Attention, ne vous méprenez pas, on en revient pas complètement bourré !

C'est juste le nom d'un superbe semi qui nous mène à travers le massif de La Clape, en passant par plusieurs domaines viticoles.

J'avais prévu depuis plusieurs mois de participer à cette course, la plus longue depuis le marathon de Paris.  Mais les entraînements en pointillés, les écarts alimentaires des "festoieries" de l'été ont fait que 3 jours avant, j'hésitais un peu à me lancer... Puis finalement, le samedi soir, je programme le réveil, qui vivra verra !

Debout à 7 heures, petit déj consistant, habillage rapide, remplissage du camel, et c'est parti direction Armissan. Déjà beaucoup de monde sur le parking, je récupère rapidement mon dossart et part m'échauffer. Je retrouve Petiju et Gae11, seul Gae11 participera. Il est temps de rejoindre le départ, qui sera donné à 9 heures pétantes.

N'ayant pas fait de sortie longue depuis plusieurs mois, 1 heure maxi, j'ai une certaine appréhension de cette distance, d'autant plus que ce semi n'est pas plat. Quelques difficultés sont au programme. C'est la raison pour laquelle je décide de partir doucement, 6mn15 au km. On avisera pour la suite...

C'est parti pour 21,100 km ! Je suis en fin de peloton, le mp3 collé aux oreilles, et j'avance tranquillement, pas de difficulté pour l'instant. On court sur la route en direction de Gruissan. Premier ravito, je prend rien, j'ai tout c'qui faut sur mon dos ! J'entends en passant les encouragements de Didier, un copain de l'ACNM, qui aujourd'hui a rejoint les bénévoles.

On arrive à présent au rond-point de Moujan, j'aperçois Philippe, mon cousin, policier qui est chargé de stopper la circulation à notre passage. Ca fait du bien de voir des visages connus, d'autant plus qu'aujourd'hui je suis toute seule, tout le monde est resté au lit ! Pas de photos, pas de fan club en délire ! snif, snif, snif !

On court maintenant face aux voitures arrêtées à cause de la course. Certains conducteurs nous sourient, d'autres font la gueule ! Je m'amuse à regarder les têtes, je compte les sourires, ça passe le temps...

Sur la route, une inscription à la peinture "Bon courage !", ça sent mauvais... On s'apprête à gravir la fameuse "Couleuvre",  on bifurque vers un petit chemin d'apparence innofensif, un ravito avec du sucre, des fruits secs, de l'eau, tout ce qu'il faut pour arriver en haut sans encombre. Je prend un sucre et quelques abricots. J'ai déjà monté cette côte en entraînement, mais aujourd'hui quand on sera en haut, il restera encore 13 km, alors molo, molo. Je monte doucement à petits pas, je regarde à 2 mètres devant et je m'imagine que c'est juste un petit faux plat montant.

Je suis presque en haut, c'est un vrai petit col, ma respiration se fait courte, je décide de marcher sur la fin, tans pis je pourrai pas me glorifier d'avoir couru la Couleuvre  entièrement. Je préfère en garder sous le pied.

On arrive à la table d'orientation, la vue est magnifique. En matière de montée, le plus dur est passé m'indique un coureur. Nous parcourons plusieurs kms à travers la garrigue, nous croisons les premiers coureurs, nous arrivons sur un domaine où nous  devons faire demi-tour. C'est le 10ème km,  3ème ravito toujours aussi bien garni. J'ai bien récupéré de la grosse montée. Je me sens bien et je décide d'accélerer un peu. Je cours à 5mn50 au km. Le parcours est valloné, très agréable, mais il n'y a pratiquement pas d'ombre. Le chemin devient très caillouteux "spécial entorse", tout en descente, il faut rester vigilant. J'aperçois au loin le domaine de L'Hospitalet. Nous y arrivons en traversant le vignoble, nous sommes au 16ème km. La fatigue commence à se faire un peu sentir, mais sans plus. Je craignais de voir réapparaître ma tendinite du genou, mais non, rien que pour ça je suis super contente. Nous passons le domaine de L'Hospitalet et rejoignons la route qui nous ramènera à Armissan. 4ème ravito, il y a des morceaux de pastèque, c'est un délice !

Maintenant, c'est tout en descente, sur la route. On peut se lancer !  Un bénévole m'indique qu'il reste 4 km, je me demande s'il blague, ça me semble beaucoup. J'arrive à l'entrée du village, j'aperçois sur la gauche le parking des voitures. C'est bon on est presque arrivé, je me permet même de remotiver un coureur qui marchait en lui montrant le parking.

J'arrive à un croisement et au lieu de partir sur la gauche vers le parking, Didier le bénévole, nous fait partir vers la droite. Je lui demande en passant combien il reste, et Oh Misère ! il me crie "2 km !"

Je crois qu'ils nous en fait contourner tout le village, j'en voyais plus la fin ! J'ai l'impression d'être seule à courir, le village est désert. A gauche, à droite, et encore à gauche, un ligne droite, un rond-point, un lotissement, j'en peux plus ! Quelques coureurs déjà douchés viennent à notre rencontre, plus que 500 mètres ! Youpi ! Ca y est je reconnais les lieux, j'entends le speaker, je tourne à droite, encore à droite, et je vois l'arche bleue, passage dessous en 2h11mn29s !

Vraiment, je regrette pas d'être venue, bonnes sensations du début à la fin. Le marathon m'a laissé quelques bons restes.

On aura même droit à de la glace à la menthe  et cerise sur gâteau : j'ai gagné à la tombola un repas au restaurant pour 2 personnes, super journée ! superbe course !