Récit de la course : Trail de Vulcain - 49 km 2004, par etiennef

L'auteur : etiennef

La course : Trail de Vulcain - 49 km

Date : 22/2/2004

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 6935 vues

Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Voici mon CR perso du Vulcain.

Samedi 21 Fevrier Nous sommes quatre, confortablement assis dans le carrosse allemand de Joel nous dirigeant vers le massif central et la petite bourgade de Volvic bien connue pour son eau pour participer au trail du Vulcain : 49 km ou 29 km au milieu de la chaîne des puys avec l’ascension du Puy de dôme comme clou du spectacle pour le parcours long. Chacun avec ses motivations personnelles et son état de forme a sa propre façon d’envisager la course. Joel met l’accent sur le VTT pour ses objectifs du printemps et c’est surtout pour faire une course sympa en moyenne montagne et peut-être dans la neige qu’il s’est laissé tenté. Yannick, après sa Desert-cup en Novembre a levé le pied et reprends l’entraînement depuis quelques semaines pour être aussi prêt pour ses premiers raids avec Joel au printemps. Ex-résidant de Clermont-ferrand, il ne pouvait simplement pas ne pas être de la fête. Perrine, plus habituée au semi-marathon et récemment aux raids SFR s’est laissée tentée pour cette aventure toute nouvelle. Nos conversations sur des raids ou trails un peu extrême ne la rassurent pas vraiment et malgré nos conseils et tentatives pour présenter une image bucolique de ces courses, elle ne cache pas une petite inquiétude. Je suis pour ma part sur la fin de ma préparation pour la Mauritanienne Race 200 et après quelques sorties en solo de plus de 6h pendant l’hiver, j’ai pensé qu’il serait sympa de finir cette préparation par une belle course en montagne dans la neige. Ma tactique et simple, aller assez lentement sur le plat pour ne pas risquer la blessure musculaire mais courir au maximum même dans les faux plats assez pentus.
Dimanche 22 Fevrier, nous sommes fin prêts pour affronter les difficultés du parcours. Le temps est relativement clément sans être ensoleillé mais nous savons que la boue rendra le parcours sélectif. Une petite discussion avec Philippe, un collègue raideur dans le sas de départ et nous voilà partis, chacun gérant sa course à son gré dans la montée plus ou moins roulante vers le puy de la Nugère. Nous ne reverrons Perrine qu’à l’arrivée et après quelques kilomètres, Yannick est parti en éclaireur, je le suis à quelques dizaines de mêtres et Joel est un poil derrière. Je parviens à suivre à la lettre ma tactique jusqu’à un premier gros raidillon avant le puy. Là inutile d’envisager la course, la conjonction de la pente avec la boue rend même la montée à la marche difficile. La descente sur cette portion que nous empruntons au retour promet d’être périlleuse … Une petite descente après le puy et la montée se poursuit. Je parviens à rattraper Yannick sur une portion de faux plat montante. Jusqu’au Puy de Dôme nous courrons soit ensembles soit distancés de quelques dizaines de mètres selon nos manières respectives de courir. Je suis complètement réglé sur le rythme que j’ai mémorisé pendant mes sorties longues et accélérer de simplement 1km/h me fatiguerait probablement beaucoup plus vite. Yannick et moi passons le cut de la bifurcation après 2h20 et Joel le passe 5 minutes plus tard. Nous sommes tous assez proche de la limite qui s’est révélée assez difficile à respecter. Sur le chemin qui suit, nous croisons de nombreux coureurs qui ont choisi le mauvais côté et font demi-tour. Après 3h30 de course j’arrive au ravitaillement de mi-course au péage en bas du Puy de Dôme distancé par Yannick de quelques minutes. Il a commencé l’ascension et je refais rapidement le plein pour m’engager dans la montée peu raide au début. Je suis toujours très frais après avoir ménagé ma monture dans cette première moitié alors je me fais un peu plaisir en entamant cette montée à vive allure. Un peu de course par moments sur la route et je rattrape Yannick dans les premiers lacets du sentier des muletiers. Un petit coup d’œil très instructif au profil (le mien est bien gentiment enfoui dans la poche de mon coupe-vent qui est dans mon camel …), et je pars devant en pensant que Yannick me rejoindra dans la descente. En haut, les organisateurs ont prévu une petite boucle histoire d’admirer le paysage. Très bonne idée, sauf qu’il faut oublier l’idée du point de vue pour au moins être capable de suivre le balisage dans le profond brouillard. Le froid et le vent qui règne n’incitent pas non plus à la flânerie. Dans le début de la descente, je croise Joel qui en termine en poussant bien sur ses bâtons. Il m’encourage en me signalant que Philippe est juste devant. Là, je réfléchis un petit peu : ça me ferait plaisir d’aller le chercher et de toute façon, j’ai de très bonnes jambes et envie de me défouler un peu. J’en ai probablement encore pour 2h30 de course alors, je peux au moins me faire 1h/1h30 à un rythme plus soutenu d’autant que la fin se fait essentiellement en descente. Donc, j’accélère sérieusement dans cette descente et rattrape Philippe au col. Je le distance dans le faux plat qui suit et poursuit mon effort. Ah quel bonheur d’être encore aussi frais à la moitié du parcours, il faudra que j’y pense pour les trails suivants J. Je continue donc à pousser et c’est d’autant plus agréable que je dépasse de nombreux collègues qui commencent à être en difficulté. Je poursuis sur cette lancée jusqu’au ravitaillement. Encore quelques montées à avaler dans une ambiance de fin du monde au milieu de brouillard et me voici au sommet du puy de la Nugère un peu entamé physiquement mais sachant qu’il ne reste plus qu’une longue descente. Je m’engage avec appréhension dans le fameux raidillon boueux. Finalement, c’est assez simple, il suffit de faire comme une descente sur la neige sans crampons : le talon bien enfoncé dans la boue et le corps en avant et ça roule. La suite est moins amusante, de cette descente en faux plat se révèle très longue. Le temps défile et j’essaie de m’activer pour finir en moins de 6h45. Je ne vois personne pendant de longs kilomètres et soudain un traileur sorti de nulle part chute d’abord juste derrière moi et me dépasse en trombe. Je découvrirai plus tard que c’est en fait Didier Bruyas un UFO émérite. Ah ben c’est sur avec ce temps, on ne voit pas bien le fameux tee-shirt. Je finis en 6h48 en 42eme position, heureux de mon temps surtout quand j’apprends que le premier a fini en 5h20. Perrine m’attends déjà douchée. Elle a fini en 4h50 le petit parcours ce qui est une belle perf pour un premier trail. Yannick me suit 15 minutes plus tard avec aussi une très belle perf et Joel arrive ensuite en 7h45 après une deuxième partie de course assez difficile.
Un petit post-scriptum à ce compte-rendu. Après la course de nombreux concurrents s’interrogent sur la longueur réelle de parcours. Après mesure avec mon curvimètre (pas aussi précis qu’un GPS mais quand même), je trouve que le long faisait en fait 55 km et le court 30 km. Les estimations de dénivelés positifs semblent à peu près exactes.


Etienne

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