Récit de la course : La Foulée Vénissiane 2008, par Matov

L'auteur : Matov

La course : La Foulée Vénissiane

Date : 23/11/2008

Lieu : Venissieux (Rhône)

Affichage : 1785 vues

Distance : 10km

Objectif : Se dépenser

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Une belle surprise!

Premier compte rendu de course de ma part, donc s’il vous plaît, soyez indulgents.
Je sais que c’est un peu tard pour rédiger un compte rendu de cette course (presque un mois après), mais j’espère que quelques uns d’entre vous trouveront quand même un intérêt à lire ce récit. J’aimerais ensuite vous raconter ma SaintéLyon !  
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L’année 2008 a été l’année du renouveau pour moi pour ce qui est de la course à pied. Au mois de mai 2008, ça faisait plus d’un an que je ne courrais plus… du tout. Je voulais reprendre l’activité, mais pour cela je devais me fixer un objectif pour pouvoir me motiver à vraiment renfiler les chaussures et repartir sur les chemins du parc de la Tête d’Or,  sur le bitume des quais du Rhône, et sur les sentiers accidentés et escarpés des Monts du Lyonnais. L’objectif a vite été trouvé : participer au marathon de Savoie que j’avais déjà couru en 2005. Cette fois-ci, l’objectif était de le faire en dessous de 3h. Rien que ça !
J’ai donc sérieusement débuté mon entraînement en juin, me laissant un peu plus de trois mois pour bien me mettre en forme. Au final, l’objectif du marathon a été atteint, avec un chrono de 2:57:52. Beaucoup d’émotions sur ce marathon-là, car ce fut une sacré victoire pour moi de faire tomber les 3h. Le blues post-marathon s’est vite instauré. L’objectif avait été atteint. Et maintenant, quoi ? Dès le mois de juillet, mon frère m’avait fait part de son intention de participer à la SaintéLyon. Pour moi, il n’en était pas question. 69km, c’est pour les marteaux, par pour moi ! Octobre 2008, mon frère me convainc et je m’inscris finalement à cette satanée course ! Nouvel objectif, nouvelle motivation. Je reprends de plus belle les entraînements, au plus grand dam de ma femme qui se fatigue de me voir rentrer tous les soirs couvert de boue, crevé et affamé, qui se lasse de me voir partir tous les dimanches après-midi pour les Monts du Lyonnais (sortie longue). Mais bon, je pense que la course à pied est à nouveau devenue une drogue pour moi comme quelques années auparavant ! Je souhaite maintenir la dynamique que j’ai gagnée avec le marathon, et ce en vue d’une bonne préparation pour la Sainté !
Trois semaines avant la Sainté, le Kikoureur Baobab me parle des Foulées vénissianes et m’encourage à y participer (je n’étais pas encore inscrit à Kikouroù). Je ne réfléchis pas trop longtemps. Pourquoi pas ? Après tout, c’est pas ça qui va entraver ma préparation de Sainté. Je m’inscris donc en ligne trois jours avant la course, ne sachant pas trop ce que je vaux sur un 10km. J’ai fait qu’un seul 10km en compétition dans ma vie, durant l’été 2006 à Illescas en Espagne (banlieue de Madrid). Sous une chaleur intense, j’avais fait un chrono de 40:10 environ. Cette fois-ci, je me dis qu’au mieux, un chrono de 37 minutes est jouable. « Bon, on va y aller, on verra bien. C’est vraiment pour le fun, et rien d’autre ». Ne voulant tout de même pas chambouler mon entraînement pour la Sainté, la semaine avant les foulées demeure tout de même chargée. Sortie longue de 27km dans les Monts le lundi, 20,3km sur les quais de Lyon à une allure soutenue le mercredi (je fais le 20,3km en moins de 1h20 !), trois tours rapides du parc de la tête d’or le vendredi (presque 12km), foulées vénissianes le dimanche !
Dimanche matin, je me lève à 7h30 pour manger mon petit déj bien à l’avance. Je me rends à la course en bus (mauvais choix). Le bus n° 36 a du faire un grand détour justement pour éviter le parcours de la foulée. Le bus me dépose loin de Carrefour ! J’arrive sur le site de la course 30 minutes avant le départ (départ à 10h30). Où se trouve le retrait des dossards ? « Tout là bas fiston » on me dit. Je cours, je ne trouve pas, je continue. Ah, m’y voilà. Retrait de dossard dans le gymnase. Il y a une file d’attente. J’arrive à la table. « Numéro de dossard s’il vous plaît ! »… euh, j’sais pas moi. « Allez vérifiez sur les tableaux là-bas ». Ok, c’est bon j’ai vérifié. « numéro .... ». « Ok,  certificat médical s’il vous plaît ». Zut, faut faire une photocopie du certificat médical. Heureusement, ils ont prévu la photocopieuse dans le gymnase. Retour au table. Faut que je fasse le chèque pour le règlement. « A l’ordre de qui ? » « OMS Vénissieux ». Ok, je suis inscrit pour de bon. Il n’y a plus d’épingles à nourrisse. Mince alors ! Que vais-je faire ? Va falloir que je coure le dossard à la main ou rentré dans le short. Tan pis. Où est le vestiaire ? « Tout là bas fiston, au bout du boulevard » on me dit, « mais va falloir vous dépêcher !! » San déc, il est 10h10, je ne me suis même pas encore échauffé, pas encore étiré, il faut que encore que je passe par la case WC. Je cours, paniqué, je dépasse le vestiaire sans le voir, je me retrouve à l’arrêt de métro Parilly. « Eh les gars, vous savez où se trouve le vestiaire ? ». « Oulah, mais t’es allé trop loin. Il est là-bas ! » Ok, faut rebrousser chemin. J’arrive au vestiaire. Départ dans 15 minutes. Il est 10h15. Il n’y a plus personne dans le vestiaire. Si ! Un type qui veut bien me donner quelques épingles. Merci !! WC, étirements, on se change, on dépose le sac à la consigne. C’est parti. Il me reste trois minutes pour trouver la ligne de départ. Je me dépêche. 10h28 Je me dirige vers la ligne d’arrivée, pensant que c’était aussi la ligne de départ. Je me retrouve derrière deux jeunes ayant pensé la même chose que moi. Je les entends parler à une bénévole de la course, qui leur dit qu’on s’est plantés !  Elle nous regarde d’un air médusé. Son visage , sans dire mot, nous fait comprendre que c’est déjà trop tard.  C’est tout là-bas la ligne de départ, derrière le parking! Bon sang !! Pas de bol aujourd’hui. 10h29, je suis à la ligne d’arrivée, alors que je devrais être tout là-bas, le doigt sur le bouton du chrono, à attendre le tir du pistolet !!! Je me joins aux jeunes qui se dépêchent pour rejoindre le départ. « Vous aussi vous vous êtes trompés » je leur lance. « Eh oui. Faut se dépêcher !  Au fait monsieur, on peut courir avec vous ? ». « Ben je sais pas, vous visez quoi ? ». « On veut arriver dans les 15 premiers ». « Quoi ?? ca sera sans moi ». « Dans les 15 premiers de notre catégorie bien sûr ! On est junior ». Ah ok, bon on verra. Moi je ne m’inquiète pas trop de savoir avec qui je vais courir. Il y a autre chose de plus important pour l’instant. Va-t-on arriver à temps ?? 10h30. On arrive au départ ! La horde de coureurs n’a pas encore été lâchée. Ouf ! Mais comment va-t-on se mettre dans la foule de coureurs. Ils sont tous derrière le grillage. Il faut faire tout le tour ! On n’y arrivera jamais. Ah super! Une petite ouverture dans le grillage nous permet à tous les trois de nous faufiler…. pour nous mettre DEVANT tout le monde, sur la ligne de départ avec tous les Burundais, les Portugais et je ne sais quels autres spécialistes ! Ca gueule ! « Mais qu’est-ce qu’ils font-là ceux-là !!! Non mais oh !!! C’est pas possible !  Mais que fait la police !! » Ce dernier commentaire en fait rire quelques uns. C’est bon, grâce à ça, notre arrivée a vite été oubliée par ceux qui ont trouvé scandaleux notre manière de nous immiscer à la dernière seconde dans la tête de la course sur la ligne de départ. Même pas deux secondes après notre arrivée, le coup de feu retentit. On est vraiment arrivé à temps. Quelle chance ! Le grand soleil qui brille sur Vénissieux n’attenue pas le froid de cette matinée d’automne.
C’est dans ce froid ensoleillé que s’élancent à une allure incroyable les centaines de coureurs avides de manger les kilomètres aussi rapidement que possible. Je repère très rapidement un jeune africain de 18 ans. Un Burundais du nom d’Ezekiel Nizigiyimana. Je me cale derrière lui. C’est bon, ça part bien, l’allure est rapide mais je tiens le coup. On va essayer de rester avec le gamin….   Trêve de plaisanteries, le Burundais et ses poursuivants s’éloignent très rapidement de ma vue. Ce jeune Nizigiyimana sera finalement le vainqueur de la course.
Quant à moi, évidemment, je suis parti moins vite qu’eux. Mais je suis quand même parti vite, très vite, trop vite, pris dans le piège de la tête de la course. Si j’avais commencé la course davantage dans le groupe du milieu, je serais parti plus raisonnablement je pense. Le premier kilomètre, je le fais en 3:11. Oulah ! C’est sûr que je ne vais pas tenir longtemps comme ça. Je lève le pied un tout petit peu pour en garder pour la fin, mais pas trop tout de même, puisque je me sens bien en jambes. Franchement, je ne sais pas trop comment gérer mon allure sur ce genre de course. On va y aller au feeling hein. 
Je pense à Baobab qui m’a entraîné sur cette course. Je ne l’ai même pas encore vu. Si ça se trouve, je ne le verrai pas du tout. Il y a trop de monde. Ca va être impossible de le trouver après la course. Les deuxièmes et troisièmes kilomètres vont bien. J’avance bien, j’ai ralenti un peu quand même et je fais plutôt une allure de 3:50 au kilomètre.
Petite parenthèse, au début de l’année universitaire, j’ai proposé à Lyon 3 de représenter l’université sur des courses dans la région. Ils m’ont donc donné un t-shirt, que je porte pour la foulée vénissiane (et que j’ai aussi porté quelques semaines auparavant sur la Val’Lyonnaise). Ma femme a trafiqué le t-shirt pour que ça ressemble à quelque chose qu’on puisse porter en compétition. Elle a enlevé les manches et raccourci le bas du t-shirt. Ca allait pour la Val’Lyonnaise, mais c’est vraiment léger aujourd’hui. Il doit faire 2°C maximum. Je ne porte rien en-dessous. Mais bon, avec l’allure de la course, on n’a pas trop le temps de prendre froid.  
Vers le km 3, un participant s’approche de moi et me demande si je cours pour l’université Lyon 3. Je lui réponds que oui, mais que l’université n’a pas vraiment de programme running. Il s’avère que ce participant n’est autre que le Kikoureur Thunder, étudiant lui aussi à Lyon 3, qui a fait le même Master1 que moi l’année dernière (un master pas du tout connu à Lyon3, avec une moyenne de 20 étudiants par an seulement). Quel hasard ! On papote un peu, je lui dis que je n’ai pas trop l’habitude de ce genre de course. Ca va trop vite pour moi. Je préfère les courses longues, genre marathon. « Ouais moi aussi » me répond-t-il. J’apprendrai plus tard que c’est un coureur ultra endurci ayant déjà participé à des 100km, des 24h etc. etc. Effectivement, lui aussi préfères les longues distances. Ca ne l’empêche pas de prendre de l’avance sur moi. En discutant avec lui, j’ai contracté un point de côté. Je le laisse donc filer, ou plutôt, il me laisse dans la poussière !
Km 4. Aïe aïe aïe, ce point de côté va me détruire ma course. Allez, respire correctement. Ca va revenir. On est dans le parc de Parilly. Certes, c’est agréable, mais on n’a pas trop le temps d’admirer le paysage, faut poursuivre son bout de chemin pardi !
Km 5. Ravito. Je prends un petit verre d’eau que j’avale rapidement. Je regarde le chrono. 18:20 environ. D’accord, c’est pas trop mal, mais je sais que je suis parti beaucoup trop vite et que cela se paiera plus tard. Bon, il faut se concentrer sur l’instant présent. Le point de côté est parti. Maintenant, il va falloir lutter pour maintenir le rythme.

Comme l’indique Baobab dans son CR de cette course, l’ambiance de cette course n’est certainement pas celle d’un trail ou d’une course nature. J’ai subi une queue de poisson, mais je lui ai rendu la monnaie de sa pièce en le poussant dans le dos.   D’accord, c’est pas trop sport comme attitude, mais bon, il m’a énervé. Plus tard, ça sera à mon tour de faire la queue de poisson (involontaire bien sûr), mais c’est une queue de poisson gentille, puisque je n’ai pas poussé le concurrent contre un mur, dans un fossé ou dans une barrière, je l’ai juste obligé à aller se tremper les pieds dans une flaque d’eau. Pas de quoi pleurer. Désolé ! Au moins, je lui fais signe de la main pour m’excuser.

Km 6, 7, 8. J’ai un œil sur ma montre. Je ne me rappelle pas bien des temps. Je me rappelle simplement qu’à chaque panneau de km, je fais le calcul, et je m’embrouille à chaque fois. Mince, attends, ça me fait un chrono final de 38 minutes. Non, là ça va me faire 36. Ah non. 37 minutes. Et puis mince alors! Qu’importe. Finira quand finira !!
Km 9. Au panneau du km 9, je dois être à 33:15 environ (je ne sais plus). Tout ce que je sais, c’est qu’à ce moment-là, je peux espérer les 37 minutes, voir un peu mieux. J’essaie quand même d’accélérer le rythme, mais les plus expérimentés me doublent. Ceux que je suivais jusqu’à là s’éloignent, notamment la deuxième féminine Marilyne Delagarde. Je pensais d’ailleurs que c’était la première femme, et j’aurais voulu rester avec elle. Mais là, les jambes me brulent, et les poumons vont exploser. Je fais avec les moyens du bord. En fait Delagarde était à ce moment-là troisième, mais la petite Burundaise Godeliève Niziyimana se fera doubler dans le dernier km par Delagarde. Moi aussi je la double dans les 200 derniers mètres. Je la regarde, elle paraît affolée. Elle regarde constamment derrière elle pour s’assurer qu’aucune autre femme ne la doublera. Il y a quand même une prime de course non-négligeable en jeu pour elle. Je peux donc la comprendre.
Km 10. Arrivée en 36:49 ! Pas maaaal. Ce n’est que mon deuxième 10km sur route, donc je suis assez fier. On se dirige vers la tente ravito. Je fais le plein de friandises, et au passage je me permets un petit vin chaud qui n’est vraiment pas de refus dans cette température glaciale. Je félicite la Burundaise pour sa deuxième place (en fait elle a terminé 3ème, oups !). Je reprends mon souffle, étonné de la vitesse globale des participants. Ça décoiffe ! Finalement je me dis que je pourrais prendre goût pour ce type de course. Rien à voir avec un trail ou un marathon ou la douleur et la difficulté viennent peu à peu. Le 10km, a contrario c’est un peu plus d’une demi-heure de folie où il faut vraiment se battre dès le début.
J’aperçois au loin le type avec qui j’ai fait connaissance pendant la course (thunder). Il me propose de le rejoindre sur le cross universitaire qui a lieu quelques jours plus tard à la Feyssine. Et voilà que je me laisse encore entraîner dans une autre course, quelque peu à mon insu. Mais le cross s’avérera être assez fun, toute comme cette foulée vénissiane. Thunder est à la recherche d’un autre participant de la foulée venissiane. Moi aussi je cherche quelqu’un. Baobab sort de la tente ravito. On se dirige tout les deux vers lui. « Ah mais tu le connais, toi aussi ? ». « Oui on s’est rencontré sur le site internet Kikouroù ». A ce moment-là, je ne m’étais pas encore inscrit sur le site. Mais, c’est suite aux conseils de Baobab et de Thunder que je m’y inscrirai très rapidement.
Finalement, cette matinée aura été ponctuée de nombreuses surprises, en commençant par des frissons que je me serai donnés avant la course, en courant dans tous les sens pour chercher le dossard, les vestiaires, les épingles, la ligne de départ etc., puis pendant la course avec cette rencontre inattendue, ensuite, un chrono plus que satisfaisant, et enfin, cette rencontre Baobab/Thunder, sans compter le fait que cette rencontre avec Thunder me mènera à participer à deux cross universitaires, et le mois prochain (Janvier 2009) aux championnats de France FFSU avec Lyon 3.
En somme, je pense que le 10km m’a bien plu. Je pense peut-être avoir le potentiel pour faire d’assez bons chronos sur cette distance. Il faudra donc que je réfléchisse si je veux tenter de faire plusieurs 10km en 2009 en adaptant mon entraînement à ce type d’épreuve.
 

En attendant, nous sommes le 23 novembre 2008, et la SaintéLyon m’attend dans deux semaines. Oublions vite ce 10km et concentrons-nous vite sur notre objectif principal. Les Monts du Lyonnais m’attendent de pied ferme !  

2 commentaires

Commentaire de thunder posté le 25-12-2008 à 20:21:00

Premier CR et avec style avec un bon chrono en prime. Fait gaffe tu vas finir par apprécier les courses courtes ;)

Commentaire de daviff posté le 26-12-2008 à 15:45:00

Bravo Mathieu, je vais devoir te battre sur le 10 kms, car mon meilleur chrono est de 38:45.

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