Récit de la course : Les Boucles de la Saône 2009, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Les Boucles de la Saône

Date : 15/3/2009

Lieu : Gray (Haute-Saône)

Affichage : 1706 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

Partager :

2 autres récits :

saison 2 - épisode 2

Mon plus beau semi.

On peut dire ça.

Depuis x temps que je foule le macadam, j'ai eu l'occasion de faire quelques semi marathons. Les premiers, et les suivants d'ailleurs, restent bien gravés dans ma mémoire, plus exactement les sensations plus ou moins positives ou négatives au niveau du mental ou du physique ; telle partie ou telle portion de kilomètres ont été marquants et restituent ce qu'à pu être le 21kms100 globalement. Il suffit de quelques kms vraiment pénibles et ceux-ci peuvent réflèter parfaitement la course dans son ensemble. Tout est lié et ce qui vous arrive à un moment découle de ce qui a été préparé dans les kms précédents et même dès le début de course à votre insu ou non ; les moments passés à endurer ou les moments positifs qui donnent le meilleur des sensations.

A un moment donné c'est l'un qui l'emporte sur l'autre et vous pouvez répondre alors à la question: ça a été ? oui, pas mal ! OU bof ! pas terrible...

 

Eh bien pour ce semi des boucles de la Saône à Gray je peux dire : EXTRA !!! ça a fonctionné extra. Attendre ce niveau de vétéranisme 2ième génération pour connaître ça. Comme quoi Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage comme dirait La Fontaine.

Tout était extra, c'est bien simple. Juste un petit bémol cependant. J'avoue que les 3 - 4 derniers kms, je ne sais pas pourquoi, je les ai trouvé un peu long. bizarre non ?! Oh pas grand chose mais juste une petite sensation qui venait me chatouiller les "neurones" et ne correspondait pas à ce que j'avais vécu durant les kms précédents et ce depuis le début.

 

Une journée magnifique, ensoleillée avec pas mal de vent durant de longs kms et de face à plusieurs reprises. La course était ainsi durcie. Le parcours ? impeccable. un bon profil avec une côte au début de quelques centaines de mètres bien préparée par les un-deux premiers kms plats et ensuite une portion sur plusieurs kms en faux plats montants et descendants ce qui a pour effet de donner du "pet !" à la course. Le rythme est excité et dans le début de course c'est excellent.

Arrivé aux kms 7 ou 8 le circuit devient plus plat et à partir de là on entre dans la "longueur" du semi, dans sa difficulté. L'environnement a changé, tout aussi agréable et moins parfois. On est amené à cheminer entre des bâtiments artisanaux sur une très courte distance mais c'est une des multiples facettes qu'offrent ce parcours, peut-être ingrate mais nécessaire pour que l'éventail soit complet pour une course pleine.

 

Donc, à ce moment nous avons couru autour d' une grande partie de la ville et de son centre que l'on contourne pas son derrière et remonté une ligne centrale (j'en vois qui pouffent. quels potaches ces lecteurs) (la côte de quelques cent mètres) et nous sommes éloignés dans la campagne et ainsi avons traversé deux villages pour rejoindre de nouveau la cité et longer bien à l'écart de l'autre côté la rivière sur un longue distance.

 

Là nous nous éloignons par les faubourgs, rejoignons le troisième village pour nous recentrer par les bords de Saône et revenons par la partie la plus plate sur l'arrivée, aussi lieu du départ.

 

Un cadre agréable tout du long  avec des paysages changeants, des terrains, routes ou petites goudronnées, attrayants qui n'engendrent pas de lassitude, que l'on découpe bien en parties distinctes et qui vous permettent de toujours bien vous répérer en plus de l'affichage de tous les kms. Carrément le tour de la ville à l'extérieur avec des excurtions dans la campagne. Un top circuit.

 

Bien avant le départ il y a déjà foule sur l'île en plein centre du bas de la ville, près du pont qui traverse la saône. Le cadre est idyllique, superbe. Le grand et haut toit du marché couvert nous offre même sa protection. Un grand parking à proximité. Une vue magnifique sur le cours d'eau et, sur la butte tout en haut les flèches de la basilique. Gray est une belle petite ville.

Bâtie sur un éperon rocheux qui surplombe la vallée de la Saône, la Ville de Gray est classée cité Patrimoine et station verte de vacances.

 

Tout le monde s'est bien préparé, bien échauffé. L'heure approche. Plusieurs centaines de coureurs pour les deux course principales, le 10 km et le semi dont les départ sont à 13h 45 et 14h.

D'autres, pour les plus jeunes, sont prévues dont référence est faite à la fin du récit (prière de ne pas sauter de paragraphes au cours de la lecture pour y accéder).

Question préparation, j'ai fait ce qu'il fallait il me semble. Durant les quinze jours qui ont précédé, je me suis reposé la 1ère semaine du trail des Monts de Gy, mais le week-end qui l'a suivi a vu 3 séances d'entraînement sur 3 jours, le vendredi, 12 kms avec une petite côte raide finale, le samedi, 01h 30 entièrement sur herbe pour un massage profond et le dimanche, près de 20 bornes bien soutenu dans la deuxième partie.

Ensuite il a fallu attendre le jeudi pour effectuer un 12 kms forcé sur la 2ième moitié et une petite séance de 45 mns sur 6 kms la veille de la course.

Je me sens bien et ai confiance pour aborder ce semi marathon.

 

Le départ est donc donné et la foule est bien présente qui s'est déplacée, pas seulement des accompagnants. C'est grisant mais pas d'emballement, sans le laisser voir je reste dans ma bulle (tiens ça me fait penser (allez savoir pourquoi) que mon accompagnatrice préférée ne s'est pas déplacée aujourd'hui.

 

Le train est bien celui d'un semi, en tous cas au milieu du peloton. Nous sommes tous munis d'une puce donc pas de crainte d'avoir perdu 2-3 secondes au départ (ah! ces compétiteurs). Le 1e kilo est déjà là, 4mn 15, le deuxième s'effectue en partie dans la montée et la voilà négociée (elle me semble plus courte qu'il y a quelques années, curieux !) et le troisième se termine déjà : 12mn 45. ça tourne rond. J'ai l'impression de démarrer. Les coureurs autour tiennent le rythme et aucun à ce moment ne cherche le second souffle donc je suis dans un wagon qui va aller bon train ; je n'ai qu'à m'accrocher, c'est simple. On s'éloigne par une petite route très légérement vallonnée (juste pour dire qu'elle n'est pas trop plate) pour effectuer les 4è et 5è kms. ça y est, c'est fait : 21mn 15s. Il n'y a rien à redire sinon que la machine s'est enclenchée assez rapidement et que le rythme de croisière s'est fait sentir au 3 ième kilo. C'est le résultat d'un échauffement long et doux.

 

Je tiens bien et tire le cordon devant moi qui me relie à l'arrivée. J'enroule bien. Dans ma tête je vais en avant, le présent ne dure que l'instant où se posent mes pieds sur la chaussée et fait vite partie du passé sur lequel je tire un trait. Seul l'avenir m'interresse qui m'attire comme un aimant.

Je n'ai pas vu passé les kms et le 1er ravito est déjà derrière moi. Le passage dans les petits villages sont grisants sous les encouragements et applaudissements des spectateurs.

les 6iè et 7iè sont avalés toujours sur le même rythme et c'est bientôt la traversée de la rivière par le pont qui l'enjambe. Le décor change tout le temps. C'est agréable.

Ainsi les 10 kms s'annoncent et voient le chrono de 43mn 30s. cette fois, du 4mn 21s. au mil. Une belle régularité qui défaille légèrement. Peut-être un peu trop rapide ces premiers kilomètres, on verra.

 

C'est vers cet instant que le peloton très étiré voit des coureurs chercher leur second souffle. la conséquence est un léger ralentissement. Ceux qui comme moi tiennent le même rythme et pour l'instant la même vitesse dépassent régulièrement ceux devant qu'ils ont pris en ligne de mire. Inexorablement ils s'approchent et les avalent, une sensation de les laisser sur place.

Mais la sélection se fait entre nous aussi. Parfois l'un vient à céder comme aspiré par derrière. C'est une lutte sans merci. Gare au mental quand ça arrive, il faut trouver rapidement un autre rythme qui nous fait continuer d'avancer. Mais quelle griserie pour ceux qui comme moi (oui. bon. ça suffit un peu non ? de se mettre ainsi en avant. ça fait un peu m'as-tu vu.). je suis désolé mais c'est comme ça que je l'ai vécu. D'ailleurs c'est facile de se trouver dans une telle situation : se placer au départ dans le milieu du peloton , laisser l'écrèmage se faire, ensuite se positionner tranquillement avec des coureurs que vous contrôlez et quand le système de roulement est bien enclenché, tenir le rythme toujours en "deça" et non pas "au delà" (sinon vous vous griller) (et quand c'est brûlé, c'est pas bon). Puis tout à votre "gray"  jouez sur l'ébullition comme vous l'entendez.

 

Les 15 kms sont négociés au temps de 1h 04mn 45s. Je suis agréablement surpris et presque étonné de me voir déjà à ce niveau de la distance. C'est vrai que le profil sur 2-3 kms était descendant, ce qui explique le 4mn 15 au mil sur la 3ième série de 5kms. Maintenant il ne reste que 6 bornes.

La course se fait tout de même plus dure. le vent souffle de face mais mon rythme reste le même. nerveux et véloce, ça carbure bien du coffre et les jambes assurent malgré un léger raccourcissement des foulées. Les coureurs qui m'accompagnent changent. Un par un, ils s'effacent et c'est bientôt le tour de celui placé devant qui les remplace. Oui je sais, je parais inflexible et montre par là une certaine dureté. Je peux dire que pas un coureur ne m'a dépassé dans cette course (sauf ceux que je n'ai pas vu).

Pas de ralentissement du à une baisse de rythme mais plutôt à cause au vent de face et peut-être à un faux plat montant. On est quand même au 16è et 17è kms : 

1h 14mn. Un peu plus de 4mn 50 au kilo pour ces deux-là. La vitesse a baissé, j'en conviens. Mais je cours comme en début de course sans lassitude avec la même impression de ne pas voir les kms passer.

Je me souviens d'un senior, je crois, à mes côtés qui au niveau du 15 - 16ème km me souffla : qu'est-ce que c'est long... Je vivais vraiment autre chose à ce moment. Je lui ai proféré quelque encouragement sachant de quoi il parlait.

 

Le troisième village est dépassé. Une charmante traversée de la rivière et ses canaux. Maintenant retour sur la ville par les berges de la saône sur chemin goudronné et tout plat.

Les coureurs sont échelonnés le long du parcours, on court toujours avec quelqu'un. Les défaillances ne se cachent plus. Elles tombent d'un seul coup sur le coureur qui n'en peut plus. Obligé de s'arrêter pour essayer de repartir.

Les conditions climatiques n'y sont pour rien, elles sont idéales. C'et la loi du semi marathon. Ce n'est vraiment pas une course facile.

Pour ma part je ne lâche rien bien que j'aie trouvé un peu long le 18è kilo. Je cherche pourquoi. Pas de réponses parce qu'il n'y en a pas vraiment qui puissent indiquer un légère défaillance. Non c'est tout simplement qu'à ce stade tardif, tant mieux pour moi, de la course, sa dureté se fait sentir.

Donc je fais comme si de rien n'était et ça marche. Je me dis que je continue à avancer sur un rythme similaire. Je n'ai pas à me reprocher de ne pas aller plus vite. Au fond c'est ça qui me chagrine, de ne pas pouvoir mettre le turbo (jamais content). 

Il reste 3 kms et sur le bas côté en avant un coureur arrêté. Je passe à ses côtés. Il s'accroche à moi. Je n'ai pas encore remarqué la bande qui entoure sa cuisse.

En tous cas le reste du chemin sera fait ensemble, sans faillir. Pas un instant un ralentissement du rythme s'est fait sentir. On était parfaitement synchronisé. Une stimulation réciproque s'était emparée de nous et l'approche de l'arrivée s'en est trouvée facilitée, dans toute sa dureté bien sûr.

C'est heureux de se trouver en cette situation, elle permet de gagner sur soi-même dans les instants où on peut simplement se laisser aller, si près de l'arrivée, c'est dommage, on se dit  maintenant "tout est fait", les places sont quasiment établies et le chrono ne changera pas beaucoup. Mais quand on veut faire une perf. il y a intérêt à aller au charbon jusqu'au bout. Et c'est ce que nous avons fait avec le collègue Vétéran 2.

Seulement je n'ai pas fait l'effort suffisant pour passer la barrière des 01 h 33s. Dommage ça m'aurait fait plaisir ; depuis quelques courses je tape toujours 1 h 33 et quelques. Je vais commencer à les maudire ces quelques...

Dommage que le collègue de fin de course ait été bléssé, il aurait su m'entraîner à sa suite pour une fin "plus d'enfer" qu'elle ne l'a été. Enfin on trouve toujours à redire (mais ici pour notre cas, c'est surtout pour faire des lignes car voyez-vous je suis payé à la ligne).

 

 

Vraiment cette fin course a parachevé tout ce qui a précédé et m'a juste rappelé que le semi, c'est tout simplement dur et que si on n'y fait pas gaffe celà peut tourner vite à la galère. C'est une course de vitesse et l'on est prisonnier (volontaire) dès le départ du chrono et pas question de piqueniquer sur le bord du circuit parce qu'on est près de "péter des poumons" (géniale l'expression, je viens de l'inventer (c'est pour les droits d'auteur))

Donc salut au coureur courageux (y'à pas que moi) qui se reconnaîtra certainement s'il a le bonheur de me lire. (je me trouve un tantinet prétentieux dans ce récit, il va falloir que je me contrôle).

Et bien sûr la ligne d'arrivée est franchie avec un comité d'accueil digne de ce nom et avec un soulagement bien marqué.

Heureux je suis tout simplement ou tout simplement heureux je suis, c'est comme vous voulez. 

Un véritable test pour visualiser ma bonne forme. Et je peux dire que que je la vois nettement. Pourvu que ça dure.

Bravo à l'organisation, aux bénévoles, à tout ceux qui participent d'une manière ou d'une autre et aussi un grand coup de chapeau au public venu passer un bon moment de convivialité sportive.

Une petite trempette dans un grand bain de foule en s'avourant un semi, euh ! non, un demi, rafraîchissant et c'est le retour au bercail après avoir constaté mon classement rapidement affiché (quelle efficacité). Une belle place au général. Une quinzième à celui catégoriel (à signaler : 4mn 34  seulement me sépare du podium, une belle concentration de V2 dans un court espace de temps).

 

A noter : le nombre de classés sur le différentes courses.

école d'athlé. : 62

poussins : 65

minimes : 36

benjamins : 91

10 kms : 370

21kms 100 : 427. Impressionnant non !

Bigre, ce ne fut certes pas une journée ordinaire (OU certes, ce ne fut pas ordinaire une journée bigre) (ça n'a pas l'air de marcher cette fois-ci)

A une prochaine fois sur les chemins nature.

3 commentaires

Commentaire de Badajoz posté le 17-03-2009 à 17:26:00

courir c'est voyager dans sa tête, tu le montres bien dans ton récit. je me suis reconnu dans certaines de tes reflexions. merci et bonne continuation.

Commentaire de Lucien posté le 18-03-2009 à 20:58:00

Nom de diou, tu doit être fier de ta petite balade, t' as fait une belle course. Très content pour toi, ça roule et c' est très bien. Continues tu tiens le bon bout. Salut.

Commentaire de bluesboy posté le 19-03-2009 à 18:03:00

Bravo pour cette course

Je vois que la forme est la, en ce début d'année
J'ai couru samedi le semi de bourg ou j'ai souffert un peu de la chaleur.A priori il faisait moins chaud à Gray

Bonne récup

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.06 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !