Récit de la course : La Transbaie 2005, par ORTEIL
L'auteur : ORTEIL
La course : La Transbaie
Date : 19/6/2005
Lieu : Saint Valery sur somme (Somme)
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Distance : 14km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Yes ! On est devenu des vraies "Baie-tes de Somme"(19/06/2005)
car il fallait les soulever ces Baskets remplies d'eau, de sable et de limon qui sentaient fort la marée (ma voiture s'en souvient encore...).
Ha ! quelle superbe et terrible épreuve :
- D'abord l'arrivée à St Valéry sur Somme où vous êtes aiguillés sur des parkings qui vous éloignent de 1 à 1,5km de la ligne de départ et où il faudra attendre longtemps le petit train à vapeur aux wagons de bois et sièges vernis de "3ème classe".
- Ensuite la remise des dossards étanches avec puce et antenne incorporées et du couteau de survie (au cas ou quelques requins seraient restés prisonniers dans les trous d'eau...)
- Et puis la saturation complète des réseaux téléphoniques mobiles qui a empêchée les retrouvailles des coureurs perdus parmi les 5000 inscrits et leurs accompagnateurs. Malgré les annonces successives faites au micro pour inciter les "orteils égarés" à se retrouver sous le porche de la Gare, l'équipe n'a pu se regrouper au complet avant le départ. Martine, Alain, Christine et Ian se sont croisés; Patricia, Riccardo, Jean-Claude et J-M se sont retrouvés, après quelques péripéties téléphoniques, dans un coin à l'ombre.
- Après il a fallu patienter en plein soleil en attendant la marée basse et la sécurisation de la course (balisage, mise en place des postes de secours et du ravitaillement...). Heureusement que l'animateur a su distraire la foule des participants jusqu'aux trois coups de sifflet (de la vieille loco) annonciateurs du départ.
L'hélicoptère de la gendarmerie en vol stationnaire au dessus n'a pas réussi à ventiler suffisamment les coureurs qui devaient mendier de l'eau aux spectateurs installés à leur fenêtres.
- Enfin vers 15h00, après une heure d'attente, le départ fut donné, libérant un flot impressionnant de participants, du Kenyan venu pour "la Gagne" jusqu'aux "déguisés" pour le "Fun", tous étaient pressés d'aller respirer la brise du large. Mais avant de pouvoir mettre un pied dans la vase, il fallait encore faire une grande boucle dans la ville et le long de la digue, dans un épais nuage de poussière brûlante soulevée par ceux qui étaient devant.
Quand la Baie fut en vue, les premières difficultés apparurent aux yeux des novices, à qui on avait oublié de leur parler de Verdun et de la guerre des tranchés; il y avait même des historiens qui disaient que "ça tombait comme à Gravelotte"!...
Donc en résumé, c'était un parcours glissant, semé d'embûches avec une succession de trous d'eau, de ruisseaux ou rivières selon la profondeur et la largeur, de sables plus ou moins mouvants; des parties sèches alternant avec des parties humides, garantissant une bouillasse très collante aux chaussures qui finissaient par peser des tonnes. On voyait même des paires de chaussures dépareillées coincées dans la vase ou abandonnées sciemment comme "de vieilles chaussettes" par leur proprio devenus subitement adeptes du "bare foot"... Quel élan de bravoure pour tous ces amateurs de sensations fortes, jeunes et vieux (l'un d'eux avait 81 ans) désireux de vaincre cette nature hostile quand on la provoque (et si belle quand on la contemple au coucher du soleil.../ oh le poète romantique, et tout ;o) )
Quelle solidarité aussi, avec toutes ces mains qui se tendaient pour vous secourir d'un enlisement fatal jusqu'aux genoux. Quelle générosité des premiers arrivés au ravito du Crotoy et qui tendaient une bouteille d'eau aux retardataires qu'ils croisaient sur le chemin du retour !
Quelle hargne et désir de remporter une victoire sur eux-mêmes de ceux qui refusaient d'écouter les commissaires de courses qui les autorisaient à couper pour diminuer la distance !
Quelle ambiance et quel spectacle auto-générés par la bonne humeur et le sens festif des participants. Un vrai bonheur partagé qui fait oublier toutes égratignures ou douleurs / les bienfaits thérapeutiques aussi des bains de boue peut-être ,ou des jets d'eau improvisés sur la fin du parcours par des spectateurs admiratifs ?...
- Peu avant 16h00 c'était l'arrivée du premier Kenyan, en moins d'une heure ! et puis après ce fut celle de Patricia en 1h45'42'' , et puis de Jean-Claude, et Riccardo, Martine, Jean-Marc, Alain, Christine et Ian pour qui ces 15 km endiablés le changeaient du 8 km pénard de Garches...
- Après on n'avait plus qu'à rejoindre sa voiture avec le sac du réconfort du coureur et la médaille offerts à l'arrivée, et enfin se laver avec les moyens du bord pour ne pas ruiner les coussins et empester l'habitacle...
Devant l'embouteillage qui se créa très vite pour rejoindre les autoroutes, 2 voitures seulement prirent la direction opposée sur une petite départementale délaissée qui rejoignait la côte en direction de Cayeux, Eu/mer, Onnivalt pour aboutir vers 18h30 à Ault où Patricia et Riccardo prirent un bain salutaire (mais vivifiant : 17°), tandis que Jean-Marc (reconnaissant) allait rendre hommage à son patron "retired" qui l'embaucha en 1969.
Enfin cela se termina dans un bon restau autour de fruits de mer arrosés d'un petit blanc sec mais fruité de Gironde. J'ai oublié de parler de la sangria qui nous a aidé à "refaire le monde" à 3, pour qu'il soit meilleur et tourné vers les loisirs. Elle n'est pas Belle la Vie ? En bref, et après coup, on a aimé La Transbaie et à 1H30 du matin, on était à la maison , fatigués mais contents / JM
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