L'auteur : nicointrepide
La course : Les Templiers
Date : 25/10/2009
Lieu : Nant (Aveyron)
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Distance : 72km
Objectif : Faire un temps
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Cette année, les Templiers sont pour moi le 2ème gros objectif de la saison de Trail 2009 où il me semble que j’ai passé un cap…
Le Marathon du mont Blanc s’est très bien passé fin juin, bonne prépa estivale suivie d’un excellent WE au Sancy début septembre avec une partie de « l’équipe » qui fera les Templiers…
Juste une petite alerte au tendon du talon d’Achille m’ayant obligé à sortir le VTT au lieu des running 3 semaines avant le jour J mais la grosse semaine d’entraînement qui a suivi du côté de l’Etang St Nicolas a gommé tout ça et donc plus aucune inquiétude au moment de se rendre à Nant.
Toute l’équipe se retrouve le vendredi matin, direction la Couvertoirade où Manu nous a dégotté un gîte façon « Templiers », murs en pierre et grande cheminée dans un village d’artisans où les voitures sont interdites. Petit tour à Nant le samedi matin pour la prise des dossards, visite des nombreux stands d’organisateurs où chacun fait ses emplettes (prise de futurs bulletins d’inscription), reconnaissance de la dernière ligne droite après la descente du Roc nantais pour impressionner les néophytes…
Retour au gîte avec au programme pâtes/riz, sieste, partie de carte (jeu de la vache !!!Terrible pour la gorge). Les pronostics de chacun vont bon train. Je suis quand même un peu surpris « d’arriver en tête » à ce jeu là à égalité avec Manu (mon favori intrinsèquement étant donné le profil de ce parcours des templiers comportant de grandes portions assez roulantes).
Prépa des sacs, dernières prévisions météo et tout le monde au lit… Levés à 3h15 pour tranquillement manger mon gâteau sport maison (le fameux « Nicosport »). On arrive tous à Nant après un petit coup de speed dû à la perte des clefs d’un véhicule (Michel avait prévu un embout de camelbak neuf au cas où mais pas de double de clef…à méditer pour une prochaine édition…). On perd un peu les autres avec Joël et sans trop savoir comment nous voilà en première ligne (provisoire) juste sous l’arche (on ne va pas s’en plaindre car on est arrivé sur la place à J-15 min). Le reste de l’équipe arrive pour écouter le discours de Gilles Bertrand, dernières blagues avec michel sur ma position sur la ligne et chacun part au son d’Era avec les fumigènes, éclairés par notre frontale à 5h15.
Il y a 2 ans, sans repère, j’étais parti aux sensations sur une base d’environ 9h00, cette année, avec un peu plus d’expérience, de progression, je savais que le temps passé à marcher il y a 2 ans pouvait rapidement se transformer en bonus cette année si je parvenais à courir. Je pars donc sur des temps de passage axés sur une prévision de 7h55 , sans m’occuper des autres sur un rythme où je suis facile, je remonte du monde sans me mettre dans le rouge sur la portion goudronnée. Je passe Corinne Raux, ma collègue du Mans, Anne Valéro à qui je donne RDV sur la ligne et au moment où on prend le chemin en terre je suis avec Laurence Klein que je pense être la première féminine (en fait Maud Giraud est déjà devant et je ne la rattraperai jamais… cela explique pourquoi avec Joël on ne l’a pas vu nous doubler pendant la course …). Je connais les ambitions de Laurence Klein, par conséquent je ne cherche pas à la suivre quand elle part avec un petit groupe juste après être passé sous la route menant à Sauclières. Peut être 10 km de fait… Il fait super chaud avec le « buff » sur la tête, Joël me rattrape avant le premier tunnel, puis on entend (Michel ??) dans le second. « Prout, Prout ? » Oui c’est bien Michel qui est là mais il ne reviendra pas à notre hauteur. Du coup on trace avec Joël sur un rythme de 13/14km heure en discutant un peu. Depuis le départ, je n’ai pas aperçu Manu que je pense être devant nous mais Joël m’apprend qu’il est derrière ce qui me surprend connaissant en gros les objectifs de chacun. Sauclières approche, les premières maisons, les premiers spectateurs beaucoup plus nombreux cette année. Il est 6h40. Je prends rapidement une bouteille, 2/3 gorgées puis je file. Toujours avec Joël, on passe devant nos accompagnateurs (Isa, Sophie et dédé) et on attaque des sentiers plus marqués en direction du St Guiral. Déjà quelques minutes de retard sur les prévisions mais ce n’est pas grave en début de course. Il fait plus frais et je ressens une petite gêne en haut des cuisses en courant sur le plat et les sensations ne sont pas super bonnes au début de cette ascension du Col de la Guérite. Comme il y a 2 ans, on débute dans les sentiers forestiers, puis sur les pistes larges et assez pentues nous conduisant sur les crêtes avec vue sur les causses et le brouillard. J’essaie de courir dès que je peux sur ces gros raidars rocailleux. On arrive au col en même temps que le lever du soleil… Magnifique. Dans la descente en forêt, Joël pars et je ne le suis pas… en galère avec ma frontale pour la ranger et en ménageant mes quadris qui ne sont apparemment pas dans un grand jour concernant les descentes. Un coup d’œil de temps en temps sur l’alti. On remonte par des monotraces dans les genets pour atteindre1340m, je vois le bloc rocheux du St Guiral (8h16) faisant office de somment sur notre droite mais cette année on passe par la gauche pour rejoindre la descente sur Dourbies (passage que j’avais préféré en 2007). Le brouillard a complètement disparu, comme dirait Jean René Godard sur sa moto, « je fais la descente », je suis tout seul et me fait plaisir. Je remonte par la droite dans les sapins pour redescendre par un petit monotrace vers un hameau et de là direction Dourbies par un chemin tout empierré et jonché de bogues de châtaignes. Je suis bien à ce moment là et sans le savoir reprends du temps sur Joël. Dourbies arrive au 39ème km avec ses nombreux spectateurs et surtout son premier ravito. Je rentre dans la salle des fêtes (il est 9h14), Joël est là. Tout va bien pour nous et on ne s’attarde pas trop, on sort, repasse devant le trio Isa, Sophie et dédé. J’avoue que je suis dans ma course et ne suis pas trop causant. On monte la crête du Suquet sur un très bon rythme et je prends quelques mètres d’avance en relançant dès que possible. Sur le haut de l’ascension, je me retrouve avec Jean Marc (le roi carotte pour ceux qui connaissent), un copain de Pilou et Niko Darmaillacq et, on discute un peu du résultat de celui-ci à la diagonale des fous. Le portillon du sommet est atteint à 9h43, on bifurque sur la gauche pour une partie délicate à négocier puisqu’il s’agit d’un passage en forêt où les feuilles tombées au sol empêchent de bien distinguer pierres et racines. Je passe beaucoup mieux qu’en 2007 en suivant Jean Marc. On commence à redescendre vers Trèves avec de super vues sur les différents causses et vallées. On trottine, tout va bien et je distance un peu Jean Marc. Au milieu de la descente, une allée forestière assez plate, je trottine avant de redescendre franchement vers Trèves par une descente en forêt toute droite au départ. Un avion me passe…Il s’agit de Virginie Govignon qui finira dans le top 5 féminin. Suite de la descente, petit chemin bien pentu et bien glissant. Les quadris donnent vraiment de gros signes de faiblesse en descente et je suis sur des œufs, je vais à deux à l’heure : mal aux pieds, quadris faiblards, pointe au cul qui commence à se réveiller = beaucoup de mal en descente alors que sur d’autres courses je limite vraiment les dégâts dans ces portions… Les 20 derniers kilos ne s’annoncent pas une partie de plaisir. Dans la descente, Joël revient sur moi et on débouche ensemble sur la route qui mène à Trèves. Dès les premiers mètres de bitume, je galère carrément, je passe le pont et me fait doubler par….Rémy Marcel qui me demande comment ça va (« c’est dur… »). Le ravito est le bien venu (il est 10h26 donc environ 5h10 de course). Pas de supporters ici, tant pis… On attaque la montée sur le causse sur un bon rythme et on arrive assez vite en haut pour ce qui avait été mon chemin de croix en 2007, de grandes portions quasi plates enherbées où il faut se forcer à courir pour ne pas perdre de temps. J’y arrive (je repasse d’ailleurs Rémy qui semble assez mal dans un léger faux plat) mais la pointe douloureuse au cul me gêne vraiment et Joël prend le large car il court encore bien sur le plat l’animal !!! Au bout de quelques km, descente vers le ravin de St Sulpice avant de remonter de l’autre côté tout droit pour passer sous une falaise (c’est à nouveau Rémy qui me passe devant et je ne le reverrai pas non plus car il descend relativement bien). Pour moi à ce moment là c’est galère…Mon objectif chronométrique s’effondre et les 900m de plat en bordure de falaise avant de plonger vers Cantobre sont interminables. Cette descente est super pentue et les différentes douleurs bien (trop) présentes des pieds au cul m’obligent à faire la descente à nouveau à deux à l’heure. Cantobre arrive, je trottine tant bien que mal jusqu’au ravito avec dans la tête 2 idées : plus que 9km mais encore une descente où je devrais morfler. Je repars sur la portion de route tout en marchant car trottiner me fait trop mal en attendant le mieux dans les portions en montée où la douleur ne me gêne pas trop. On remonte sur des gros blocs de pierres, le public est à nouveau hyper présent et nous encourage depuis le début par nos prénoms inscrits sur les dossards. Je teste à ce moment là un gel « coup de fouet » que j’avais prévu pour la dernière montée. C’est vraiment dégueulasse mais effet placebo ou pas, je monte pendant ¼ d’heure comme un cabris dans la première partie où la pente est vraiment forte. Je suis tout seul, aucun concurrent en vue ni devant ni derrière jusqu’à l’approche du Roc Nantais. Il doit rester à ce moment là 2 km avant la bascule, la pente est vraiment douce et je devrais pouvoir courir mais 2 invitées se présentes à ce moment là, les crampes… une en bas de chaque cuisse. Impossible d’avancer. Je m’arrête, essaie de m’étirer, bois pas mal, je marche comme un pantin et me dis qu’avec 2 jambes de bois, la descente va être difficile et très (très) longue. Je passe devant les pompiers en train de manger, ils me demandent si ça va. Mis à part les jambes…RAS, je poursuis donc en bordure de falaise et du coup laisse passer tous les concurrents arrivant de derrière. La famille Gilet/Volard en démonstration me laisse sur place, je descends tout doucement, les randonneurs venant à notre rencontre continuent de nous encourager par le prénom. On entends le micro de la place de Nant et je me vois déjà passer la ligne avant de me coucher dans l’herbe. Derrière moi, on encourage toujours, j’entends « allez Manu » et je pense voir revenir le Manu qui m’aurait laissé sur place. Finalement c’est un autre qui me dépose. Le muret arrive puis du plat où comme tout le monde je pense, je retrouve un peu de jambes pour recourir une fois le pont atteint. Les 3 loustics sont là, Isa m’accompagne jusqu’à la dernière descente après le pont, je remonte de l’autre côté en courant puis me dirige vers la ligne d’arrivée que j’atteinds en 8h32 de course en 121ème position. Joël est là depuis 15 min et m’attends.
Avec un petit goût de « raz le bol », je m’arrête net après la ligne, prends mon T-Shirt de Finisher et direction le ravito pour une cure de Roquefort.
Bilan de la course : 32 min et 172 places de gagnées par rapport à 2007. Encore de l’expérience emmagasinée, les portions en montée se font sur un bon rythme, bonne gestion de l’alimentation car aucune hypoglycémie, de grandes portions marchées en 2007 courues cette année mais peut être un départ un peu rapide payé par la suite, des crampes aux quadris malgré une bonne hydradation, des gros progrès à faire en descente, de grosses interrogations sur la pertinence des courses de plus de 50km me concernant qui plus est avec un profil non montagnard…
Perspectives 2009/2010 : Bonne coupure post course, peut être un tour du côté de St Nolf mi novembre avant de reprendre en 2010 sûrement avec 2 objectifs qui reste à faire valider par ma coach de Tiercé…(un au printemps en Provence et un autre fin d’été du côté des Pyrénées)Accueil - Haut de page - Aide
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