jamais sentir les cuisses et ne jamais courir en montée, telles sont mes devises. Je double encore et encore, et j'approche gentiment de St-Guiral. 30km environ selon le topo, c'est le 2e ravito ... que je crois. Sentant que je m'approche du lieu dit, je vide ma poche à eau car je vais bientôt la remplir, surtout ne pas se déshydrater ... gros malin ! Je cours encore et encore, mais où est-il ce ravito ... on commence à descendre ... tiens il me semblais que St-Guiral était un point culminant. Bon aller, je sort le topo ... ohhhh zut, y'a pas de ravito à St-Guiral, il faut que j'attende le 39e km pour le ravito des Dourbies, zut zut et zut. Encore 9km et j'ai presque plus d'eau ... et en plus le soleil devient généreux et commence à bien chauffer. On verra bien, et puis ça descend maintenant. J'approche du bucolique hameau de la "Rouvière" où un groupe de jeune nous encourage bruyamment, merci c'est cool. Encore une belle montée, une belle descente et finalement pour la fin une petite remontée sur Dourbies, avec des sentiers parsemés de châtaignes dont on ne prend même pas le temps de les ramasser (tous des stressés ces coureurs). A Dourbies, c'est noir de spectateurs ! Ce monde qui nous encourage, c'est énorme. J'entre dans Dourbies assez ému, que du bonheur. Dourbies, c'est le très gros ravito. Un people pas possible, des coureurs dans tous les coins et recoins, c'est "Chapelet les Halles" (métro) aux heures de pointe. Des tables à gogo avec tout ce que l'on veut dessus ... et je m'en donne à cœur joie. Je me goinfre de tout ce que je trouve, barres de céréales, pain, pain avec de la pâte verte (- Heu c'est quoi monsieur ces tartines vertes ? - Mais du Roquefort de chez nous, monsieur ! Hooo, vous m'en mettrez 6 SVP !), coca, etc, etc. 15min plus tard c'est reparti ! Je branche mon lecteur MP3 sur mon canal "oreille". Je me suis fait la super compile pour les Templiers --> 10h de musique non stop, donc j'espère avoir assez de réserve musicale.

On grimpe à nouveau via une piste ressemblant à une ancienne voie romaine, très joli. Joli aussi le petit string que je dépasse (pas peur des frottements Mlle !). ça grimpe et ça redescend, c'est le mot d'ordre dans ce trail. Mais maintenant on attaque les choses sérieuses. Tout d'abord on abandonne les chemins bien larges pour passer à la version vraiment trail avec des petits sentiers qui deviennent de plus en plus escarpés ! Du coup ça n'avance plus beaucoup dans les montées et encore moins dans les descentes. Ouais, c'est même un peu lent et un peu frustrant car je ne peut pas aller à ma vitesse, mais c'est très bien ainsi comme ça je profite à 100% du paysage et des lieus. Et s'il y a bien un trail où il faut prendre son temps, c'est bien celui-là. Je n’ai quand même pas traversé toute la France pour regarder mes pieds tout le long de la course. J'aurais quand même du les regarder un peu plus car je me suis tapé les 2 pieds contre des vilains cailloux, ce qui me laisse 2 jolis souvenirs (pour plusieurs semaines) sur 2 petits orteils maintenant "tout noir didon" ! J’entame gentiment la descente technique sur Trêves. Là je tiens quand même a féliciter la ténacité d'un octogénaire (je crois) qui s'est amusé à nous compter dès le passage du premier coureur (quelques heures auparavant) et à nous donner notre classement à chacun d'entre nous ! Bravo monsieur ! Je me situe donc à environ la 950e place. Tout va très bien Mme la Marquise, tout va très bien, mais oui mais oui ! J'espère gagner encore une centaine de places si tout va bien. Arrivée à Trêves et comme son nom l'indique, c'est le moment de faire une trêve avec la course à pied et de se ravitailler. Je m'enfile encore quelques tartines de roquefort (c'est fort bon) et c'est reparti. Il y a une tente où des masseurs requinquent des coureurs un peu cassés, je passe tout droit, mon moment n'a pas encore sonné (pourvu qu'il n'arrive pas avant mon 100e anniversaire). On remonte dans les pentes colorées des causses et on atteint un joli plateau supérieur, bien dégagé, vraiment exceptionnel, sous un soleil (il est resté avec nous, le brave) éclatant. On traverse un joli hameau, tout rénové comme dans nos rêves pour la retraite. Le plateau long d'une douzaine de kms est entrecoupé d'une petite gorge qu'il faudra traverser ... mais sans pont. Donc on descend tout en bas par un sentier improvisé en dévers et vraiment casse gueule pour remonter juste en face. C'est vraiment cool et bien ludique. Seconde partie du plateau et grosse descente jusqu'au pittoresque village de Cantobre. Descente qui demande beaucoup de vigilance où l'aide des mains s'avère utile pour descendre les grosses marches Gulliveriènes. ça bouchonne sec de chez sec, ahhh je vois une ou deux demoiselles en difficultés qui bloquent les coureurs, mais je ne suis pas misogyne et je ne leurs en veut point. Le parcours passe au milieu d'une falaise, de quoi animer les grimpeurs qui s'amusent à les descendre en rappel. Cantobre, dernier ravito et plus qu'une dizaine de km à avaler ... et je pette la forme. Une patate qui me dit que je peux me laisser aller par la suite (ça doit être le roquefort, alors j'en mange encore quelques tranches). Cantobre, le village perché sur un pic rocheux en surplomb sur la vallée et ses maisons de pierres construites à fleur de la falaise. Cantobre le village qui m'a dit que je reviendrai ici avec ma famille.

Aller, c'est la dernière ligne droite. J'y vais, j'ai la pêche ... un peu trop car pour doubler c'est la croix et la bannière, on me fait carrément blocus ... on se croirai dans une queue à la poste. Mais chose assez incroyable et paradoxale à ce que je viens de dire, il n'y a presque plus de coureurs (et coureuses malheureusement). Mais où sont-ils tous passés ? Sont tous HS à Cantobre ? Enfin je peux me faire quelques micro tronçons sans personne, le rêve ! A la sortie de Cantobre, nous traversons une route sous les acclamations des spectateurs. Leurs cris ont du faire fuir tout le gibier de la région, mais cela à au contraire attiré tous les traileurs du coin, merci pour tous ces encouragements. Encore une belle montée pour mieux redescendre sur Nant. J'entends déjà au loin le speaker qui s'égosille dans son micro pour annoncer tous les "finisher". La voix se fait de plus en plus forte et j'arrive gentiment au bout de cette dernière descente qui ne me laisse pas de répits. Il y a de plus en plus de supporters qui nous encourage. Je suis en bas à hauteur du village, les maisons grossisses à vue d'œil, j'entre dans le village, plus que 200m .... et une super côte que je ferais ... en marchant ... c'est pas le moment de se la péter ! L'arrivée se dessine, je suis bien encouragé .... et c'est fini !!!! 10h12 pour 72km et 3000 D+, voilà une affaire rondement menée. On m'enlève le dossard et j'en profite pour donner mes premières impressions à cet aimable bénévole (vraiment sympa comme c'est le cas de tous les autres organisateurs et bénévoles).

Bien content et surtout encore bien en forme, prêt à repartir pour un 2e tour .... mmmh il y a un petit air d'UTMB qui se profile là, 2010 sera peut-être une grande année ! Mais revenons à l'instant présent. Une dizaine d’heures auparavant, je quittais mon frère et je n'ai toujours pas de nouvelles de lui ... lui non plus d'ailleurs. Je me fais un peu de soucis car je sais (je croyais) qu'il est moins entrainé que moi et a aussi moins d'expérience dans les longs trails. J'espère que tout va bien pour lui et qu'il n'est ni cuit derrière un arbre en train de régurgité les 3 gels qu'il a essayé de s'enfiler, ni bloqué à une quelconque barrière horaire. Je me dis que je ne vais pas lui envoyer un SMS tout de suite, histoire de ne pas le déranger ni le décourager. Je fais donc mon stretching, me change et me repose. 45 min plus tard, c'est moi qui reçois un SMS … de Francis. Ha tiens, où est-il ? C'est écris "3 min après 10 et toi ? Je vais droit à la douche" ... rien compris. C'est qu'après 10h de course, il faut encore faire travailler les méninges ! Du coup on se téléphone ... et là ... j'ai les chaussettes qui non seulement sont tombées par terre, mais en plus elles se sont entièrement retournées dans mes chaussures. Francis à mis 10h05, c-à-d sept min de moins que moi, c-à-d qu'il est arrivé avant moi, c-à-d qu'il m'a battu. Alors là je n'en reviens pas !!! Un peu vexé quand même, mais cela n'est rien à côté de la satisfaction de voir qu'il a très bien géré sa course et qu'il est arrivé au bout d'un de ses rêves. Notre rêve à tout les 2 était de faire et finir une belle course ensemble, voilà qui est fait, victoire ! Bon l'ennui c'est qu'il est un peu crâneur maintenant. Ma satisfaction est qu'il est plus cuit que moi, quand même !
Francis se classe à la 515e place et moi à la 559e sur 1925 classés et environ 2800 au départ. Bien content quoi !
On se félicite et on se boit une bonne bière (pour réchauffer Francis qui s'est essayé la douche froide). On s'installe sur une magnifique terrasse du village et notre sœur Patricia nous rejoint une heure plus tard. Quelle synchro. Patricia a visité le coin en faisant une magnifique balade (trek) dans "Montpellier le vieux" qui est un site naturel avec de gros rochers difformes. Elle a marché 7h, qu'elle famille de tarés ... au grand damne de nos conjointes respectives.

Il est temps de plier bagages pour aller rejoindre notre chambre d'hôte au dessus de Millau. La nuit tombe, nous sommes dans le périphérique de Millau, perdu corps et âmes. Ames aussi, car les frangins/frangines nous font une démonstration du caractère "soupe au lait" caractéristique de la famille. L'un veut aller à droite, l'autre à gauche et le 3e tout droit. Je capitule voyant que la discussion perds de son objectivité. Un coup de fil à notre hôte et nous revoilà sur le bon chemin. Nous arrivons dans une bâtisse assez imposante en forme de U. Notre chambre se situe dans une des 2 ailes et elle domine toute la ville avec la vue sur le fameux viaduc de Millau. L'accueil qui nous est donné par une dame est très énergique et on devine très vite qui porte la ceinture et les bretelles à la maison. Pas le temps de dire bonjour que nous sommes déjà dans notre chambre sans nos bagages, car "Mme" a dit: "vous les prendrez plus tard", alors nous on a dit: "A VOS ORDRE CHEF !" Elle nous indiquera également 2 ou 3 restaurants dans Millau, histoire de se refaire sur le repas de la veille. Trouver un resto, c'est très simple: "Vous prenez la route à droite de la route machine dans la place bidule, c'est le 3e resto à gauche de la fontaine dans la 1ère ruelle à droite ... compris !": "OUI CHEF !". Tout cela dit en moins d'un dixième de seconde.
On se douche (ahhhhhhh quel bonheur) et on se fait tout beau. On descend à Millau et bol monstre, on trouve une place juste devant un des restos que la dame nous a conseillé. Manque de bol, il est complet. Nous partons à la recherche des autres restos recommandés, mais là nous faisons choux blancs (on se fera engueuler par Mme le lendemain matin) car personne n'a rien compris aux explications et nous recommençons gentiment sur l'ambiance de la voiture. Finalement nous tomberons sur une brasserie sans prétention, zut encore raté, mais c’est dimanche soir.

Lundi matin, c'est la journée "visite" et "retour à la casa". Après un bon pt-déj dans la véranda panoramique et des adieux chaleureux, car cette brave dame est très sympathique et pas uniquement grâce à son accent. Premier point de visite: Le viaduc de Millau. Francis est ingénieur civile et donc passionné par tout ce qui est en béton armé. Alors moteur nous y sommes en 10 min. Une aire avec un centre d'informations et point de vue ont été créés. On sent une certaine fierté dans l'ouvrage ... le plus "ceci", le plus "cela", le plus "machin" .... Mais effectivement très beau, même si mon expert de frère lance une petite remarque qui restera dans les anales "Il est plus joli de loin que de près" ... sorry frangin, j'ai pas oublié !
On enchaine la visite avec celles des gorges du Tarn. C'est tout simplement exceptionnel ! En plus il n'y a personne et avec les couleurs d'automne, c'est dantesque. On pique-nique au bord de la rivière avec le roquefort et autres ingrédients locaux et la petite bouteille de rouge que nous a laissé l’hôtel Balladins. Il est 14h, cette fois il est temps de regagner notre petit chez soi. Nous disons "au revoir" mais pas adieu, car j'y reviendrais, c'est sûr. 5h de route et d'autoroute plus tard, bonjour les petits loulous, bonjour doudou, au revoir les frangin/frangines et merci pour ce week-end inoubliable.

Cédric Delavy

3 commentaires

Commentaire de @lex_38 posté le 06-11-2009 à 11:19:00

Finir avec aussi peu d'écart entre vous 2 après 10 heures de course, c'est fou!
Belles perfs des 2 frangins alors!
Merci pour ce CR le suisse!

Commentaire de canoecl posté le 06-11-2009 à 20:14:00

belle course, et récit sympathique avec un zeste d'humour.....
C'était où votre chambre d'hotes ?

Commentaire de Tartine posté le 09-11-2009 à 09:44:00

Bravo pour cette belle course. On sent beaucoup d'enthousiasme, ça fait plaisir.
C'est vrai que le parcours diffère beaucoup de ce que nous connaissons dans les Alpes.
Mais quelle belle course. Je reviendrai aussi dans cette superbe région.
signé Tartine (pas de roquefort, mais de Genève)

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