Récit de la course : Les Templiers 2001, par Mathias
L'auteur : Mathias
La course : Les Templiers
Date : 22/10/2001
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 6876 vues
Distance : 65km
Objectif : Terminer
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Le récit
Dimanche 28 octobre 2001, la grande course des templiers.
La course dont tout le monde rêve, enfin tous les coureurs, enfin tous les coureurs qui ne sont pas obnubilés par le marathon de Paris ou autres bitumeries!!!
Désolé pour la longueur du CR, je me suis un peu laissé aller. ça vous fera de la lecture pour cet hiver, au coin du feu. mais bon, si personne ne me lit, au moins je pourrais me lire moi-même dans 1 an, avant de mettre l'inscription aux templiers 2002 dans la boite aux lettres...
1) arrivée & top-organisation
samedi, lever 8h pour partir à millau tôt. On s'est "organisés" à la dernière minute, au point que le Bourrin, découragé, a trouvé une autre bétaillère (paix à son âme) pour l'emmener à l'abattoir.
Pas de trace de julien, qui est censé m'emmener à millau. Plus inquiétant : je ne trouve plus mes chaussures de trail. Je les déniche un peu plus tard, planquées dans le coffre de ma voiture. Toujours pas de taxi. On mange donc à Valence, et le taxi finit par arriver vers 13h. Le temps de passer au McDo pour julien, et nous voilà parti pour millau vers 13h45, avec nos copines respectives.
On y arrive avant 17h, manque de bol, c'est Nant qu'on cherche. Tél du Bourrin, qui m'attend à Nant. Ok, ok, on arrive. Tél de la fourmi, qui nous encourage par avance. Je me promet de le rappeller sitôt arrivés, mais mon tél ne passe plus à Nant...
C'est pas de bol, d'autant plus que, le tps de trouver un hôtel et un endroit où manger, je ne parviens pas à retrouver L'Bourrin vers la fontaine. Ils sont parti bouffer, et on ne les verra pas de la soirée... On décide de s'occuper du pb du logement : julien trouve un petit chalet à 200F, toujours mieux que l'hôtel à millau à 400F. Et j'ai un bol monstrueux en tombant, à 17h30, sur 1 chambre double qui vient de se libérer, pour la modique somme de 170F !!! chicalors! c'est mieux que la tente... On va récupérer nos dossards, c'est la fête du trail! plein de monde, partout des fêlés et des inconscients.
2) pasta et objectifs
Et puis c'est la pasta-party, peut être un peu trop arrosée de sauce et de vin rouge pour être vraiment profitable... On a du bol, encore, de trouver à manger pour 11 au resto de l'hôtel... Les coureurs discutent de leurs objectifs, de la course, etc. Il y a là Jano et Laurent qui l'ont déjà fait l'an dernier, et Olivier, Julien et moi qui jouons les débutants.
Jano : il ne sait plus combien il a mis l'an dernier. Entre 8 et 11h. Son avantage : il peut courir à la même vitesse pendant 1h ou 10h, c'est pareil pour lui...
Laurent : je crois qu'il est nageur à la base. Il a souffert l'an dernier.
Olivier : il débute le trail, mais a l'habitude des efforts longs (nage+vélo d'embrun) et "valait" il y a qques années 1h09 au semi. Il veux approcher les 7h.
Julien : s'enttraîne 40' par semaine. Il se sent un peu short, il vise entre 9h et 10. mouarf.
Mathias : la 6000D s'est bien passée, sur une distance comparable. Même si je n'ai pas l'entrainement raisonnable pour les templiers (1 sortie de 1 à 4h/semaine), j'ai envie de faire un bon temps ici. Malheureux!!!
je fais une règle de 3 entre le vainqueur de la 6000D, mon temps à la 6000D, et le temps prévu aux templiers pour le vainqueur. ça me donne 8h16' qui va être mon objectif (pas pour gérer ma course, je vais gérer au feeling, mais pour avoir une référence). n'importe quoi... j'aurais du me douter qu'il y avait un problème...
3) sac
juste avant de me coucher, je fais mon sac. Quel bol : la seule chose que j'ai oublié, c'est la ceinture de mon cardio, pas vraiment indispensable!
Finalement, je pars bcp plus léger que prévu :
- Sac DK 5l
- Camel Bak : 1,5l : un fond de boîte d'overstim => très faiblement dosé.
- 3 barres isostar, 1 barre grany
- frontale
fringues :
- chaussures adidas savage + semelles
- chaussettes de base
- collant noir
- tee-shirt obélix, qui est un peu usé...
finalement, je laisse tomber le Kway, le tee shirt à manches longues, et les autres objets de luxe qui ne sont utiles qu'aux bourrins.
4) le jour J
mon téléphone me réveille à 4h. damned, j'avais bien pensé à changer l'heure sur ma montre, mais pas sur mon tél. allez, encore 1h de sursis. avant de me rendormir, j'entend le bruit des douches de ceux qui sont déjà levés. y'a des malades...
5h on peut se lever. petit déj : café. jano me fait goûter le gatosport, j'en avait entendu parler mais je ne connaissait pas. on met un peu de temps à déjeuner, et bcp de temps à partir. julien a oublié son cardio, mais pas la ceinture : le malheur des uns faisant le bonheur des autres, me voila avec un cardio en état de marche.
on part, dans la nuit, direction Nant-centre, avec les frontales. c'est assez inhabituel comme situation. on voit passer des types en courant, qui s'échauffent, et certains sentent pas mal les diverses pommades anti-frottements ou les pommades chauffantes. nos copines nous traitent de tarés. c'est pas normal comme comportement, il parait. elles halucinent complètement, en débarquant vers la fontaine, avec tous ces gens prêts à courir en pleine nuit...
il est 5h50, le speaker se fait pressant pour rallier la ligne d'arrivée. on me dit d'aller faire vérifier ma puce. je m'exécute. évidemment, vu l'heure avancée, je ne trouve pas les zanimos à notre rendez-vous de 5h30. je suis vraiment pas doué pour les rendez-vous... il me reste 2-3' pour voir si, par hasard, je ne les vois pas. je plante mes copains en leur disant : "bougez pas, je reviens" comme les zanimos n'ont pas du se mettre en 1ère ligne, je fais le tour du BOP, sans succès. faut dire qu'on voit pas grand chose, il fait nuit, je ne vais qd même pas aller éclairer le visage de tous les coureurs...
mais si, là, que vois-je? un bérêt! hello c'est moi coucou! L'Bourrin avec la Buse et L'Toro! enchanté, enchanté, ton genou ça va? ça va. Et tout d'un coup, en pleine présentations...
PAN!!! le départ est donné, comme ça, sans prévenir!
5) Nant-Sauclières : PAN!!!
le départ est donné, comme ça, sans prévenir! je prends congé des animaux brutalement, pensant à ce moment là les revoir à l'arrivée. je me précipite vers mes copains, qui sont toujours là. viiiiite. oula oula pas de panique, on a le temps hein?
et la foule s'ébranle, lentement. il y a pas mal de spectateurs dans le village, à nous regarder passer avec des yeux ronds. la lampe n'est pas nécessaire, il suffit de suivre les gens. on part tout doucement, on est parti dans les 20 derniers coureurs. je suis avec julien, on remonte un peu pour retrouver jano. je perd julien, mais trouve jano. c'est vraiment facile de perdre qqun dans cette foule... de tps en tps de jette un oeil par dessus l'épaule, pour voir si je ne vois pas débarquer julien ou un animal.
je décide de courir 1 heure pour m'échauffer. je me contraint à rester à la hauteur des gens avec qui je suis, et pourtant j'ai des fourmis dans les jambes!
tout se passe bien sur la portion de bitume.
c'est marrant cette longue file de loupiotes qui se balancent devant nous en zig-zag ou derrière nous sur la route. c'est là que ça se gâte. à 6h24, on quitte la route pour s'engager sur un chemin forestier, plus étroit. on va avoir droit à la 1/2h "bouchons". ce n'est pas hyper agréable. certains prennent leur mal en patience, en décrétant que, de toute manière, ça permet de se reposer. voui, mais dans ce cas là, ils pourraient placer ces bouchons au 55ème km plutôt qu'au 4ème ;-)
6) Nant-Sauclières : et hop on accélère
vers 7h, ça y est, c'est dégagé. Jano préfère continuer à ce rythme. Je mange une barre d'isostar, prend congé et accélère. ah, ça fait du bien de se dégourdir les jambes. je double un max de coureurs, ce qui n'est pas tjs très facile vu le terrain. j'arrive qques minutes plus tard au 1er tunnel. Je n'ai pas pour l'instant utilisé ma frontale, regrettant même un peu de l'avoir emmené. et c'est maintenant que je l'ai rangée que j'en aurai besoin : je cours à l'aveuglette dans le tunnel, ce n'est pas très rassurant.
j'arrive au 1er ravito à sauclières à 7h48. je suis frais comme un gardon. il est très tôt, j'ai l'impression que je viens juste de partir. je ne m'arrête pas au ravito, prend une bouteille de flotte, et marche une centaine de m un peu après, en buvant tranquille. puis je mange 1 isostar pour fêter les 2h de course. il y a bcp de monde pour encourager les coureurs, c'est génial!
1h48 pour faire 13,8 kms et 415m de D+ : la moy horaire n'est pas fantastique, mais au moins je suis parti doucement, j'ai de très bonnes sensations. j'ai 16' de retard sur mon "tableau de marche" à la con, que j'attribue aux bouchons du départ. tout va bien donc.
le cardio indique 150 de moy sur la 1ère heure, tout tranquille, comme je le prévoyais. Jusqu'à Sauclières, il est passé à 171 de moy. pour les 1h48 qui restent. j'ai peut être un peu trop accéléré?
7) Sauclières-St Guiral
j'ai la pêche, je continue à doubler plein de monde dans la montée sur le St Guiral. j'ai pourtant pas l'impression d'être au taquet, bcp moins en tout cas que pour la 6000D. je suis donc très content d'arriver au StGuiral à 9h02, avec 2' d'avance sur mon tableau-de-marche-à-la-con. tout va bien. on ne dirait vraiment pas qu'on passe à un sommet, je ne m'en serais d'ailleurs pas douté s'il n'y avait pas eu un organisateur qui l'annoncait aux coureurs. j'ai d'ailleurs une petite pensée pour lui, il doit se les geler depuis ce matin... en effet, on ne peut pas vraiment dire que le soleil se soit levé : c'est plutôt brime et petit vent glacial.
25,3 kms de parcourus en 3h02, le cardio est passé à 176 de moy sur la dernière portion : c'est donc bien là qu'il y a eu un problème...
8) St Guiral-Dourbies
Vient ensuite la longue descente vers Dourbies. Pas très dangereuse, mais longue, et ponctuée de 2 petites remontée casse-pattes. je m'amuse bien dans la descente, mais ça commence à devenir dur... j'ai mal aux cuisses. j'ai l'impression de retrouver le mur du marathon. je n'avais pas eu ce genre de pb à la 6000D avant le 45è km, ça m'inquiète un peu de commencer à ramer avant le 32è. on termine un peu sur le bitume, j'arrive dans un petit village à 9h30, mais non ce n'est pas encore le ravito. je n'arrive à dourbies qu'à 9h47.
je ne me suis pas arrêté (ou presque) au 1er ravito, je m'arrête à Dourbies durant 6 longues minutes. je prends mon temps pour manger 1 barre de céréale, 1/2 banane, 1 poignée de raisins secs, 3 ou 4 verres de maxim. je sais que les 15 prochains kms avant Trèves vont être longs, je mange et je bois en conséquence. erreur... au lieu de tout mettre dans mon ventre, j'aurais mieux fais d'en garder un peu dans le sac à dos...
malgré la descente, j'ai à peine dépassé les 9 kms/h, c'est assez curieux, je suis allé à la même vitesse dans la montée que dans la descente!!! et j'ai qd même forcé, le cardio à 173 de moy!!! il y a peut être une erreur qque part? en tout cas je suis sorti de mon tableau-de-marche-à-la-con, de 8'. je ne peux m'empêcher de penser que je vais approcher les 8 heures : après tout, je viens bien de faire la moitié du parcours en 3h47 !!! mais je n'y fais pas trop attention, car je commence à me douter que je ne rentrerais jamais sous les 8h16', je suis tout entier concentré sur : terminer!
je fais qques étirements, fais le plein de mon camel bak, et c'est reparti pour de nouvelles aventures.
9) Dourbies-Trèves
dès la sortie de Dourbie, ça ne va plus du tout. j'ai mal aux cuisses, je n'arrive plus à avancer. et je commence à marcher avant le 35è !!! de tps en tps, je ne peux pas m'en empêcher, comme qd je me suis pris le mur du marathon, il me faut marcher...
c'est dommage, les genoux allaient bien. les cuisses me lâchent... j'ai aussi mal à la plante des pieds, et l'épaule gauche commence à me lancer : j'ai des tendinites chroniques, mais je ne m'imaginais pas que ça allait m'handicaper pour la càp!!! petit détail qui tue : mon camel bak qui fait flic floc, je n'ai pas vidé l'air. ça me tape sur les nerfs, je m'arrête et remet tout en place.
Il y a qd même presque 400m de D+ sur cette portion, mais uniquement des chemins vallonné, ça monte, ça descend... avec une longue descente sur la fin... et c'est dur. je me fais doubler par pas mal de monde. j'attend avec impatience une bonne montée, qui me permettrai de moins faire taper les articulations et les muscles...
Parmi les gens qui courrent avec moi, je ne trouve pas bcp d'écho à ma plaisanterie foireuse : "quand est ce qu'on arrive, Trèves de plaisanterie!"... bon, c'est la fatigue...
une descente bien raide dans les buis, les coureurs ralentissent pas mal, ça bouchonne un peu. je pourrais doubler en faisant le sauvage, mais je n'ose pas déranger les coureurs. la descente est longue, un randonneur pense bien faire en nous indiquant le ravito à 300m, nous arrivons à la route 500m après, plus 500m de bitume...
Enfin, ENFIN je vois arriver le ravito de Trèves. Il y a un point de contrôle : bip-bip. je regarde ma montre, bien que je m'en foute un peu du chrono, maintenant... 12h03 : je viens de mettre 2h16 pour faire 14,8 kms, la moyenne chute!!! ;-) c'est confirmé par le cardio : 160 de moy, je me suis un peu laissé aller!! et je dépasse mon tableau-de-marche-à-la-con de 1 heure!!!
10) doutes...
je n'ai plus qu'une seule idée en tête : FINIR. honnêtement, à ce moment là de la course, je ne vois pas comment, je suis assez pessimiste sur mes chances de terminer. je suis à peu près dans l'état de la 6000D à l'arrivée, si ce n'ets pire, et il me reste 20 bornes à courir! en plus de ça, si j'en crois ce qu'on me dit, ce sont les PIRES!
ok, je relativise : je n'ai pas de douleur aux articulations. juste un peu mal à l'épaule, et à la hanche gauche. pas de pb d'ampoules ou de saloperies comme ça. et puis basta, je verrais bien, je terminerais en marchant, à cloche pied s'il le faut!!
je prends mon temps pour bien boire. trop??? je ne mange pas trop, j'ai un peu mal au bide. je décide de mettre toutes les chances de mon côté, je ne suis plus à 10' près, et je vais me faire masser, clopin-clopant. qd le kiné me demande : "qd est ce que vous voulez repartir?" je répond, très assuré : "le plus vite possible". tiens, c'est moi qui ai dit ça?
et après seulement 6' au ravito, massage compris, c'est reparti!
11) Trèves-Cantobre
ça commence par une montée bien raide, c'est pile-poil ce à quoi je rêvais depuis un bon moment. Erreur, malheureux! Je ne sais pas trop ce qui m'arrive, j'ai envie de vomir et je n'arrive pas à forcer en montée. gasp, manquait plus que ça!
un gars m'annonce que je suis 504è : il est là depuis le passage du 1er? qu'importe, je sais que je ne terminerais pas à cette place là. je me fais encore doubler, mais un peu moins que sur le plat.
depuis un petit moment, j'ai une douleur sous la malléole, sur la face interne du pied. comme une tendinite. j'essaie de ne pas trop plier le pied dans ce sens, pour ne pas tirer vers le tendon. mais ça me fait vraiment très mal. de plus en plus mal. ça y est, je vois mon abandon qui approche. on ne se relève pas d'une tendinite. peu avant la fin de la montée bien raide, je n'y tiens plus. Je m'arrête, enlève ma chaussure pour examiner ce pied. quelle ne fut pas ma joie de découvrir une grosse épine, plantée bien profondément, et qui me faisait mal à chaque titillement... je l'arrache joyeusement, déclenchant une petite gerbe de sang, avec le sourire ;-)
un peu plus tard, je me dis que je ne suis pas si mal que ça, en doublant un gars assis sur un cailloux, le visage enfoui dans les mains... je fais de micro-pauses de tps en tps, mais je m'interdis de m'asseoir, je ne suis pas sur de me relever. en effet, je sens mes muscles (mollets, cuisses) tout prêts à se contracter... le bide va mieux, je n'ai plus envie de vomir. ouf.
après la montée, on court sur un gd plateau tout pelé, avec des ondulations mortelles : on se motive pour aller jusqu'à la prochaine. Je sais que je vais arriver à une descente craignoss' sur cantobre. mais à chaque fin de colline, on en découvre une autre derrière... c'est interminable...
il y a bcp de plat, mais je ne peux pas m'empêcher de marcher, assez souvent. et c'est à ce moment que j'entend un jovial "salut mathias, ça va?", et jano me ratrappe. oui oui c'est la grande forme, pourquoi, j'ai pas l'air??? ;-)
je prends le wagon en marche : c'est rigolo, j'ai l'impression de ne pas manquer d'énergie, c'est juste que ça fait mal... on papote tranquillement : à la vitesse où on va, on ne manque pas de souffle, ça va...
jano est peinard, à son allure de croisière. il est fatigué, mais n'a pas mal. ça va, peinard. il pense peut être rentrer en moins de 9h. je sais que je terminerais derrière, mais j'essaie de profiter du wagon le plus longtemps possible. les lignes droites, c'est dur. et je craque après 15 ou 20', je m'avoue vaincu devant mon épaule, qui me fait vraiment trop mal si je ne fais pas de pause. je le laisse donc partir, et continue à mon rythme... hâché ;-)
et c'est une vraie délivrance de trouver la descente tant attendue. Oh oui oh oui, c'est bon.
j'aime bien les descentes, même si là je ne suis pas sur de pouvoir amortir les chocs. il va y avoir de la casse dans cette descente! Je double des gens, qd je peux. certains passages délicats occasionnent des bouchons, encore!!!
quasi d'en haut, on aperçoit, en face, un petit village, qui surplombe un "trou". je pense que ce village est cantobre, mais alors nous allons devoir remonter tout ça? arg...
à la fin de cette "mortelle" descente, on aperçoit cantobre. on doit remonter un peu dans un champ, il y a des bâtiments. le bruit court que le ravito est là, au fond du trou. je prie pour que ce soit vrai, je n'ai aucune envie de remonter vers le village en surplomb.
14h18 : ouf, c'est bien le ravito. j'y retrouve jano, tout sourire. Sauf que les 9h, c'est grillé!!! je viens de courir 10 kms en 2h15, je suis un SGPAO (super-GPAO) !!! cardio à 160, au ralenti.
je m'asseois sur le muret et bois 2 verres de maxim. ça fait du bien. Un peu de coca aussi. par contre, je n'arrive pas à manger. pas le goût. 5' plus tard, je vois jano repartir. ça me motive, et zou c'est parti! Plus que 10 kms!!!
12) Cantobre-Nant
vu le temps que je viens de mettre pour faire 10 kms, je ne me fais pas d'illusions sur les 10 derniers. ils doivent être mortels... on fait un peu de bitume. je n'essaie même pas de suivre jano. je marche de tps en tps. et on attaque la violente montée sur Martoulet. je pousse que mes genoux avec les mains. oh-hisse. ça avance... je fais l'élastique, mais je reste grosso modo avec les mêmes personnes.
on nous annonce le sommet (la ferme de martoulet) à 500m. c'est un faux plat montant, que c'est dur. et la ferme ne vient pas... enfin, à 15h14, on bascule de l'autre côté. il me reste 46' pour passer sous les 10h...
je me remet à courir, très motivé. j'en ai bien besoin. c'est encore un chemin exaspéremment long, qui n'en finit plus de serpenter entre les arbres. c'est dur, il faut relancer en permanence. il est où ce roc nantais? elle est où cette descente? j'interprète chaque gros rocher comme un signe positive, qui me signale le roc nantais et la bascule de l'autre côté. mais c'est long à venir. et puis soudain, l'espoir : on entend la sono de l'arrivée. ça veut dire qu'on va bientôt descendre. je sais que la descente fait 2,5 kms, une bricole quoi.
encore un peu de plat dans la forêt, et la descente commence, sérieuse. par respect pour les autres coureurs, je ne double pas. pourtant ça me démange... ça bouchonne, les coureurs ont raison d'être prudents, on se fait vite mal, vu l'état dans lequel on est...
ça y est, on débouche de la forêt, on longe un mur... ça remonte encore un chouia, on passe une rivière. je sais qu'il ne me reste plus que 500m, mais ça ne va pas trop. je marche 50m, pour être sur de pouvoir passer la ligne en trottinnant, sans m'évanouir ;-)
un coureur m'encourage au passage : allez mon gars, on est arrivé. c'est chouette. la course est tellement dure, que personne ne regarde le classement. on n'en a strictement rien à faire de terminer devant ou derrière. on veut juste terminer...
13) Arrivée
allez, l'arrivée. je commence à prendre mon pied, avec tous ces spectateurs qui applaudissent... et enfin, la ligne d'arrivée... un sourire décontracté, style "trop facile", pour ma copine qui prend une photo en m'encourageant. et je passe la ligne, ENFIN!
je ne sais plus trop où j'habite. je ne comprend pas le type qui me demande de passer la puce devant le contrôle. agreu. je vais boire un coup. Pas manger, ça ne paserai pas. 1 verre de coca, 2-3 verres d'eau. je titube en direction des kinés. il y a la queue. je m'asseois pour attendre. erreur : je n'arrive pas à me relever. il faut que qqun m'aide. dès que je force un peu, ça déclenche une crampe. aie.
je me met pieds nus, m'étend sur une table : c'est la seule position dans laquelle je me sens bien. détendu. la joie d'y être arrivé est immense, et je la savoure tranquillement, je reste comme ça 10'
mes potes me chambrent, je pensais arriver avant 14h30 ;-) pas de trace de jano, qui est arrivé 6' avant moi. olivier a mis 9h, en étant immobilisé à Dourbies à cause d'une entorse. Chapeau. julien a abandonné au 32ème. les copains sont pressés, l'attente est longue pour les kinés, on décide d'y aller.
14) récup'
je me déplace à petits pas, pour accélérer le mouvement on m'emmène en voiture jusqu'aux douches. chaudes!!! ça va être le pied!!! hélas, ce n'est pas vraiment le pied : au bout de qques mns, je me sens tourner de l'oeil, je m'asseois précipitamment pour ne pas perdre connaissance. ouch, ça calme. je me relève avec difficulté, et rebelote, je me relaisse tomber. ça commence à m'inquiéter, d'autant plus qu'une envie de vomir me tombe dessus : je me vois bien appeller à l'aide, incapable d'ouvrir la douche moi-même...
finalement, j'arrive à sortir de la douche, et même à monter dans la voiture tout seul!!! ;-)
je ne touche pas à mon repas, je bois juste un peu. c'est dommage, j'aurais bien aimé profiter de ces moment de détente après course, à regarder les autres arriver et à les encourager. je n'ai même pas le temps de revoir jano, je n'aperçoit aucun zanimal, et on part à 17h.
heureusement que je n'ai pas à conduire : j'ai déjà bcp de mal à trouver une position qui ne provoque pas de crampes, à l'arrière!!! il parait que j'ai un teint cadavérique, ça ne présage pas un bon voyage jusqu'à grenoble : la dernière fois que ça m'est arrivé, j'ai passé la soirée entre le canapé et les toilettes ;-)
finalement tout se passe bien, je roupille un peu dans les bouchons jusqu'à montpellier et sur l'autoroute. j'ai un peu récupéré le soir, j'arrive à manger un peu de gratin dauphinois et un yahourt, je peux prendre le volant pour faire valence-grenoble.
j'arrive chez moi à 22h, 1h plus tard je tombe comme une masse pour une bonne nuit de récupération. et dès le lendemain, je n'ai quasiment plus de courbatures. je peux courir, pas de problème. nickel.
15) bilan en vrac
- trop bon, j'ai fini.
- je m'en fous du chrono. c'est sans doute la 1ère fois que je m'en fous à ce point. incroyable comme je m'en fous.
- mon tee shirt obélix est foutu. bouh...
- des regrets de n'avoir pas pu rencontrer la ménagerie plus de 15".
- les templiers, c'est dur, vraiment dur. je ne sais pas ce qui se passe sur les 20 derniers km, mais y'a un truc. pour 10kms de plus que la 6000D, ça n'a rien à voir.
- je n'arrive pas à comprendre ce qui m'est arrivé. j'ai pourtant eu l'impresion de partir très très tranquille, et de craquer avant d'avoir pu bourrer un peu. je pense que j'ai des difficultés dès que le parcours est plat : je rencontre alors les mêmes problèmes que sur marathon. ou alors, peut être ai je juste eu un problème de digestion. ou alors, il s'agit peut être juste du parcours, qui est bien plus dur que la 6000D.
- satisfaction globale : je n'ai pas eu de gros pb, pas de douleur inquétante, les genoux ont tenu. je ne m'explique pas ce phénomène : j'ai plus mal aux genoux quand je suis assis à table avec les pieds sous la chaise, que quand je fais les templiers. mystère...
- faudrait que j'arrête de tomber dans les pommes après les courses, ma copine me regarde bizarre. ;-)
- je préfère quand même les paysages montagneux de la 6000D ou de belledonne 2000.
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