L'auteur : La Tortue
La course : Tribreizh
Date : 14/6/2009
Lieu : Sizun (Finistère)
Affichage : 1883 vues
Distance : 102km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
CR Tribreizh 2009.
Le Tribreizh est un triathlon format half Iron Man (1.9, 90. 21) qui se court dans les monts d’Arrée (finistère) dans un site magnifique autour du lac de Sizun qui est un lac artificiel crée après la sécheresse de 1976. Un barrage sur l’Elorn a alors été construit afin de former un réservoir d’eau potable pour la ville de Brest située en aval. Voilà pour les notions élémentaires de géographie;-))
Ce sera mon premier tri de l’année. C’est un objectif club et même si la date ne m’arrangeait pas du tout (communion de mes enfants la veille !), j’ai maintenu mon inscription. En effet, vis-à-vis de mon Président, Didier, qui est un vieux pote et de l’entraineur, Rodolphe, qui s’est donné beaucoup de mal pour nous préparer correctement, je ne me voyais pas déclarer forfait. Plus de 60 concurrents sur les 323 au départ viennent de mon club du Tri club nantais. Inutile de vous dire que dans le parc à vélo, on ne voit que du orange partout, d’autant que les dirigeants nous ont offert à tous un t-shirt spécial pour l’occasion !
Mon objectif sur ce tri est de figurer correctement vis-à-vis du club, mais sans non plus trop me cramer, car dans 8 jours j’ai les 280 km de l’Ardéchoise vélo marathon qui m’attendent et que surtout l’objectif majeur de triathlon pour cette année est l’Altriman le 21/07. Aujourd’hui, c’est un peu une répétition générale pour l’équipement et l’alimentation. Je vise donc entre 5h30 et 6h. Ainsi, après un samedi bien chargé par une matinée de travail assez lourde puis par la communion de mes deux derniers, je me lève à 4h, récupère un copain de club (Jacky) et taillons les 300km de route pour arriver à 7h30 sur place. Je suis déjà fatigué ;-)
La récupération du dossard est facile et très bien organisée. Je découvre le site qui est magnifique au bord du plan d’eau. Il fait frais, et un peu gris mais la journée s’annonce sans pluie.
Je me fais une petite sieste de 15’ et je me décide enfin à monter mon vélo. Je n’arrive au parc à vélo que tardivement, et la photo de groupe me retarde encore ; ce qui fait que j’ai juste le temps de me préparer. Heureusement, comme à mon habitude, je me suis fait un petit listing des choses à faire, comme ça pas de stress et pas d’oubli.
Le brieffing est long car le speaker qui est apparemment une vedette locale annonce sa retraite et un petit hommage bien sympathique lui est rendu. Je commence à étouffer dans ma combi et il me tarde de me mettre à l’eau.
9h15 : pan, c’est parti pour 2 boucles de natation avec sortie à l’Australienne.
C’est pas évident de placer sa nage dans un tel foutoir, mais je commence à m’habituer à ces départs natation. Arrivée à la première bouée, je me trouve bien essoufflé, à cause de la bagarre qu’il faut mener pour garder sa place et se faire un peu respecter ! Ensuite, je décide de passer sur un rythme beaucoup plus lent et coulé quand je le peux et que la densité de nageurs le permet. Retour à la plage, j’arrive à nager correctement, mais je ne vois pas les bouées qui sont beaucoup trop loin pour mes p’tits yeux. J’ai la très désagréable sensation de nager en zig zag. Fin du premier tour, un coup d’œil à la montre : 17’, j’ai bien tourné. Ca repart pour le deuxième tour, je suis de plus en plus à l’aise, même si le passage des bouées reste un moment chaud et délicat. Toujours ce sentiment de nager en zig zag car je ne vois pas les bouées, mais je suis le flot des autres et me voilà « déjà » de retour sur la plage, pas fatigué du tout. Chrono officiel : 1900 m en 34’50. Soit 1’50 au 100 m ! C’est ce que j’avais mis l’an dernier au CD de la Baule pour faire 1500 m. Je sais que c’est toujours difficile de comparer les temps en triathlon car les conditions de nage et les distances sont très variables, mais je me rends quand même bien compte des progrès réalisés dans cet exercice qui était ma bête noire quand j’ai commencé l’an dernier (merci coach Rodolphe !).
Transition sans histoire : 2’30, même si je perds un peu de temps à mettre les manchettes car je trouve qu’il fait un peu frisquette.
Et zou, j’enfourche mon fidèle destrier à roulette. C’est parti pour 2 tours de 45 km chacun.
http://www.openrunner.com/index.php?id=300174
Normalement, le vélo, c’est mon « point fort ». Disons, plus humblement que c’est là que je suis le moins mauvais ;-) Mais, les premières sensations en vélo sont très mauvaises. Je n’ai pas de jus dans les cuisses. Mais ??? Je double du monde déjà ? Je ne comprends pas tout de suite, j’ai l’impression pourtant de ne pas avancer (25 km/h, et encore, bien péniblement !). Je ne m’en rends pas compte tout de suite, mais la raison est simple ; nous sommes globalement sur un faux plat montant jusqu’au village de Comana avec un revêtement pas terrible qui ne rend absolument pas.
Nous arrivons sur une belle route bien lisse et droite avec de belles lignes droites et je commence à prendre de la vitesse. Mon bicloo commence à filer comme le vent et je double encore ! Arrive alors les difficultés. Il s’agit de 3 belles bosses, pas très pentues (3 à 5% à vue de nez), mais assez longues. La première passe bien, avec un beau revêtement et je monte assez en puissance. Au sommet, je rattrape Didier puis Jean, 2 gaillards beaucoup plus forts et aguerris que moi, ce qui me laisse à penser que j’ai fait une bonne natation et que je n’avance pas si mal que ça en vélo malgré mes sensations pas terribles du début. Après une très longue descente hyper rapide, un virage serré bien signalé par les bénévoles et on attaque la deuxième bosse. Sur un revêtement très abimé, le vélo « saute » beaucoup. Pas évident dans ces cas là d’avoir un pédalage efficace. Comme me l’a appris le Lapin, j’alterne les parties en danseuses sur des gros développements et les parties assis. Cela sollicite des fibres musculaires différentes et c’est vraiment très efficace quand on commence à maitriser la technique en danseuse, où il faut juste soulever un peu la jambe et laisser tomber l’autre pour qu’elle se repose. Je suis pratiquement le seul à me mettre en danseuse. Tous les autres triathlètes sont assis et montent même parfois sur les prolongateurs, à 15km/h ! Franchement, pour les super forts je ne dis pas, mais à notre niveau, je ne vois pas l’intérêt de rechercher l’aérodynamisme à cette vitesse là.
La descente est beaucoup plus courte et arrive la troisième bosse, la plus longue, qui monte en plateau pendant 6 km environ, avec des pourcentages parfois un peu plus marqués. Là encore, le revêtement n’est pas terrible et je gère mon effort sans trop me cramer. Je négocie prudemment la descente gravillonnée suivante et je me méfie beaucoup dans le virage annoncé comme dangereux au briefing. Effectivement, il vaut mieux être prudent. Ensuite, pour finir la boucle, il reste quelques km de plat pour retourner au plan d’eau. Je n’ai aucune idée de ma vitesse moyenne car mon compteur est en rideau, mais un coup d’œil à ma montre me laisse à penser que je suis en avance sur mon prévisionnel de 3h en vélo.
Et zou, c’est repartit pour un tour. Je récupère un bidon d’eau claire au ravito très bien organisé. Et je ne me fais pas surprendre par les premiers km en faux-plat ! Côté alimentation, j’applique la même tactique qu’à Embrun, savoir 1 barre + 1 gel tous les 20/30 km + mon bidon d’1l de boisson énergétique (mélange hydrixir + caloreen). Je me force à peu à boire et à manger car il ne fait pas chaud et je n’ai pas la sensation de soif.
Maintenant que je connais le parcours, il est beaucoup plus facile de gérer les efforts dans les bosses et cette deuxième boucle semble passer très vite. Je résiste à l’envie de me défoncer sur le vélo car je n’ai pas envie de m’écrouler derrière en CAP. Je cherche donc à bien enrouler les pédales et à dépenser le moins de forces possibles. Les positions en vélo sont bien établies maintenant. Je suis avec quelques gars que je double sur le plat et les descentes et qui me repassent tranquillement dans les bosses. On s’encourage mutuellement et arrive (déjà !) le parc à vélo. Temps officiel vélo : 2h50’29 », soit 31.32 km/h. C’est pas trop mal, pour un parcours un D+ que j’estime à 1000m environ, même si j’aurais pu aller plus vite en me défonçant un peu plus. Mais, l’objectif comme l’a rappelé le coach au dernier entrainement est de faire une performance globale et il est surtout de ne pas m’écrouler en CAP, ce qui m’arrivait l’an dernier lors de mes premiers tris.
Transition 2 : no problem, grâce aux lacets magiques, je gagne du temps !
Dès la sortie du parc, je trouve mon rythme et j’arrive à poser une foulée correcte. Là encore quel progrès par rapport à l’an dernier où j’avais l’impression de courir avec des chaussures de ski. Surement le fait d’en avoir gardé un peu en vélo et l’expérience qui commencent à rentrer. Au bout d’1km, ma vessie n’en peu plus, il faut que je fasse une petite pause pipi ;-)
Le parcours de CAP est SUPERBE. Il suffit de faire tout le tour du lac par un petit chemin, bucolique, rendez-vous des promeneurs de dimanche de la région.
Les 2 premiers km sont très roulants. On peut même courir sur le côté du chemin dans une herbe bien verte et fraichement tondue, un vrai bonheur ! Ensuite une petite côte pour arriver au ravito 1 et récupérer le bracelet comptabilisant les tours. Les bénévoles sont hyper sympa et encouragent tous les concurrents du plus rapide au plus lent ! A nouveau 2 km relativement roulant, mais un peu plus accidentés, puis le passage sympathique au bord d’une plage où pique niquent les gens du coin en repos dominical. Ca sent bon la merguez grillée et l’ambiance y est sympathique. Evidemment avec ma trifonction « la tortue », je m’attire la sympathie des foules, et je ne manque pas de faire quelques facéties ;-)) Après le ravito 2, les 2 km suivant sont en sous bois, avec de toutes petites côtes et des descentes rigolotes et « techniques » où il faut bien regarder où l’on met les pieds, même si les organisateurs, comble de l’organisation et du souci du détail ont peint les cailloux et les racines les plus piégeuses avec de la peinture orange fluo. Le vieux traileur de grand chemin que je commence à être, habitué à bien pire, s’amuse beaucoup à voir certains triathlètes tout fragiles très peu à l’aise dans ce genre d’exercice. A un moment, on passe carrément sur un bras du lac par une passerelle flottante en bois. Très curieuse sensation en courant là-dessus, car sous l’effet des autres coureurs la passerelle ondule de façon aléatoire et on à parfois l’impression de marcher sur l’eau ;-). Un dernière bosse bien raidasse nous ramène sur la route du barrage et le dernier km tout plat, ramène au parc à vélo. Le tour fait donc 7 km, et hormis 500 m de bitume environ, tout est sur chemin, et c’est génialissime ! Mes genoux apprécient !
J’ai fait ce premier tour en 35’ sans trainer, mais sans forcer trop non plus. J’attaque le deuxième dans le même état d’esprit. Je le boucle en 35’ environ aussi. Le soleil est bien sorti maintenant, j’ai bien chaud et je pense donc à bien tremper ma casquette dans les bassines d’épongeage situées à chaque ravito comme me l’a appris le toutou il y a des années ! Un rapide coup d’œil à ma montre, me laisse espérer une arrivée en moins de 5h15 si je maintiens le rythme. Je décide même d’accélérer un peu pour le dernier tour. Tout se passe bien pendant qq km et puis d’un coup, dans les petites bosses, j’ai les jambes très dures, et je monte très péniblement. Contrairement à mon habitude, je n’arrive plus à relancer fort dans les descentes. C’est la panne sèche ! J’ai mal au ventre depuis maintenant plus d’un tour et je ne me suis plus alimenté depuis la fin du vélo. D’habitude, je ne mange jamais en CAP, mais là, il y a quelque chose qui n’a pas du bien passer ou peut être n’ai-je pas assez bu et que je n’ai pas bien assimilé tout ce que j’ai mangé sur le vélo. Je lève un peu le pied sans cependant m’écrouler. Sur la digue du barrage, j’arrive même à doubler quelques concurrents, pour finir avec les cuisses un peu dures quand même en 5h15’20’’, soit 1h46 pour faire le semi. Je fais une meilleure CAP que d’habitude, mais je regrette un peu cette petite baisse sur les 3 derniers km car j’aime bien finir plus vite que je n’ai commencé. Cependant, l’objectif haut des 5h30 est pulvérisé, que demandez de plus ;-)
Classement officiel, pour info, 138ème au général, 9ème en V2 !
Je retrouve les TCNistes déjà arrivés et j’accueille ceux qui arrivent après moi. Je me fais ensuite une petite récupe en brasse et en dos dans les eaux limpides du lac, ça me sert en plus de douche ;-)) C’est très agréable !
Le temps de ranger tout mon matériel et de me changer, et arrive Jacky que je dois ramener sur Nantes. On prend donc congé des autres TCNistes, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil sur le site qui est décidément superbe !
Au bout de 15’, j’ai les yeux qui se ferment tout seul ! Un petit stop et une petite sieste de 15’ s’imposent avant de reprendre la route ! 19h30, nous sommes de retour à Nantes ! ça nous a fait une bonne journée quand même ;-)))
Je terminerais en félicitant et en remerciant l’organisation et les bénévoles de ce tribreizh qui est une épreuve magnifique et remarquablement organisée ! Dommage qu’il n’y ait pas plus de public sur le bord de la route en vélo, mais il est vrai que le parcours traverse très peu de village !
Kenavo les poteaux !
Bien amicalement,
La tortue
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4 commentaires
Commentaire de binoclard posté le 15-06-2009 à 19:53:00
Bravo pour ta perf. surtout sur un parcours Vélo pas si évident que cela.
Je voulais aussi le refaire cette année, mais je me suis pris trop tard par rapport à la liste principale.
Encore Bravo et Bonne récup.
Kenavo ar wech-all
Commentaire de CROCS-MAN posté le 16-06-2009 à 13:51:00
Toujours admiratif de cette discipline, un grand BRAVO pour ta perf et merci pour ce récit très vivant.
Commentaire de bigpeuf posté le 16-06-2009 à 17:55:00
BRAVO POUR TA PERF !!
POUR L'ALTRIMAN, C'EST DU 17 AU 19 JUILLET ?
JE FAIS LE CD LE DIMANCHE MOI.
A BIENTOT
A+
LE BIG
Commentaire de binoclard posté le 16-06-2009 à 22:43:00
Bravo pour ta perf. surtout sur un parcours Vélo pas si évident que cela.
Je voulais aussi le refaire cette année, mais je me suis pris trop tard par rapport à la liste principale.
Encore Bravo et Bonne récup.
Kenavo ar wech-all
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