Récit de la course : Trail du Petit Ballon 2009, par Loupi

L'auteur : Loupi

La course : Trail du Petit Ballon

Date : 15/3/2009

Lieu : Rouffach (Haut-Rhin)

Affichage : 1868 vues

Distance : 45km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Loupi, au Trail du Petit Ballon 2009

Rouffach, dimanche 15 mars 2009, 9h00...
Je suis parti relativement devant (je voyais tout près Christophe Malardé et David Pasquio dans leur beau T-shirt Exo-machin à 15 000 dollars...) en restant en dedans. Je me suis donc fait doubler de tous les côtés, mais je savais que je reprendrais tout ça dès que ça grimperait. Pour ce qui est de l'allure, je m'efforçais de ne pas dépasser 160 puls/min, mais je ne descendais pas non plus sous les 150. Au niveau sensations, ça allait très bien, j'ai bien couru la première grimpette à la sortie du premier village, avant Neuland. Pareil pour la montée goudronnée du premier petit ravito', N-D du Hubel, où je me sentais bien, tout en n'en faisant pas trop.

Du coup, comme on avait dit, je me suis laissé aller après ce passage-là, pour arriver à Osenbach en 1h05'. Nickel. (J'avais bu 3/4 du bidon Salomon, boisson neutre Maxim (celle que tu m'as offerte des Templiers), une gourdinette d'eau pure, mangé une demi-pâte de fruit Déctah' et un gel Squeezee.)

Là, le Garmin a fait des siennes, il s'est bloqué à 11,05 km, plus de GPS ni de FC... Couillon. Mais j'ai pensé à Coachy qui m'avait bien dit de courir à la sensation.

Ravito' expédié par Céline, ma meilleure amie venue pour l'occasion. Je repars donc d'Osenbach fin motivé, avec "Allumer le feu" dans les oreilles (oui, je sais, du Johnny...) !

La montée jusqu'au Firstplan m'a paru beaucoup moins longue que l'année dernière, où j'avais bien reçu dans le sous-bois. Là, j'ai couru tout le long, sans me mettre dans le rouge, sachant que l'important arrivait bientôt.

Petite baisse de régime tout de même dans le large chemin juste avant le Firstplan, mais je suis reparti de plus belle quand le chemin s'est raddouci. Jusque-là, tout va bien...

Je passe le sous-bois bien sympa et m'engage de nouveau dans ce large et lourdingue chemin avant Boenlesgrab. Là, passage à vide (environ 1h45' de course), je me fais un peu doubler, entre autre par un groupe dans lequel est la première femme, je m'accroche en me disant que mes parents sont au ravito' et que je vais enfin attaquer ma partie préférée du trail... Ca va pas trop, mais je sais que c'est passagé.

Dans le court faux-plat descendant donnant sur le ravito' de Boenlesgrab, je croise Julien Rancon qui nous a refait le coup de 2008, je l'encourage et il en fait autant alors qu'il est à 16 km/h... Dément !

Ravito', 2h de course, mes parents sont en place, changement de bidon, je grimpe le coupage de lacet en trottinant-marchant, ça fait du bien de voir du monde !!! (J'ai bu 3/4 de bidon Salomon, boisson énergétique, une gourdinette d'eau pure, mangé une demi-pâte de fruit Décath' et un gel Squeezee.)

Punaise, ça y est la neige est là, la marche s'impose mais elle est très délicate sans Yactracks, il est par endroit plus efficace de trottiner (mais c'est aussi bien plus fatigant)... J'alterne donc marche, glissade et trot, pour me hisser au sommet relativement frais, la marche forcée m'a permis de récupérer.

Cool, la descente ! La moitié avant Boenlesgrab se fait dans la neige, mais j'adore ça, je cavale entre les gens qui glissent et qui s'affalent de tout leur long, c'est marrant ! Là, je suis super bien, je lache les chiens, je me fais plaisir, je quitte la neige et en remets une couche dans le sous-bois si agréable pour les appuis.

Je croise maman avec sa caméra, la remercie d'être montée si haut et envoie du bois sans me soucier des cuisses qui doivent bien bosser. J'ai envie de faire une belle descente et ça fonctionne !

Boenlesgrab 2ème édition, 3h de course (avec la neige, j'ai quand même fait cette boucle de 6 km en 1h, dur pour le moral...), papa m'attend avec la ravito' : gourdinette, Squeezee, pâte d'amande... <<Il>>... D'aaaaaccord... Bon, c'est pas grave, il me reste la moitié de mon bidon, je file avec ça... (J'ai donc bu la moitié du bidon et mangé une demi-pâte de fruit Décath'.)

Descente technique comme j'apprécie, je reprends quelques coureurs et ne me fait doubler qu'une fois, je vais bon train, je me sens bien, mais je pense déjà à Osenbach et que la course ne commencera que là.

1 km avant la maison forestière de Wintzfelden, je commence à avoir sérieusement mal au ventre, chaque appui (je ne ménage pas mes cuisse, je sais qu'elles résistent, mais ça tape quand même...) me lance une douleur vive, je suis obligé de ralentir le rythme, dégouté de devoir faiblir un peu ! Je me fais reprendre par 3-4 coureurs, dont la 2ème femme que j'avais prise (non, pas derrière un arbre... lol) dans le haut de la descente.

Et ô misère, dès la maison forestière passée, à 3h30' de course, je reste scotché au chemin ! J'avance, certes, mais les douelurs au ventre ne me quittent plus et je me force vraiment à avancer... Je craque dans une petit montée de rien du tout (ce sera dorénavant le cas pour toutes les suivantes...) et me dit que c'est mort pour les 4h30' à Rouffach...

Là, je suis vraiment dans le dur. Physiquement, c'est horrible, j'ai super mal, et moralement, c'est le gouffre. Céline va m'attendre, je vais être à Osenbach en 4h, je me demande même si je vais faire mieux qu'en 2008. Dur, très dur...

Dans la montée suivante, je me retourne pour voir s'il n'y a pas trop de concurrents susceptibles de me voir évacuer ces gaz qui me tordent les intestins. Je marche même dans la première rue d'Osenbach tellement c'est handicapant et tellement je suis démotivé... Nul !

Des spectateurs sont là, je reprends du poil de la bête et tente de faire bonne figure, sachant que Céline est là pour le dernier ravito'.

Osenbach 2ème édition, 4h de course, je laisse la ceinture porte-bidon à ma Célinette et elle m'aide à enfiler le sac à dos veste, en me lançant quelques bonnes blagues, histoire de me redonner la pêche. Merci à elle et à mes parents, c'est bon de ne pas être seul !!! (J'ai bu un demi-bidon de boisson énergétique et mangé un Squeezee.)

Allez zou, l'humour si particulier de Céline m'a fait du bien, je repars en courant... au moins 800 m... La montée suivante se fait en marchant (je l'avais dit...), avec beaucoup moins d'entrain que l'année dernière. C'est assez terrible. Dans mon malheur, marcher calme mes douleurs au ventre, ça me laisse un peu de répit.

Arriver au sommet de cette dernière bosse, reprendre la course est immédiatement douloureux, je m'accroche comme un beau diable, en serrant les dents ! Mais me faire reprendre par des poignées de concurrents me redonne un coup de massue, faut que je fasse quelque chose !

Juste avant de reprendre le single-track avant N-D de Schauenberg, je file dans un talus, derrière un arbre et... passe plus de 5' à dégazer... Oui, désolé pour ce récit gras, mais c'est la vérité, je me vide le plus possible en espérant que ça va résoudre partiellement mes douloureux soucis. M'enfin, pas évident, avec des feuilles de chêne sèches... Wink

Bon, c'est pas tout ça, mais on n'est pas venu là pour acheter du terrain, hein !!

Single-track, dans les feuilles, ravito' de Shauenberg (accueilli par les moines en soutane, trop bon !), quelques quartiers d'orange qui me font du bien, sentier en balcon surplombant la plaine de Colmar. C'est chouette mais c'est toujours pas la grosse patate. Moi qui, à la reco' de la boucle du bas, m'étais juré de courir à cet endroit... Encore une désillusion ! De toute manière, maintenant, faut limiter les dégats. Alors tu vas marcher dans les petites côtes, et tu cours partout ailleurs ! Non mais !

Voilà, les derniers kilomètres m'ont permis de considérer ma condition d'humain notoirement débile de s'engager sur ce genre de galère, et de jurer sur les gens qui s'étaient permis de rallonger la fin au lieu de nous faire descendre directement sur Rouffach (c'est vrai, c'est quoi ce virage de 3 km à gauche, alors qu'on entend le speaker droit devant ???)...

Bref, matage de XT-wings S-lab (top soit dit en passant!) pendant 5 km pour ne pas faillir, et passage de la ligne d'arrivée en 5h04' et des poussières... 119ème sur 434 finishers.

Dire que je suis content serait un énorme mensonge, mais à postériori, c'est quand même mieux que l'année dernière. Heureusement...

Photos sur mon blog : http://nancytrail.spaces.live.com/default.aspx?sa=446331644

3 commentaires

Commentaire de JLW posté le 25-03-2009 à 22:33:00

Merci pour ton récit qui me fait revivre mon trail qui ne s'est pas très bien passé mais avec le recul je ne garde que les bons souvenirs, comme toi ?

Mon cr est en préparation, il ne saurait tarder ...

Commentaire de seapen posté le 26-03-2009 à 09:26:00

Boujour Loupi. Ton récit est super. Du début à la fin je te t'ai pas lâcher les "gamelles". Incroyable comme tout peut basculer quand quelque chose déraille. Mais tu es allé au bout et tout compte fait les comptes sont positifs. Bravo et salutations sportives.

Commentaire de MOZ posté le 26-03-2009 à 21:28:00

T'es arrivé au bout dans le 1er tiers du peloton. C'est pas mal pour un habitué de la 2ème moitié comme moi.
Bonne récup pour SIGNES.
Pierre

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