L'auteur : seapen
La course : Trail des Forts du Grand Besançon
Date : 4/5/2008
Lieu : Besancon (Doubs)
Affichage : 2517 vues
Distance : 33km
Objectif : Pas d'objectif
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Prêt pour le trail des Forts. 48 h après la course éco-nature de clairvaux je me permet 50ms de récup. qui se passent sans problème. Je décide de me reposer jusqu'au samedi jour J-1 où j'effectue en pré-échauffement pour le lendemain un petit footing . Tout va pour le mieux au niveau des sensations.
Une semaine c'est quand même un peu court pour une rebelotte.
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Je me présente donc dans l'espace de départ où près de ou plus de 900 coureurs offrent un ensemble qui n'est encore pas tout à fait en ébullition. En tout cas ça mijote sur le tarmac.
Le dossard, je l'ai récupéré la veille et échangé quelques mots avec des connaissances. 399 un n° qui me sied avec en beau cadeau d'inscription un linge de bain de belle facture.
De plus j'ai réussi à négocier ma paire de chaussures trail que j'avais mis en vente sur le site des Forts. ça a été du gagnant-gagnant, en réalité du presque petit gagnant pour moi et du très très gagnant pour mon acheteur, un type très sympa et fou de CaP que je salue.
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Je connais bien le parcours pour l'avoir pratiqué 3 fois en 2004, 2006, et 2007 année où j'ai abandonné à moitié de la distance. Parti trop vite sur un rythme un peu infernal que je ne pouvais pas tenir jusqu'au bout. Un peu cassé et moulu dans la partie technique relativement plate qui suit la série des trois premiers positifs. Plus de jambe. Arrêt, et retour tranquille à la maison en courant.
Cette fois ci, je suis dans d'excellentes dispositions avec pour préparation de belles courses courues aussi pour elles-même.
La masse peloton est large et longue devant la ligne de départ sur la pelouse verte et fraîche de l'immense espace réservé aux pratiques sportives.
Pas spécialement calculateur ma place est dans le premier tiers.
à 08h30 précises, après un bref breafing de l'organisateur n°1 le top est donné. Départ simultané des individuels et des relais.
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C'est parti pour 3.3 kms en boucle avec retour au niveau du départ sur plat dans la pelouse et léger montant qui nous amène au pied de la première difficulté. La foule de spectateurs a le temps de reconnaître ses favoris et de les encourager durant ce tour bouclé, tout se passe sans bousculade, il y a de la place pour tout le monde.
Une belle mise en jambe et je suis paré pour la 1ère grimpette assez régulière avec des morceaux plus pentu qui permettent de franchir les paliers.
Je cours dans la file indienne sur le sentier étroit sachant que viendra le chemin large qui permet éventuellement de se replacer. succession de sentiers et de chemins sous couvert végétal c'est l'idéal pour l'écrémage.
Le rythme me convient et ne peut que me convenir car c'est le plus modéré.
Seulement quand j'appuie un peu pour adopter le rythme course à pied ça ne fonctionne guère. Normalement sur les deux premières difficultés qui forment la première partie jusqu'au ravito n°1 je suis capable de courir tout du long.
Arrivée au 1er sommet et redescente par sentiers. tout s'enchaînent bien et la file s'étire à ce moment. là l'espace est dégagé et offre une vue sympa dans des champs bien organisés genre vergers avec un peu plus loin la cité de Planoise et ses hautes habitations.
Quelques centaines de mètres sur petites voies goudronnées et on attaque la seconde grimpette pour un dénivellé équivalent à la 1ère effectuée, 250+.
Refile indienne. Je reste au sein de celle-ci et adopte son train, plutôt la marche. J'ai décidé d'effectuer la 1ère partie doucement pour mieux contrôler la suite.
Cependant j'essaie quand c'est possible de doubler et adopte le rythme course à pied. Je remarque de nouveau que ce n'est pas "folichon".
Je n'ai pas la pêche et n'en prend pas conscience sur le coup. Une chose que je remarque ; je ne respire pas ou plus exactement je n'adopte pas un rythme respiratoire évident. Je me force à bien faire mais l'organisme finit pas imposer son rythme pas très performant.
Arrivée au sommet, déjà 500+ et descente vers le village pour le ravitaillement. La partie est confortable et très agréable. Descente assez douce qui permet de faire le point et même de récupérer et de se préparer au ravitaillement. Pas de précipitation pour l'arrêt où je prends mon temps. Déjà le son d'un orchestre emplit nos oreilles. Remplissage de la gourde et c'est reparti. 01 h 11 mn pile. C'est exactement ce qu'il faut, départ pas trop rapide pour mieux gérer la deuxième partie sur 15 kms et près de 500+.
Le hic c'est qu'un départ un peu plus rapide aurait été uniquement de l'ordre de l'imagination et à cet instant je n'en ai pas encore conscience.
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Aussitôt démarqué de l'aire de repos, la pente se présente. Je ne me fais pas pièger comme la dernière fois où j'étais reparti comme un boulet de canon. J'adopte tout de suite le bon rythme face à la pente qui va durer une bonne longueur puisque quelques centaines de mètres positifs se présentent.
Pas de possibilité de courir quand j'essaie, je me permet de relancer à chaque quelques foulées et ce régulièrement mais je suis quand même bien incapable de le faire régulièrement. C'est quand même un signe dont je n'ai pas encore mesuré les conséquences.
Finalement dans cette course je n'ai pas spécialement d'objectif sinon celui de ma faire plaisir et de participer.
Le choix que j'ai fait de participer seulement dans les jours qui précédaient à l'éco-trail de Clairvaux les lacs la semaine dernière était commandé par le désir non seulement de la distance, 30 kms et du dénivellé 1100+ mais aussi par celui de vouloir courir dans cette nature jurassienne où je m'imaginais m'éclater et où je me suis éclaté sans souci aucun sur l'incidence que cette course pouvait avoir sur celle des Forts une semaine plus tard.
La montée s'effectue pas si mal que ça et nous atteignons le point de vue dit de Valmy pour redescendre une partie et remonter aussitôt et ainsi continuer la pente. Mes sensations sont bonnes et je continue "à faire avec ce que j'ai" mais mes ressources sont limitées et ça je ne le sais pas encore.
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La partie qui s'en suit se révèle assez technique, enfin je le sens comme ça , en tous cas je le ressens beaucoup plus maintenant que les dernières fois et ça c'est aussi un signe. Quelquefois on trouve le terrain roulant et d'autre fois pas du tout et pourtant c'est le même terrain. Assez cahotique mais roulant quand même, on va dire comme ça.
Celà nous amène avec différents petits dénivellés et au bout de plusieurs kms à la descente assez courte au niveau d'une cascade. Tout continue à fonctionner mais je ne mesure pas quelle somme d'effort je dois fournir car j'ai quand même une belle réserve de fond qui peut me permet d'encaisser doucement en parvenant à fournir l'énergie nécessaire.
Je ne vois tout simplement pas que je n'ai pas le tempo et le rythme vifs qui sont la marque d'une bonne forme et qui nécessitent seulement l'utilisation d'une quantité mesurée minimale de l'énergie emmagasinée pour l'occasion. Là le débit est grand ouvert et pourvoit à la demande mais jusqu'à quand car les réserves ne sont pas sans limite et de plus je ne le "sens" pas spécialement dans cette partie de course où délibérément j'adopte un rythme modéré.
Passage dans les habitations du fond du val et tout de suite une montée très raide qui zigzague. là aussi les dernières années je courrais régulièrement et marchait un peu ce qui me permettait de relancer. aujourd'hui rien. pas question. ça ne répond pas et je commence à m'en apercevoir sérieusement. Je fais donc contre mauvaise fortune bon coeur et continue pour atteindre le sommet. Sur les bords de la falaise où la vue est splendide tout du long je sens de plus en plus et progressivement la fatigue qui se traduit comme un empêchement de me remuer, j'avance quand même au rythme habituel mais celui-ci se dégrade petit à petit. Normalement à ce niveau je devrais prendre un rythme bon plein, commencer à sentir la plénitude de la course. C'est dans ces moments que l'on se déploie, que l'on atteint un niveau que l'on ne soupçonne pas, que l'on resssent une puissance et que l'on fait corps avec la nature. Et bien là "que couic". rien du tout.
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La course est jouée mais dans le mauvais sens.
Au fil des kms et quelque soit le terrain, en grande partie sur faux plat et chemins et sentiers de bois tout va se dégrader au point que ma vitesse a littéralement fondu. Je n'avance plus.
C'en est fait. Des quantités innombrables de coureurs me passent. Je dois à chaque fois me désserer pour leur laisser le champ libre.
Mais le moral est bon, et je n'ai pas de mauvaises pansées ou des pensées parasites. je le prends comme ça, c'est tout.
Bien sûr l'idée me vient d'abondonner. et cette idée est basée sur des faits objectifs qui réflète la réalité. Je suis très lucide et conscient à ce moment et laisse seulement une petite porte ouverte pour l'espoir que ça s'arrange au cas où... mais je suis sans illusion.
Mon objectif maintenant est d'atteindre le deuxième ravito. Il n'est plus loin et je continue à mon petit rythme qui reste praticable.
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Voici les habitations qui se présentent. Libéré, je suis libéré et en bon état. Il ne me reste plus qu'à affronter ce dernier petit raidillon qui permet l'accès à l'aire où je rend mon dossard (drôle de dossard : quelques gouttes d'humidité ont suffit à le mettre en charpie, pourtant quelle belle apparence de papier robuste plastifié) en lambeau que j'ai rangé dans ma poche dès qu'il s'est coupé en deux sans attendre qu'il finisse par m'énerver. L'année précédente déjà sous la pluie je l'avais conservé en mains, petite bouillie chiffonnée ; dans ces moments le règlement vous vient en tête vous dictant de le présenter placé comme ceci avec bonne vue sur le nom du sponsor avec obligation de présentation ici et là pour le contrôle et à l'arrivée sous peine de disqualification pour non présentation. quelle angoisse!
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Finalement j'aurai bien géré cette course qui se sera tranformée en bel entraînement un peu duraille sur la fin mais sans conséquence vu le rythme adopté et puis je n'ai pas puisé dans mes réserves et c'est l'essentiel. J'ai fait avec ce que j'avais et c'était peu, pas assez récupéré de la dernière course. ça m'a permit d'effectuer 26 kms 900-1000+ environ en un peu plus de trois heures. Il faudra bien quand même que cette course arrive à se caler dans mon calendrier-feeling. L'avenir le dira.
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En attendant courir de cette façon amène à faire un récit différent plutôt introspectif. Pas de moments dans cette course où j'ai pu me "lâcher", où l'esprit vit totalement détaché du fonctionnement du corps.
La façon dont je l'ai vécu ne m'amènera donc pas à révèler que le trail des Forts est une course qui tire vers le grand ? allez j'ose. tout tend vers la grande course. l'espace dominant la ville avec ces collines qui offrent des panoramas magnifiques. La coulée de la rivière que l'on perçoit à plusieurs reprises dans ses méandres. L'engagement de son organisation qui recrute un nombre impressionnant de bénévoles et tout ce qui s'en suit, l'accueil, animation, podiums entreprises, équipes, etc, etc... Un parcours des plus remarquables avec une possibilité de variation de terrains, de circuits multiples. déjà on le sent par les lègères modifications apportées au cours des moutures.
Une grande course nature avec la sensation à entendre les nombreux groupes musicaux et d'animation extrèmement généreux dans leur prestation bien postés le long du parcours d'être carrément au coeur du centre ville au moment de la fête de la musique. Moments de stimulation intense alternés avec les moments de respiration.
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Tiens c'est justement ça, la respiration, elle m'a manqué. Les muscles qui enserrent la cage thoracique étaient encore en veilleuse dû à l'effort fourni quelques jours plutôt. Ils ne répondaient pas pour imprimer les compressions nécessaires aux mouvements de respiration. S'en suit une mauvaise alimentation en oxygène en ce sens qu'elle est insuffisante pour une carburation optimale.
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Une particularité est le départ commun des relais et individuels, ce qui a pour effet d'obliger à gérer son rythme en tenant compte de cette complication, une seule distance au départ a pour effet que le peloton s'étire normalement au cours de sa progression et que chacun trouve sa place assez vite en fonction de son niveau, dès lors au cours de l'épreuve des dépassements se font dans le cadre normal de la course et sont gérés sans pertuber le coureur. Ici le fait que des coureurs de relais et individuels soient mêlés voit en permanence tout au long de la course des dépassements où les rythmes qui se côtoient ne sont pas les même. vous voyez des fusées vous dépasser ou alors vous dépassez des gens scotchés. Celà peut-être assez perturbant si l'on n'y fait pas attention.
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Belle journée au final. Tiens c'est bizarre, j'ai consulté le classement et je ne me suis pas trouvé... Ah oui c'est vrai... j'ai abandonné.
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Et bientôt dans une quinzaine un petit semi bien de "chez nous" traversant de charmants villages sur petites voies vicinales goudronnées campagnardes qui épousent encore le profil vallonné naturel dans le département d'à côté. Pour changer un peu de la course nature.
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1 commentaire
Commentaire de bluesboy posté le 09-05-2008 à 22:04:00
Désolé par ton abandon ,mais ça prouve que nous ne sommes pas des surhommes et que deux trails en 8 jours c'est un peu trop, méme si l'on se sent bien au départ .De plus tu ne parles pas de la chaleur,je pense qu'il faisait un peu trop chaud pour un trail très dur mais qu'il faudra que je prévoie pour l'an prochain
Salut bonne récup
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